Européennes : la bataille du fond


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Dimanche 17 mai 2009

Désormais retraité, je sillonne la France pour Europe Ecologie. Lundi : Montpellier, mercredi : Saint-Etienne, Vendredi : Bayonne, Samedi : Strasbourg, Dimanche : Ivry

Partout, je suis frappé par l’affluence à ces débats et l’enthousiasme des militants qui les organisent. L’impression qu’on est « les seuls à faire campagne » n’est pas tout à fait exacte. Les autres font aussi des réunions, mais il y a beaucoup moins de monde.

Pourtant, cela ne se reflète pas encore dans les sondages, sauf en Ile-de-France où nous distançons le Modem dans trois sondages, et commençons à disputer la deuxième place au parti socialiste. Ailleurs, nous sommes certes loin devant les listes protestataires, mais derrière le Modem.

Il y a donc pour l’heure un certain décalage entre le « succès d’estime », considérable, et la traduction en termes d’intentions de vote. Probablement, cela est dû au fait que les journalistes n’ont pas repéré ce qui est en train de se passer, et donc, par une « prophétie auto-réalisatrice », ils minorent la poussée d’Europe Ecologie.

Incontestablement, c’est avec le Modem que la rivalité se tend. Désormais, la « concurrence » avec la gauche protestataire (NPA et Front de gauche) a tourné à notre avantage : les électeurs politisés ne comprennent tout simplement pas quel est l’intérêt de se présenter aux élections européennes quand on est simplement pour une Europe des luttes.

Du coté du Modem, en revanche, c’est vraiment la bataille du contenu : même pas encore sur le « contenu du contenu », mais sur le fait que la campagne doit avoir ou non un contenu. Bayrou mène entièrement campagne sur la préparation de « sa » présidentielle de 2012. On y reviendra un jour sur ce blog, mais ce n’est vraiment pas le sujet.

A Saint-Etienne d’ailleurs, des participants à notre débat, encartés au Modem, confient à un Vert à la sortie : « On était venu défiant envers les Verts. On s’est aperçu que vous êtes beaucoup moins collés au PS qu’on ne le croyait, et avec des gens hyper compétents. On votera pour vous ». Il faut dire que Michèle Rivasi a été excellente…

Et le PS, alors ? Tout en faisant rituellement référence à un « Manifesto européen » (dont il ne semble guère maîtriser voire approuver le contenu), il est tombé à plein dans le piège de Sarkozy et de Bayrou : faire de ces élections européennes un troisième tour de la présidentielle de 2007 ou un tour de chauffe de celle de 2012. Nous n’arrivons donc pas à embrayer avec eux, pas plus qu’avec le Modem, sur le contenu du contenu, c’est-à-dire : « Pourquoi avez-vous voté le compromis désastreux Merkel-Sarkozy sur le climat ? Inverserez-vous votre vote si nous gagnons les élections ? Etes-vous prêts à vous battre contre un New Deal ordinaire et pour un New Deal Vert ? Assumez-vous la conversion verte de l’industrie automobile ? Lutterez-vous avec nous pour abolir la directive de la honte ? Que ferez-vous en prochaines lectures sur l’amendement anti-Hadopi, la directive de protection des forêts tropicales, la directive sur le temps de travail ? Etc. »

C’est ce débat-là que nous essayons de mener, c’est ce débat-là auquel se refusent absolument tous les autres groupes politiques. Et c’est ce qui nous vaut notre succès d’estime, mais sans aucune garantie qu’il se transformera dans les urnes. Car, comme en 2004, les grands médias, contrôlés par Sarkozy, ont décidé d’organiser le black-out sur la campagne européenne. Leur but, et leur tactique (c’est encore une « prophétie auto-réalisatrice »), c’est de convaincre que « les Européennes, tout le monde s’en contrefiche ». Il est évident que les dominants n’ont pas intérêt à ce que les dominés participent aux élections…

Dans cette « bataille du contenu », j’ai encore d’autres témoignages de la divergence entre les Verts et les autres partis, lors de multiples réunions plus « techniques », plus confidentielles, où nous discutons avec les organisations de la société civile, comme mardi, avec les mouvements de solidarité agro-alimentaire avec le Tiers-monde (CCFD, Confédération paysanne, etc.) réunis dans « PAC 2013 », jeudi avec les organisations de l’économie sociale et avec les entreprises publiques sur les services publics. Alors que mes honorables collègues du PS et du Modem passent leur temps à échanger des piques l’un contre l’autre (sur « qui a voté quoi »), je prends mes interlocuteurs pour ce qu’ils sont : d’actuels et de futurs partenaires dans la discussion avec nos futurs élu-e-s. De ce point de vue, je ne peux que me réjouir chaque fois que le ou la représentant-e du Modem ou du PS disent la même chose que moi : des alliances s’esquissent pour la prochaine mandature !

