Sauvons Eva !


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Vendredi 10 février 2012

Samedi, Eva lance sa campagne avec son premier grand meeting à Roubaix !

Mais on ne peut se le cacher : Eva Joly traverse une très mauvaise passe. Selon Le Monde, « elle a disparu des écrans radar ». Les sondages la donnent à 3%. On ne peut pas leur faire entièrement confiance (je ne perçois pas, ni dans les réunions publiques, ni en distribuant des tracts sur les marchés, une telle désaffection), mais on ne peut pas non plus les ignorer.

Il reste encore deux mois et demi de campagne. A cette date, le trio d’or Dany Cohn Bendit - Eva Joly - José Bové n’était pas encore en grande forme aux élections européennes de 2009. Il est sans doute possible de redresser la barre, mais chaque jour qui passe ne se rattrapera plus. Or, les dirigeants de la campagne Eva Joly semblent s’ingénier à l’enfoncer de semaine en semaine.

Il faut sérier les problèmes : les difficultés objectives de sa campagne, la personnalité même d’Eva Joly, et le style imprimé à sa campagne par son équipe, elle même prise sous le feu des tensions internes à Europe Écologie Les Verts.

Un défi pas facile.

Aux Européennes, Europe Écologie avait quasiment fait jeu égal avec le parti socialiste. Aux régionales, on avait déjà pas mal reculé. On ne pouvait s’imaginer cependant une telle dégringolade. Un premier groupe d’explications tient à la nature même de la campagne présidentielle et à la conjoncture politique et écologique dans le pays.

La présidentielle a toujours été difficile pour les écologistes, et la situation s’est aggravée du souvenir du 21 avril 2002.

D’abord, les écologistes n’aiment pas la présidentielle. Ils sont contre la présidentialisation du régime : cette forme de monarchie élective est structurellement incompatible avec la politique telle qu’ils la souhaitent. Mais ils sont obligés de s’y inscrire. Je suis de ceux qui se sont opposés, malgré les appels venus de la nouvelle gauche comme de la gauche de la gauche, et même d’une partie des écologistes (Dany Cohn-Bendit), à faire l’impasse sur une candidature écologiste. L’inversion du calendrier par Lionel Jospin a fait des législatives un troisième tour de la présidentielle : il est presque impossible pour un parti, cherchant à avoir des députés pour peser sur les politiques publiques, d’être absent de la présidentielle. Ce n’est pas pendant les deux mois de la campagne législative que l’ont peut effacer un silence médiatique de 6 mois.

Mais la présidentielle a ses règles du jeu, et l’électorat écologiste est particulièrement "stratège", c’est à dire qu’il vote à chaque élection en fonction de la nature de l’élection. Et le sujet, c’est aujourd’hui : faire partir Nicolas Sarkozy. Tout le reste semble littérature.

Dans cette situation, le rejet de Nicolas Sarkozy dans les classes populaires aboutit à ce résultat effarant : dans un sondage, Marine Le Pen est devant lui, chez les actifs ! Mais le reflux de Nicolas Sarkozy à droite ne peut pas bénéficier seulement à l’extrême droite : une partie reflue vers François Bayrou, conformément à la tradition de la Ve République, où le 1er tour sert à départager le parti gaulliste (UNR, UDR, UMP...) et le candidat « centriste » (UDF, MODEM et même « gaullo-centriste ») : Chaban contre Giscard, Chirac contre Barre, Balladur contre Chirac... La nouveauté est que Sarkozy et son ministre Guéant ont totalement légitimé le discours de l’extrême droite. Et, l’original étant préféré à la copie, le résultat était inévitable : la consolidation de l’extrême droite au plus haut niveau. Ajouter à cela que nous sommes entrés dans une grande crise équivalente à celle des années 30, qui a vu le monde se déchirer entre fascisme, stalinisme et social-démocratie, mais dans un premier temps n’a profité qu’au fascisme.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la gauche de la gauche subit autant ce phénomène de « vote utile ». Par rapport au premier tour de 2002, Jean-Luc Mélenchon peine à retrouver la moitié des scores cumulés de Chevènement, Hue, et des trois trotskystes : 19%... Mais Eva Joly est encore loin de retrouver le score de Noël Mamère (5%), sans même parler de 2009.

La remontée de Le Pen et Bayrou, spectaculaire, ne devrait pas nous effrayer : elle disperse au contraire l’électorat de droite sur 3 candidats. Mais, échaudé, l’électeur de gauche « stratège » (je dirais plutôt tacticien) préfère se regrouper dès le premier tour.

