Europe-Écologie sur les chapeaux de roue


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Dimanche 5 avril 2009

Dès mon retour de vacances, je reprends sur les chapeaux de roues mon soutien à la campagne d’Europe Écologie : réunion-débat lundi soir à Torcy (Seine et Marne) avec Eva Joly, mardi soir à Arcueil (Val de Marne) avec Daniel Cohn-Bendit, vendredi soir à Vannes (Morbihan) avec Yannick Jadot... Mais mon activité elle-même de député européen, qui reste intense, est de plus en plus orientée vers le « bilan », et donc, de fait, participe à la campagne.

CJE

Lundi matin, le Congrès juif européen se réunit au Parlement européen à Bruxelles en symposium sur les valeurs antiracistes.

Il a invité les différents partis. Bien sûr, « les autres » font assaut d’absence de critique envers le gouvernement israélien, mais, vous me connaissez, je n’aime pas faire dans la démagogie... Mon intervention, que vous trouverez ici, insiste sur l’universalité de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, et que l’on peut très bien reconnaître le droit d’Israël à l’existence sans pour autant approuver tous les actes de ses gouvernements successifs. Cette intervention est accueillie sans hostilité, et bien sûr les représentants des communautés musulmanes, qui sont également invités, viennent m’en remercier avec chaleur.

Andins

Mardi midi, en compagnie de mon collègue Willy Meyer de la GUE, je reçois à Bruxelles une délégation d’indigènes de la Communauté andine, qui viennent clamer leur amertume contre la position extrêmement dure de l’Union européenne dans la négociation avec la CAN.

Sur le fond, je ne peux que leur donner raison : moi-même, j’ai écrit à plusieurs reprises au président de la Commission, Barroso, et aux Commissaires aux relations extérieures et au commerce international, pour tenter de redresser la barre. Il est clair pourtant que, non seulement la Commission a renoncé à discuter avec la Bolivie, mais qu’elle ne fait aucun cadeau à l’Équateur, et cherche visiblement un simple accord de libre-échange avec le Pérou et la Colombie. Et dans cet accord, elle fixe la barre très haut : elle exige par exemple de repousser le droit de propriété intellectuelle sur les médicaments de 20 ans à 25 ans !

Bref, un total tête-à-queue par rapport au point de départ de la négociation, que j’avais tant vantée au début. Par opposition aux États-Unis qui négociaient en divisant la Communauté andine et ne négociaient que des accords de libre-échange, l’Europe se présentait comme voulant aider la constitution d’un bloc latino-américain et se déclarait très ouverte à reconnaître les asymétries entre elle-même et ces pays du tiers monde. La question de la propriété intellectuelle était a priori emblématique : allait-on jouer le rôle du méchant qui ne respecte pas la propriété indigène, et cherche à faire payer le plus lourdement possible les produits des laboratoires européens ? Ou allait-on jouer au contraire la carte « Doha-plus », c’est-à-dire généreuse en matière de transferts des connaissances sur la manière de soigner les humains, y compris les plus pauvres ? Tout se passe comme si, les États-Unis ayant, grâce à Obama, endossé le rôle du « gentil », l’Europe se sentait autorisée à endosser le rôle du « méchant » joué pendant 8 ans par les États-Unis de George Bush !

Rapidement, le député Willy Meyer doit partir à une autre réunion, laissant la parole au collaborateur de la GUE, Paul-Emile Dupret, dont j’ai déjà parlé. Lui ne mâche pas ses mots : « Il faut refuser un accord d’association, nouvelle manoeuvre impérialiste, et en rester à la situation actuelle : régime « SPG+ » et aide au développement ». Pour ma part, j’explique la position des Verts : tant qu’une négociation n’est pas finie, il faut rester en posture de vouloir la gagner. Il y a clairement une lutte en Europe entre ceux qui veulent un accord d’association « de bloc à bloc et à trois piliers : dialogue politiuqe et droits de l’Homme, coopération pour le développement, accord commercial », et ceux qui veulent un pur accord de libre-échange. Je rappelle que, au sommet de Vienne des chefs d’État latino-américains, le président Evo Morales lui-même demandait cet accord d’association et la Bolivie, comme l’Eqiuateur, restent sur cette position. Il faut choisir si l’on se bat pour avoir un bel accord d’association, ou si l’on considère que l’on a déjà perdu et alors, on attaque l’idée même d’accord d’association. Bien entendu, si la négociation aboutit à un simple (et léonin) accord de libre-échange, les Verts voteront contre. Mais on ne gagne que les batailles que l’on mène jusqu’au bout.

Crise

Trois débats cette semaine me permettent de préciser la position des Verts pour une Europe écologique et sociale, face à la crise.

Dans le même temps, je passe mes nuits et mes nombreux trajets en train à mettre au point mon livre Face à la crise : l’urgence écologiste, à paraître bientôt aux éditions Textuel.

