Naissance d’un « planisme européen » ?


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Samedi 10 mai 2008

La semaine commence très bien : dès mardi, mon rapport sur l’Agence européenne de l’énergie est adopté en commission Économique et monétaire, avec tous les amendements de compromis que j’avais construits. En plénière, pour la première fois, avec la communication de la Commission européenne sur la « réforme de la gouvernance de l’Euro », se dessine l’esquisse d’une alternative au régime néolibéral. Les votes en assemblée plénière, sans être passionnants, confirment, comme toujours, que le Parlement européen a bon cœur, quand il n’a aucune responsabilité législative, en matière de Droits de l’Homme. On me raconte par ailleurs ce qui s’est passé à l’assemblée Eurolat la semaine dernière, où je n’étais pas allé, et là encore, ça bouge.

Agence :Succès

En commission économique, la tactique mise au point avec Inès se déroule comme à la parade : une alliance forte entre Verts et libéraux-démocrates, et ensuite, profiter de la division à droite compensant la division à gauche (c’est-à-dire au PSE : les communistes ont totalement, physiquement, disparu du débat sur le service public de l’énergie !), entre ceux qui veulent plus de régulation du capitalisme, et acceptent qu’elle soit européenne, et ceux qui refusent ce caractère européen. En fait, ces derniers sont dorénavant assez peu nombreux, et comme je l’ai dit, mon rapport et tous mes amendements de compromis obtiennent une très large majorité.

Comment expliquer que, sur une question aussi délicate (le transfert du service public de l’énergie au niveau communautaire, avec la création d’une Agence quasiment planificatrice), une telle majorité puisse être construite ?

En fait, on l’avait bien senti dès le mois de septembre, la crise financière, combinée avec la terreur inspirée par la crise de l’énergie et la crise du climat (plus la mémoire des grandes pannes de courant aux USA et en Europe, plus la menace du monopole gazier russe sur l’Europe de l’est, etc) ont mis à mal le consensus néolibéral de Washington. Le capitalisme a besoin d’un nouveau mode de régulation, et certainement d’un nouveau régime d’accumulation. Cette régulation du capitalisme ne peut plus être que transnationale, et l’Union européenne apparaît comme le premier niveau politique réellement existant permettant de la réaliser.

Quels seront les traits du nouveau régime qui cherche à se mettre en place ? Nous n’en savons rien : nous ne savons pas dans quelle mesure il sera productiviste ; nous ne savons pas quel sera le partage enter salaires et profits ; mais en tout cas, il ne sera pas « libéral », c’est-à-dire qu’il sera plutôt « dirigiste », « planiste ».

Cela ne veut en aucun cas dire qu’il sera progressiste ! Face à la crise du libéralisme classique (lors de la Grande dépression des années 1930), le monde s’est divisé entre trois solutions : communisme, social démocratie et fascisme. L’alliance des deux premiers a vaincu le troisième, ce fut la « grande transformation » du milieu du 20e siècle prophétisée par Karl Polanyi. Mais les trois adversaires (fascistes compris) étaient tous pour une autorité politique dominant le marché.

L’alliance entre Verts et libéraux-démocrates sur la construction de l’Agence de l’énergie est significative de cet accord minimal que, par référence au débat des années 1930, on pourrait appeler « planiste ». Et il est tout à fait caractéristique que j’aie pu nouer cette alliance avec les libéraux-démocrates en particulier allemands : l’idée qu’il faut un État fort pour que le marché fonctionne correctement, ce qu’on appelle ordolibéralisme, est une idée profondément allemande...

Régulation

Attention, la fin du modèle libéral-productiviste ne signifie pas pour autant un retour au fordisme. Le fordisme (le modèle de développement de l’après-guerre en Occident), c’était la régulation politique (par l’État ou par des conventions collectives) de la croissance du pouvoir d’achat des salariés parallèlement à la productivité. Ce qui tente de ré-émerger actuellement, c’est le terme « régulation politique », avec cette nouveauté : que « le politique » doit être transnational. Mais pour le moment, le tournant social n’est pas pris (ni le tournant écologiste, on le regrette assez souvent sur ce site !) , et on ne sait pas si il le sera. Il viendrait beaucoup plus probablement de la renaissance des luttes ouvrières elles-mêmes, dans les nouveaux foyers de la production mondiale (comme la grève de la Logan en Roumanie, ou les grèves qui éclatent actuellement en Chine), que des institutions.