Deuxièmement, le débat sur la crise s’est malheureusement restreint à la question de la dette. Il y a plusieurs positions : cette crise ne nous concerne pas (Mélenchon, Le Pen) ; cette crise est prioritaire et il faut la faire payer aux classes populaires (Sarkozy, Bayrou) ; cette crise est prioritaire et il faut la faire payer aux riches (Hollande). La position d’Eva Joly, faite à la fois de rigueur budgétaire, de répartition équitable de la charge fiscale, et de financement d’une conversion verte, apparaît, pour un historien ou pour un économiste, la seule raisonnable, mais elle est totalement inaudible sur la scène médiatique actuelle.

Il y a là quelque chose de plus profond : un recul de l’hégémonie culturel de l’écologie. En 2009, Europe-Ecologie a été capable de montrer que sortir de la crise économique, de la crise de l’emploi, et sortir de la double crise écologique (alimentaire-sanitaire et énergie-climat), c’était la même chose. La conversion verte de notre système énergétique plus le retour au bio créé des centaines de milliers d’emplois. Et les gens nous ont cru, et placé en nous leur espérance.

Le tournant, que nous n’avons peut-être pas assez pris en compte, fut la défaite historique de la conférence de Copenhague sur le climat. Non seulement les médias ont pu en profiter pour dévaloriser les travaux du GIEC et encenser les climatosceptiques, mais surtout les gens se sont dit : « A quoi bon faire des efforts pour changer nos modes de transports, de consommation et de production, puisque la Chine et les Etats-Unis continueront à polluer sans entrave ?" Le grand élan de mobilisation de l’époque s’est éteint, avec une crise de confiance dans la possibilité d’une coopération mondiale pour sauver la planète et l’humanité.

Ce recul culturel aurait pu être contrebattu en reprenant intégralement les thèmes de 2009, en les martelant, en les illustrant, eux et eux seulement. Au contraire la campagne d’Eva Joly semble se disperser dans une multitude de thèmes secondaires qui provoquent la crispation d’un électorat qui était prêt à nous suivre sur les thèmes principaux. Du coup, même quand elle occupe le centre des médias en défendant, face au PS, la sortie du nucléaire, on lui reproche… de ne pas parler d’environnement !! Il faut donc maintenant examiner les propres responsabilités de sa campagne.

La candidate

J’ai appelé à choisir Eva Joly plutôt que Nicolas Hulot, et j’avais analysé son succès sans nier l’injure faite au « médiatiquement correct ». Elle seule avait la personnalité pour non seulement expliquer, mais proposer. Son image d’incorruptible, acquis dans ses combats contre les multinationales, celles en particulier qui saccagent le Tiers Monde à la recherche de pétrole ou de terres agricoles à monopoliser, était exactement adéquate aux trois axes de campagne d’Europe Ecologie face à la grande crise de notre temps : contre la crise alimentaire, contre la crise énergétique, contre la finance globalisée. De tous les candidats, et je pèse mes mots, elle seule a quelque chose, y compris dans sa fragilité, qui ressemble à Roosevelt.

Mais je précisais en même temps que son principal problème serait son accent. Je disais en rigolant "c’est très difficile en France de présenter à la présidentielle une femme, ou un juif, ou un immigrant, ou un hétérosexuel, ou un homosexuel, ou un non énarque - non juriste. Le PS peut se permettre un écart, Europe-Écologie deux". Finalement, le PS a choisi un candidat normal sous ses cinq rapports et Europe Ecologie a choisi une femme immigrée.

Et il est clair qu’Eva le paye assez cher : elle passe son temps depuis le début de la campagne a justifier qu’elle est aussi française qu’une autre, mais sa voix, qui peut faire merveille dans un entretien en tête à tête, est peu adaptée aux effets de tribune. Dés lors, toute la hargne anti-écolo/ anti-femme/ anti-sexa/ anti-étranger peut se donner libre cours, y compris en lui prêtant un accent « boche » qu’elle n’a pas.

Ce phénomène est très net dans les sondages où elle apparaît comme « agaçante ». Cet agacement est celui que provoque l’écologie politique face à l’opinion publique : OK. Mais le très large spectre des combats de Don Quichotte contre les moulins (démilitariser le 14 juillet, férier l’Aït et le Kippour), qu’on lui a fait assumer au départ et qui aurait pu donner du piment à sa campagne si le plat de résistance avait bien été celui de la campagne de 2009 (crise alimentaire, crise énergétique, crise du libéralisme et de l’emploi), a occupé le devant de la scène. Ils se mélangent avec son caractère non national, quand même Bayrou en revient, comme en 1030, au « produisons français ».

