Staliniens, fachos et cathos contre le référendum européen.
Samedi 14 juillet 2007
Beaucoup de votes importants cette semaine au Parlement. J’ai dû, par ailleurs, finir fiévreusement mon rapport sur « Commerce international et changement climatique » (en tenant soigneusement le compte du nombre de signes autorisé pour la traduction !) Les votes principaux portent sur le maxi-traité, la directive postale, la politique de la zone euro et les suites de la visite de Sarkozy au Conseil des ministres de l’Eurogroupe, la saga des accises…
Avec le rapport Leinen déjà fortement amendé par les Verts en commission, c’est une très vaste majorité du Parlement européen qui, tout en approuvant la relance du processus, condamne les petitesses de certains pays qui, au Conseil, sont parvenus à raboter les avancées du TCE (voir mon article paru cette semaine dans Politis). En gros, disons que le Parlement demande à la Conférence intergouvernementale de Porto de réintroduire presque toutes les avancées du TCE ! Il condamne l’« opt-out » obtenu par la Grande Bretagne sur la Charte des droits fondamentaux. Il souligne à quel point la qualité des débats par la méthode de la Convention l’emporte sur la diplomatie secrète du Conseil.
Deux amendements demandaient que le futur Traité de Porto soit ratifié par référendum. L’un émanait de l’extrême droite villiériste (Indépendance et démocratie), l’autre des communistes (GUE). Bien entendu une telle demande est impossible si on compte sur des référendums nationaux : le référendum est constitutionnellement interdit par exemple en Allemagne, où l’on en conserve plutôt de mauvais souvenirs (comme en France d’ailleurs, jusque dans les années 1980). Le premier amendement, de l’extrême droite, est rejeté. Mais au moment de voter l’amendement communiste, notre collègue Hélène Flautre se lève, pour demander, par la procédure d’amendement oral, de préciser « un référendum européen ». Je rappelle que cette procédure d’amendement oral en plein vote peut être rejetée si 50 députés se lèvent.
Immédiatement, toute l’extrême droite, et les catholiques polonais, se lèvent. Et, stupeur : une grande partie du groupe communiste se lève aussi ! Francis Wurtz, le président du groupe communiste, reste assis, tête baissée.
Ainsi, des communistes se seront joints aux fascistes et à la droite catholique pour empêcher que les citoyens européens, dans un référendum original, organisé le même jour dans toute l’Europe, se prononcent sur ce qui va, à quelques rabotages près, fortement ressembler au TCE ! Haine de l’Europe ? Peur que, dans un contexte européen où ne joueront plus les conjonctures nationales, l’ensemble des Européens votent comme les 4 pays qui se sont prononcés par référendum sur le TCE et qui ont dit Oui à 55% ?
Toujours est-il qu’on en arrive au vote final, qui ressemble trait pour trait au vote de janvier 2005 sur le TCE. Les groupes d’extrême droite et communistes sont contre, les autres sont pour, à l’exception de la droite gouvernementale (du PPE) britannique, tchèque, polonaise… et maintenant roumaine ! Petit détail : chez les Verts, même l’Anglaise Jean Lambert et le Catalan d’ICV, Raül Romeva votent pour. Symétriquement, les travaillistes britanniques, voyant leur pays montré du doigt à cause du refus de Tony Blair d’accorder aux Britanniques les droits fondamentaux qui seront garantis aux autres Européens, s’abstiennent.
Débat très difficile sur la directive postale qui doit libéraliser totalement (c’est-à-dire y compris pour les lettres) le service postal sur l’ensemble de l’Union. Voilà comme toujours l’hypocrisie de la droite : la main sur le cœur, elle refuse une directive sur les services publics, expliquant que les États doivent rester libres de les organiser comme ils l’entendent, mais, en même temps, elle vote dans les faits des directives qui les privent des « conditions économiques, notamment financières, d’accomplir leur mission » (comme disait le fameux article 122 du TCE, celui que nous avons perdu). En effet, dans la plupart des pays, le monopole du petit courrier est ce qui garantit l’autofinancement du service public universel de la Poste (c’est-à-dire une poste où le courrier soit relevé, expédié et distribué tous les jours ouvrables et en tout lieu du territoire).
Sur ce coup, la mobilisation syndicale est devenue pitoyable : quelques dizaines de manifestants devant le Parlement, deux fois plus de CRS. Tout se passe comme si le syndicalisme considérait dorénavant que l’article 122 est fichu, perdu, enterré.