La première tentative de remettre en cause l’aspect libéral-productiviste du rapport capital-travail, ce fut la Convention qui rédigea le projet de traité constitutionnel européen (avec la Charte des droits fondamentaux et l’article III-122 sur les services publics), avec l’aide de 700 organisations sociales, dont les organisations écologistes et la Confédération européenne des syndicats. Cette tentative est venue trop tôt, elle fut battue par la coalition de l’extrême droite et de l’extrême gauche nationaliste avec les libéraux (Madelin, Bolkestein) et les sociaux–libéraux (Fabius). Aujourd’hui, les « institutions » travaillent essentiellement sur le rapport capital-État.

On le voit bien dans la suite de la discussion en commission Économique, avec le débat sur les fonds propres obligatoires, c’est-à-dire les réserves que doivent conserver les banques pour éviter des catastrophes en chaîne, comme en 1929-1930.

J’interviens dans le débat pour bien distinguer deux problèmes : la crise particulière des subprimes et la crise générale qui est en train de se développer. La crise générale est une crise très classique des capitalismes libéraux, de type 1930 : c’est le déséquilibre entre le principal marché de la demande effective (les États-Unis) et le principal centre de production de masse (la Chine), ce que les marxistes appelaient une crise de sur-accumulation. La crise des subprimes n’en est qu’un des aspects : les travailleurs ou les retraités pauvres américains ont emprunté à des taux d’intérêts très élevés à des usuriers, pour acheter leur logement. Ils ne peuvent plus rembourser. Leurs usuriers font donc faillite avec eux. Mais ces usuriers avaient vendu, à travers le monde, des titres basés sur ces prêts. Ces titres étaient supposés rapporter des très forts intérêts. Or justement, avec la baisse générale du taux de profit (tout à fait caractéristique de la fin d’un cycle de croissance : aujourd’hui il n’y a plus que les entreprises du CAC 40 qui fassent de gros profits, mais ce n’est pas le cas des petites et moyennes entreprises), les fonds de pension et autres assurances-vie, qui doivent payer les retraites cotisées pendant la période fordiste, sont à la recherche de ces titres portant de hauts taux d’intérêts. Autrement dit, la crise des subprimes ne fait que traduire sous une forme paradoxale (les retraités qui ont acheté des petites maison sont ruinés par les fonds qui doivent leur payer leurs retraites) une crise sociale globale.

Ce qui intéresse pour l’instant les institutions de l’UE, c’est de « réglementer », pour qu’à l’avenir les fonds financiers ne soient pas assis sur des titres aussi fragiles...

Et en plénière, coup de tonnerre, le Commissaire aux affaires économiques, Joaquín Almunia, présente un nouveau rapport où la Commission propose rien moins que remettre en chantier... la gouvernance de l’Euro telle qu’elle avait été établie par le traité de Maastricht !

De droite et de gauche, les députés lui emboîtent le pas, tout en insistant (y compris la fabiusienne Pervenche Bérès) qu’en aucun cas la Banque centrale européenne ne doit perdre sont indépendance. J’interviens pour mettre les pieds dans le plat : « Oui, il faut réformer la BCE, et il faut donc au contraire qu’elle perde son indépendance ». Qu’elle soit enfin subordonnée aux objectifs de l’Union.

Droits internationaux

Si l’on veut que le régime post-libéral soit aussi social et écologique, il faut évidemment renforcer les législations transnationales dans ce domaine. Au plan européen, notre première tâche est de récupérer l’essentiel du TCE avec le traité de Lisbonne. Mais quid du reste du monde ? L’Union européenne, quoique très largement autosuffisante, ne représente quand même qu’un douzième de l’Humanité (un demi milliard de Terriens sur six).

Comme par hasard, c’est là-dessus que porte l’essentiel des résolutions adoptées en plénière jeudi à Bruxelles. D’une part un excellent rapport sur les Droits de l’Homme dans le monde 2007 (lisez le !). Mais c’est aussi l’adoption du rapport Relations économiques et commerciales avec l’Asie du Sud-Est. Vous vous en souvenez peut-être, ce rapport avait commencé à être débattu sous forme très libérale l’an dernier. En commission du Commerce international, nous avions apporté beaucoup d’amendements satisfaisants et du coup nous nous étions seulement abstenus. Le rapport ainsi amendé est adopté en plénière. Quoique assez contents des amendements, nous restons sur notre abstention car le rapport reste encore trop marqué par « l’idéologie de l’année dernière », néolibérale.

