Réflexions de vacances
Mercredi 3 août 2005
La première partie de mes vacances est terminée. Je l’ai passée comme toujours à la montagne, à Serre-Chevalier. Malgré la sécheresse, les pluies de fin juin ont reverdi la montagne. Les fleurs sont là. J’adore les randonnées dans ce pays magnifique, cet écosystème mi-alpin, mi-méditerranéen. C’est aussi l’occasion pour moi de faire un premier point sur cette année épouvantable. Dans les rues, sur les sentiers, je croise des gens qui me reconnaissent et me font part de leurs inquiétudes sur l’avenir de la gauche. J’essaie aussi de lire les journaux, d’écluser un peu de mon énorme retard. Par exemple, Politis. Dans un article ignoblement intitulé « De la soumission » (7 juillet), C. Kantcheff s’en prend avec vigueur aux élites intellectuelles qui auraient rompu avec la société en choisissant le Oui ! Le journal pointe avec mépris les traîtres dont on avait jadis attendu mieux : Armand Gatti, Pierre Guyotat, Les Inrockuptibles. Curieusement, il oublie de citer les plus grands, comme Edgard Morin ou Toni Negri. Je ne suis pas cité non plus dans la liste des traîtres à fusiller, sans doute parce que, lors de mon débat avec Mélenchon, la direction du journal avait estimé que mon Oui était aussi estimable que leur Non. Ouf ! Ce qui est absolument insupportable dans ce journal que j’ai soutenu depuis l’origine, ce sont les leçons données au reste de la presse. Je lis le plus régulièrement possible trois quotidiens : Le Parisien, Libération, Le Monde, deux hebdos : Charlie Hebdo et Politis, deux mensuels : Alter Eco et Le Monde dipomatique. Je dois dire que, de très loin, Politis et Le Diplo ont été les moins équilibrés de tous. Alors que les quotidiens et Charlie Hebdo organisaient le débat en leur sein, Politis a décidé, Dieu sait pourquoi, qu’à part une ou deux contributions pour le Oui (dont la mienne, j’ai pas à me plaindre !), seul le Non était légitime. Il y a des arguments pour le Non. Après quelques semaines de réflexion l’été 2004, j’ai conclu que la victoire du non serait une grande défaite du mouvement progressiste en Europe. Mais je comprends ceux qui ont voté Non parce qu’ils pouvaient penser, mal informés, que ce Non pouvait déboucher sur une renégociation rapide, permettant de gagner encore plus que le TCE… Je considère qu’ils se sont trompé par manque d’éléments d’évaluation, ce qui n’a rien de honteux. C’était un débat intéressant, il aurait pu avoir lieu dans Politis ! Je ne parle pas des plans sur la comète, tels ceux que j’ai pu élaborer dès 1992, dans la bataille contre le Traité de Maastricht, et que j’ai renouvelé de livres en livres, pour définir ce que serait une Europe idéale. Je parle du débat sur comment y arriver, par quel processus, par quelle succession de compromis. Mais l’affaire est réglée et, sur ce point au moins, Politis est utile : plus personne ne parle de renégociation. Le TCE était la première marche de la longue ascension qui nous aurait tiré du trou de Maastricht-Nice. Cette marche est refusée par ceux qui auraient dû, de toutes leurs forces, se jeter dans la brèche ainsi ouverte. Voter Non, c’était donc bel et bien choisir Nice. L’histoire ne repasse pas les plats, cette brèche s’est refermée. En septembre prochain, probablement, l’Allemagne repassera sous la domination de la CDU et de la CSU (la quelle a voté non au TCE). Nous restons dans Maastricht-Nice, et pour longtemps. Une très vieille amie politique ( PSU – GOP – Les Verts), avec qui j’ai fait une randonnée cet été, m’a dit : « Mais j’ai voté Non pour envoyer un message, pour exprimer mon rejet de la société libérale, fidèle à nos idées de 68 ». Je lui répondis : « Tu n’envoyais pas un message, tu prenais une décision législative en démocratie directe. Tu as décidé qu’on en restait à Nice ». Elle : « Je sais, mais je voulais l’exprimer quand même et maintenant, je ne voterai plus jamais ». Cette position n’est pas isolée. Elle traduit quelque