Mardi après midi, débat avec le Club Stratégies, qui réunit principalement des responsables de la formation professionnelle au niveau français. J’insiste sur le mauvais choix de la « flexibilité » des travailleurs, qui a été fait par la France dans les années 80, à la sortie du fordisme, ce qui ferme la voie de la compétitivité par la qualification professionnelle, option poursuivie par des pays comme la Scandinavie. Or, la révolution Verte, qui est la seule option réaliste pour une relance de l’activité face à la crise, demande un haut niveau de qualification, ne serait-ce que des artisans qui seront appelés à isoler massivement les logements en Europe, à y installer des sources d’énergies renouvelables autonomes, etc. En somme, la révolution écologiste appelle une révolution « industrieuse ».

Mes interlocuteurs sont évidemment bien d’accord (c’est leur métier), mais me demandent avec angoisse pourquoi la France s’obstine à si mal traiter la formation professionnelle. C’est parfaitement exact, et c’est une des difficulté. Les entrepreneurs français ont depuis toujours l’habitude de traiter leurs apprentis comme des manoeuvres corvéables, et cette attitude s’est généralisée aux stagiaires pourtant hautement qualifiés universitairement. Symétriquement, cette attitude de manque de respect pour le travail qualifié a entraîné chez les jeunes et leurs parents une résistance aux métiers manuels qualifiés. Même la Confédération européenne des syndicats, qui partage note orientation d’une reconversion vers les industries vertes, note avec inquiétude que dans beaucoup de cas, cela voudra dire une diminution du poids des grande entreprises aux rapports salariaux relativement bien protégés, et un renforcement des toutes petites entreprise où le droit social est peu respecté et les salaires à l’avenant.

La révolution verte n’est donc possible que par une revalorisation réelle des statuts et des salaires des travailleurs manuels qualifiés, il faut le savoir, le dire et en donner l’exemple, sinon, cette étape sera ratée.

Mercredi soir, à nouveau à Bruxelles, un pot réunit, autour de Nicole Fontaine, les députés socialistes Pervenche Beres, Gilles Savary, et moi, avec le comité d’entreprise du réseau de transport d’électricité RTE (en charge des lignes électriques, et autonome par rapport à EDF). Nouvelle occasion pour moi de saluer la qualification de ces travailleurs qui représentent bien, dans l’imagerie populaire, l’idéal du service public rétablissant les lignes après une tempête, et assurant l’équilibrage vers les ménages des sources d’électricité les plus diverse (pas seulement l’électricité nucléaire, mais de plus en plus des myriades de petites sources d’électricité renouvelable qui se développent avec la révolution verte).

Et vendredi matin, à Paris, au Conseil économique et social, les différents partis doivent s’explique sur le sujet « L’Europe des territoires et les services sociaux d’intérêt général ». J’explique notre interminable bataille pour les Services publics : comment nous nous sommes battus pour le TCE et le traité de Lisbonne, qui plaçaient l’ensemble des services d’intérêt général en dehors de la directive Services (dite Bolkestein), comment, au moment du vote de cette directive, nous ne nous sommes pas satisfaits de ce que seuls les services sociaux d’intérêt général aient été plus ou moins protégés de la directive Services (et je promets que nous continuerons le combat dès que le traité de Lisbonne aura changé la donne et rendu obligatoire le vote d’une loi portant sur l’ensemble des services publics, et l’obligation pour les Etats « de les fournir et de les financer »), comment nous nous battrons à l’intérieur de cette loi pour que les services sociaux soient particulièrement bien protégés, comment nous nous battrons pour la reconnaissance d’un tiers secteur d’économie sociale et solidaire labellisé, pour délivrer ces services sans avoir à demander l’autorisation de la Commission européenne.

Je rappelle par ailleurs que la Cour de justice européenne a pris plusieurs arrêts plutôt favorables à la liberté de subventionner les services publics, et surtout qu’elle a reconnu que, dans les marchés publics, le « mieux disant financier » devait s’entendre dans l’intérêt de la communauté bénéficiaire du service, et non pas comme le moins cher pour l’institution qui la finance. Ce qui évidemment change tout. Car, par exemple, une mairie qui contracte avec une régie de quartier résidant sur son propre territoire crée ipso facto un plus grand surplus de bien-être pour la communauté qu’elle administre.

Europe Écologie

Je reprends au vol, dès lundi en rentrant de vacances, la campagne d’Europe Ecologie. Ça a manifestement bien démarré.

Que ce soit à Torcy, dans une salle impossible à trouver du quartier Val Maubué de la ville nouvelle de Marne la Vallée, avec Eva Joly (70 personnes), que ce soit à Arcueil avec Dany Cohn-Bendit (la salle est pleine, 250 personnes et il y a du monde dehors), mes amis Verts sont unanimes : il y a dans la salle quelques Verts, quelques associatifs connus, mais la majorité des gens, on ne les connaissait pas. Donc le principe de cette liste, rassemblant les écologistes politiques, associatifs ou syndicaux, semble « bien marcher ». Quant au fond, je m’apercevrai à Vannes que nous sommes les seuls à avoir vraiment quelque chose à proposer face à la crise mondiale.

