A nouveau sur Bayrou
Dimanche 11 mars 2007
Nos vacances sont finies et Francine a bien skié, n’en déplaise à la Faculté de médecine. Le débat de Briançon fut très réussi : salle pleine, débat passionnant sur « que veut dire le développement soutenable dans un région touristique qui veut aussi rester agricole ? » (cf. la convention verte sur le littoral !). J’ai du mal à comprendre les mauvais sondages de Voynet qui contrastent avec l’affluence aux meetings (les siens, ceux des Verts), aux soutiens qu’elle reçoit, aux demandes d’articles que je reçois. Une partie de la population, particulièrement consciente, se pose la question « après le phénomène Hulot, on fait quoi ? », mais je suppose que les sondés attendent la « décantation ». Hors la bande des 4 (UMP, UDF, PS, PCF), qui sera vraiment candidat ? et que signifiera alors voter utile, au premier comme au second tour ?
À la sortie du débat de Briançon, les avis sont partagés sur ce dernier point. Un sympathisant Vert : « Moi, je vote Bayrou dès le premier tour, on n’a plus droit aux fantaisies », une autre : « Moi j’ai voté Bayrou la dernière fois, plus question, il est trop creux ». En tout cas, le débat de l’heure, c’est « Bayrou or not Bayrou ? »
Car, cette fois, c’est fait. Un sondage donne Bayrou quasi à égalité avec Ségolène et Sarkozy au premier tour. Et tous les sondages s’accordent à montrer, très logiquement, que Bayrou battrait Sarkozy au second tour, ce qui n’est pas le cas de Ségolène. Ce que j’avais analysé il y a 15 jours comme inéluctable, « sur table » comme au bridge, est donc en passe de se réaliser.
Le PS ne peut plus gagner sur la ligne « Tout sauf Sarkozy ». Chaque fois qu’il évoquera cet argument, il perdra des électeurs au profit de Bayrou. Le PS ne peut plus gagner que d’une seule façon : en proposant un projet que ne peut pas proposer Bayrou, mais auquel il pourrait à la rigueur se rallier. Car Bayrou n’a pas de proposition de majorité gouvernementale alternative, ses députés étant élus par de électeurs de droite, dans des circonscriptions de droite, dans le cadre d’accords à droite. Et ce projet ne peut pas être celui que le PS défend depuis des mois, celui de l’union de la gauche modèle 1973, MRG PS PCF. Ségolène ne peut battre Bayrou puis Sarkozy qu’en proposant maintenant une alliance gouvernementale « plurielle » (c’est-à-dire ni purement socialiste, ni purement écologiste, ni…) sur un projet à la mesure des enjeux, pour la France, pour l’Europe et pour la planète.
La situation politique se clarifie donc tout à fait, paradoxalement. Les affiches de Besancenot « Ni Sarkozy, ni majorité plurielle » signifient simplement « Bayrou ». Il en sera de même pour tous les « gauches de la gauche » qui se présenteraient sans préciser leur stratégie d’alliance gouvernementale (seule Marie-Georges Buffet l’a fait : pour elle, c’est l’union de la gauche à l’ancienne). Pourtant, nous savons que Sarkozy peut encore gagner si les faiblesses de la candidature Bayrou sont mieux mises en lumière. Et nous savons qu’en 1997, la majorité plurielle a gagné, elle a gagné à Paris en 2001, elle a gagné presque toutes les régions en 2004.
En fait ni le PS ni Bayrou (ni Jospin en 2002) n’ont pris la mesure du nouveau visage de la Ve république, depuis le début des années 2000, avec le quinquennat, la condamnation de la cohabitation par Olivier Schrameck (dir cab de Jospin) et l’inversion du calendrier par Jospin. Le Président devient, non plus un inspirateur-arbitre ou un recours (selon que la majorité parlementaire est avec ou contre lui), mais le chef direct de l’exécutif. Donc il doit négocier avec d’éventuels partenaires, dès la campagne présidentielle, et annoncer avec qui il gouvernera, et pour quoi faire.
