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Alain Lipietz et les Verts
> Lettre ouverte à tous et toutes adhérent-es Vert-es (http://lipietz.net/?article1941)
par Alain Lipietz , Denis Baupin , Noël Mamère , Jean-Luc Bennahmias , Mireille Ferri , Toufik Zarrougui | 30 octobre 2006 Lettre ouverte à tous et toutes adhérent-es Vert-es
Aujourd’hui, les Verts sont les seuls dans le champ politique français à porter une parole courageuse et cohérente sur l’ensemble de ces sujets. Loin d’habiller nos politiques productivistes de beaux atours environnementaux, loin de sombrer dans les facilités de la démagogie, nous nous préparons depuis longtemps à une restructuration culturelle et économique indispensable pour répondre, sans casse sociale dramatique, à cette crise qui nous attend. C’est la raison pour laquelle l’autonomie politique que nous cultivons, loin d’être un handicap, est un véritable atout. L’autonomie ne représente ni un gadget, ni un bon mot à vocation d’enthousiasmer les assemblées générales. C’est une nécessité politique, si nous voulons transformer significativement les politiques publiques que la gauche sera menée à conduire. Notre Congrès doit renforcer le socle politique de cette autonomie en posant nos conditions à l’éventuelle signature d’un contrat de gouvernement de la gauche. Il se situe à un moment décisif de notre histoire. En effet, alors que jamais nos idées n’ont été autant diffusées dans la société, notre formation politique reste fragile et souvent inaudible. Il faut donc saisir l’occasion de ce Congrès qui verra son issue à Bordeaux pour relancer la machine verte et permettre à Dominique Voynet de peser dans le débat qui s’annonce. Nous ne nous considérons pas propriétaires de nos idées, mais la meilleure garantie pour mettre en ¦uvre une politique écologiste, c’est d’en confier la responsabilité aux écologistes ! À nous de convaincre les citoyen-nes de nous en donner la force et de nous accompagner dans nos luttes. La problématique de l’écologie politique est transversale. Elle ne peut se réduire à quelques slogans ou à des périmètres politiques aux allures de ghetto. La transversalité, c’est aussi la complexité. Cela implique de dénoncer les dérives simplificatrices qui conduisent trop souvent aux caricatures voire, parfois, au populisme. Cette difficulté est propre à toutes les idées neuves qui n’ont jamais été confrontées - ou si peu - à la réalité de la société. Expliquer aujourd’hui les conséquences du bouleversement climatique qui ne fait que s’amorcer relève de la performance face à des citoyen-nes qui, pour la plupart, ne seront plus là quand l’humanité devra affronter la catastrophe. C’est la raison pour laquelle il faut faire appel à la responsabilité, qu’il s’agisse de celle de nos gouvernements ou de celle des citoyen-nes. On a toujours plus intérêt à affronter nos difficultés communes démocratiquement que d’en arriver à des solutions autoritaires. C’est en ce sens que le processus démocratique doit être impérativement au coeur de notre politique si l’on veut lutter efficacement contre le bouleversement climatique. Même si les militant-es restent encore bien trop peu nombreux, notre parti doit valoriser ses moyens intellectuels et humains pour relever de tels défis en termes de pédagogie et d’action. Valoriser, mais également enrichir ces ressources humaines est essentiel, si l’on veut appliquer en interne ce que l’on revendique pour la société : car ce n’est que si nous sommes capables d’augmenter le nombre de citoyen-nes investi-es auprès de nous, que si nous sommes capables de donner des responsabilités à une plus grande diversité culturelle et sociale, en obéissant à une stricte parité à tous les niveaux, que nous serons susceptibles de prétendre accompagner la société dans son ensemble vers une responsabilité et une égalité plus larges. Les investitures pour les législatives comme pour les municipales à venir, seront, nous le souhaitons, à l’image de cette ligne tant défendue par les Verts, mais parfois oubliée dans les faits. Enfin, nous avons besoin de tous et de toutes pour partir en ces campagnes à venir. Les bilans et les expériences de nos élu-es doivent être capitalisés et eux-mêmes valorisés pour l’avenir. Ainsi ne faut-il pas manquer nos rendez-vous de novembre (assemblée générale décentralisée) et de décembre (assemblée fédérale) : ce doit être l’occasion de montrer que les Verts français sont aujourd’hui la force politique de l’avenir. En ce qui nous concerne, nous, signataires de cette lettre, nous engageons à tout faire pour que le Congrès de Bordeaux permette à notre parti de se hisser à la hauteur de ses responsabilités. Nous comptons sur vous. |
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