À l’issue de ces débats, deux points intéressants à approfondir.

A Torcy, on interpelle Eva Joly, qui explique très bien la question des paradis fiscaux et fraudes financières : « Mais qu’est-ce que ça a à voir avec l’écologie ? » Elle répond du tac au tac : « Mais tous ces poissons pêchés illégalement en dehors des quotas, et qui sont revendus jusqu’au Japon, comme les thons rouges, ils sont débarqués et transférés dans des ports clandestins. Et où croyez-vous que passe l’argent ? Dans les paradis fiscaux, bien sûr… » Je fais la même expérience avec le problème du commerce des bois illégaux.

A Arcueil, comme j’explique l’importance d’une Europe fédérale pour répondre avec autant de puissance que les Etats-Unis à la crise, quelqu’un se lève pour dire : « Mais il y a parmi nous des gens qui ont voté Non ! » Je réponds que le problème n’est pas de savoir si on a voté Oui ou Non, mais pourquoi. Parmi ceux qui ont voté Oui, les Verts auraient été satisfaits d’avoir plus d’Europe. Parmi ceux qui ont voté Non, les uns trouvaient que cela ferait trop d’Europe, et ceux-là ne sont pas avec nous, mais certains de ceux qui (comme moi !) trouvaient qu’il n’y avait pas assez d’Europe fédérale dans le TCE, ont aussi voté Non. Avec ceux-là, nous n’avons plus de divergences en l’état actuel des choses. Ce que confirme Dany en rapportant ses conversations avec José Bové : « On peut refaire à l’infini des interprétations talmudiques du TCE. Ça ne sert à rien. Le problème est de savoir si, ensemble, nous nous battrons pour plus d’Europe politique de façon à mener des politiques écologiques et sociales ».

Vendredi, je gagne Vannes en train, aux côtés de notre tête de liste pour le Grand Ouest, Yannick Jadot. Nous discutons du G-20 qui vient de pondre son communiqué : j’y reviendrai dans mon blog de la semaine prochaine. L’invitation est venue de la Maison de l’Europe du Sud-Bretagne et du journal Ouest-France. Sont là des représentants de toutes les listes qui ont bien voulu venir, et trois députés sortants ne se représentant pas (un socialiste, un UMP et moi).

En toute objectivité, je dois dire que Yannick Jadot a des propositions beaucoup plus articulées et européennes, entre la représentante du PS qui veut faire concret et la représentante du Modem qui en appelle aux pères fondateurs de l’Europe. Encore une fois, il se confirme que seule une analyse de la crise mondiale comme à la fois sociale et écologique permet de dire des choses opérationnelles sur les tâches de la prochaine mandature du Parlement et de la Commission européenne.

Mais le débat dans la salle (également bondée) finit par tourner autour d’un point qui n’est pas de détail : la contestation de la tête de liste UMP qui cumulerait avec une lourde responsabilité exécutive locale. J’explique (soutenu par les autres députés sortants) la tâche écrasante que représente celle du député européen qui veut vraiment faire son boulot, et je regrette que les Français, du fait des habitudes de cumul, soient si peu présents au Parlement européen.

Celles et ceux qui, à la lecture de l’ensemble de ce blog, auront cherché à comprendre quel aura été exactement mon itinéraire et mon emploi du temps de cette semaine se rendront compte du problème.

Et en plus on a eu une séance plénière avec vote à Bruxelles, dont une importante directive contre les discriminations de toutes natures, remarquablement amendée sous la responsabilité de la verte hollandaise
Kathalijne Buitenweg ! Ça passe, malgré une assez vive résistance à droite.

Mais le clou de la semaine, c’est évidemment le colloque pour une « Alimentation soutenable – Bien manger, manger tous ».

Pour la dernière de mes initiatives en tant que député européen, j’ai été gâté ! Ce colloque, organisé par mon assistante Natalie, qui est elle-même porte parole des Verts Ile de France, responsable des acteurs sociaux, rassemble en effet à la fois des ONG et des spécialistes, sur toute la chaîne qui va de la crise de la faim dans le tiers monde jusqu’à la situation alimentaire des exclus français, et comment introduire une nourriture saine, suffisante pour l’être humain et à faible empreinte écologique dans les cantines de nos écoles. La mise en page en est assurée comme d’habitude par la fée Perline, et Vincent Berville est même arrivé à organiser la participation d’un géographe spécialiste de l’agriculture brésilienne, depuis le Brésil, tout simplement en utilisant Skype, grâce à l’excellence de la ligne en fibre optique qui dessert le 2e arrondissement. Le maire Vert, Jacques Boutault, qui nous accueille d’habitude, cette fois participe à l’ensemble du colloque, en expliquant très concrètement comment il introduit la nourriture bio, et même, une fois par semaine, végétarienne, dans les cantines de l’arrondissement, avec les problème que ça lui pose vis-à-vis des parents et vis-à-vis des fournisseurs. Un colloque tout à fait remarquable, dont je vous invite à lire les compte-rendu, que je vous invite à découvrir sur mon site, ainsi que dans Politis en kiosque à partir du 9 avril.