Bayrou joue l’ambiguïté, pire, il la cultive, « à la sud-américaine », en jouant les centriste anti-système : « On verra bien, l’union nationale, pourquoi pas ? ». Il pourrait dire aussi bien « un gouvernement de techniciens », ou de « patriotes », ou n’importe quoi… mais ça veut dire quoi, aux législatives ? Un partage des sièges avec le PS ou avec l’UMP ? Quant au PS, il fait comme s’il pouvait avoir une majorité à lui tout seul (plus le PCF et le MRG, qui restent des forces locales) alors qu’il ne pèse qu’un quart de l’électorat…
Le PS acceptera-t-il de constituer une vraie majorité plurielle ? Une majorité plurielle, ça veut dire une majorité regroupant plusieurs forces excluant le libéral-autoritarisme de Sarkozy, et incluant une part significative des aspirations des vastes couches sociales, de plusieurs courants idéologiques progressistes.
Il est évident que ce qui lui manque actuellement, c’est la composante écologiste, seul courant idéologique qui rallie la majorité des Français. À l’heure où vous lirez ces lignes, le Conseil Constitutionnel aura sans doute validé prés de 500 signatures pour Dominique Voynet : si toutes les promesses des maires sont tenues (et il faut continuer jusqu’au dernier moment à les concrétiser !), la question de mendier auprès du PS quelques signatures supplémentaires ne se pose donc plus. En revanche, c’est la question gouvernementale, celle de la majorité parlementaire, qui est posée : Qui Ségolène choisira-t-elle comme premier ministre ? A-t-elle vraiment l’intention de proposer un(e) vice premier ministre écologiste ? Quelle marge de manœuvre lui donnera-t-elle ? Quelle part du programme écologiste acceptera-t-elle ? Le PS s’engage-t-il vraiment, pour compenser l’absence provisoire de proportionnelle, à laisser aux Verts un nombre de circonscriptions leur permettant de composer un groupe politique, pour contrôler l’application de ces engagements communs ? Et surtout, beaucoup plus profondément, le PS comprend-il enfin la gravité de la crise écologique, sa centralité par rapport à toute politique (sociale, environnementale, démographique, de solidarité avec le Tiers monde, etc) ?
Encore une fois, la réponse se trouve entièrement entre les mains du PS. Lui seul peut, dans les jours qui viennent, renverser la table en proposant immédiatement ce type d’accord.
Quant aux électeurs, la situation est psychologiquement changée par la montée de Bayrou… au détriment de Le Pen. La question n’est plus de savoir si Le Pen sera au second tour, mais qui, de Bayrou ou de Ségolène, sera opposé à un Sarkozy de plus en plus lepenisé.
Dans ces conditions, la question du vote utile devient assez complexe, car elle dépend du positionnement des prétendants, qui n’est pas encore stabilisée. Il peut y avoir un écrasement de Dominique Voynet par la bataille « de premier tour » Royal-Bayrou. Mais il peut aussi s’ouvrir une marge pour elle, dans tous les cas de figure.
Si le PS se met en situation de proposer une alternative gouvernementale (seul moyen de récupérer les électeurs qu’il a perdus au profit de Bayrou), cela fera nécessairement remonter la crédibilité, donc le score au premier tour de ses alliés potentiels de second tour, et notamment des Verts. Car une victoire socialiste n’est pensable au second tour que si, au premier tour, ses partenaires n’ont pas un score négligeable. Et inversement, leur possible participation avec un poids significatif dans l’orientation d’une coalition gouvernementale leur donnerait aux yeux des électeurs une légitimité qu’ils n’ont pas pour le moment.
Si au contraire, le PS fait le choix de ne rien opposer de fondamental à Bayrou, si le choix entre Bayrou et Ségolène n’est qu’une évaluation pifométrique quant à la possibilité pour l’une ou l’autre de battre Sarkozy, dès lors, l’électorat progressiste non socialiste se voit déchargé du poids de la responsabilité d’un phénomène « 21 avril 2002 » et peut réagir de manière « kantienne » (« Fais ce que dois, advienne que pourra »). Il votera alors pour son propre candidat (en l’occurrence Dominique Voynet) et se reportera ensuite sur qui, de Ségolène ou de Bayrou, sera opposé à Sarkozy.
Mais le PS n’a plus beaucoup de temps pour « renverser la table ». La nouvelle du jour, le ralliement de Corinne Lepage à Bayrou, est à la fois anecdotique et lourde de menaces pour lui, alors qu’il ôte une épine du pied de Dominique.
