|
Accueil
>
Député européen (Verts, France)
>
Amérique latine
> Mercosur ou Brésil ? (http://lipietz.net/?article2098)
par Alain Lipietz | 25 septembre 2007 Intervention en plénière à Strasbourg. Mercosur ou Brésil ?
Messieurs les Présidents, Monsieur le Commissaire, chers collègues Je crois qu’il ne faut pas tourner autour du pot. Le problème n’est pas le respect que nous devons à ce grand pays, le Brésil. Le problème est celui du tournant actuellement pris dans les relations internationales de l’Union Européenne. Monsieur Peter Mandelson et, semble-t-il, la DG Trade, ont abandonné l’idéal de multilatéralisme. Ils ont rejoint la pratique bilatéraliste des Etats-Unis. C’est peut-être réaliste, peut-être que l’OMC n’était pas réformable. Mais ce qui faisait encore la « marque de fabrique » de la position de l’Union européenne dans les échanges internationaux, c’était qu’on voulait au moins du bi-régionalisme. C’est à dire discuter au moins de comunauté de pays à communauté de pays. Alors, on nous dit : « On discute avec le Brésil comme on discute avec l’Inde ». Comme s’il fallait compenser, en quelque sorte, la nostalgie de l’Empire britannique par celle des Empires portugais ou espagnol. Mais, excusez-moi, l’Inde, c’est deux fois l’Europe (y compris la Turquie), l’Inde, c’est trois fois l’Amérique du Sud tout entière ! L’Inde, c’est déjà un continent fédéré. Notre objectif, c’est d’aider à l’avènement d’ un monde multipolaire, ce qui veut dire que nous devons aider d’abord l’unification du Mercosur, et du Mercosur et de la CAN, puis l’unification de toute la Communauté sud-amérciaine des Nations. Dans ce cadre-là, nous n’avons rien contre quelque discussion particulière que ce soit avec la Bolivie ou avec le Brésil, mais il faut toujours avoir en tête que nous devons chercher à unir et non pas à diviser. Nous devons mettre le Mercosur devant le Brésil dans l’agenda de nos priorités. Et quand nous discutons d’un lien particulier avec le Brésil, nous devons réfléchir aux conséquences que cela peut avoir, y compris dans nos discussions avec les pays des Caraibes ou d’Amérique centrale, en matière de sucre, par exemple. |
|
||