Adresse de cette page : http://lipietz.net/?breve341

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Forum du blog

Il y a 12 contributions à ce blog.
  • RTE et ses THT

    Un lecteur est entré directement en contact avec moi au sujet de ce qu’il percevait, dans l’onglet "Crise", comme un soutien à RTE, dont il critiquait les lignes THT (très haute tension), en particulier une ligne dans le Cotentin. Je lui ai fait une longue réponse que je pense pouvoir être d’un intérêt plus général. La voici.

    (…) Il y a une première question : est-il pertinent de séparer en deux entités gestionnaires le réseau (les lignes, les rails, les aéro/ports) et les mobiles du réseau (les électrons, les trains, les avions/bateaux), et qui est alors le service public ? Les verts se sont toujours opposés au monopole de fait de l’Edf mais admettent tout à fait qu’il y ait un monopole du réseau, justement pour mettre à égalité d’accès les petits producteurs d’électricité et les gros (Edf), les petits consommateurs et les gros. C’est le réseau qui est un « bien commun ». Sur les biens communs, voir http://lipietz.net/spip.php?article2344 . Attention ! on peut par ailleurs combattre, pour des raisons sociales, la séparation patrimoniale des entreprises qui historiquement rendaient plusieurs services publics en même temps , et la privatisation des fragments concurrentiels, cf http://lipietz.net/spip.php?article1063 .

    Comme les libéraux, une fois n’est pas coutume, sont d’accord avec nous sur la séparation « producteurs concurrentiels dont Edf – transporteurs monopolistes publics dont RTE », j’encourage en effet les travailleurs de RTE à se reconnaître comme le « vrai service public de l’électricité ». D’où ma rencontre avec les syndicalistes. Et ma bataille pour que ces monopoles du transport européen d’électricité soient sous l’autorité d’une agence européenne la plus « démocratiquement responsable possible ». Cf mon rapport sur l’Agence : http://lipietz.net/spip.php?breve286

    Seconde question : la politique concrète de la direction de l’entité (car c’est la direction qui définit la politique de l’entité , pas les syndicats ! cf ce que je dis par ailleurs sur la participation de la direction Sncf à la Shoah et de ses syndicats à la Résistance). Par exemple : le choix du nucléaire par Edf et des lignes THT par RTE. Je combats et l’un et les autres (ce qui d’ailleurs passe par une réflexion sur la structure du réseau européen la plus propre à éviter les pannes : cellulaire ou super-interconnecté, mais là ça devient un peu technique, quoique très politique). J’ai manifesté contre les lignes THT des Pyrennées, pas celle Cotentin -Maine, désolé ;-) Cette dispute sur les THT de RTE , est évoquée dans mon blog, cf ici : http://lipietz.net/?breve304 , onglet RTE (elle avait en réalité été plus acerbe que je ne la raconte, mais mon ennemi principal n’était pas là ce jour-là, mais ceux qui exigeaient la séparation patrimoniale de RTE et EDF)

    Il y a là une différence entre les syndicalistes, notamment CGT , de Edf et de RTE. Les travailleurs de Edf partagent avec les ingénieurs la mystique du nucléaire. Les travailleurs de RTE se foutent que les lignes THT soient enterrées ou aériennes. La direction a un plan d’enfouissement des lignes, qui va à la vitesse… de son budget, mais elle n’en fait pas vraiment une religion. On peut donc plus facilement la combattre en alliance avec les syndicats. Les tempêtes, qui fichent par terre les lignes THT aériennes, vont nous y aider ;-)

    Cordialement


    Jeudi 23 juillet 2009 à 11h50mn47s, par Alain Lipietz
    lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3435
  • Europe-Écologie et le tabou démographique

    Bravo à Yves Cochet, votre député, pour son courage à briser le tabou du controle démographique en France. Enfin quelqu’un avec un peu de courage politique qui comprend l’absurdité du concept bien pensant qui voudrait que l’on diminue l’empreinte ecologique humaine tout en laissant augmenter sa population...

    L’explosion démographique est le principal moteur du "toujours plus et toujours plus vite" et de l’expansionnisme humain tellement destructeur pour l’environnement.

    Si Europe-Ecologie soutenait la position d’Yves Cochet en pronant le controle demographique en fonction des ressources disponibles en France et en Europe, je voterai pour cette liste.


    Samedi 18 avril 2009 à 16h53mn37s, par Dauphin
    lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3304
    • Contre la "prohibition du 3è ventre".