Le Parlement accepte tout au plus de reporter à 2012 la date fatidique de mise en concurrence totale de toutes les entreprises postales. Naturellement, les Verts votent contre l’ensemble du rapport.
Pour des raisons que j’ai du mal à m’expliquer, le rapport du PPE irlandais Gay Mitchell sur le rapport de la Banque Centrale présenté en Commission économique et monétaire était déjà très bon . Le débat en plénière a lieu en présence de tous les « chefs » de la politique économique européenne, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, le président de la Banque centrale Jean-Claude Trichet, le Commissaire à l’économie Joachim Almunia. Tout le monde tape en termes plus ou moins diplomatiques sur l’attitude de Nicolas Sarkozy venu quémander au Conseil de ne pas rééquilibrer les comptes de l’État français avant 2012 ! Tout le monde rappelle que, dans la période d’expansion assez rapide que connaît l’Europe, c’est bien le moment de se désendetter. Le pauvre UMP Jean-Paul Gauzès (par ailleurs tout à fait fréquentable, et sur lequel nous pouvons souvent compter contre les ultralibéraux) a la lourde charge de défendre seul les fantaisies de Nicolas Sarkozy.
Sur le fond, le rapport Gay Mitchell sur la BCE est une sorte de synthèse de mon premier rapport de la mandature et de celui de la socialiste Pervenche Béres l’an dernier. Tous les deux avaient été déchiquetés par les amendements ! Cette fois, comme je l’explique dans mon intervention en plénière, les principales demandes des Verts à l’égard de la politique monétaire sont reprises dans un rapport présenté par un député de la droite. Et celle-ci semble suivre son rapporteur. Il y a là comme un vent de fronde à l’égard de l’incohérence du gouvernement de la zone euro. Mais alors que le rapporteur demande que les trois responsables (BCE, Commission et Conseil) se rapprochent pour en discuter, la droite dépose un amendement pour faire sauter cette phrase. Au moment des votes, PPE et libéraux l’emportent. Mais le texte voté reste excellent.
Un rapport parallèle du socialiste polonais Dariusz Rosati sur la situation économique de la zone euro est au contraire fort médiocre. Nous arrivons à y remettre quelques idées essentielles du rapport Gay Mitchell, mais finalement nous nous abstenons sur le rapport ainsi amendé. Le monde à l’envers !
Reste à expliquer comment des gens supposés rationnels peuvent refuser l’idée que le président de la Banque centrale, le président du Conseil de l’Eurogroupe et le Commissaire à l’économie coopèrent ? D’autant que les trois intéressés ont affirmé lors du débat que c’était bien ce qu’ils faisaient ! Eh bien tout simplement parce que écrire cela révèlerait la stupidité du traité de Masstricht, qui l’exclut en termes extrêmement fermes, en proclamant l’indépendance totale de la Banque centrale. Dire que la politique budgétaire et la politique monétaire doivent être coordonnées, c’est aux yeux de la droite nier l’indépendance de la Banque centrale…
Quant au rapport sur les accises (les droits sur les alcools) de Madame Lulling, je rappelle qu’il avait déjà été rejeté et renvoyé en commission. Pour l’aile la plus libérale du Parlement, harmoniser les taxes sur les alcools est inacceptable, comme en général harmoniser les impôts. La droite libérale est pour le dumping fiscal (c’est à dire pour la concurrence faussée…) et donc pour la contrebande d’alcool d’un pays à l’autre.
Après ce renvoi en Commission économique, nous étions parvenus à un compromis pour suivre la position du Conseil réévaluant, au rythme de l’inflation, les taxes minimales sur les alcools. Par une intervention en plein vote, à la limite de la légalité, Madame Lulling, en tant que rapporteuse, rejette ce compromis qui n’était pas véritablement suivi par l’ensemble de la droite libérale. Le compromis tombe. Mais ce n’est pas encore suffisant pour la droite, et finalement la quasi totalité du Parlement vote à nouveau contre le rapport Lulling !!
Bref, le Parlement n’a aucun avis sur la fiscalité des alcools. Le traité de Maastricht ne lui demande de toutes façons qu’un avis, dès qu’il s’agit de fiscalité.
