Retraites et immigrés : deux batailles décisives


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Mardi 5 octobre 2010

Près d’un mois sans billet sur mon blog : j’ai honte. Cette rentrée sur les chapeaux de roue m’a réduit a n’utiliser que Facebook, média beaucoup plus réactif. C’est un tort. Toutefois, j’ai pu écrire mon premier article « académique » depuis des années : sur la crise.

Retraites

La bataille pour les retraites semble se résumer à une querelle de chifres sur le nombre des manifestants.

Ce n’est pas l’essentiel : ce ne sont pas les mêmes personnes qui viennent aux manifs du 7 septembre, du 23 septembre, du 2 octobre…

L’attitude ironique du gouvernement contre que les syndicats qui ne parviennent pas vraiment à décoller au-dessus du niveau, déjà considérable, des 3 millions de manifestants le même jour, n’est pas complètement infondée (nous avions rêvé de faire 3 puis 4 puis 5 millions !). Mais les chiffres totalement ridicules donnés par le Ministère de l’Intérieur (quant à la police, elle sait probablement quels sont les vrais chiffres et ils sont plus près de ceux des syndicats) provoquent un effet semblable bavures en Afghanistan : elles ne font qu’amplifier l’opposition au gouvernement. Les sondages le confirment : la réforme Sarkozy-Fillon-Woerth est chaque fois plus impopulaire, son caractère inefficace et injuste est de plus en plus dénoncé.

Reste à comprendre pourquoi ne s’est pas encore déclenché un mouvement de grève générale et reconductible (mais on s’en approche peut-être). La réponse est assez facile : quand on a fait grève le 6 on ne la fait pas le 7, quand on a fait grève le 7 on ne la fait pas le 23 et inversement, quand on n’a pas fait grève on manifeste le samedi 2… On manifeste à la carte et à l’économie.

Autrement dit : le peuple des salariés et des retraités n’agit pas comme un « groupe en fusion » mais comme une « série d’individus » (cf JP Sartre), chaque individu calculant comment « je peux faire au mieux dans une situation économique de plus en plus difficile. » Seule une grève continuée (comme en 1995), même si elle est par procuration, permet ce bouillonnement dans lequel les gens apprennent à dire « nous », et où ce « nous » se maintient et se retrouve, de jour en jour, dans la certitude que « cette fois c’est eux ou nous ».

Appeler donc à une grève générale illimitée et au nom de l’intérêt collectif, c’est donc supposé le problème résolu : attendre des « séries d’individus » qu’ils se comportent comme si leur état était celui de participant à une grève générale.

Par exemple, au meeting – énorme – de Clermont Ferrand. De la tribune je compte 1000 personnes dans la salle bourrée aux limites des règles de sécurité, mais il y a encore au moins 200 personnes dehors qui écoutent le meeting par haut-parleurs. Les appels à la grève générale reconductible ne provoquent que des applaudissements polis des sympathisants de l’orateur ou de l’oratrice, d’autant que ces appels s’accompagnent d’un raisonnement parfaitement juste mais culpabilisateur : « Si vous ne faîtes pas la grève générale, vous allez perdre et vous allez tout perdre ». C’est exactement le piège provocateur de Sarkozy (cf Le Canard enchaîné) : « Tant qu’il y aura seulement des manifs je ne bougerai pas ». Or, personne ne peut avoir à l’avance ni la certitude qu’une grève générale va se déclancher, ni qu’elle durera assez longtemps pour être victorieuse…

Dans ses conditions, la seule stratégie possible est de multiplier les occasions de convergence et, pour ce qui est des grèves, de s’ancrer sur les mobilisations locales et sectorielles (comme à Fos ou au Havre) afin de les élargir. C’est ce qui semble se passer cette semaine. Le vrai rendez vous serait donc… le 13 octobre, si la manif du 12 est un succès et s’appuie sur un nombre suffisants de « départs de feu ».

Immigrés

La bataille contre le racisme d’Etat marque malheureusement le pas.

Après la manif du 4 septembre on pouvait espérer qu’un coup d’arrêt serait donné à l’aggravation terrible des lois régissant les étrangers ou même, maintenant, les « personnes d’origine étrangère ».

Il n’en a rien été. Par un formidable tour de passe-passe, la condamnation unanime (du Pape, de l’ONU, du Parlement et de la Commission Européenne…) contre la politique Sarkozy a été engloutie dans une polémique sur le droit, pour Benoît XVI ou Viviane Reding, d’invoquer les « années noires » antérieures à 1945…

Il y a là d’abord quelque chose de très inquiétant : l’affirmation quasi officielle que « l’histoire ne nous a rien appris, ne nous apprendra jamais rien ». On n’a plus le droit de faire référence au précédant les persécutions anti-tsiganes et anti-juives des années 30, débouchant sur le paroxysme des années 40, pour mettre en garde contre les dérives d’aujourd’hui.