chose d’un peu suicidaire, quelque chose comme un désespoir historique de la Gauche française, au moins de notre génération politique : « On ne fait plus que reculer, alors au moins on leur a dit merde sans avoir à voter pour Le Pen » Pendant ce temps-là, évidemment, l’histoire continue. Ainsi la nouvelle « décision » de la Commission européenne qui répond à l’arrêt Altmark de la Cour de justice européenne est publiée, à la grande surprise de la presse qui y voit « un assouplissement de la Commission sur les services publics ». La presse française, évidemment, n’avait rien remarqué, ni de l’arrêt Altmark, ni du rapport In’t Veld du Parlement européen qui visait à encadrer cette décision. Les noms de Altmark et In’t Veld ne sont d’ailleurs même pas dans les journaux. En fait, du rapport In’t Veld, la Commission retient l’augmentation des seuils dispensant de notifier une aide d’Etat à une entreprise publique mais elle ne retient pas la demande de la droite du Parlement européen d’imposer ces notifications pour les hôpitaux et les logements sociaux. Cela ne veut pas dire que la Commission soit moins libérale que la majorité du Parlement, simplement elle est plus réaliste, moins idéologue, elle se fiche complètement des aides à des services publics locaux qui n’entrent même pas en concurrence avec des services de la région d’à côté. La vie continue, et les attaques gratuites des journaux aussi. Par exemple dans Le Monde du 30 juillet, Bertrand Le Gendre, analysant le discrédit dans lequel est tombée la classe politique française, souligne sa corruption et rappelle l’affaire des lycées d’Ile de France. Selon Bertrand Le Gendre, cette affaire éclabousse aussi bien la Droite que la Gauche… et « même les Verts » ! C’est un peu fort de café. C’est à moi qu’en 1993 fut proposé par M. Donzel, et dans l’hémicycle même du conseil régional, l’extension du pacte de corruption organisé par Michel Giraud, le Président chiraquien de la Région Ile de France. J’avais refusé avec indignation, criant assez fort pour être entendu dans les travées. Les Verts avaient encore attendu quelque temps pour accumuler les témoignages du même genre et finalement avaient porté plainte. Entendu parmi les premiers par les juges, je leur avais démontré, calculette en main, que les dons reçus légalement des entreprises par les partis correspondaient à leur poids en pourcentage officieusement connus pour la répartition des pots de vin au sein du pacte. Tout cela a été raconté dans les médias. Alors, en quoi les Verts ont-ils été mouillés ? Parce qu’on leur a fait la proposition, qu’ils l’ont refusée et qu’ils ont porté l’affaire devant les tribunaux !? Même agacement à la lecture du Parisien. Un article de Ludovic Vigogne prétend évaluer la qualité de la participation des députés français au Parlement européen. Son évaluation repose entièrement sur leur assiduité lors des votes en session plénière à Strasbourg (soit 3 jours par mois de 11 heures à 13 heures.) Certes, au détour d’une précaution oratoire initiale, l’article reconnaît que d’autres critères devraient être pris en compte tels que l’activité dans les commissions, le nombre de rapports produits etc…Et pourtant, sans un mot d’explication, c’est ce seul critère qui est retenu. Naturellement, dans ce classement, je n’occupe pas un rang des plus honorables. Et pourtant, chacun sait que, contrairement à beaucoup de mes collègues fort bien placés dans ce classement, je ne cumule aucun autre mandat public (des rois du « trois fois deux heures par mois » sont maires d’une grande ville, conseiller général ou régional…) et, contrairement à beaucoup d’entre eux, j’ai dû abandonner complètement mon activité professionnelle. Et chacun sait que je suis un des plus gros travailleurs du Parlement. Le journaliste lui-même le sait, c’est pourquoi sans doute il ne me pointe pas du doigt pas et commence par cette précaution oratoire. N’empêche, il s’en tient à ce critère. Je