Anecdotique parce que Corinne Lepage est strictement une fois sur deux « toute seule en autonome » (quand elle en trouve les moyens) et candidate UDF (quand elle ne les trouve pas). Autonome en 2002 (là, elle avait encore les signatures des maires), UDF aux régionales en 2004, puis autonome aux Européennes d’Ile-de-France (là, la liste Verte que je conduisais l’avait écrasée malgré la concurrence de Besancenot, d’une liste PCF déjà élargie aux « alternatifs nonistes », et de la liste Europe-Palestine), et cette fois, après un petit tour dans les medias, à nouveau UDF. La fonction politique de cette « écologie du centre » est tantôt de minorer le score des écologistes, dont elle stérilise un tiers des votes (car les résultats, comme les commentateurs, ne retiennent que le score des Verts pour mesurer le poids de l’écologie dans le désir des électeurs), tantôt d’ajouter une goutte de vert dans l’image de l’UDF.
Cette fois, c’est ce qui va se passer. Bayrou peut se présenter comme candidat du centre et (d’une petite partie) de l’écologie. Ségolène ne peut pas en dire autant, tant qu’un bon accord de gouvernement avec les Verts n’est pas annoncé…
A part ça, le site « rafraîchi » par Perline avance, et je pourrai reprendre l’archivage. Tenez, par exemple, mon Phèdre : indentification d’un crime est enfin sorti en japonais. Si vous ne lisez pas le japonais et n’avez pas envie de le lire en français, vous avez tort, mais vous pouvez toujours lire (en français) la préface à l’édition japonaise…
Et, après le « coup de théatre de Bordeaux », les échanges de mémoires ont repris entre la SNCF, la famille, et la Cour Administrative. Voyez le nouveau mémoire de notre avocat Rémi Rouquette. La SNCF riposte en exhumant enfin une vague demande du préfet de Nice à la SNCF de 1942, qui « requiert » de la SNCF un train pour transfert vers Drancy. Bref un simple bon de commande, pas une « réquisition » au sens légal (« Je requiers votre concours » ne veut pas dire « Je vous réquisitionne »), et totalement hors sujet (après 1942, il y a eu la Convention de Bamberg, la Convention pour la zone Sud occupée, et la mystérieuse « Convention de l’espèce)…
Forum du blog
Il y a 13 contributions à ce blog.
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j’ai été intéressé par cet article, j’ai quelques observations à émettre.
L’ascencion ce BAYROU n’est pas vraiment un hasard. Elle est aujourd’hui le produit d’un véritable rejet de la constitution de la VEME REPUBLIQUE. L’analyse que vous faites sur la nouvelle situation de notre régime créée par le quinquenat, est aussi la mienne : un régime où le président est de fait le chef d’un exécutif concerté à l’avance avec des partenaire, et la mise en projet au travers d’alliance prédéfinies avant l’accession à l’ELYSEE... Une présidence toutefois exonérée de toute réelle responsabilité devant un parlement, dont la majorité, est contrainte de relayer en fait la parole de l’executif... On est là dans une véritable fusion des pouvoirs législatifs et executifs, d’ailleurs amplifiée par un sénat dont la réprésentativité n’a jamais été de soi depuis 1958.
Ce sont ces institutions que contestent aujourd’hui les FRANCAIS dans une immense majorité, d’abord par un rejet des dirigeants et des politiques.
Le champ que BAYROU occupe aujourd’hui est celui du "ni droite ni gauche"... ce qui ne veut pas dire que ce rejet ne soit pas de gauche...
Le "NI DROITE, NI GAUCHE" exprime le rejet des grandes formations de guvernement dans ces institutions dont ils sentent qu’elles les dépossèdent de tout pouvoir politique, d’influence, de toute écoute, de toute dignité.
Comment accepté qu’une oligarchie monopolise aujourd’hui tous les pouvoirs, économques compris, la même qui tergiverse lorsqu’il s’agit aujourd’hui d’adapter les moyens de productions aux nouvelles exigences écologiques, sociales, et fincancières, la même qui bénéficie des largesses de la fiscalité sous le chantage permanent de la délocalisation...La même qui renforce chaque jour le poids d’une fiscalité totalement injuste sur les classes moyennes, et modestes (par la TVA), ainsi que les contraintes en matière de consommation d’énergie, d’eau, de tri sélectif...