      Je ne connais pas exactement ni la teneur exacte, ni le ton (ironique ou premier degré) des propos de Yves Cochet aux quels vous faites allusion. Il s’agit sans doute de ses déclarations en faveur d’un malus d’allocations familiales pour le troisième enfant.

      Quitte à faire perdre un électeur potentiel à mes chers candidats, je dois dire que je serais totalement hostile à cette proposition si elle devait être prise à la lettre, ce qui me semblerait procéder d’une double erreur scientifique étonnante chez un homme comme Yves Cochet.

      L’empreinte écologique d’une population donnée (sa pression sur l’écosystème planétaire) est le produit de l’empreinte de l’individu moyen par le nombre d’individus. Le taux de croissance de l’empreinte est la somme des deux taux de croissance. Il faut donc choisir une combinaison raisonnable de ces deux méthodes (diminuer l’emprunte individuelle, diminuer la croissance de la population), pondérée par la différence énorme de cout qu’il y a, en termes d’autonomie, entre demander à une femme de ne plus avoir d’enfant et lui demander de mettre un pull plutôt que pousser le chauffage. Or quelles sont les enjeux pour chacun des deux taux ?

      Le taux de croissance de la population devient progressivement négatif quand les femmes font en moyenne moins de 2,1 enfants sur l’ensemble de leur vie (le 0,1 vient de la différence garçons-filles à la naissance). Ce 2,1 par femme, c’est ce qu’on appelle la descendance finale correspondant au taux de renouvellement des générations. Actuellement, sauf les USA où l’on immigre encore massivement, ce taux n’est plus atteint par aucun pays "développé". Tous les pays développés ont donc ou vont bientôt commencer à voir décroitre leur population. La France est proche du "taux de renouvellement" (2,01) mais reste en dessous. Dans le scenario central de l’ONU (à tendance inchangé), la population mondiale continuera à croitre (donc : uniquement dans le tiers monde) jusqu’en 2050, où elle se stabilisera à 9 milliards de personnes. A ce moment, il y aura 2,02 enfants par femme : donc le monde entier aura amorcé son déclin démographique. De toute façon l’explosion démographique est terminée, elle fera encore sentir ses effets pendant quelques décennies, car les filles qui seront mère d’ici 2050 sont largement déjà là. Mais le fait qu’elles aient 1 ou 3 enfants dans leur vie ne peut plus changer grand chose pour les 10 années qui viennent, ultime "fenêtre de tir" pour limiter le changement climatique à + 2° C, selon le rapport du GIEC.

      En revanche, le taux de croissance de l’empreinte écologique peut et doit, selon Von Weiszacker et son équipe, décroître dans le monde "développé" d’un facteur 4 d’ici 2050, en utilisant les techniques déjà connues ! On se bat au Parlement européen pour faire décroitre la seule production de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2020. On n’est pas dans le même tempo que Yves Cochet.

      La seconde erreur d’Yves est de confondre résultante statistique et norme a priori. Supposons même que nous fassions de la stabilité de la population un objectif écologiste. Cette stabilité implique 2,1 enfants par femme EN MOYENNE. Cela veut dire que les femmes qui en ont plus de 2 compensent celles qui n’ont que 0 ou 1. Si nous limitons autoritairement les naissances à 2 enfants par femme, comme Yves semble le proposer, le taux de "descendance finale" tombera nettement en dessous de 2,1, par exemple 1,1 voire 0,9 (comme en Italie, où les femmes ayant plus de deux enfants sont une espèce en disparition). Dès lors, la population ne se stabilise pas : elle vieillit, puis se réduit, puis disparait.

      Le taux français actuel de 2,01 conduisant à terme à une quasi stabilité puis à une légère décroissance de la France est donc le résultat de dizaines de millions de choix de vie qui aboutissent à faire 0, 1, 2, 3, 4 enfants, résultat que viendrait perturber une mesure autoritaire comme celle que semble proposer Yves. A moins que son vrai choix ne soit celui d’une population diminuant et vieillissante, mais alors qu’il le dise.

      Evidemment, il est tentant de dire " s’il y avait moins de monde, il y en aurait plus pour chacun". Cette idée de limiter ses efforts individuels, en comptant sur la démographie des autres, je l’appelle, depuis le Sommet de la terre à Rio 1992 (où déjà le tiers monde a dû repousser les accusations de faire trop d’enfants) le "syndrome du Capitaine Haddock". (Haddock, en route pour la lune, voulait débarquer les Dupondt sur une étoile déserte pour pouvoir continuer à fumer sa pipe). Plus concrètement, c’est la motivation des couples qui en Occident se limitent désormais à 1 ou 2 enfants : ils cherchent à préserver leur niveau de vie, car le troisième enfant coute beaucoup plus cher. Mais on peut dire à l’inverse que, tant que chaque Américain aura une empreinte cinquante fois plus grande que celle des Nigériens, les Nigériennes auront le droit de faire 50 fois plus d’enfants...