Justement, au niveau européen, les choses bougent. Le président du PSE, Poul Rasmussen, vient enfin d’annoncer que les socialistes européens renonçaient à leur compromis traditionnel avec le PPE et chercheraient à gouverner avec les Verts. Vous trouverez là la réponse des Verts sur le site du groupe Verts/ALE au Parlement européen, comme vous y trouverez un très bel e-book sur les propositions des Verts européens face à la crise.

Un mot quand même sur l’aspect « franco-français ». Europe Ecologie est une extraordinaire réussite dans la co-élaboration et le co-militantisme avec les associatifs. Dans les débats, on ne fait pratiquement plus la différence, et personne chez les associatifs ne se vexe quand nos langues fourchent et disent « la liste des Verts » au lieu de « la liste Europe Ecologie ». Au contraire, à l’issue des débats, beaucoup d’associatifs viennent me voir pour demander « Et comment on continue après ? » C’est une question très délicate car il faut aller à la fois vite et de façon réfléchie. Jusqu’ici, je considérais qu’Europe Ecologie, en amalgamant des partis (les Verts, Régions et peuples solidaires) et des associatifs ou des syndicalistes (FNE, Greenpeace, Fondation Hulot, Confédération paysanne), permettait, sur UN projet (envoyer beaucoup d’écologistes au Parlement européen), de dépasser la méfiance traditionnelle partis - associations – syndicats. Mais d’ores et déjà, des associatifs rentrent aux Verts et surtout, nous demandent ce qu’on fait « après ».

Le débat doit être lancé. On ne peut pas se contenter de répondre « Si vous voulez continuer à faire de la politique, vous n’avez qu’à entrer aux Verts ». On ne peut pas non plus répondre « Restez représentants de l’associatif, on vous donne rendez-vous à la prochaine occasion, qui pourrait être les régionales ». C’est vrai que les élections régionales, si elles restent « à la proportionnelle », sont une occasion en or pour consolider et enraciner sur le terrain ce qui est en train de se passer. Aux régionales, il faudra en outre poser la question sur laquelle le Modem va se fracasser : celle de l’alliance pour construire des exécutifs. Maintenant, comment formaliser tout ça ? Je ne sais pas encore.

Je voudrais quand même finir ce blog en soulignant l’immense plaisir que j’ai moi-même à faire cette campagne. Je suis totalement épuisé par la fin de mon mandat, je l’ai dit, et pourtant, je n’ai jamais autant voyagé pour une campagne où je ne suis pas candidat, et je me sens pousser des ailes après chaque débat. Un exemple, la réunion à la Chambre d’agriculture alternative du Pays basque, dans un petit village des Pyrénées.

A la chambre d’agriculture alternative basque

Forte affluence malgré le beau temps qui a retenu les paysans dans les champs. Manifestement, le mouvement « Abertzale » (Basques de France), le syndicalisme basque, tout comme les paysans basques, très engagés dans l’agriculture de qualité, sont avec Europe Ecologie, et ça se sent. Bozka Bové, Bozka Menane !

Même chose chez les artistes : le dimanche, le groupe d’Europe Ecologie d’Ivry a eu l’intelligence d’organiser un débat (son deuxième pour cette campagne !) autour d’une pièce du théâtre Aleph, alors même que, dans la journée, Ariane Mnouchkine et Europe Ecologie organisaient le Festival de la dissidence (avec forte affluence…) à la Cartoucherie.

Oui, c’est vraiment du jamais vu dans l’histoire des Verts.

Adresse de cette page : http://lipietz.net/?breve348

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Forum du blog

Il y a 10 contributions à ce blog.
  • Perplexité...

    Bonjour,

    Juste un mot pour te faire part de ma perplexité en visitant ce site :

    Quand je passe de la partie "articles" et notamment les éditos de "l’Outil des travailleurs" à ces compte-rendus de campagne je suis frappé de l’opposition à la fois de projet et de stratégie entre ces deux univers temporels éloignés de 35 ans.

    Dans un cas, on part des luttes à la base, on tente de favoriser l’auto-organisation des exploités, on combat l’Etat et ce qu’il défend, la propriété privée, on lutte contre la hiérarchie et le patronat, les bureaucraties syndicales, on rejette le capitalisme et on veut construire le socialisme.