Dans le cadre de l’EUROPE, mais aussi parce que les FRANCAIS se sont formés, et sont devenus plus que jamais digne d’autonomie, il n’est plus acceptable qu’à tous les niveaux de représentation, les salariés, ne représentent qu’entre 5 et 10 % des cadres politiques...Sans parler de la honte que constitue le retard en matière de féminisation des "élites" en général.
La question n’est pas de savoir si S.ROYAL doit gouverner avec untel ou untel, fusse t’il vert ! La question est bien de savoir si nous acceptons que le PS soit la seule formation politique, avec l’UMP à vouloir conserver la VEME REPUBLIQUE, en désespérant des FRANCAIS qui ne veulent plus aujourd’hui de cette noblesse d’ETAT, héritière pour partie d’une bourgeoisie d’ancien régime, pour une autre partie, d’une "élite" économique et culturelle née du fordisme, le reste étant le produit d’un "élitisme soit disant républicain", qui constitue aujourd’hui un véritable système d’appartheid social !
Cette crise de la représentation a aujourd’hui totalement transpersé les partis, les syndicats, de sorte que, nos partis ne sont plus ces partis de militants des trente glorieuses, mais des partis d’élection, où les jeunes ne trouvent pas leur place, ni leurs ainés dès lors qu’ils n’appartiennent pas à ces classes moyennes aisées, qui se partage culturellement et traditionnellement, entre sociale démocratie, et droite libérale ou jacobine !
Si les VERTS veulent négocier avec le PS pour une coalition crédible, qu’ils commencent par exiger du PS, qu’il accepte enfin de débrancher la moribonde République, pour commencer à en construire une autre, qui sera par nécessité, et dialogue avec les FRANCAIS, plus participative et démocratique.
L’intégration dans l’Europe, ne se fera pas sans un renforcement de la démocratie locale, au niveau des régions, mais aussi par le renforcement d’un pouvoir législatif devant lequel l’Exécutif recouvrira sa responsabilité, perdue depuis 49 ans....
BAYROU n’est pas né comme un champignon un matin d’automne. La situation qu’il crée aujourd’hui, tient ses racines dans le REFERENDUM de 1992 sur MAASTRICHT.
Deux forces s’affrontent : un jacobinisme républicain héritier à la fois du bonapartisme et du colonialisme, qui va de CHEVENEMENT à SARKOZY , et un élan européen, décentralisateur... tant que ce débat n’est pas tranché, toute réforme sociale, toute effort tendant vers plus de justice sociale sera vain, ne pouvant compter sur un corps social aujourd’hui segmenté, tenu à l’écart des syndicats soit par pression dans le privé, soit par désaffection, et largement tenu en respect par son endettement au niveau individuel.
Tragiquement, le PS n’a pas pris position dans cette confrontation de vues pour la FRANCE... Quelle cohérence y a t’il dans un staf de campagne où se cotoient D.STRAUSS KAHN, CHEVENEMENT, MONTEBOURG ?
Ce positionnement est devenu urgent...
Bayrou, Besancenot, Buffet, offrent aujourd’hui la perspective d’une constituante...
Bayrou, semble le seul à pouvoir l’emporter...
C’est cela qui aujourd’hui tente les Français : qu’enfin on leur redonne la parole,au delà du scrutin.