      Pour la part je considère que la stabilisation progressive de toutes les populations du monde est raisonnable. Elle conduit à un monde de 9 milliards d’habitants, où la question principale ne sera pas tant la diminution de l’empreinte écologique du tiers monde que le repartage de notre empreinte (c’est à dire de la part des richesses naturelles que nous nous adjugeons) en direction du tiers monde. C’est la voie exigeante mais... savoureuse que nous propose Natalie Gandais-Riolllet. Elle a raison.


      Mercredi 22 avril 2009 à 11h12mn49s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3306
      • "3ème ventre" : il y a aussi un problème d’équité sociétale et fiscale en France

        bonjour,
        Merci de ces rappels de niveau macro non discutables au niveau mondial : simplement, je me demande si on a étudié l’impact sur la démographie de forts bouleversements climatiques entraînant de profondes et brutales modifications des conditions de vie en particulier dans les pays du Sud. De toute manière, il semble que beaucoup d’études démographiques (dont celles de Todd) montrent que plus le degré d’instruction des femmes en particulier est élevé, plus le taux de fécondité baisse.

        L’on peut quand même postuler qu’une société riche peut contribuer volontairement et sans heurts sociaux à la stabilisation de la population mondiale, partageant d’autant mieux le surplus. Puisque je fais partie de la société française, si on me demande mon avis, je ne suis pas sûre qu’on vivra bien dans une France à 80 millions d’habitants, d’autres mégalopoles comme Paris. Je suis un peu mal à l’aise en particulier dans la mesure où on s’inquiète de l’artificialisation des terres agricoles et qu’on parle de revenir à une agriculture extensive et relocalisée par exemple, que ce serait simple à mettre en oeuvre tout en redonnant de l’espace aux espèces sauvages.

        Il me semble que ce que j’ai lu des propos rapportés d’Yves Cochet aborde essentiellement, non pas la prohibition, mais les mesures de transferts sociaux nationales qui constituent dans son analyse un encouragement au 3ème enfant : il est plutôt dans le "penser global et agir local" et dans la discussion sur la redistribution de la richesse via l’impôt et les incitations fiscales. Je partage cette vision que tout encourage, aux 2 extrémités du spectre, les plus modestes (où les femmes sont souvent moins libérées) et les plus aisés souvent chrétiens en France, si ce n’est catholiques disons le nous franchement. Au risque de choquer, il me semble que les familles de 3 enfants ou plus sont bien plus nombreuses dans les HLM et les très beaux quartiers de notre douce France que dans les résidences sécurisées des "classes moyennes".

        Il me paraît que je vis bien dans une société où, depuis la fin de la 2ème guerre mondiale au moins, il y a une sorte d’idéologie de la reproduction, puisque les sytèmes qui préoccupent prioritairement nos concitoyens (les retraites etc..) sont conçus sur la base du renouvellement démographique. D’où pour moi, la position de tous les pouvoirs qui se succèdent de se féliciter des taux de natalité, comme des taux de croissance du PIB, et le langage particulièrement orienté que l’on prête aux démographes : le taux en Russie n’assure pas le renouvellement ? on parle immédiatement de "risque d’effondrement démographique". Nos gouvernements successifs ont d’ailleurs des ministères de la Famille plus ou moins importants selon les périodes.

        Pour en venir à la redistribution, la première injustice est le quotient familial (tout du moins au niveau où il est actuellement fixé.) De là, découlent toute une série d’injustices comme les éventuels dégrèvements de taxes d’habitation, foncière... Après l’imposition, vient la sanction en tant qu’usager : c’est particulièrement visible dans les transports en commun. La gratuité automatique pour les familles nombreuses, les gratuités que j’apelle catégorielles sans condition de revenu, (les retraités dans le système de la ville où j’habite) renvoie le coût sur d’autres : le contribuable en particulier, et l’usager qui paie "plein pot", souvent le salarié. Donc, les mêmes.

        Pour conclure de façon humoristique sur cet aspect, je dirai que, surtout après les dernière mesures fiscales de l’hyper-président "il ne fait pas bon en France être contribuable célibataire (par conviction), salariée, gagnant 2 fois le SMIC, sans enfant (par conviction féministe et démographique après Dumont) à faible empreinte écologique - sans bagnole etc...".

        Même chose pour le financement de la sécurité sociale, donc de la santé. A ce propos, je suis particulièrement inquiète de voir se développer une sorte de notion "du droit à l’enfant à tout prix". Le dernier exemple est l’actuel débat sur les mères porteuses et il semble qu’en France, une partie de la société voudrait, sous prétexte d’éviter fort légitimement la marchandisation des corps, voir ces grossesses prises en charge par le système collectif : hormis les questions morales que ça pose, il faut bien se dire que nous devrons tous contribuer financièrement à cette nouvelle charge pour le système de santé.
        Enfin, sur la simple discussion fiscale, il me semble qu’à un moment où nous sommes en train d’augmenter toutes les sortes de dettes de façon exponentielles, il est légitime de se poser un certain nombre de questions sur les affectations. Le "rationnement" des incitations à faire des enfants ne me semble pas plus ni moins choquant que de discuter de l’ISF.
        Sans rentrer dans de longues discussions sur l’empreinte écologique, il me semble que nous devons tous équitablement contribuer à sa diminution à l’intérieur d’une même société. Pour caricaturer ou bien on interdit les couches jetables, qui, entre autre, contribuent à une très forte production de déchets ou bien ...