Prenons l’exemple de son discours du Bataclan consacré aux inégalités. De façon stupéfiante, son équipe de campagne lui a fait omettre la question l’alimentation/santé : or c’est la plus horrible des inégalités sociales en France, en cet aube du 21ème siècle. En revanche, elle a eu le courage d’aller défendre les positions de la laïcité ouverte. On se souvient qu’il y a quelques années une commission de consensus (la commission Stasi) avait proposé à la fois l’interdiction du voile dans les écoles et en contrepartie la création de deux jours fériés, pour une fête juive, et une fête musulmane (il y en a déjà 6 pour les fêtes chrétiennes et 5 pour les fêtes laïques dont 2 célébrant des victoires contre l’Allemagne). On aurait pu se battre pour l’abrogation de la loi foulard : la direction de campagne a choisi, par prudence, de se battre pour compléter le compromis Stasi. Eh bien c’était trop : la montée de l’islamophobie et du racisme est telle dans la France d’aujourd’hui, y compris chez des laïcs de gauche, que les médias et internet n’ont retenu que cela, provoquant un déchaînement qui est venu se mélanger avec son accent.

Je pense que si le discours avait été axé sur ce qui intéresse les masses populaires, c’est à dire les inégalités de nourriture et de santé, point sur lequel on attend les écologistes et seulement les écologistes, il aurait été possible de faire passer la question de la laïcité réelle comme une incidente légitime. Mais à partir du moment où l’on fait l’impasse sur les fondamentaux, cela devenait une faute.

Oui mais... est-ce une décision d’Eva ou de son comité de campagne ? je n’en sais rien, mais je suppose que la deuxième réponse est la bonne.

Les fautes du Comité de campagne.

Depuis la rentrée de janvier, ces fautes se multiplient à un rythme affolant. La plus spectaculaire est le choix (semble t-il effectué depuis le mois d’octobre !!) de privilégier la remise du prix Tournesol au Festival BD d’Angoulême sur les États Généraux du Renouveau organisés par Libération et Marianne à Grenoble. Ce débat, où participaient Mélenchon, Hollande, Lepage, a été repris par toutes les chaînes info. Ce choix a fait scandale en interne, et la réponse des cadres du courant de la direction EELV fut encore plus ahurissante : "Nous espérons que l’électorat d’Eva Joly va bien au delà des 140 000 lecteurs de Libé… Il ne faut pas laisser Libération s’arranger le role d’un organisateur de débats politiques".

Le plus douloureux pour moi, en tant qu’économiste, fut d’assister au sabotage (mais je crois ici par défaut d’organisation) de la magnifique étude réalisée par Gaël Callonnec, économiste de l’ADEME, avec le modèle ThreeMe de l’OFCE, sur le programme économique d’Eva Joly. Ce modèle confirmait d’autres évaluations (celles de Pascal Canfin en 2009 s’appuyant lui-même sur les études de la Commission Européenne et de la Confédération européenne des syndicats), celle de Philippe Quirion (chercheur du CNRS qui mettait en œuvre un modèle beaucoup moins complexe). Il confirmait que le projet écologiste résolvait à la fois la question de l’emploi, de l’effet de serre et réduisait la dette à l’horizon 2014, tout en fermant un réacteur nucléaire par an (ce qui n’est pas beaucoup). Malheureusement l’équipe de campagne présenta successivement ce travail comme une étude de l’OFCE puis (et elle le maintient toujours !) une étude d’une équipe indépendante de l’OFCE. Aucune excuse n’a été présentée pour cette présentation mensongère, qui anéantit une validation parfaitement loyale du programme d’Eva.

La guerre contre l’alimentation.

Et cela continue. Le 3 février, on apprenait que "il a été convenu" de supprimer l’entrée alimentation sur le site de campagne d’Eva Joly et de le regrouper avec l’agriculture. Et si les électeurs et les militants cliquaient sur l’onglet correspondant, ils découvraient que l’alimentation-selon-Eva se réduisait à deux articles : un communiqué protestant contre la pollution des huitres par le naufrage du Bremen, et un autre condamnant la pollution des vins d’Alsace par les pesticides. Huîtres + Riesling (ou Gewurtz ?) : l’alimentation est une affaire de bobo, tel était le message.

C’est un de mes défauts : je n’ai aucun humour en politique. Je poussai un « coup de gueule » sur les listes internes. Les défenseurs habituels de la direction se portèrent au créneau de la forteresse assiégée, mais cette fois c’était trop. De autorités morales (dont Robert Lion, ancien président de Greenpeace et d’Agrisud) haussèrent les sourcils devant l’injure fait au thème fondateur de l’écologie. La direction de campagne dut rétablir le thème Alimentation avec quelques uns des messages préparés pour Eva par le « goupe de travail alimentation » animé par Natalie Gandais.

En réalité, cette guerre menée par la direction de campagne contre l’alimentation rejoint une bataille plus générale menée par la direction d’EELV contre ce thème. Manifestement, quelque chose s’est perdu dans la transmission du message écologiste.

Quand j’étais lycéen, au début des années 60, on entrait en politique soit par la guerre d’Algérie, soit par « la faim dans le monde ». Ensuite, autour de 68 , c’était par « la faim dans le monde » qu’on devenait écologiste (cf mon témoignage sur comment j’ai connu René Dumont.)