Là où ça bouge le plus rapidement, c’est bien sûr avec l’Amérique latine, car nos interlocuteurs y sont pour la plupart de gauche. Comme je l’ai dit, j’avais séché la semaine dernière la réunion au Pérou de l’assemblée Eurolat. Mais j’y ai quand même envoyé un rapport co-rédigé avec un eurodéputé libéral-démocrate italien, sur "Commerce international et changement climatique". Vous pouvez le lire ici, il n’est pas si mauvais que ça !

En fait, d’après les copains Verts qui y sont allés, cette assemblée Eurolat a été globalement bonne ; en revanche l’accueil par le Président Alan Garcia fut calamiteux.

Vous vous souvenez peut-être qu’Alan Garcia avait demandé à l’UE de classer le Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) dans la liste des organisations terroristes. Le Parlement européen avait refusé : le MRTA n’existe plus depuis 1996 (alors qu’il reste des traces du Sentier lumineux qui, comme les FARC, tournent à la narco-guérilla). Le MRTA ne figure même pas dans la liste des groupes terroristes des États-Unis !

Alors pourquoi cette insistance d’Alan Garcia ? Il s’appuie au niveau parlementaire sur les députés du parti de Fujimori, le dictateur qui avait écrasé le Sentier lumineux, puis était tombé à la suite d’un scandale de ventes d’armes… aux FARC ! En faisant classer rétrospectivement le MRTA sur une liste de groupes terroristes (notion qui n’existe que depuis le 11 septembre 2001), Alan Garcia cherche à protéger les fujimoristes contre les procès en cours sur la façon dont l’armée, à l’époque, avait massacré le MRTA et ses sympathisants.

Bref, le Parlement européen avait refusé de marcher dans la combine. Représailles : non seulement Alan Garcia s’est désisté du discours qu’il devait présenter devant Eurolat, mais en plus, il a privé les députés du déjeuner qu’il devait leur offrir ! C’est petit...

Toujours pour Lima, le Comité économique et social européen a publié, avec ses homologues d’Amérique latine et des Caraïbes, une excellente résolution sur ce que devraient être les clauses sociales et environnementales dans tout accord d’association euro-latino-américain. Ce rapport est présenté comme « Déclaration de la société civile organisée » des deux continents. On voit tout de suite la différence avec les résolutions finales des Forums sociaux mondiaux : ils demandent à peu près la même chose, mais les Conseils économiques et sociaux, qui sont des institutions, cherchent à inscrire ces revendications dans le monde réellement existant. Les FSM se contentent de clamer qu’un autre monde est possible, comme en théorie des récits on parle des « autres mondes possibles » ( ce qui AURAIT PU être, mais qui n’existe pas), oubliant les vers d’Eluard : « Un autre monde est possible/ Mais il est dans celui-ci  »

Nous entrons dans une période nouvelle, celle de la naissance difficile d’un autre régime d’accumulation, d’un autre mode de régulation, d’un nouveau modèle de développement. Nous en sommes tout à fait au début. Pour prendre l’analogie des régimes précédents que j’ai bien étudiés quand j’étais chercheur, les premiers éléments de réponse à la crise du libéralisme classique ont germé dans les années 1920-1930, et ne se sont stabilisés que dans les années d’après 1945 ; les premiers éléments du régime libéral-productiviste ont germé dans les années 1970 (justement en Amérique latine) et ne se sont stabilisés dans le monde que dans les années 1980-1990. Le « consensus de Washington », bréviaire du néo-libéralisme, mettra encore des années à mourir. Le futur régime, la future « grande transformation » pour laquelle nous, écologistes, nous battons depuis si longtemps, sortira-t-elle victorieuse ?

Comme disait Gramsci, « L’ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans cet interrègne surgissent les monstres  ».

PS 1 : La semaine dernière, en revenant de Sao Paulo, j’ai reçu avec douleur l’annonce du décès de Germaine Joinet.

Germaine et Louis, que j’avais connus à la GOP, avaient été de toutes nos fêtes, celles que nous célébrions pour nos grands anniversaires, lui à l’accordéon, elle, illuminant la fête de son sourire. Le jour du colloque sur la justice transitionnelle (les actes viennent de paraître dans la revue Mouvements), Louis avait accepté de venir nous parler de sa longue expérience des processus « justice et vérité », alors même que Germaine était sur la table d’opération. Elle n’aura pas eu la chance de Francine, de tenir encore des années.

Mais son sourire, le souvenir de son engagement, resteront toujours avec nous.