Bien entendu, la bataille contre la retraite et une rentrée politique fort encombrée, tend à isoler les Roms, les sans-papiers, et ceux qui les soutiennent. Même les Verts préféreront organiser une fête en l’honneur de leur dernière CNIR plutôt que d’appeler au concert « Rock sans papier », au Palais des Sports ! Terriblement dommage.

Europe Ecologie

Cet abandon par les écologistes de la bataille pour les droits de l’homme (et leur modeste implication d’ailleurs dans la bataille contre le projet d’allongement de la vie au travail) s’explique de façon évidente par la mobilisation de tous leurs cadres sur le processus de construction d’Europe Ecologie.

On a l’impression, à lire leurs listes internes, d’un affrontement entre les défenseurs résolus de la pureté idéologique des Verts, et les glorieux représentants d’une société civile envahissant le champ politique… ni les uns ni les autres n’étant présent dans les terribles batailles politiques qui se livrent justement dans la société civile à l’heure actuelle !

Cette réduction de l’écologie politique à la lutte strictement institutionnelle serait une véritable catastrophe. C’est une des raisons pour laquelle je souhaite qu’Europe Ecologie soit le plus ouverte possible aux mouvements de la société civile, car les Verts, du moins ce qu’ils étaient devenus fin 2008, s’étaient totalement rabougris dans la conservation d’un pré carré organisationnel.

Ce qui avait été merveilleux dans les campagnes de 2009, et dans une moindre mesure de 2010, c’est qu’elles avaient permis un formidable élargissement à des mouvements qui rejoignaient ponctuellement une campagne électorale, mais surtout pour y « discuter politique » au sens noble (l’Agora grecque). Faire perdurer ce moment de grâce était évidemment un rêve, car beaucoup de celles et ceux qui avaient négligé la campagne de 2009 se sont emparés du projet pour le formaliser en statut. Des satatuts organisationnels sont nécessaires, et je n’ai pas oublié ce mois-ci de participer au débat (voir ici ma contribution). Mais je me méfie terriblement de ceux qui ne participent QU’AUX débats sur les statuts, en oubliant et la bataille pour les retraites, et la bataille pour les droits des étrangers ou d’origine étrangère.

Crise

Un petit break quand même hors de France, pour le colloque du « EuroMemorandum Group » à Rethymnon, en Grèce.

EuroMemo est une sorte de super-Fondation Copernic à l’échelle européenne, mais qui s’assigne un projet plus limité : un contre-rapport sur l’état de l’Union européenne, en s’en tenant aux aspects économiques.

Ce groupe rassemble en quelque sorte la gauche de la gauche à l’échelle européenne, mais a pris récemment conscience qu’il n’est plus possible d’ajouter un simple paragraphe écologique à la fin de leur rapport. Et pour marquer ce tournant, ils m’ont invité à présenter un rapport sur la dimension écologique de la crise lors d’une session spéciale, où mon discutant est Sven Giegold, eurodéputé vert allemand venu d’ATTAC.

Je retrouve en Crète plusieurs amis français signataires de « L’Appel des économistes atterrés ». Je leur explique pourquoi je n’ai pas signé : je suis atterré que l’ont puisse en 2010 critiquer la politique économique du gouvernement face à la crise en oubliant totalement la dimension écologiste de cette crise. Ils me disent « Mais ce n’est qu’un début ! » En 2010 ? J’en suis tout aussi atterré ;-).

Au niveau européen, donc, on n’en est plus au début, et le débat de Réthymnon autour de mon texte est très riche. Il y a bien une volonté d’intégrer la dimension écologique « au sens large », au cœur même de l’analyse de la crise, et pas dans une annexe… environnementale.

Tout aussi intéressant le débat sur la crise grecque. Les Grecs nous expliquent que le fond du problème n’est pas une méchante finance internationale agressant la nation grecque, mais le fait que les classes dominantes grecques, depuis des décennies, aient réussi à ne jamais payer d’impôts. S’il faut reprocher quelque chose au FMI et au premier ministre Georges Papandreou (qui se montre extrêmement décevant), ce n’est pas de faire pression pour le rééquilibrage des finances publiques, mais d’exercer cette pression sur ceux qui sont encore salariés, et non pas sur les possédants. Je m’y attendais un peu…

Il est vrai que l’Etat grec ne s’est jamais doté d’un fisc adapté aussi révolutionnaire ! Résultat : Papandréou, incapable de revenir sur la monstrueuse fraude fiscale des années Karamanlis, il propose une amnistie à chaque fraudeur, moyennant… une amande forfaitaire de 400 euros par année de fraude !!