Dimanche 18 mars 2007 à 13h14mn54s, par parpascal
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malgres une certaine sympathie verte et ayant voté pour noel mamere au premier tour en 2002 car la psychorigidité jospinniene pas pour moi la cette année la donne est differente exterminator est la avec son liberal facisme, une segolene qui n’a aucun charisme qui dit que des conneries, l’union des gauches n’est plus possible entre les nonistes et les ouiouistes alors je vais votez bayrou car je pense qu’avec lui on pourra eviter la casse sur bien des aspects pardon pour vous les verts je vous aime bien mais j’ai bien peur que vous ne soyez pas present au premier tour car bové vous fait de l’ombre, la on peut plus rigoler le facisme est a nos porte et la gauche caviar est trop consensuel et trop gentille avec extermintor bsancennot est le seul a ouvrir sa geule mais avec ses 5% il va pas loin le postier, non soyons logique bayrou a beaucoup changé je crois il est capable de vous respecter, j’espere deux cas de figure soit bayrou soit royal mais moi royal elle brille pas par l’intelligence et puis j’aime pas son coté avis sur tout est rien ça fait concierge, dommage car montebourg est beaucoup plus brillant c’est lui qu’il aurait du envoyer, j’espere qu’il y aura un declic dans la tete des gens de gauche des ecolos et meme de l’extreme gauche de votez bayrou contre exterminator meme si c’est pas votre tasse de thé pour notre bien a tous
soyons pragmatique royal n’attaque pas sarko car elle n’en n’est pas capable tous simplement personne n’en est capable car c’est un tueur puissant avec des gens puissants derriere lui prets a tout pour flinguer a moins de negociations autour de royal mais j’y croit plus depuis longtemps a l’union de la gauche c’est dommage car ça avait marché avec delanoe et huchon mais la c’est local
je ne me sent ni de gauche ni de droite pour moi c’est ailleurs que ça se passe donc je le repete je risque de votez bayrou au premier tour voir royal au second pour eviter la casse entre la peste et le cholera car j’ai peur d’un eparpillement des voix voynet buffet besancenot laguiller chivardi moins le PS ca va donner quoi sarko car si le PS fait moins de 20% on va se marrer et moi j’ai plus envie de rigoler avec le facisme
Vendredi 23 mars 2007 à 04h34mn20s, par resistance
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Ce serait dommage de se casser une jambe.
: - (
Mardi 13 mars 2007 à 11h15mn54s
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Je suis électeur UMP de conviction et je vais voter Sarkozy aux deux tours. La perspective de voir F.Bayrou voler le 2ème tour à S.Royal me semble représenter un vrai risque pour la démocratie. Il serait quand même inconcevable que la gauche (même si certains d’entre vous la trouvent trop sociale-démocrate, S.Royal c’est quand même la gauche, en tout cas bien plus que Bayrou) soit privée encore une fois de 2ème tour. Cessez de croire que c’est F.Bayrou qui peut vous représenter, peuple écolo de gauche, votez utile dès le premier tour, et permettez un vrai duel d’idées droite-gauche "à la loyale" Sarkozy-Royal au 2ème tour ! Votez utile Royal et arrêtez vos états d’âme, à droite on en a moins ...
Mardi 13 mars 2007 à 09h54mn01s, par Yann
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Après avoir lu votre billet "A nouveau sur Bayrou", je l’ai adressé (avec le lien) à beaucoup d’amis. Vous serez intéressé de savoir que l’un d’entre eux, responsable de la campagne de Ségolène Royal en Haute-Savoie, l’a mis sur son blog - avec un lien vers votre blog bien sûr !
Son commentaire :
"Ce texte du député Vert européen A. Lipietz me semble intéressant à mettre en débat. Personnellement, je suis assez d’accord avec son diagnostic, un peu moins avec les solutions qu’il propose. Discutons-en."
http://jean-excoffier.over-blog.org/
Cordialement
Mardi 13 mars 2007 à 04h20mn01s, par Joke
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1391
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L’air des montagnes te réussit, mon cher frère. Ton analyse de la situation politique est lumineuse comme la lumière sur le Rocher Blanc…
C’est vraiment incroyable comment l’écologie a pu passer à l’as dans les médias après l’emballement HULOT… Alors que je n’ai jamais discuté autant écologie « politique ». Enfin le syntagme « écologie politique » est compréhensible voire compris par mes interlocuteurs : contrairement à la classe politique classique, les citoyens des quartiers, des assoc environnementales ou écologistes, des rurbains, des parents d’élèves, des « droitsdel’Hommistes » comprennent qu’il n’est plus temps de laisser aux individus l’avenir de la planète car face aux lobby des groupes pétroliers, des vendeurs d’eaux ou de lessives et autres pousse aux crimes, il faut une volonté politique.
Cette volonté politique peut être de gauche ou de droite, mes interlocuteurs n’ont pas encore opté pour le choix de société que cela implique, mais ils sont conscients que les décisions ne peuvent plus qu’être politiques, imposées par les Gouvernements… le pb c’est qu’aucun politique de la bande des 4 ne proposent une écologie politique…
Alors pourquoi ni Voynet, ni Lepage ne percent… ? C’est vraiment pour moi le mystère. Le total Voynet+Lepage n’est pas égal à Hulot . Les intentions de vote pour HULOT ont disparu… où ?