    Dans le second, on fait l’apologie de la régulation par les institutions, étatiques, supra-étatiques, on s’adresse aux cadres, aux hiérarchies, on n’a pas un mot contre le marché, le capitalisme est comme évaporé, le socialisme bien sûr n’est plus un projet.

    Reste un discours, des luttes sociétales, mais dont veut faire croire qu’elles pourront être portées et résolues sans remettre en cause le capitalisme, la propriété privée des grands moyens de production et d’échange...(OGM, sans papiers...)

    Comment peut-on renier ainsi ce qui fondait les combats de sa jeunesse et de sa vie d’homme ?

    Quand justement le capitalisme, la course au profit, la marchandisation de tout ce qui fait la vie, la violence, les guerres impérialistes aun nom d’intérêts privés, n’ont jamais été aussi exacerbés, destructeurs.

    Et comment ne vois-tu pas que les gens qui s’intéressent à Europe-écologie aujourd’hui (classes moyennes, quinquagénaires...) n’ont rien à voir avec ceux qui luttaient à l’époque aux côtés de la GOP (travailleurs du rangs, intellectuels en rupture, jeunes révoltés...) ?

    Je suis d’une autre génération, celle née en 70, mais je crois toujours que l’écologie passe par la résolution de la question sociale. Par le socialisme, par l’émancipation, par l’auto-organisation à la base. L’autogestion, pour moi, reste un chemin et un projet.

    Je suis véritablement perplexe, je ne fais pas de procès en "trahison".

    (Et je te tutoie parce que je suis passé par les Verts, ne t’en offusque pas. Je milite maintenant au NPA).


    Jeudi 28 mai 2009 à 13h57mn33s, par Romuald
    lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3335
    • Ma biographie, et le rapport « luttes de terrain / luttes dans les institutions »

      Cher Romuald

      La question du rapport entre les luttes de terrain et les luttes dans les institutions , et le fait qu’avec l’age on a tendance, statistiquement, à passer de plus en plus de temps dans les secondes (cf, parmi mes anciens et futurs collègues eurodéputés, José Bové, Dany Cohn-Bendit et … Alain Krivine), est une question intéressante (un peu « bac de philo ») à laquelle je ne manquerai pas de répondre dès que je pourrai profiter de la retraite , si j’ai le temps et le goût d’écrire mes mémoires. J’en ai fait une ébauche ici (cliquer), ça suffit pour le moment.

      1. Puisque tu parcours visiblement ce site, peut-être as-tu déjà remarqué un texte traitant non de ma biographie ( sans grand intérêt) mais du sujet lui-même,« luttes de terrain ou luttes dans les institutions » (cliquer)

      2. Où ai-je renié quoi que ce soit ? C’est moi qui vais rechercher ces vieux articles de L’Outil des travailleurs et les mets sur mon site !! Je ne cache rien de mon évolution, je relis « ce qui fondait les combats de ma jeunesse » afin de voir, oui, si j’ai trahi, ou si j’ai complété et rectifié en fonction d’une expérience aussi large que possible.

      3. Je crois qu’il y a 35 ans je n’aurais certes pas écrit qu’un capitalisme sans OGM est impossible, ne serait-ce que parce qu’il n’y en avait pas (d’OGM) et que le capitalisme prospérait néanmoins. De même, comme José Bové, j’étais persuadé qu’on pouvait par la lutte et le vote obtenir l’abandon de l’extension du camp du Larzac sans abolir le capitalisme, ce que la suite a confirmé. Et c’est vrai que déjà la LCR (nom de l’époque du NPA) n’était pas avec nous dans la lutte contre le camp du Larzac, sans doute parce qu’elle pensait que , comme l’instauration d’une taxe de Tobin, cela aurait amélioré le capitalisme et différé la révolution. Je ne leur reproche pas de s’être à peine remués sur le Larzac : même pour un militant les journées n’ont que 24 heures. Je leur reproche, une fois acquis des postes dans les institutions (au Parlement européen), de s’en être servi pour nous planter un coup de poignard dans le dos (cliquer ici). Envoyer au Parlement des élus qui refusent les réformes est une sottise. Si l’on ne croit pas aux réformes, on n’y va pas, c’est tout, on ne sabote pas le boulot de ceux qui s’y collent.

      4. Je n’ai jamais été socialiste, mais « communiste ». Je me doute que tu ne vois même plus la différence (qui nous occupa jadis…) , et je n’ai pas le temps, là, de t’expliquer. Je ne sais pas POUR quoi est le « Nouveau Parti ANTIcapitaliste » qui a renoncé à se dire « communiste ». J’ai expliqué théoriquement pourquoi je ne me dis plus « communiste » mais écologiste : tu peux lire sur ce site « Ecologie et mouvement ouvrier : similitude et différence » et « Les crises du marxisme ».