La lutte du Larzac a permis l’irruption de la question paysanne et foncière comme question alimentaire AUSSI sur le territoire national (« Des moutons, pas des canons… Le blé fait vivre, les armes font mourir »).

Ensuite, l’écologie, c’est devenu plutôt l’énergie (nucléaire, effet de serre) et la réduction du temps de travail. Mais je pensais que l’alimentation demeurait la base, le degré 1, sur le mode « ça va de soi ». Je pensais que la prise de conscience, autour de José Bové et des OGM, du fait que « la malbouffe, c’est pas seulement en Afrique », élargissait encore le champ de l’écologie la plus fondamentale.

Puis est arrivé, avec le libéralisme, la réapparition de la faim, chez nous, des enfants nourris seulement de pâtes et de mauvais pain, sauf le repas qu’ils recevraient à la cantine. Nous avions, nous les écologistes de la première heure, acquis des places dans les institutions, municipales, départementales, régionales. J’ai pensé que garantir l’accès à la bonne-bouffe bio aux enfants pauvres deviendrait spontanément le premier devoir des élus écolos.

Et à partir de 2007, quand la crise mondiale a démarré du coté de la crise alimentaire mondiale, j’ai pensé que tout naturellement nous serions les porte-drapeaux de la prophétie de Dumont… et des solutions.

Eh bien non. C’est depuis 2 ans la guerre ouverte par les dirigeants de EELV contre le thème de l’alimentation, l’incroyable difficulté à en faire parler dans le programme Vivre mieux dès le premier chapitre (et encore, dans Vivre mieux, la faim et l’alimentation humaine apparaissent très, très, très loin, après « respecter l’animal »). C’est « le point aveugle de EELV ». Pour la direction de EELV, l’alimentation , ça fait femme traditionnelle, ça fait pauvre, ça fait désuet, ça fait pas moderne et technologies vertes, ça fait vieille écologie. Et ceux qui osent dire le contraire sont des bobos, et on le fait savoir y compris à travers le site d’Eva.

Et je réalise que moi-même, et sans doute la plupart des « vieux dirigeants » des Verts, n’ont pratiquement pas écrit, pas parlé de manière STRUCTURÉE de l’alimentation pendant 3 décennies, avant que la crise de 2007 nous remette le nez dans notre pipi.

Il est significatif que ce soit Marc Dufumier, l’agronome en charge de la chaire de René Dumont qui publie Famine au sud, malbouffe au nord, le jour même où l’alimentation est retiré de la campagne Joly. Il faut tout reprendre à zero, et c’est de notre faute, celle de ma génération, si l’on en est arrivé là. « Rien n’est jamais acquis à l’Homme » et surtout pas la connaissance, ni la conscience.

Bon, ben va falloir s’y remettre. Pour commencer, un petit bréviaire d’interventions qui donnaient un bon tour d’horizon, organisé par Natalie Gandais à l’occasion de la campagne européenne de 2009 : les actes du colloque L’alimentation soutenable

L’image de la direction de EELV.

A ce niveau de sabotage objectif, on ne peut s’empêcher de poser la question : « Est-il volontaire ou le résultat de l’inexpérience ? » Je ne peux pas éliminer d’emblée la seconde solution. Tout n’est pas machiavélisme en politique. Mais il faut admettre qu’une partie de la direction d’EELV n’a toujours pas pardonné à Eva Joly d’avoir battu Nicolas Hulot, et d’avoir clairement montré sa différence lorsque cette même direction accepta le diktat de François Hollande, quant au contenu de l’accord programmatique EELV/PS. Tout le monde a encore en mémoire la portée de ce diktat dans le domaine du nucléaire, mais j’ai souligné ici que les abandons sur les thèmes économiques étaient tout aussi graves.

Eva avait regimbé. J’étais alors dans son « conseil politique » et l’avais soutenu sur tous les medias. Face à ce médiocre accord qui risquait de la plomber, il importait d’autonomiser sa campagne présidentielle, qui devrait porter les axes essentiels des propositions transformatrices des écologistes, par rapport au contenu « minimum » d’un accord de mandature avec le PS.

Hélas, après une semaine de tangage, Eva avait été entourée d’une équipe très proche de la direction de EELV, et très intéressée à faire le moins de vagues possible par rapport au PS. Ceux qui, comme moi, l’avaient soutenu Eva dans la crise, étaient éliminés.

Il est clair, par toutes les discussions que je peux avoir dans la rue ou sur internet, que mes interlocuteurs qui se présentent comme « déçus d’Eva » invoquent à la fois cet accord, qui rend peu lisible sa candidature, et l’attitude publique des dirigeants d’EELV vis à vis de la question des « postes » à occuper. Manifestement, l’image d’Eva ente Cécile Duflot et de Jean-Vincent Placé n’est pas la même que celle entre Dany Cohn-Bendit et José Bové.