        Dans notre société théoriquement très évoluée, encore relativement très riche au niveau mondial, la démographie, donc la natalité pose bien d’autres questions que la simple adaptation à la capacité de la biosphère.

        Pour conclure, je renvoie à l’amusant, impertinent et très percutant ouvrage de Corinne Maier "No Kid" (ou les 40 raisons de ne pas faire d’enfants.) Yves Cochet est peut être moins seul qu’il n’y paraît.

        j’espère n’avoir pas été trop longue. très cordialement.


        Dimanche 26 avril 2009 à 13h15mn39s, par Catherine31
        lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3310
        • Politique familiale : (dé)natalisme et solidarité

          Chère Catherine,

          Merci pour votre témoignage. Je crois qu’il faut essayer de clarifier les différents débats.

          1. Le débat ouvert par Yves ne porte pas sur les risques que font peser les tensions humanité/nature sur la démographie humaine, mais l’inverse. Tout le monde est d’accord qu’une crise écologique peut provoquer un effondrement de la population. L’Afrique connait une décroissance de la population de plusieurs pays par suite de l’épidémie de Sida, qui joue un rôle analogue à la Peste noire dans l’Europe du XIVe siècle : une "méga fluctuation" de la démographie humaine, par crise d’affaiblissement de l’espèce humaine face à une agression infectieuse, due à un excès de charge sur l’environnement (à système social et technique donné). Bien sûr, l’effondrement de la population est une forme brutale de régulation, bien sûr c’est atroce et bien sûr il vaut mieux stabiliser la population à un niveau raisonnable avant qu’intervienne la crise et l’effondrement.

          Comme une stabilisation est en cours par simple progrès de l’éducation des filles (plus, en Chine, la politique de l’enfant unique, avec son cortège d’infanticides des filles), la question que semble se poser Yves est : ce niveau de stabilisation est-il trop haut pour la capacité de charge de l’écosystème planétaire ? si c’est le cas, comment obtenir un niveau de stabilisation plus faible ?

          2. Yves devrait commencer par répondre à la première question et donner son niveau désiré de population humaine. En tout cas pour le pays pour lequel il propose une politique "dé nataliste", la France. La descendance finale des femmes en France (2,01 enfants), qui annonce un profil de vieillissement puis de légère décroissance de la population française, lui parait-elle encore trop forte ? Vous parait-elle trop forte ? Si Oui , quel taux de décroissance souhaitez vous ?

          Mettons que vous répondiez "légère décroissance", disons avec 2 enfants par femme (et non 2,1 qui donnerait la stabilisation à terme). Pour ces deux enfants en moyenne, chaque femme choisit librement d’en faire 0, 1, 2, 3, 4... Vous dites que vous serez de celles qui choisissent "0" ; ce qui implique qu’une autre femme en fasse 4, ou que deux autres en fassent 3, etc. Et vous admettrez sans doute que cela implique une solidarité nationale à l’égard de celles qui en font 3 ou 4.

          J’en profite pour préciser que les problèmes de la mégapole francilienne ne viennent pas de la population totale de la France mais de la "mégapolisation" sur l’IDF, que nous avons tenté de combattre au niveau du conseil régional.

          3. Plus précisément, les Verts, comme les féministes françaises, sont pour une aide aux enfants (quotient familial compris) égale pour tous les enfants, quel que soit l’ordre dans la fratrie et le revenu des parents. Ce qui déconnecte la solidarité face aux naissances (cohérente avec la solidarité face à la retraite, implicite aux retraites par répartition) de la politique "nataliste" : le nombre d’enfants est laissé au libre choix des femmes (ou des couples), la résultante étant un phénomène social et culturel qui, dans aucun pays européen (même en Suède) ne dépasse le niveau de renouvellement des générations.

          J’en profite encore pour préciser que les Verts sont également contre l’encouragement aux "mères porteuses", les excès de procréation assistée et le clonage en vue de cellules souches embryonnaires, pour de multiples raisons , y compris la fragmentation et marchandisation des corps des femmes et les dangers de l’activation artificielle des ovaires.

          4. Supposons que Yves Cochet et vous souhaitiez une diminution de la population française (au dessous de deux enfants, et pas d’immigration). Il faut alors en effet décourager les femmes d’avoir des enfants. Mais la politique de dissuasion prôné au moins à ce que j’en vois par Yves (stigmatisation des mères de 3 enfants et malus sur leurs allocations familiales) me parait encore une fois injuste ; les mères de 1 ou 2 enfants contribuent à la moyenne au même titre que celles qui en ont 3 ou 4. Encore une fois, les politiques publiques travaillent sur les moyennes. Et pas de troisième enfant, c’est viser une moyenne plus proche de 1 que de 2.