Beaucoup d’autres votes intéressants dans cette session. Notamment une plutôt bonne résolution sur la crise du Moyen-Orient (Liban, Israël, Palestine). Vous pouvez en voir ici le texte intégral (je rappelle que vous pouvez toujours aller voir les textes votés sur le site du Parlement, rubriques Actualité ou Activités).
Le soir après les votes, je dois m’activer pour gérer l’incroyable succès (des milliers de visites, avec une soixantaine de messages sur le forum) du site legrenelleenvironnement.fr. J’ai raconté samedi dernier son histoire. Il faut maintenant faire quelque chose de ce site (qui m’appartient !).
Je prends des contacts avec des personnalités connues du monde des associations de défense de l’environnement, pour leur proposer d’en prendre le contrôle. De la même façon que les députés du Tiers État, lors des États généraux de 1789, avaient pris l’habitude de se rassembler dans la salle du Jeu de Paume (vous vous souvenez, Mirabeau : « Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes »), il me semble qu’à côté du site officiel existera ainsi un vrai lieu de débat pour les associations, qu’elles soient invitées ou non au Grenelle de Monsieur Borloo.
Forum du blog
Il y a 28 contributions à ce blog.
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Il est sans doute nullement nécessaire d’etre un fasciste, un catholique polonais ou encore un communiste stalinien pour trouver le projet du TCE peu ambitieux et fortement critiquable. Rappelons qu’en France, nombre de communistes ont contribué de facon constructive au debat sur la Constitution Européenne. Néanmoins, loin d’etre anecdotique, l’union des extremes en plein parlement europeen est sur ce point effarante.
Shift Mag : http://www.shiftmag.eu
Lundi 17 septembre 2007 à 10h51mn27s, par Shift Mag
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Le débat ne portait pas sur le TCE mais sur la façon d’adopter le traité de réforme (par referndum européen), et le député communiste français F. Wurtz ne s’est pas joint aux cathos, fachos et staliniens pour refuser le referendum.
Lundi 17 septembre 2007 à 14h17mn09s, par Alain Lipietz
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Samedi 8 septembre 2007 à 02h12mn22s, par Joke
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Ce lien de Stubb ne fonctionne pas mais j’ai regardé ce qu’il écrit. On voit bien la liaison libéralisme-souverainisme. Aggravé dans le cas d’un petit et jeune pays. Intéressant q’il soit dans le PPE-DE (il devrait plutot aller à l’UEN, mais ça ne collerait pas avec son look "moderne"....)
Samedi 8 septembre 2007 à 12h39mn31s, par Alain Lipietz
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Dimanche 9 septembre 2007 à 02h51mn40s, par izq
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Cher Alain, je te conseil de lire les interréssantes réponses à ton article dans le courrier de Politis… Ton engagement intact qu’on reconnait ne doit pas t’aveugler et il faut absolument que tu sortes de la vengeance du réferendum raté du TCE, tu en deviens agressif et ridicule, et du coup ce que tu dis d’important est impossible à entendre !
Nous avons voté non (la gauche française), tu n’étais pas d’accord, point. Continues à réfléchri et à débattre mais arrête de nous traiter d’arriérés, de franchouillards, de fascistes, etc…
Je ne suis pas communiste mais il me semble qu’on peut réfléchir sérieusement au geste des députés communistes sans les traiter immédiatement de fascistes !
Cordialement, Gégé.
Jeudi 9 août 2007 à 11h09mn17s
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Que l’on puisse traiter mon article dans Politis de "ridicule" (ce qui est possible mais demande un minimum d’explications au delà de l’insulte) ou assimilant les communistes à des fascistes, affirmer, contre les évidences statistiques, que "la gauche française a voté Non, point" (donc ceux qui on voté Oui étaient de droite), que mon article de Politis traite les nonistes de gauche "d’arriérés et de franchouillards" (toutes choses dont on peut vérifier la validité en cliquant ici, ce qui permet d’entamer sérieusement une discussion en effet souhaitable), cela en dit hélas extrêmement long sur l’état d’une partie de la gauche française et explique partiellement la victoire de Sarkozy.
Quant au choix d’une partei des communistes européens (mais pas de Francis Wurtz) de refuser un referendum européen sur le maxi-traité, c’est leur affaire, mais n"en fait pas des fascistes.
Samedi 11 août 2007 à 14h11mn14s, par Alain Lipietz
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Samedi 11 août 2007 à 16h17mn14s, par izq
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Alain Lipietz, bonjour.
