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Le contrôle de la Banque centrale européenne
> Réponse à M. Trichet (http://lipietz.net/?article1275)
par Alain Lipietz | 27 avril 2004 Dialogue Monétaire Réponse à M. Trichet
Mais venons-en à la politique monétaire. Nous sommes actuellement à 1,7 % d’inflation dans l’Euroland malgré la flambée mondiale des matières premières. J’espère que vous ne me ferez pas l’injure de me répondre routinièrement que respecter l’objectif principal suffit pour respecter les objectifs secondaires ! Il y a un "trade-off", un arbitrage entre chômage et inflation, il existe globalement un "non accelerating-inflation rate of unemployment" (un taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation) et je suppose que vous ne fixez pas ce NAIRU au taux actuel de l’UE ! Or la politique monétaire est l’un des paramètres qui règle le curseur chômage/inflation, et bien sûr le taux d’intérêt influe sur l’investissement écologiste de long terme comme les réseaux de ferroutage. Alors, me direz-vous, une baisse de taux d’intérêt serait-elle utile pour relancer l’investissement "soutenable" et les embauches ? Vous nous avez fait observer que la liquidité est déjà très élevée mais pas inquiétante pour l’inflation. Il y a là une sorte de trou noir quant au rôle de la liquidité dans la macro-économie moderne. En cinq ans de débat avec M. Duisenberg et vous, j’ai vu disparaître le rôle de la masse monétaire M3 comme "pilier" de la politique monétaire ! En réalité, l’excès de liquidité sert aujourd’hui à financer des "bulles" improductives (actuellement la bulle immobilière), ce qui n’empêche pas les taux d’intérêt réels d’influer sur l’investissement. Ne faudrait-il pas introduire enfin des méthodes plus directives dans l’orientation sectorielle des crédits, si la baisse des taux d’intérêt se perd en hausse du prix des actifs ? Sur le Web : Voir le contexte |
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