Or il se trouve qu’une des personnes éliminées était justement la principale coordinatrice réelle des questions d’alimentation : Natalie Gandais. Ayant fait sa thèse sur la fixation de l’azote par les plantes, Natalie est de ces scientifiques qui savent décliner leurs recherches en analyses et propositions concrètes, menant la bataille au niveau européen contre les agro-carburants et la bidocho-industrie, organisant de multiples colloques et concrétisant ses propositions jusque dans le montage administratif et les accords de fourniture pour le « passage au bio » d’une communauté d’agglo populaire (voir son site).

Seulement voilà : Natalie, alors porte-parole des Verts Ile de France, fut une des principales défenseures et organisatrices d’une campagne « ouverte et coopératrice » aux européennes de 2009 comme aux régionales 2010. Ça n’a pas plu en haut lieu. Elle a surtout le défaut d’être ma compagne.

Or j’ai conscience que ces divergences de ligne sont insupportables au petit noyau dirigeant de EELV, et qu’il n’hésite pas à prendre en otage, et les personnes et les thématiques, pour « casser » les critiques. J’ai conscience que la sous évaluation de l’écologie sociale et solidaire dans la campagne, semblable à celle de l’alimentation, ou la disparition de thèmes comme la planification écologique ou la « valeur du travail » (qui faisaient pourtant consensus aux dernières Journées d’été consacrées aux « questions qui fâchent »), est partiellement dirigée contre moi. Aussi ai-je tendance à faire désormais défendre l’ESS par un ami, plus proche de la direction. Et j’ai suspendu mes apparitions publiques à EELV en espérant que Natalie ne serait plus prise en otage. Ce qui ne fut pas le cas.

Au Conseil fédéral du 28-29 janvier, le courant de la direction (« Maintenant ») parvient, de guerre lasse, à imposer une liste de candidats aux législatives, ignorant les préférences des militants de base. Natalie en est bien sûr l’une des victimes. Pire : alors qu’elle monte à la tribune pour défendre, avec un militant de l’appel Alimentons 2012, une motion appelant EELV à répondre à cet appel, en organisant une synthèse de l’engagement très réel de multiples élus EELV, le courant Maintenant « casse du sucre » longuement sur cette motion ! Mais la motion est très largement adoptée, premier signe d’un réveil du CF face au malaise qui s’installe dans le mouvement.

Et, comme on m’a par ailleurs fait remarquer que mon départ n’empêcherait pas la prise en otage de Natalie, j’ai rejoint la longue cohorte de celles et ceux qui restent « parce qu’ils ne se voient ni au PS ni au Front de Gauche », et je reprends mon baton de pèlerin sous la casquette de EELV et d’Eva Joly.

On peut sauver Eva

Les difficultés objectives de la campagne d’Eva Joly sont donc tout à fait réelles, elles ne dépendent pas entièrement de la direction. Toutefois, on m’a appris que les causes externes n’agissent par l’intermédiaire des causes internes. Sans nier que difficultés oratoires d’Eva Joly jouent un rôle, je ne peux écarter l’hypothèse que la direction EELV, tout en la soutenant un minimum, sacrifie sa campagne à d’autres intérêts, parfois mesquins. Mais je crains que ce ne soit plus sérieux : une question de ligne, contre le souci de l’alimentation des classes populaires et du tiers monde, contre la planification de la conversion verte, et contre l’Économie sociale et solidaire, contre la réduction du temps de travail par le retour aux 60 ans, contre tout ce qui sonne « écologie populaire ».

Comme je le répète aux journalistes il ne s’agit pas de pousser Eva Joly à se retirer. Car les dépenses sont maintenant engagées. Je crois plutôt qu’une partie de la direction ne souhaite pas qu’elle ai un bon résultat, soit pour éviter que ceux, plus jeunes, qui la soutiennent sincèrement puissent un jour lui faire de l’ombre, soit qu’elle souhaite montrer au parti socialiste et à François Hollande que rien n’a été fait pour le priver d’un bon résultat au premier tour...

Mais nous pouvons sauver Eva… simplement en faisant sa campagne ! Une campagne de l’écologie politique. Simplement sur ses bases fondamentales, celles qui intéressent tout le monde : la crise alimentaire, la crise énergétique, la critique du libéralisme, et notre réponse ; conversion verte, partage du travail et des richesses, économie sociale et solidaire…

Et pour commencer : demain , tous à Roubaix !

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Forum du blog

Il y a 11 contributions à ce blog.
  • Sauvons Eva !