Je me permets d’intervenir dans ce fil, car, comme Gégé, je pense qu’il convient de renouer sans caricatures, ni insultes, bien entendu.
Comme l’a dit un de vos contradicteurs dans le courriers des lecteurs du n°962 de Politis, et sans retourner dans des débats qui ont déjà eu lieu en 2004-2005, les gens qui, se sentant pourtant pro-Européens, de gauche, et même, pour certains, écologistes, ont voté non l’ont fait après une réflexion intense, des débats passionnés et parfois prolongés jusqu’au coeur de la nuit, traité en main. Force est de constater que de nombreux "ouistes" (je me permets d’employer ce terme car je pense l’avoir déjà lu sous votre clavier) avaient également d’autres arguments que la guimauve servie à l’époque tous les matins sur France Inter ou tous les mercredis en page 3 de Charlie Hebdo, mais un choix difficile devait être fait.
On ne parle pas (ou plus exactement on n’écrit pas) dans un blog ou au courrier des lecteurs de Politis comme dans un article scientifique avec 80 références ou au contraire comme dans la vie réelle. L’esprit du message de Gégé, comme en atteste son titre me semble-t-il, ainsi que ma propre lettre au courrier des lecteurs de Politis n°948, même s’ils n’échappent pas à un certain degré de saine polémique, est plutôt celui de la main tendue.
Effectivement, on aurait peine à retrouver littéralement les expressions "arriérés", "franchouillards" ou "fasciste" sous votre plume, néanmoins, il ne faut pas nier que cette petite musique nous a été serinée plus d’une fois, pas seulement dans les éditos de Libération ou du Monde du 30 mai 2005, et qu’en vous adressant régulièrement à un organe dont il ne vous a pas échappé que la ligne éditoriale était une des rares à défendre un "non" de gauche, en dénigrant assez constamment ce dernier, vous puissiez donner l’impression de les reprendre à votre compte.
J’avais la faiblesse de penser que votre oui (ainsi que celui de Gérard Onesta ou d’Hélène Flautre) était plus proche du non de Martine Billard, Francine Bavay ou Jean Desessard que du oui de Giscard d’Estaing ou même de François Bayrou mais je m’égare probablement.
Pour finir, je ne pense pas qu’un vrai débat puisse avoir lieu dans un blog. Quelles que soient nos bonnes volontés respectives, on n’échappe pas à la déformation ou au ... sophisme ;-) Ainsi, quand Gégé écrit "Nous avons voté non (la gauche française), tu n’étais pas d’accord, point.", vous répondez "affirmer, contre les évidences statistiques, que "la gauche française a voté Non, point" (donc ceux qui on voté Oui étaient de droite)(...)". Sans vouloir faire mon Noam Chomsky (version linguiste), voilà typiquement le genre de raccourcis fermant d’emblée le débat car une manière de comprendre le message est "Nous avons voté non. Nous sommes de gauche. La majorité de la gauche a voté non", ce qui est une évidence statistique, dans la mesure où les sondages "sortie des urnes" utilisent les statistiques. Votre réponse n’a alors plus aucun sens.
Bien à vous.
Frédéric Supiot (Bruxelles)
Vendredi 17 août 2007 à 08h55mn33s
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Je suis désolé, mais, même sur un blog, la phrase « Nous , la gauche française avons voté non, tu n’étais pas d’accord, point » signifie « tu es donc de droite, point ». Je trouve cette phrase insultante, excluante, claquant la porte sur les doigts, et je dis que ce discours des « nonistes de gauche » est largement responsable de la démoralisation de la gauche française et de la victoire de Sarkozy. J’y suis habitué, j’ai dû le supporter pendant 9 mois, j’étais de taille à me défendre, mais je connais des gens qui furent littéralement ostracisés dans leur milieu professionnel (enseignement public) parce que, comme moi, ils préféraient le passage au TCE au maintien de l’ultralibéral traité de Maastricht-Nice (que bien entendu, comme vous le dites, les nonistes de gauche avaient intensément relu pour savoir ce qui était conservé et ce qui était modifié).
En plus cette phrase est statistiquement fausse. On peut dire qu’une « large partie des gens qui habituellement votent à gauche » ont voté Non. On peut dire que que X % de ceux qui déclarent avoir voté pour un candidat de gauche aux précédentes élections nationales ont voté Non.Les sondages « sorties des urnes » montrent que « les électeurs de gauche ont majoritairement voté non » si on considère comme tels ceux qui ont voté Chevènement en 2005, et le contraire dans l’autre cas. C’est au moins discutable !!!