Entre meetings retraites, réunions EE et débat sur la crise, quand je ne me laisse pas dévoré par Facebook (j’essaie de mettre ici mes réponses détaillées, comme à ce hoax contre les eurodéputés Verts sur le partenariat transatlantique, mais je n’y parviens guère), j’arrive quand même à lire un peu. Comme ce cadeau de ma fille Judith, les 880 pages de Là où les tigres sont chez eux de Blas de Roblès. Impressionnant, très bon roman, mais moins bien « bouclé » que Le nom de la rose.

Car il faut que j’apprenne à écrire. J’ai concaténé mes aventures de Barberousse pour en faire un petit roman policier, à paraitre bientôt. Evidemment ça manque aussi d’unité… mais bon, ça reste drole.

Et puis j’ai écrit la préface au remarquable petit livre d’Eva Sas, Philosophie de l’écologie politique. Sortie imminente, lecture indispensable : jetez-vous dessus !

Et puis des interviews : pour les 30 ans d’Alternatives économiques sur la conversion verte, pour le très grand succès des Verts brésiliens avec Marina Siva

Et malheureusement la conférence sur la crise m’a fait rater le colloque de la CNDF dédié à Francine. J’ai quand même envoyé un message sur Francine, ici.

Adresse de cette page : http://lipietz.net/?breve404

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Forum du blog

Il y a 4 contributions à ce blog.
  • Retraites et immigrés : deux batailles décisives

    La France va mal, et l’Europe aussi...
    Personne n’est sortie indemne de la crise économique...même moralement.

    Julie,


    Mardi 12 octobre 2010 à 08h14mn03s, par julie
    lien direct : http://lipietz.net/?breve404#forum3807
  • Retraites et immigrés : deux batailles décisives

    Bonjour !

    J’ai transmis votre analyse de la situation de la Bataille des Retraites à tout mon entourage, afin que ce soit lu avant le 12 et donc pris en compte avant de décider de faire ou ne pas faire grève.

    C’est vrai, parmi ceux qui ne font pas grève ou ceux qui ne font pas toutes les grèves, on n’en rencontre point qui disent ne pas faire grève car ils soutiennent la réforme gouvernementale – à part à la radio ou à la télé dans la bouche de ceux pour qui le soutien à cette réforme est une obligation… professionnelle.

    Les conflits ne sont jamais les identiques, même s’il y a forcément des similitudes. PERSONNE ne le dira, car ce serait très démobilisateur, mais même parmi les tenants des "plus-à-gauche-que-moi-tu-meurs" la relative proximité de l’élection présidentielle fait partie des éléments qui font que l’on fait grève ou pas, que l’on manifeste ou pas.
    Il y a aussi la conviction que Sarkozy ne cédera rien sans un conflit social majeur.

    Ce conflit social majeur pourrait déboucher, comme en 68, sur une élection plébiscitant la droite, ou comme dans la période 95-97 (Juppé) sur la dernière élection nationale favorable à la gauche.

    Vous l’avez bien expliqué (cf. DSK) attendre que 2012 revienne sur la réforme des retraites est très dangereux. Mais peut-on empêcher chaque individu d’avoir cet espoir in petto ?
    Et l’addition de ces individus…

    Très amicalement

    Vous serait-il possible de demander à Cécile Duflos de… ralentir son débit ?
    Qu’elle se fasse aider par des professionnels compétents si elle n’est pas capable de se "corriger" par elle-même. Ce serait un gros plus pour elle et les idées qu’elle défend.


    Lundi 11 octobre 2010 à 02h09mn15s, par Joke
    lien direct : http://lipietz.net/?breve404#forum3806
    • Retraites et immigrés : deux batailles décisives

      Tout à fait d’accord quant au poids de 2012 dans cette étrange mobilisation à l’économie.

      Et tout à fait d’accord sur le débit de Cécile. Lui ai déjà dit....


      Jeudi 14 octobre 2010 à 10h19mn42s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve404#forum3809
  • Retraites et immigrés : deux batailles décisives

    Merci pour toutes ces "news".

    Je me permets d’attirer l’attention de vos visiteurs (du moins ceux qui n’auront pas trop zappé les cours d’anglais au collège, en se contentant de pomper lors des interros sur les verbes irréguliers...) sur votre texte
    Footpaths for a Green Deal

    http://lipietz.net/spip.php?article2579

    C’est vraiment un "must".

    Pour les cancres en anglais, une version français serait "in the pipeline"...

    Très amicalement


    Mercredi 6 octobre 2010 à 05h26mn46s, par Joke
    lien direct : http://lipietz.net/?breve404#forum3805
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