    Bien d’accord avec toi Alain, ton analyse ne souffre aucune contestation et tes propositions sont dans le droit fil de l’écologie politique. Mais pour un militant nouveau d’Europe Ecologie, il est primordial que le projet d’Eva envisage non pas quelques mesures que je qualifie de traditionnelles comme l’ancien mouvement des Verts savait le faire, mais bien un programme politique susceptible de recevoir une application concrète au niveau d’un gouvernement.
    Je pense que le parti politique qui s’est créé autour de la perspective de sauvegarder dans le long terme notre environnement pour continuer à y vivre joyeusement, bouscule nécessairement les revendications traditionnellement partielles et limitées des écolos. C’est ça aussi le changement.
    Je considère que le projet politique soutenu par Eva Joly mérite un réexamen de ta part, et un soutien beaucoup plus joyeux et actif que tu ne le fais. Mais tu n’es pas le seul à "conseiller" Eva, il va pourtant bien falloir dire ensemble une parole de plein soutien et de totale adhésion.
    Jacques Masca (Bourges)


    Vendredi 17 février 2012 à 05h00mn15s
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4229
  • Sauvons Eva !

    Bonsoir,
    Ci après, le mail que j’avais adressé à EELV Franche-Comté le 17 novembre 2011.
    Merci Alain.
    Etienne Banet

    De : Etienne BANET
    > À : franche-comte-discussions@listes.eelv.fr
    > Cc : franche-comte-cprlistes.eelv.fr ; EELVFCdiscussion
    > Envoyé le : Jeudi 17 Novembre 2011 22h07
    > Objet : Re : [EÉLV Franche-Comté] Re :[franche-comte-cpr] Accord électoral ou pas ? Réunion skype ce soir pour en discuter ?
    >
    >

    > Bonsoir,
    > "ce n’est pas quand on a chié au lit qu’il faut serrer les fesses" : dicton populaire.
    >
    > Je reprends un petit coup la plume.
    >
    > Il ne faudrait peut être pas trop s’étonner de ce qui nous arrive !
    >
    > Avoir participé aux primaires du PS a eu un triple effet :
    > - rendre plus fort Hollande (et peu importe le candidat pour lequel ou laquelle vous avez voté) car il a gagné ; vous en avez fait le maître du jeu,
    > - affaiblir Eva car vous avez montré que vous ne pouviez (ou vouliez) pas y croire,
    > - faire se marrer Sarko.
    >
    > Forcer Eva à se gauchiser et à taper sur le PS et sur l’UMP, au lieu de défendre son excellent contre budget, a dérouté bon nombre de sympathisants, ouvert un boulevard aux socialistes pour nous marginaliser et écoeurer Eva.
    >
    > Mélanger les intérêts d’EELV pour la campagne et ceux de Cécile Duflot pour sa carrière nous enfonce dans la marigot.
    >
    > Retrouver des réflexes sectaires et condescendants tels qu’on peut en lire dans les mails ("bon petit peuple de gauche") et jeter l’anathème sur tout ce qui n’est pas originellement "vert" (voir mon mail du 5 août dernier).
    >
    > Avoir cherché à humilier Nicolas Hulot et partant, ceux qui avaient voté pour lui (pour rappel, je soutenais Eva Joly) nous a catalogué comme refusant le rassemblement.
    >
    >
    > En voilà des raisons qui poussent le PS à considérer Les Verts (eh oui, au PS et dans la presse, on ne parle plus d’EELV : curieux) comme des petits soldats.
    >
    > Alors on n’a plus qu’à accepter l’accord pour sauver les meubles et je le souhaite, voir Eric Alauzet devenir député.
    >
    > Etienne
    >


    Jeudi 16 février 2012 à 15h29mn48s, par Etienne Banet
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4228
  • Alimentation soutenable !

    Monsieur Lipietz,

    je vous connais en tant qu’économiste de la régulation, pour vos travaux avec le géographe Georges Benko.
    J’ai toujours été persuadé que la question alimentaire sera fondamentale pour l’avenir de nos sociétés, et ce pour cela que j’ai toujours respecté une personne comme José Bové et ses combats.
    Voir que vous êtes engagé dans ce combat m’incite à vous encourager.
    Je pense que si EELV ne veut pas disparaitre (le cas italien devrait vous apprendre des choses), il est URGENT de changer de cap et de placer au centre de la campagne la QUESTION ALIMENTAIRE, telle qu’elle a été traitée dans le colloque dont vous parlez.

    Cordialement,
    LP


    Lundi 13 février 2012 à 02h22mn33s, par LP
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4225
  • Sauvons Eva !