Depuis mai 2005 j’ai dans mes articles et sur ce site tendu en permanence la main entre vainqueurs et vaincus du referendum français, pour continuer le combat contre l’Europe de Maastricht et Nice, ce que Politis a toujours compris. J’ai essayé dans mon article de mesurer ce que chacun avait gagné à la CIG de juin 2007. La question est maintenant de savoir qui se battra pour récupérer à Porto les avancées du TCE, voire en gagner d’autres, et qui se battra contre.
Le reste (savoir si j’ai traité les gens d’arriérés et de fascistes) est une question strictement expérimentale, qui peut être élucidée en relisant cet article accessible d’un simple clic, et ne m’intéresse pas.
Toutefois, puisque vous me faites l’honneur d’intervenir sur ce forum, je crois pouvoir respectueusement suggérer que votre démonstration (« qu’en vous adressant régulièrement à un organe dont il ne vous a pas échappé que la ligne éditoriale était une des rares à défendre un "non" de gauche, en dénigrant assez constamment ce dernier, vous puissiez donner l’impression de les reprendre (ces insultes) à votre compte ») me paraît relever de ce qu’en France nous appelons sophisme, ce qui est assez injuste pour les Sophistes. Vous pouvez retrouver l’ensemble de mes articles dans Politis, y compris les plus récents, et un jour depuis l’origine, sur les moteurs de recherche de mon site.
Enfin, je considère qu’avec un peu d’honnêteté intellectuelle et même sans 80 références un débat est possible sur un blog. Le texte proposé par la présidence portugaise est maintenant disponible sur la toile, que chacun précise ce qu’il ou elle y trouve inacceptable, ou devant être ajouté, ou à défendre coute que coute.
Vendredi 17 août 2007 à 19h38mn50s, par Alain Lipietz
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Bonjour Frédéric Supiot
Excusez-moi d’intervenir par hasard dans cette conversation.
Mais à la lecture de votre courrier des lecteurs, j’ai ressenti une amère déception en constatant que vous aviez perdu de vue dans l’article de politis la problématique éponyme : quelle reconquête ? Mais peut-être n’est-ce pas un sujet important après tout. D’ailleurs les 2/3 des français dont une majorité de ceux ayant voté NON approuve Sarkozy sur son mini-traité, qui n’est pourtant que le TCE en moins bien, donc tout va pour le mieux, ne changeons rien. (Oui ce n’est qu’un sondage, mais recoupé par des impressions de terrains, et correspondant à une tendance lourde, ce devrait donc être suffisant pour qu’un voyant "vigilance" s’allume ; suivi à court terme du voyant "action". )
Et aussi une grande lassitude devant votre proposition de moyen très simple pour les Verts de dépasser ce clivage... Sans vouloir nier votre sincérité à vous non plus, voilà qui n’est ni très constructif ni très habile. Il est clair qu’une partie du "Non de gauche" était dû à la base à des politiciens qui se sont dit "Chirac de droite est pour le oui, essayons d’avoir l’air vachement de gauche en disant le contraire, le peuple français, bien con, non seulement votera non, mais en plus nous mettra sur orbite pour la présidentielle".
Bien sûr, cette idée là a foirée vu que les candidats nonistes ont fait de très faibles scores au présidentielles (les 3 candidats de tête étaient pour le oui et ont obtenu les 3/4 des voix, le premier nonniste et de loin restant Le Pen), mais cela n’empêche, c’est bel et bien la base du raisonnement derrière une partie du "non de gauche". Quand Laurent Fabius approuve le maxi-traité de Sarkozy, feignant de voir en lui une victoire du NON pour ne pas perdre la face, il est légitime de lui poser la question Arnaud Lagardère : malhonnête ou incompétent ? Et il est logique, devant le pédigrée du bonhomme, de barrer rapidement la seconde hypothèse.