Soit les sondeurs ne sondent pas… ce qui est possibles car seuls 45 % des sondés savent pour qui ils vont voter et la marge d’erreurs est de 5% donc Voynet au mieux 7%, Lepage 5,5% et les 4 ténors de 15 à 25% (impressionnant, non ?)
Soit, et c’est ce qui me fait peur pour la planète, l’état de celle-ci n’est pas encore assez dégradé pour qu’entre la perception du péril, l’analyse d’une nécessité politique de prendre à bras le corps le pb et l’acceptation des sacrifices nécessaires pour y remédier à 20 ans (stabilisation du réchauffement dans 20 ans si on arrête tout aujourd’hui), les citoyens préfèrent la politique de l’autruche !
Lundi 12 mars 2007 à 04h37mn27s, par hélène Lipietz
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1387
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vous dites que le syntagme "écologie politique" est compris (ou compréhensible) par le grand public, et je m’amuse à constater que vous ne le définissez manifestement pas comme les "leaders" des Verts (dont votre frère), ce qui me confirme, comme j’ai eu l’occasion de l’écrire ici, que ce terme n’est malheureusement que d’une utilité limitée tel qu’utilisé dans les programmes et publications des Verts.
Vous semblez penser que l’écologie politique est le fait de porter dans le champ du politique les questions et les solutions aux problème écologiques (par opposition à une "écologie individuelle"), alors que, d’après les théoriciens (si j’ai bien compris !!), ce terme définit plus largement le projet de société défendu par les Verts (autour des valeurs de responsabilité, solidarité, autonomie ...).
Sous votre définition, Lepage fait (faisait ?) de l’écologie politique, sous le leur ce n’est pas le cas. Je crois que votre définition est effectivement la plus compréhensible (et parfois admise) par le grand public et que les Verts gagneraient à 1) ne l’utiliser que dans ce sens restreint et 2) parler de "projet politique global" ou "projet de société global" ou lui trouver un autre nom !! Cela permettrait de mieux identifier les verts (car si leur projet c’est l’écologie politique, d’autres en font ou peuvent l’intégrer à leur programme !) et de vulgariser le fait que les verts ont vocation à défendre un projet concernant tous les aspects de la politique.
Lundi 12 mars 2007 à 10h47mn18s, par jseb
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1388
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"ils sont conscients que les décisions ne peuvent plus qu’être politiques, imposées par les Gouvernements. le pb c’est qu’aucun politique de la bande des 4 ne proposent une écologie politique…"
vous avez une vision bien étroite de la politique. bon, je vais me faire de nouveau traiter de troll par Alain (mais quoi de plus beau que de se faire insulter pour ses idées, ça signifie qu’elles ne trouvent aucun contre-argument recevable) mais il existe des système politiques où les citoyens ont l’initiative legislative et un pouvoir de decision par référendum(démocratie directe suisse). Les verts français ne proposent pas ça... Tant pis pour vous (et pour nous aussi !). Votre bande des 4, elle a combien d’adhérants ? A tout casser, un million. Vous pensez pas qu’il serait temps de donner la parole et une partie du pouvoir politique au 40 millions d’autres ?
"Alors pourquoi ni Voynet, ni Lepage ne percent… ? C’est vraiment pour moi le mystère. Le total Voynet+Lepage n’est pas égal à Hulot . Les intentions de vote pour HULOT ont disparu… où ?"
Dans le fait que Hulot voulait placer la mobilisation ecologique au-delà des clivages politiques et c’est peut etre ce qui seduisait beaucoup de gens qui 1) ne reconnaissent pas l’écologie comme "de gauche", 2) qui sont dégoutés du système politique actuel UMPS auxquels ils associent Voynet qui fait campagne depuis le premier jour pour Royal en clamant qu’elle (Voynet) se présentait à la présidentielle ... pour ne pas etre au second tour (très mobilisateur,comme concept ! Notez que Bayrou a toujours refusé d’envisager qu’il ne serait pas au second tour, meme quand il était au plus bas dans les sondages. Il a semé une graine, pas vous). Les électeurs qui partagent vos idées (j’ai dit les électeurs, pas les 10000 malheureux adhérants des Verts, une fraction négligeable du corps électoral français du point de vue numérique) et qui ont un tant soit peu de bon sens, voteront Royal au premier tour.