sais que, pour beaucoup de journalistes français, les réunions à Strasbourg résument à la fois le travail des députés et l’attachement de la France à ce Parlement. Je l’ai dit à de nombreuses reprises à la presse, y compris la presse strasbourgeoise : le gros du travail se fait à Bruxelles, les déplacements à Strasbourg sont charmants mais coûteux, il vaudrait mieux dédier le bâtiment magnifique du Parlement à une Université européenne, et regrouper tout le PE à Bruxelles. Mais surtout le travail d’un député est pratiquement terminé quand on passe au vote. Le travail de ceux des eurodéputés qui travaillent se fait à Bruxelles, dans les commissions, les auditions et les entrevues, et il est écrasant. C’est particulièrement le cas pour les petits partis qui sont obligés de « tenir » plusieurs commissions : je suis titulaire à la fois à la Commission juridique et à la Commission commerce international, suppléant à la Commission économique et monétaire. Et c’est dans cette commission (où je ne suis que suppléant) que j’ai, dès le première année, porté deux rapports jusqu’à la plénière : sur la Banque centrale européenne et sur la Banque européenne d’investissement ! En outre, le journal oublie simplement le travail des Délégations. Présidant la Délégation pour la Communauté andine, une région que j’aime mais où des troubles éclatent chaque trimestre dans au moins un des cinq pays, je suis obligé de me rendre plusieurs fois par an dans la région (prochain trimestre : Bolivie puis Equateur, et sans doute Colombie pour Ingrid). Ces voyages n’ont rien de touristique, ils m’épuisent et le temps ainsi passé retentit sur l’énorme travail de rencontres avec les partenaires sociaux pour préparer les batailles politiques qui se livrent dans les commissions, même si elles se concluent formellement en plénière. Ajouter à cela que plus un député est connu, plus ses électeurs ( et les militants qui l’ont fait élire) se battent pour l’entendre débattre et rendre compte. La rédaction de ce blog me demande en moyenne une heure par jour. Je me demande si beaucoup de députés font autant d’efforts pour rendre compte… Mais surtout, cette première année de mandat européen aura été marquée pendant tout un semestre par la campagne sur le référendum, ce qui impliquait déplacements et travaux rédactionnels incessants qui ont également pesé sur ma présence. Bref, au Parlement européen, je parle des trente cinq heures mais je ne les pratique pas ! Et pourtant je n’hésite pas à sécher Strasbourg quand il n’y a pas de vote important ou serré. A quand un journal qui rendra compte réellement du travail d’un député ? Et puis il y a mon site que j’ai délaissé pendant ces vacances à la montagne. Les interventions sur le forum se font rares. Je voudrais tout de même répondre aux questions que, de manière plutôt flatteuse, me pose Dav. « On fait quoi maintenant ? Comment croire les politiciens professionnels, ultra-généreux dans l’opposition et découvrant brutalement des contraintes incontournables le lendemain de leur arrivée au pouvoir ? » Oui c’est vrai, je suis de ces militants qui ont toujours mesuré leurs objectifs à une analyse lucide des contraintes, que mon parti soit dans l’opposition ou au pouvoir. Dit autrement, ma vie de chercheur a toujours été mise au service de ma vie militante : déterminer le maximum de ce qui est possible, pour ne pas raconter d’histoire, mais ne pas non plus s’autolimiter par une peur excessive des contraintes. J’ai longuement analysé dans La société en sablier ce qu’il était possible de faire malgré les contraintes de l’Acte unique et de Maastricht. Une fois au pouvoir, j’ai critiqué les insuffisances des lois Aubry, mais aussi le laxisme budgétaire de Fabius. Après le retour de la droite, j’ai tiré le bilan dans Refonder l’espérance de ce qui avait été bien dans l’expérience de la majorité plurielle, de ce qui n’était pas assez bien, et de ce qui était encore possible. Malheureusement, le