Vendredi 17 août 2007 à 19h56mn12s, par Jean-Michel Fayard
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Merci pour votre soutien, JM Fayard, et pour la stupéfiante interview du « chef du non de gauche » qui m’avait échappé. Reste à savoir si Fabius, Supiot, etc soutiennent la proposition de la présidence portugaise, contre Merkel et la majorité de la CIG : rétablir intégralement l’article 122 sur les services publics…
Une petite interrogation toutefois : rien n’a vraiment indiqué que Sarzkozy était pour le Oui. Logiquement, il aurait du être, comme ses maîtres néo-cons américains, pour le Non. Je me souviens que, comme il tardait à prendre parti, les journalistes pensaient simplement q’il voulait savonner la planche au « referendum de Chirac ». Finalement, si je me souviens bien, il a fait un discours dans un meeting UMP de « soutien au Oui » mais où, essentiellement, il tapait sur la Turquie (signatrice du projet de TCE, qui repésentait pour les Turcs et Turques une énorme avancée), ce qui était le principal argument des Nonistes, de Le Pen à Fabius compris.
Il est clair que la victoire du Non français est due au ralliement d’une partie de la gauche au souverainisme de droite, et que Sarko, qui voulait "unifier son camp" avant la présidentielle, eu la sagesse tactique de marcher sur des oeufs. Mais sur le fond , il est probablement le plus libéral, anti-service public et pro-américain des présidents que nous ayons eu, bien plus que Giscard d’Estaing, et avait toutes les raisons de préférer Maastricht-Nice au TCE. Après son élection, il s’est battu pour un "mini-traité" mais, contrairement à ce qu je craignais, les 20 Pays Amis de la Constitution, le Parlement européen et l’Allemagne de la Grande coalition lui ont imposé un maxi-traité.
Samedi 18 août 2007 à 06h42mn55s, par Alain Lipietz
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Je suis stupéfait et surtout navré de ce dialogue de sourds où la dialectique éristique - et je ne déroge pas à la critique - tient lieu d’échange.
J’en sors avec la conviction renforcée que rien ne vaut la vraie discussion.
Bien à vous
FS
Dimanche 19 août 2007 à 02h29mn00s
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Petite statistique
Le non (Source Ipsos)
Dernier diplôme obtenu|Oui%|Non%
Sans diplôme|28|72
BEP/CAP/Certificat d’études primaires|35|65
Baccalauréat|47|53
Bac + 2|54|46
Au moins Bac + 3|64|36
Deuxième tour des présidentielle (Source Cevipof / Alternatives Economiques juillet-aout 2007)
Dernier diplôme obtenu|Royale|Sarkozy
Sans diplôme|39|61
BEP/CAP/Certificat d’études primaires|47|53
Baccalauréat|54|46
Bac + 2|55|45
Au moins Bac + 3|56|44
Les courbes se recoupent. (Royale=Oui, Sarkozy=Non).
Conclusion : ceux qui ont voté non ont surtout voté Sarkozy.
Le TCE a très bien fonctionné pour la droite et pour Sarkozy.
Le non au TCE surfait sur la peur des peu diplômés du descenceur social.
Sarkozy continue à surfer sur cette peur des peu diplômés.
Les électeurs ne suivent visiblement pas les recommandations des leaders du non de gauche. L’analyse du vote sur le TCE par la gauche du non me donne surtout l’impression de recycler cette bonne vieille maxime : "Ces évènements nous dépassent... Feignons d’en être les organisateurs".
Mercredi 22 août 2007 à 05h42mn24s
lien direct : http://lipietz.net/?breve251#forum1796
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Désolé j’ai oublié de signer mon précédent post
Jeudi 30 août 2007 à 08h43mn01s, par PJ-BR
lien direct : http://lipietz.net/?breve251#forum1805
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j’étais moi aussi passé à côté de ce "bilan" de Fabius... je m’étais donc trompé en prétendant que les leaders du non de gauche ne faisaient pas de bilan du résultat du référendum sur le TCE après le projet de nouveau traité. Par contre je ne suis pas déçu par les arguments de Fabius !! ce type a vraiment une capacité hallucinante à produire des analyses dont le contenu n’a comme seul objectif que de l’aider pour l’étape suivante de son parcours personnel...
Si vous connaissez des bilans tirés par d’autres leaders du non, je suis preneur.
Dimanche 19 août 2007 à 08h26mn40s, par jseb
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J’ai bien vu passer une lettre très amère de RM Jennar, mais c’est plus un bilan de la gauche noniste à la présidentielle qu’un bilan du Non. Il est vrai que pour certains le Non n’avait pas d’autres enjeux que la politique en France...