"Soit, et c’est ce qui me fait peur pour la planète, l’état de celle-ci n’est pas encore assez dégradé pour qu’entre la perception du péril, l’analyse d’une nécessité politique de prendre à bras le corps le pb et l’acceptation des sacrifices nécessaires pour y remédier à 20 ans (stabilisation du réchauffement dans 20 ans si on arrête tout aujourd’hui), les citoyens préfèrent la politique de l’autruche !"
Vous continuez bien à aller skier à serre-chevalier, non ? Ben les autres ils font pareil, ils continuent à soutenir le tourisme devastateur (station-usine à ski qui masacrent nos montagnes, Serre Chevalier, Flaine, Haute-Tarentaise...), ils continuent de prendre la bagnole là où les lignes de trains existent, ils continuent à acheter des fraises au mois de décembre ... etc ... c’est tragique et en meme temps assez drole (humour cynique) à observer cette "prise de conscience écologique" où (presque) tout le monde est d’accord ... pour que le voisin fasse des efforts !
Il est tard, je vous laisse à vos contradictions. Je parie 1 € symbolique sur voynet à moins de 2% (des fois, il faut toucher le fond pour savoir se remettre en question).
Lundi 12 mars 2007 à 19h36mn18s, par Michel
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Il est logique de se poser les questions que vous vous posez dans l’absolu ; mais, sauf erreur de ma part, ces questions se posent au PS du moins et chez les Verts dans une moindre mesure depuis le 21 avril 2002, c’est à dire, il y a cinq ans.
En considérant qu’au PS du moins, le postulat de capacité à gouverner implique l’existence préalable d’une stratégie de conquête du pouvoir, plus ou moins espectée, ou, au moins, d’une doctrine et constatant que rien n’aura réellement entravé le bon déroulement du projet socialiste de reconquête du pouvoir, n’avez-vous pas l’impression que des réponses, certes informulées, mais tout à fait perceptibles, existent aux questions que vous vous posez ?
Par ailleurs, peut-être faut-il aussi mettre tout cela en perspective des promesses du PS de 1997 ("relance par la consommation", notamment), et de ce qu’il advint de la mise en oeuvre d’un programme certes négocié à l’époque avec des alliés de circonstance. JE suppose qu’au PS, on aura pas oublié ce qu’auront couté ces engagements préalables à l’image du PS parti de gouvernement.
Lundi 12 mars 2007 à 03h09mn08s, par Gus
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1386
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Estimado Alain : asi las cosas ¿porque los verdes ( Y las otras fuerzas de izquierda)no proponen un pacto al PS y a Segolen que le permita pasar a la segunda vuelta a cambio de una buena formula parlamentaria y gubernamental ?.Lo importante es ahora la primera vuelta.
Espero verte pronto en Bolivia o Argentina. Saludos Manuel Baquedano
Dimanche 11 mars 2007 à 21h45mn36s
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1385
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Il n’y a pas de raison de comparer le vote Hulot et le vote Voynet + Lepage.
Hulot avait la capacité de mobiliser très largement parce qu’il posséde une aura qui lui provient de sa présence sur une très longue durée dans un grand média, et qu’il mobilisait sur un constat aujourd’hui largement incontestable, sans rentrer dans les questions politiques controversées. Il n’était aucunement affecté par l’usure à laquelle sont affrontés les hommes politiques du monde réel. Il était, somme toute virtuel à plus d’un titre, et dans l’élection virtuelle que constituent les sondages il était normal qu’il fasse bonne figure.
Dominique ne compte plus (sauf pour les Verts fidèles) parce que le vote utile loin de compter moins qu’en 2002, comme nous étions nombreux à l’escompter, compte bien davantage. En effet, pour l’électeur écolo-socio-libéral moyen, il faut à la fois voter Ségo (plutôt que Voynet ou un-e autre ) pour assurer la présence de la gauche au second tour et Bayrou pour obéir à l’injonction "tout sauf Sarko" qui a constitué le leitmotiv des socialiste au début de leur campagne. Il ne reste plus grand chose pour Dominique.