monde évolue à toute vitesse. Or, on ne peut pas fixer une stratégie politique sans tenir compte du contexte international et, en particulier, de la zone où nous sommes aujourd’hui totalement intégrés, l’Union européenne. Soyons plus précis. J’ai été de ceux, très très rares, qui ont cru, dès 1981, à la réussite de la « globalisation », c’est à dire à la diffusion de l’industrialisation en vue de l’exportation dans les pays du tiers-monde, y compris les plus pauvres. Pendant vingt-cinq ans, j’ai recherché comment nos pays « développés » pouvaient maintenir leurs conquêtes sociales tout en prenant en compte les contraintes écologiques. Contre le discours du désespoir, « avec la globalisation, on ne peut plus rien faire », j’ai cherché à montrer comment exploiter au maximum et élargir les marges de manœuvres nationales, tout en sachant qu’un jour on ne pourrait plus faire grand chose qu’au niveau européen voire mondial. La réponse est assez simple : il faut, à toutes forces, mobiliser les ressources humaines de la société locale pour rester « compétitifs » par la qualification et l’implication négociée des travailleurs. Officiellement, c’est d’ailleurs la stratégie de Lisbonne, mise au point par Maria Pires, elle aussi une économiste de l’école de la régulation. Mais l’Europe (à l’exception de la Suède) n’a jamais véritablement adopté la stratégie de Lisbonne, c’est à dire la compétitivité fondée sur la connaissance. Le capitalisme français a préféré jouer la carte de la compétitivité par la flexibilité. Et, dans le débat sur le référendum, on a vu la soi-disant « gauche de la gauche » contester même qu’être compétitif soit un avantage !! Par ailleurs, être compétitif ne suffit pas si l’on ne dispose pas d’un vaste marché intérieur. D’où l’émergence depuis le début du vingt et unième siècle d’espaces économiques à la fois énormes et disposant d’un avantage compétitif quelconque : l’Inde, la Chine… En décembre dernier, l’Amérique du Sud l’a compris et cherche à ne pas renouveler ses erreurs des années quatre-vingts qui l’avaient marginalisée face à l’Asie. C’est dans ce contexte que je m’étais résolument engagé dans la bataille pour le oui au référendum. Je l’ai dit et je le répète : sans une Europe politique capable de dompter la libre concurrence gravée dans le marbre des traités de l’Acte unique, de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice, l’Europe sera balayée et chacun de ses pays sera contraint de sacrifier ses acquis sociaux. Le TCE était donc l’ultime sortie de l’autoroute nous conduisant tout droit à l’horreur économique. Ce qui semblait encore possible dans le cadre strictement français en 1997 ne l’est probablement plus : les marges de manœuvres dans le cadre national fondent aussi sûrement que les glaciers sous l’effet de serre. Au-delà de la régulation économique, l’existence d’une Europe-puissance me semblait également nécessaire pour contrer l’hyper-puissance américaine. Par exemple, ce mois de juillet, un article du Monde relève, suite à la vague de répression lancée contre les opposants à Cuba, que l’échec de l’Europe politique vient de renforcer le camp des revanchards de Miami au détriment des opposants sociaux-démocrates ou gorbatchéviens à l’intérieur de l’île. La contre-offensive de Bush contre Kyoto et l’accord qu’il vient de conclure avec certains pays d’Asie, comme la remise en cause par l’Iran de l’accord passé avec l’Europe sur son industrie nucléaire : autant d’indices qui montrent l’effondrement précipité et probablement irréversible de la crédibilité de l’Europe comme contrepoids à l’hyper-puissance américaine. L’Europe du Non, c’est aussi la planète du Non. En tant que chercheur, je dois donc dire, avec lucidité et honnêteté, que les fenêtres d’opportunité se sont fermées (et on n’a encore rien vu : la qualité des avancées du TCE était largement due à la présence au pouvoir de la coalition Rouge et Verte en Allemagne). Les