    Merci pour ce long éclaircissement. La militante de base que je suis ,y puise des explications des blocages incroyables de la campagne.
    Un autre souci à la base ( en Province, loin des états majors) est la collaboration imposée avec l’Union des peuples solidaires, collaboration compliquée avec des mouvements régionaux parfois très frileux vis à vis des changements...Or cette collaboration signée par C.Duflot n’a pas été discutée , ni modulée...et c’est une autre source de démobilisation.
    Bien à vous


    Samedi 11 février 2012 à 12h51mn57s
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4224
  • Sauvons Éva !

    Sur l’idée de plaire au PS en minimisant le score, ne serait-ce pas risqué pour les éminences de cette curieuse direction ?

    Ne peut-on imaginer après un résultat médiocre … une réévaluation unilatérale du PS sur les fameux accords des législatives. "Chère madame D. vous avez fait bien peu ; votre candidate était bien la vôtre ; et vous avez bien conscience que vous ne les méritez pas ces postes ! Va falloir les rabaisser vos prétentions chère madame !".

    Qu’Éva se libère de ses fers !

    Claude


    Vendredi 10 février 2012 à 17h45mn12s, par Claude
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4222
  • Sauvons Eva !

    Merci pour cette analyse. Comme tu le dis cette élection est difficile voire impossible pour nous (personnellement j’aurais préféré qu’on participe à la primaire de la gauche, on aurait mieux pesé, au moins autant que Montebourg, sur le programme de gouvernement de Hollande !).

    Mais j’ai l’impression que les écologistes ne savent pas mettre en avant ce que les gens attendent d’eux : sur la question du nucléaire, on les entend, mais il est vrai que le blocage dans les grands médias est pénalisant (pas une question sur le sujet lors des dernières grandes émissions de télé avec Hollande). Un an après Fukushima, et comparé à ce qui s’est passé en Allemagne sur les plans électoral et de politique énergétique, c’est choquant.
    Un sujet sur lequel je n’entends pas ou très peu mon propre mouvement : la santé et l’environnement. La pollution de l’air connaît des pics à répétition avec la vague de froid et personne n’en parle, aucun leader écolo ne monte au créneau. Le médiator fait enfin l’objet d’un communiqué sur le site d’Eva Joly, mais pourquoi ne pas avoir saisi l’occasion d’une mobilisation qui aurait intéressé nos concitoyens ? Cécile Duflot il y a quelques années avait fait plusieurs communiqués sur le scandale du BPA dans les biberons, et cela avait eu un certain écho (jeunes parents trentenaires mais pas seulement).

    Autre question fondamentale (liée à la précédente), celle de la circulation automobile / 2 roues motorisées dans nos villes, et des nuisances et risques qu’elles engendrent. On n’entend rien sur ces questions ces derniers temps. Promouvoir le vélo doit aussi passer par un geste fort face aux lobbies automobiliste et scootero-motocycliste !
    Ce sont là des sujets qui touchent directement les Français, autant que l’emploi et la crise. Certes il y a un risque de coupure avec une partie de la population qui de toute façon nous traite déjà de khmers verts, mais on peut aussi parier sur leur intelligence collective, et tenter de leur faire entendre raison...en tout cas de continuer à montrer qu’on défend une autre façon de vivre plus équitable et harmonieuse.

    Du coup je ne suis pas d’accord avec ce que tu écris sur Copenhague 2010 : la vérité est que la lutte contre le changement climatique ne peut actuellement constituer un levier mobilisateur pour des populations inquiètes avant tout par la situation de l’emploi, et la dégradation de leur cadre de vie.

    Et après tout, on peut considérer que la limitation du changement climatique est certes un enjeu écologique majeur, mais qu’elle ressort d’une gouvernance mondiale et non d’une problématique nationale : en ce sens il n’est pas stratégique ni même finalement politique d’en faire un cheval de bataille pour de telles élections. ça et la vague de froid, sans rire il y a un problème sérieux dans la communication dont il faudrait prendre conscience au sommet de notre mouvement.

    Je crois enfin que nous sommes victimes du couple twitter-facebook. Ces deux instruments de communication si l’on n’y prend garde peuvent devenir de graves trompe-l’oeil qui amplifient les querelles politiciennes et les "buzz du jour", aux dépens du militantisme de terrain et d’une réflexion de fond sur les moyens de faire se rencontrer la population et nos idées/propositions.


    Vendredi 10 février 2012 à 16h36mn01s, par LCparis20
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4221
  • Oui nous pouvons sauver Eva et nous le devons

    "Mais nous pouvons sauver Eva… simplement en faisant sa campagne ! Une campagne de l’écologie politique. Simplement sur ses bases fondamentales, celles qui intéressent tout le monde : la crise alimentaire, la crise énergétique, la critique du libéralisme, et notre réponse ; conversion verte, partage du travail et des richesses, économie sociale et solidaire…"

    http://jolyeva.com/


    Vendredi 10 février 2012 à 15h56mn36s, par Francois_Buzz
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4220
  • Sauvons Eva !

    oui il faut tout de même plus de 2% de réserves pour FH au 2ème tour !
    tant que vous ne serez pas capable de présenter un candidat "potable " aux présidentielles vous aurez un problème de crédibilité dans le système tel qu’il est ! c’est dommage car le sujet que vous "tenez" est tout de même LE sujet du siècle. C’est un vieux social démocrate qui vous le dit


    Vendredi 10 février 2012 à 14h56mn33s, par silainoff
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4219
  • Sauvons Eva !