Ce qui me désole c’est de voir que nous ne sommes pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Du refus des permis d’émission au refus du TCE comme compromis historique, par une quasi-majorité, et tutti quanti, la rigidité irréfléchie des Verts est manifeste. Ton appel à une coalition large de centre gauche est trop bien adapté à la situation et il est donc peu probable qu’il soit entendu par les Verts, en tout cas pas comme une possibilité de mobilisation offensive. Quelle que soit l’issue des scrutins de 2007, et faisons tout pour qu’elle soit la meilleure possible, il nous faudra revoir radicalement le cadre de notre action. Certains s’agitent pour se trouver comme chef un bonaparte français. Personnellement, je suis un écologiste démocrate européen qui recherche la cohérence programmatique avant tout et je pense que c’est dans un cadre européen qu’il faut que les Verts trouvent une stratégie plus forte et un nouveau souffle.
Michael (Verts RA)
Lundi 12 mars 2007 à 18h23mn51s, par Michael (Verts RA)
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1389
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Je suis assez d’accord avec Michael... tout en me reconnaissant dans le portrait de
"l’écolo-socio-libéral moyen" non encarté, sympathisant des Verts mais qui reserve son vote du
premier tour en fonction de la situation (ie. les écarts entre Bayrou et Royal). Concerant le Béarnais, si
j’ai du respect pour l’homme et son combat (qu’on disait perdu d’avance) de construire ce qui existe
partout ailleurs mais pas en France (un Centre), il y a 2 raisons majeures qui m’empechent d’adhérer
: 1. comme l’a rappelé Alain, l’UDF a toujours arbitré à droite là u elle est aux manettes, 2. sa
conception des "frontières de l’Europe" m’irrite profondément... La qustion est de savoir si, en se
rapprochant de l’échéance, le ballon va se dégonfler (ce que je crois, même si je considèrerais que
c’est un victoire s’il chippe la médaille de bronze au borgne). Qu’est ce qui fait son fulgurant succès"
? Je crois, que c’est en grande partie sa posture de "candidat anti-système", ses saillies sur les
médias, etc... Une fois à +20%, il devra en sortir et détailler un poil plus ses ambitions. C’est
peut-être là le début de son chant du cygne. A voir.
Pour revenir aux Verts, j’aimerais moi aussi, un accord avec le PS. J’imagine que les négociations
sont/seraient ardues (assurance d’avoir un groupe parlementaire, la question des portefeuilles et des
points du programme des verts qui seront repris) mais je voudrais poser la question qui fâche :
– Les Verts eux-mêmes sont ils tous animés par le même conssensus ? De l’extérieur, on a parfois
l’impression que les Verts n’ont toujours pas tranché la question cruciale : qui sommes nous ? Un
parti politique aspirant à obtenir des portefuilles, a gouverner, ou un "mouvement" assis sur le tissu
associatif, une sorte de "groupe de pression" militant cherchant à influencer les gouvernements en
place ? Donc, j aimerais savoir : oui ou non, les verts sont ils tous prets à une nouvelle "majorité
plurielle" ?
C’est vraiment pas une question piège, je me pose la question sincèremnt, et j apprecierais d’avoir
une réponse de qqun de l intérieur !
Mardi 13 mars 2007 à 11h34mn53s, par Eleuthère
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1394
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Je ne sais pas si les Verts ont réellement à se reprocher la menée de sa campagne par le pati socialiste, qui aura de toute façon dès la nomination de sa candidate invoqué, avec plus ou moins de succès, le vote utile. Je ne suis pas certain que ses électeurs lui reprocheraient d’abandonner au nom du sauvetage d’une vague chance à gauche.
Peut-être va-t-il falloir, chez les Verts et ailleurs, apprendre à faire de la politique en France en l’absence d’un parti fédérateur des gauches, puisque le PS ne semble plus souhaiter depuis 2000 au moins jouer ce rôle. Et percevoir toute l’ambiguité qu’il peut y avoir à soutenir un parti fédérateur qui refuse de jouer le rôle qu’il revendique.
Mardi 13 mars 2007 à 13h31mn53s, par Gus
lien direct : http://lipietz.net/?breve217#forum1395
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