contraintes se sont terriblement resserrées. Faire de la politique devient beaucoup plu difficile qu’il y a six mois. Ce qui a été rejeté, c’est en effet le volontarisme politique qui aujourd’hui n’aurait plus d’autre levier puissant qu’une Europe politique. Certes, parmi les partisans du non, une grande partie était contre l’Europe politique supra-nationale (Le Pen, de Villiers, Chevènement, Fabius, Marie-Georges Buffet…), mais une autre partie voulait une bien meilleure Europe. C’est du moins ce qu’ils proclamaient, prétexte pour eux à refuser le premier pas en avant. Sans vouloir mépriser les « non », ni culpabiliser ses électeurs, force est de reconnaître que le Non a donné la France à Sarkozy, l’Europe à Tony Blair et le monde à George Bush. En politique, il arrive à tout le monde de faire des conneries. Moi-même, en 1969, j’ai voté non au référendum du Général de Gaulle proposant la régionalisation et la suppression du Sénat. Il était psychologiquement impossible de voter autre chose que Non. Nous sortions de mai 68. Mais le résultat objectif est que nous avons retardé d’un quart de siècle la régionalisation, gardé ce verrou qu’est le Sénat et abandonné la France à Pompidou et Giscard pour douze années décisives. Tout ce mois de juillet, j’ai ruminé dans ma tête : « comment réunifier les oui de gauche et les non de gauche ? Comment relancer l’Europe politique pour rouvrir des marges de manœuvre, y compris pour une politique progressiste en France ? » Je n’ai pas trouvé. Toute ma vie de chercheur avait été mise au service de ma vie militante. Elle m’avait toujours permis de trouver des raisons d’espérer, ce qui m’évitait d’avoir à mentir sur le possible et le souhaitable. Cette fois mon âme de chercheur me dit que mon âme politique n’a plus de raisons de promettre quoi que ce soit, sauf à mentir. Que répondre à cela ? D’abord que le chercheur aussi peut se tromper. Comme disait Lénine, « l’histoire a infiniment plus d’imagination que nous ». Qu’ensuite le chercheur que je suis sait fort bien que dans les situations d’impuissance macro-économique totale, il reste quand même beaucoup de choses à faire au niveau local. : le développement local, le tiers-secteur… C’est un discours que j’ai répété mille fois dans les villes et les villages d’Amérique latine ; heureusement ou malheureusement, il reste tout aussi valable en Europe. Creusons donc avec nos petites pelles les micro-chantiers de l’espérance. Mais espérons aussi les miracles, c’est à dire préparons-les. Le 14 juillet à Verdun sur Garonne, j’ai discuté avec José Bové. Il m’a dit « C’est vrai que j’aurais pu aussi bien voter oui. Je comprends tout à fait la position en faveur du oui des députés Verts européens comme celle de nos amis juristes, les Tubiana, les Joinet, etc… Moi, j’ai voté non parce que le TCE garantissait mal les intérêts de l’agriculture dans les négociations avec l’OMC ». Je lui ai répondu : « Eh bien, essayons d’écrire ensemble ce sur quoi nous ne voulons pas de recul par rapport aux avancées du TCE et ce sur quoi nous voulons voir de nouvelles avancées ». « Tout à fait d’accord » m’a-t-il dit. Quel intérêt ? me direz-vous. Eh bien, en finir avec la diabolisation réciproque des uns et des autres. Mais ici, mon âme de chercheur reprend le dessus : il y aura certainement une renégociation, mais si les Français exigent le moindre changement autre que cosmétique, les vingt quatre autres pays en feront autant et, selon toute probabilité, le résultat sera moins bien que l’actuel projet de TCE. Nous devons nous préparer à des batailles extrêmement difficiles dans le cadre français devenu de plus en plus étroit. Il n’est même plus sûr que le passage aux 32 heures ni même le passage de toutes et tous aux 35 heures soit encore possible. Il n’est plus sûr qu’il y ait un apres-Kyoto ni même que Kyoto soit mis en oeuvre. Mais le pire n’est jamais sûr non plus.
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