Lundi 20 août 2007 à 13h17mn30s
lien direct : http://lipietz.net/?breve251#forum1793
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On peut penser que depuis 2005 alain lipietz a fait le bilan du non au TCE plus de fois qu’à son tour (mais il est normal qu’un député européen s’en soucie, confronté plus que les autres à ses conséquences). Personnellement j’avais même tendance à penser qu’il le faisait parfois un peu tôt : il fallait attendre quelques années et notamment l’adoption d’un nouveau traité. Aujourd’hui, il est plus que légitime de faire devant les français (notamment de guche) le bilan de leur vote, et de le confronter aux promesses des vainqueurs. Or ce qui est criant, ce n’est pas un "acharnement" de lipietz, c’est l’absence de bilan (en plus de l’absence d’action depuis 2005) de la part des leaders de la gauche du non. Qu’ils ne prétendent pas que le bilan du vote ne peut ps être tiré aujourd’hui, qu’ils ne disent pas que c’était un vote "de principe", sans objectif tactique à court/moyen-terme ; car ce qui a pesé, c’est l"argument selon lequel un vote non conduirait à un milleur traité dans les années qui suivent. On y est. On attend le bilan (qu’avons nous gagné, qu’avons nous perdu ??). Pas par esprit revanchard, mais par souci de tirer les leçons du passé et d’éclairer les choix et actions de demain.
De même, on est en droit de demander à ceux qui se sont opposés à un référendum européen pourquoi ils l’ont fait (ceci dit, je ne comprends pas le titre "staliniens" ; cela s’apparente effectivement à de l’insulte gratuite).
Lundi 13 août 2007 à 04h39mn18s, par jseb
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Je crois surtout avoir continué avec la gauche verte européenne le combat contre Maastricht-Nice interrompu en France par le Non au TCE. Mon article de Politis etait entièrement orienté, comme son nom l’indiquait, vers le futur immédiat : la bataille de Porto (Décembre 2007). Force est de constater que les Nonistes sont restés figés en mai 2005.
Une hypothèse : les objectifs concrets de la bataille de Porto (rétablir le 122, élargir la portée de la Charte au Royaume-Uni, et défendre une par une les avancées du TCE) obligerait à reconnaitre... que c’était des avancées. C’est pourquoi on ne voit à l’horizon du Non de gauche qu’une seule bataille à propos de Porto : la ratification par referendum, sans même préciser qu’il doit être européen. Rien sur le contenu même du futur traité : pensez donc, il faudrait le lire !
Lundi 13 août 2007 à 12h38mn32s, par Alain Lipietz
lien direct : http://lipietz.net/?breve251#forum1783
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"Nous avons voté non (la gauche française)"...
Gégé, je lis régulièrement les propos d’Alain Lipietz. Je n’y jamais rien trouvé d’insultant à l’égard de quiconque.
Rappeler qu’une "certaine gauche" a voté comme le FN et de Villiers, est-ce insultant ?
Quand on s’est trompé, il n’y a aucune honte à le reconnaître, au contraire. Alors... un petit effort Gégé !
Cordialement
Mardi 14 août 2007 à 10h49mn54s, par Joke
lien direct : http://lipietz.net/?breve251#forum1784
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Voici un article publié par un des responsables du site Bellaciao… Cherchez les sectes :
LA GAUCHE EUROPEENNE REUNIE A PORTO
Article de Henri Wehenkel paru dans GOOSCH* lu n°153 du 12 juillet 2007
Le Parti de la Gauche Européenne s’est réuni à Porto. Il a été l’hôte du "Bloc de gauche" qui ressemble par son caractère unitaire et ouvert à "Déi Lénk". La réunion a été l’occasion d’accueillir "Une Autre Gauche", l’équivalent belge de ces deux mouvements constitué par le PCB, la LCR, le Parti Humaniste, les Espagnols de Belgique et différentes personnalités comme le chanoine Houtard et le syndicaliste Georges Debunne.
Le Parti de la Gauche Européenne a décidé de s’emparer de la question du mini-traité lancé par Sarkozy. Il ne peut être question de se laisser imposer sans référendum ce qui a été rejeté sous forme de Constitution. Le PGE prévoit d’organiser une campagne de publications et de meetings en vue du Sommet européen d’octobre. Cette campagne pourrait déboucher sur une pétition européenne en 2008 et à un projet alternatif de constitution européenne pour les élections européennes de 2009.