PS 2 : J’avais oublié de vous dire : l’intergroupe Développement soutenable (dont je préside le sous-groupe Commerce international et développement soutenable) a désormais sa newsletter, vous la trouverez , avec un éditorial de ma pomme sur l’année de la biodiversité. De même, vous trouvez maintenant sur mon site mon discours de Sao Paulo au Congrès des Verts mondiaux de la semaine dernière, sur "Pauvreté, biodiversité et agrocarburants".

Adresse de cette page : http://lipietz.net/?breve301

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Forum du blog

Il y a 5 contributions à ce blog.
  • Naissance d’un « planisme européen » ?

    Merci pour ces comptes rendus ; le rapprochement avec les libéraux-démocrates est prometteur, alors que l’attitude du PS est surprenante (sans parler du PCF : s’agissait-il d’un boycott ?).

    Au sein des Verts aujourd’hui on se prépare aux élections européennes et aux votes internes du parti : d’un côté "L’alternative à gauche, organisons-la !" avec minoritaires du PCF et de la LCR, Paul Ariès (La Décroissance) Martine Billard et d’autres ; de l’autre "Rassembler les écologistes" en faveur d’une liste d’ouverture de Bové à Hulot en passant par Dany, avec Noël Mamère, etc. Quid de la "troisième gauche verte" qui me paraît une voie plus intéressante ? est-elle soluble dans le deuxième pôle ?

    A l’instar de Cohn Bendit, au fait, ne pourrait-on pas faire élire un Vert français (je parle de rattachement au parti, pas de nationalité ou d’identité nationale !) sur une liste allemande ?


    Samedi 17 mai 2008 à 06h02mn50s, par kawouede
    lien direct : http://lipietz.net/?breve301#forum2425
    • Européennes

      Attention ! on est au Parlement européen !! Dans la Commission économique, les communistes sont représentés par une Allemande de l’Est, et les socialistes opposés à l’Agence étaient un Allemand et un Luxembourgeois. Les communistes français ? Je ne sais pas trop ce qu’ils vont faire en plénière. Les PS français ? La noniste Pervenche Berès, présidente de la Commission, m’a soutenu. Je n’ai pas vu ce que votait Benoit Hamon et je n’ai pas trouvé sur son site de député ce qu’il pense du 3e paquet Energie.

      Sur les prochaines européennes : il est evident que je suis écologiste , et peu intéressé par "reconstruire l’alternative à gauche" avec des gens sans doute estimables mais dont je doute un peu des convictions écologistes.

      J’ai une peu le même problème avec Hulot (dont je n’ai pas encore compris s’il était ou non anti-nucléaire) et Bové (qui reste noniste, donc préférant au moins pour un certain temps en rester à Maastricht Nice, ce qui me semble écologiquement nuisible).

      Je pense qu’il faut débattre sur le fond avant de faire des listes !! Si ces points sont clarifiés chez des personnalités qui ont vraiment l’intention de travailler comme eurodéputés (et vous pouvez voir sur ce blog le boulot que ça représente) , alors je suis tout à fait pour des postes d’ouverture.

      Quant aux places disponibles sur la liste des Verts allemands, je pense qu’elles seraient plus utilement allouées à des verts des pays d’Europe orientale ; les Verts français sont assez grands pour se faire élire chez eux.


      Samedi 17 mai 2008 à 09h22mn34s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve301#forum2426
      • Européennes

        Merci pour votre réponse : j’ai rectifié le tir sur la commission du PE.

        Pour la question de "l’ouverture" je partage votre avis ; sur celle de "l’alternative à gauche" je suis... partagé. L’amendement et la motion de procédure Chassaigne, ça vient AUSSI du PCF non ? Autain, Meirieu et Braouezec ne semblent pas coupés des enjeux du "développement durable" (quoi que ça peut être difficile à concilier avec la "décroissance" voulue par Paul Ariès, lui aussi sur la liste des signataires).
        Je partage vos réserves sur Hulot et Bové... et votre avis sur la nécessité d’un débat préliminaire sur le fond. A transmettre à Dany ?

        Merci encore pour votre boulot !


        Dimanche 18 mai 2008 à 07h50mn24s, par kawouede
        lien direct : http://lipietz.net/?breve301#forum2429
  • Naissance d’un « planisme européen » ?

    Avec vos explications vos visiteurs vont devenir hyper-compétents sur la question européenne et... se présenter tous aux élections de l’an prochain !
    (Pas moi : je suis trop vieux)
    Merci encore pour votre travail et... le travail que vous nous donner en nous incitant à tout "décortiquer".


    Dimanche 11 mai 2008 à 06h25mn02s, par Joke
    lien direct : http://lipietz.net/?breve301#forum2416
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