|
Accueil
>
Vie publique
>
Articles et débats
> Sur le discours du « candidat le mieux placé » (http://lipietz.net/?article3290)
par Alain Lipietz | 11 mars 2022 Sur le discours du « candidat le mieux placé »
Sommaire
1. La question des sondagesC’est, il est vrai, la seule façon d’orienter les paris sur qui peut être en seconde position à l’issue du premier tour. Or, si nous regardons la dernière expérience réelle sur la qualité des sondages à l’échelle nationale, les européennes de 2019, la leçon est claire. a. Les résultat ont énormément bougé pendant le dernier mois, la liste Jadot toujours très loin derrière son score final et derrière la liste LFI. A cela , les LFIstes répondent routinièrement « Oui mais les classes populaires votent moins aux européennes qu’au présidentielles ». Sans doute, mais outre que les classes populaires ont des votes différenciés (les ouvriers plutôt pour LFI, les employés plutôt pour les écolos, les « professions intermédiaires », enseignant.es et soignant.es massivement pour les écolos) cette remarque est hors sujet : nous ne comparons pas les résultats entre deux élections, mais les capacités des différents sondeurs pour la même élection. Comment expliquer ces faits ? Probablement :
Qu’en est-il aujourd’hui ? On retrouve le même clivage entre « le meilleur » (Ipsos) et les « médiocres » ou fantaisistes (les autres) . Le dernier "gros" Ipsos à ce jour (3 mars, échantillon de 3600) donne Mélenchon à 12 et Jadot à 7,5, un écart conforme à la chronique de 2019. Si on veut des sondages plus récents (par rapport au 3 mars) , il faut se tourner vers les "médiocres". Ils indiquent (notamment Ifop) une légère tendance de Jadot à la hausse et une légère tendance de Mélanchon à la baisse, à partir d’un écart de 5 à 10, peu vraisemblable. Il En revanche, un nouvel Ipsos (7-10 mars), mais sur moitié moins de sondés) donne une stabilité de Mélenchon à 12 et une légère baisse sur le total des candidats de gauche : Jadot (effet Rousseau ?) et Roussel perdraient 1%. Incidemment : chez Ipsos comme chez les autres, Hidalgo est dorénavant distancée par Roussel et en passe d’être rattrapée par Poutou (ce qui n’a rien de déshonorant : j’ai toujours dit que c’est un candidat de qualité.) Quelle serait la barre à atteindre pour être au second tour ? Chez tous les sondeurs : battre Le Pen, dont le score est « la barre ». Ensuite, quelle seraient les chances de battre Macron ? Ipsos ne donne pas le score de Macron-Jadot, mais teste Macron-Mélenchon : 67-33. Pas très « utile » si le but est de « battre Macron »... Mais alors, quel serait le « second choix » des sondés à gauche ? Jadot serait, selon Ipsos, le second choix des actuels mélenchonnistes et des hidalguistes, Mélenchon n’est le second choix que des rousselistes. Jadot aurait donc été le candidat unique de consensus (même résultat que pour la Primaire populaire) ... mais ça, il aurait fallu l’admettre à l’été dernier. 2. Le fondS’il est donc très hasardeux de pronostiquer « qui est vraiment le mieux placé » à 4 semaines du vote, reste à s’orienter selon sa conscience. Les deux sujets de la semaine : l’Ukraine et la retraite à 65 ans. Sur l’Ukraine : Je l’ai déjà écrit, la ligne de JL Mélenchon « Pas un sous , pas une arme pour la République Ukrainienne, pas une sanction contre l’agression russe, pas d’attaque contre les intérêts de Total en Russie" m’horrifie. Elle s’explique sans doute par le choix de Mélenchon de confier la défense de la France à la dissuasion nucléaire, ce qui revient à un « tout ou rien »mortifère, contre lequel Jadot a payé de sa personne en « attaquant » l’Ile Longue en Zodiac pour un « contrôle citoyen » du respect par la France du Traité contre la prolifération nucléaire. Il y a aussi la complaisance de JLM pour l’action de Poutine, qui « a fait le boulot à Alep » et contre le régime ukrainien « néo-nazi ». Je ne souhaite pas que mon pays adopte cette ligne.Je suis pour la sortie la plus rapide possible des énergies carbonées en général et de celles d’origine russe en particulier. Sur les 65 ans. Cet objectif de Macron (sans doute pour ratisser à droite, car le COR n’en voit pas la nécessité) est une véritable aubaine pour la gauche mais ne jouera probablement qu’aux législatives, puis dans les rues : cette fois, même la CFDT condamne, ce sera chaud ! Et surtout, face à la toute)urgence écologique, une seule solution : la Révolution verte ! |
|
||