          5. En tout cas une politique anti-nataliste n’est pas dans le même tempo que la crise écologique. Même si vous interdisez, sous peine de mort, le 3e enfant, la population française varie à peine à l’horizon 2020 (immigration exclue). Pour réduire de 30 % la production de gaz à effet de serre d’ici 2020 par une politique démographique, il ne suffit pas d’interdire de nouveaux enfants, il faut tuer ceux qui existent déjà et refouler les immigrés !

          Je préfère des efforts sur l’empreinte écologique moyenne ; la réduire de 30 % en dix ans est exigeant mais tout à fait à notre portée, c’était l’objectif de l’Union européenne jusqu’à la trahison de Sarkozy en novembre dernier.


          Lundi 27 avril 2009 à 16h11mn06s, par Alain Lipietz
          lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3311
          • Politique familiale : (dé)natalisme et solidarité

            Bonjour

            J’aimerais savoir si Les Verts ont vraiment pris position contre la fragmentation et la marchandisation des corps et notamment celle qui se fait sous le couvert de la gestation pour autrui, sachant que Noël Mamère ayant signé l’appel du 28 mars 2009 en faveur de la légalisation en France de la gestation pour autrui. Une prise de position qui va à l’encontre des positions éthiques prises par le passé par Les Verts et notamment par la réflexion menée par Dominique Voynet sur les excès de l’assistance médicale à la procréation (mais c’était il y a vingt ans !).


            Jeudi 4 juin 2009 à 12h02mn42s, par Régis Pluchet
            lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3357
            • Corps féminin fragmenté

              Oui et c’est une position traditionnelle des Verts au niveau français et dans leurs votes au PE. Noel Mamère a le droit d’exprimer une position divergente...

              Voyez par exemple : http://lipietz.net/spip.php?article2091


              Samedi 6 juin 2009 à 13h42mn01s, par Alain Lipietz
              lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3372
          • Politique familiale : (dé)natalisme et solidarité

            Bonjour,
            je préfère l’option euthanasier les vieux et les cons à celle de tuer les enfants. Avec un peu de chance et quelques bons messages, ils feront meiux que les anciens :o))


            Lundi 27 juillet 2009 à 04h58mn18s, par coco
            lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3438
    • Europe-Écologie et le tabou démographique

      Tout à fait d’accord avec le point de vue ci-dessus
      Yves Cochet a fait preuve de courage et l’on aimerait voir les verts (EELV maintenant) briser le tabou démographique. Vouloir sauver la planète sans se préoccuper de cette question c’est mettre un pansement sur une jambe de bois. Cela ne sert à rien, c’est voué à l’échec


      Samedi 1er janvier 2011 à 11h52mn11s, par Didier
      lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3850
      • L’illusion démographique

        Comme je l’explique plus haut, compter sur le ralentissement voire la réduction démographique à travers des contraintes sur les naissance (qui n’aurait pas d’effet significatif avant une décennie) est un leurre. Il faut que tous les terriens réduisent leur empreinte écologique maintenant, et en moyenne à un rythme élevé.


        Dimanche 2 janvier 2011 à 09h37mn12s, par Alain Lipietz
        lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3851
  • oui et non au TCE sont sur un rocher...

    Monsieur Oui et Monsieur Non sont sur la rive sud d’une rivière et souhaitent rejoindre la rive nord. Précisons qu’ils sont attachés l’un à l’autre : leurs destins sont liés et ils vont devoir s’entendre. La rivière est trop large : impossible de la franchir d’un bond. Une seule solution : sauter d’abord sur un des rochers situés au milieu de l’eau, puis, d’un nouveau bond, rejoindre la rive nord. Mais quel rocher choisir ? Lequel d’entre eux est-il le plus efficace ? Monsieur Oui souhaitait sauter sur le rocher Oui, Monsieur Non souhaitait sauter sur le rocher Non.
    Après un débat mémorable, les voilà finalement sur le rocher Non, au milieu de la rivière. Ils se préparent à présent à bondir ensemble sur la terre ferme. Qui oserait leur reprocher de collaborer aujourd’hui pour atteindre leur but commun alors qu’ils étaient opposés hier sur le choix du rocher intermédiaire ?? Qui ?? Ceux qui souhaitent les voir échouer et tomber à l’eau, sans avoir réussi à atteindre l’autre rive.


    Lundi 13 avril 2009 à 15h33mn05s, par jseb
    lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3295
    • oui et non au TCE sont sur un rocher...

      Espérons que le vilain Vaclav Klaus ne les empêchera pas d’atteindre au moins le rocher intermédiaire, le traité de Lisbonne..


      Vendredi 17 avril 2009 à 08h54mn19s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve341#forum3300
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