Du 23 au 25 novembre, le Parti de la Gauche Européenne se réunira à Prague pour son deuxième congrès. Une telle rencontre est toujours un événement mondial réunissant un millier de délégués et lançant des signaux dans toutes les directions. Le document servant de base au débat et fondé sur des "remarques" de Fausto Bertinotti est centré sur la question de la précarité et de la crise du politique. Il devrait situer le mouvement par rapport aux nouvelles relations sociales et définir des issues politiques au niveau de l’Europe. Il sera soumis aux partis-membres en septembre.
Les représentants des 17 partis réunis à Porto ont discuté également de la situation en Palestine, en France, en Espagne, des manifestations de Heiligendamm, d’un groupe de travail éducation, d’une motion sur la libéralisation de la Poste présentée par les Luxembourgeois, de l’agenda de la présidence portugaise, de la création d’un réseau de recherches politiques, de l’Université d’été en Autriche et des camps de jeunesse en Italie.
*) http://www.lenk.lu/images/sujet/ToMail/goosch_153.htm
http://euroleft.inf.lu/wp/?p=72#more-72
De : Roberto Ferrario ( Responsable du site néo-stalino-rouge-brun : « Bellaciao »)
dimanche 29 juillet 2007
– Source : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=51174
=> POUR TROUVER LE BUG ! http://www.prevensectes.com/huma.htm
Mardi 31 juillet 2007 à 15h29mn21s, par izq
lien direct : http://lipietz.net/?breve251#forum1768
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Dimanche 22 juillet 2007 à 04h41mn24s, par izq
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Je regrette en effet que des élus verts aient pu signer un appel pour un referendum sur un traité européen important (ce avec quoi je suis d’accord) sans faire préciser qu’il devait être européen !
Enfin , de toute façon, c’est un combat d’intérêt limité qui permet à des gens de signer ensemble un appel pour que les Français soient décideurs... au lieu de définir ensemble quelles batailles mener dans le mois qui viennent pour que le traité de Porto soit le meilleur possible. Car ils ne seraient pas d’accord sur le sens même du progrès.
Ce qu’on appelle botter en touche.
Dimanche 22 juillet 2007 à 18h55mn10s, par Alain Lipietz
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Lundi 23 juillet 2007 à 11h07mn55s, par Joke
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C’est Leinen :-)
Excellent post sinon. Merci de ces informations.
Mardi 17 juillet 2007 à 02h58mn34s, par valery
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Merci encore pour toutes les informations que vous nous apportez.
Sur la Poste - sauf erreur de ma part - je n’ai pas vu qui a voté pour, contre (à part les Verts) et s’est abstenu.
Il fait beau enfin. Je suis dans mon jardin avec la montagne devant moi.
Et vous, vous bossez pour nous. soyez-en remercié.
Dimanche 15 juillet 2007 à 04h35mn39s, par Joke
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Merci, mais rassurez-vous : je pars en vacances aujourd’hui !
A partir du lien dans mon texte, vous avez le texte voté et tout le cycle du débat (ligne du haut), mais sans les traductions. Curieusement, les votes nominaux n’y sont pas, en effet.
Pour les trouver, vous allez donc, même page, à « Index », en haut à gauche, et là toute la journée se déroule, débats, textes et votes.
Vous allez en haut à droite du grand cadre bleu, et appuyez sur l’ongle « PV ». Vous avez le procès-verbal complet et tout en bas vous avez les résultats de votes (tous les amendements, mais vous n’avez pas le texte de ces amendements) et le résultat des votes par appel nominal de tous les votes du jour. Si le vote a eu lieu à main levé, vous ne saurez rien ! Ce n’est pas découpé par rapport, il faut lire la table des matières.
Ici vous avez par exemple la résolution sur ce rapport Ferber p64 et vous remarquez que la GUE a globalement voté contre, comme nous, comme les fachos (mais pas tous, certains sont libéraux), et comme les socialistes francophones, mais aussi quelques ultra-libéraux qui trouvent que la résolution n’est pas encore assez libérale.
Et comment savez-vous, si je ne l’ai pas dit , le nom du rapporteur ? c’est écrit au début du « cycle de vie du document » , « Textes déposés ».
Ouf…
Dimanche 15 juillet 2007 à 05h57mn14s, par Alain Lipietz
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Merci et bonnes vacances.
Dimanche 15 juillet 2007 à 12h30mn31s, par Joke
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