    Si je partage l’essentiel de ton analyse, je diverge sur deux points :
    - d’une part, je me méfie des discours consistant à dire "le roi est bon, mais ses conseillers sont mauvais" : Eva Joly à une marge de maœuvre pour choisir ses conseillers, et aussi pour accepter ou pas leurs conseils
    - d’autre part, je considère tu a accepté de voter l’accord avec le PS, pensant qu’il fallait montrer un « signe ». Il me semble que justement, comme tu le reconnais toi même, nous avons montré un mauvais signal, paraissant comme attiré uniquement par les postes, sans honneurs. En plus du pt de vue même du strict accord electoral, on se rend compte que cela n’aboutira à rien, puisqu’il y a aura un peu près partout des dissidents PS. Dès lors que Holland à sorti son faux accords virant le MOX, pouvait-on lui faire confiance ? Non. Et mon expérience locale avec le MJS montre clairement que ceux-ci n’ont aucun respect des partenaires.

    En tout cas la question de mon engagement chez EELV (et conséquement des JEA) se posera clairement si jamais la direction decide d’entrer dans le gvt Hollande sur la base de cet accord. Sans que pour autant je puisse rejoindre le PG (avec qui j’ai par ailleurs plus de sympathie qu’avec le PS).

    Mais oui, il faut se battre au quotidien sur le terrain…


    Vendredi 10 février 2012 à 13h59mn42s, par Maïeul
    lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4218
    • Eva est –elle « reine » ?

      Cher Maieul,

      Sur la responsabilité de Eva, je me pose la question et je consacre mon premier volet à discuter l’hypothèse assénée en permanence par la direction EELV (y compris dans Libé ce matin) : « on fait ce qu’on peut pour soutenir une candidate archi-nulle. Ah ! si on avait eu Cécile etc » Mais pour avoir été exactement dans la meme situation en aout-septembre 2001, je peux témoigner qu’il est difficile de faire campagne contre la ligne dictée par la direction du parti. Pour une raison simple : le candidat a l’emprunt de campagne sur le dos mais c’est le parti qui le gère et peut les rembourser.

      Le candidat n’est pas « le roi ». C’est le parti qui fournit les conseillers et désigne les salariés. Sois réaliste : penses tu vraiment que ce soit Eva qui a bidouillé le flop de l’étude « OFCE » ? Qui a fabriqué un onglet « Agriculture et alimentation » sur son site réduisant l’alimentation aux huitres et au vin d’Alsace ? Qui a refusé toute visite à l’ESS sauf le débat du 5 janvier ?

      En novembre, Eva aurait-elle pu « faire appel au peuple de l’écologie » ? Pouvait elle rajouter l’Alimentation à son discours du Bataclan ? Pouvait elle développer d’elle même une culture de l’ESS contre le barrage qu’opposait son comité de campagne à tout contact avec l’ESS ? Avant le 5 janvier je pouvais observer ce barrage presque d’heure en heure quand des visites que Natalie et moi montions sur le terrain étaient annulées les unes après les autres par l’équipe de campagne. Peut être n’a-t-elle pas assez tapé du poing sur la table, mais depuis la fameuse semaine de novembre, je ne suis plus là pour le confirmer. Bref, je n’exclus pas dans mon texte qu’elle ait manqué de clairvoyance ou de connaissance sur des sujets comme l’alimentation et l’ESS, mais je peux te dire que la direction opposait un solide barrage.

      Sur la possibilité réelle de voter « non » à l’accord avec le PS, j’ai donné mon avis ici : http://lipietz.net/?breve444

      Je te conseille soit de reprendre la discussion sur le forum de ce billet là, soit de rappeler les arguments ici avant de les critiquer (si tu penses qu’il ne fallait pas le voter). En ce qui me concerne, je maintiens que cet accord était mauvais, largement du fait des choix de Hollande mais aussi la trahison de certains négociateurs qui ont bradé 4 mois de négociation avec le PS dans l’espoir d’avoir un ministère, mais que rejeter l’alliance aurait été une faute . Je donnais à l’époque un « mode d’emploi » pour le mauvais accord, je constate que c’est pour l’avoir préconisé que plusieurs dont Natalie et moi avons été débarqués. Alors que je pense que ç’aurait été la seule tactique viable.


      Samedi 11 février 2012 à 05h43mn37s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve450#forum4223
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