      5. Je pense qu’aujourd’hui ce qui reste de communisme dans l’écologie politique est très perceptible dans la« défense des biens communs ».

      J’espère que ces quelques indications sur la continuité de ma réflexion dissiperont ta perplexité, laquelle en soi n’a pas plus d’intérêt (mais autant…) que ma biographie. Maintenant, c’est à toi de répondre à mes arguments auto-critiques en vérifiant que le NPA apporte, lui, des réponses correctes. Sinon j’éprouverai, moi aussi, une certaine perplexité (ce qui n’est pas grave non plus).


      Vendredi 29 mai 2009 à 06h04mn07s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3336
      • Ma biographie, et le rapport « luttes de terrain / luttes dans les institutions »

        Bonjour !

        Intéressant résumé de la situation...
        Au fait, oui... pourquoi le NPA n’est plus communiste ?
        S’il y avait un Dieu, je ferais bien brûler quelques cierges pour qu’Europe-Ecologie soit devant le PS dans plusieurs régions...
        Une déculottée pour le PS, voilà ce qui, je crois, pourrait sauver l’avenir. Au PS c’est le seul langage qu’ils comprennent ! Paradoxalement, une déculottée sauverait le PS si la déculottée vient par la "faute" des écologistes.
        Car il n’y a rien à attendre de la Vraie Gauche pure et dure. Sauf pour conforter Sarkozy.
        Eux ils croient encore au Petit Jésus soviétique !
        Rêvons !
        Justement, excellent article sur le site du Nouvel Obs à propos du "Rêve européen"
        "La campagne américaine s’est joué sur le rêve américain, Obama a essayé de redonner l’espoir aux Américains, on a l’équivalent aujourd’hui : le rêve européen", a lancé Daniel Cohn-Bendit à des jeunes Européens.
        Mais bien sûr, vous connaissez ! Peut-être l’avez-vous vous-même écrit !
         ;-)


        Vendredi 29 mai 2009 à 07h22mn15s, par Joke
        lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3337
      • Moins perplexe mais moins d’accord encore

        Merci pour tes réponses précises même si elles ne me semblent pas vraiment correspondre à ce qui fait l’objet de ma perplexité.

        Je reprends points par points :

        1 - Voilà ce que tu écris dans le texte que tu mets en lien :

        "Personnellement, je n’ai pas véritablement eu l’impression d’avoir beaucoup diminué ma participation aux luttes de terrain depuis que je participe à des luttes dans les institutions. Mon activité de « co-élaboration » avec les syndicats, associations, ONG, a considérablement progressé."

        Sauf qu’au temps de la GOP tu étais capable de faire la distinction entre militants syndicaux (que tu soutenais) et directions syndicales (que tu combattais). Et que les ONG n’étaient pas devenues ce qu’elles sont devenues (partenaires institutionnels des états) et que les associations elles aussi se formaient souvent dans une perspective d’émancipation vis à vis de l’état et du capitalisme (Mouvement de Libération Ouvrière par exemple, educ pop, assos de locataires...).

        Ce n’est donc plus le même "terrain", et les même pratiques de terrain. Là, c’est le terrain "par en haut". la "société civile" par ses représentants auto-proclammés et cooptés.

        Je m’étonne que tu ne fasses plus la différence.

        2- passer de la volonté d’abolir le capitalisme, à celle de sa conservation (et en faisant la promotion de ces mécanismes comme pour le marché des droits à polluer) est un reniement... ouvert, au grand jour, c’est vrai.

        Mais je te remercie de mettre en ligne ces éditos de l’Outil des Travailleurs dont j’apprécie l’angle d’attaque assez différent en effet de la stratégie "trotskyste" classique.

        3 - Tu écris :

        "De même, comme José Bové, j’étais persuadé qu’on pouvait par la lutte et le vote obtenir l’abandon de l’extension du camp du Larzac sans abolir le capitalisme, ce que la suite a confirmé."

        C’est faux. Chaque édito de l’Outil, et celui consacré au larzac ne fait pas exception, tente de lier explicitement lutte concrète et appel à la destruction de l’Etat bourgeois (+ critique des institutions, de l’électoralisme, des directions syndicales qui distinguent le champ social et le champ politique...). Tout le monde peut le vérifier. Je peux en reproduire des phrases si tu le souhaites.

        4 - Je connais très bien la distinction entre socialisme et communisme (ou plutôt LES distinctions différentes selon les courants politiques et les époques, à moins de n’en garder que la notion "d’étape").

        Mais tu ne peux ignorer que le PSU dont la GOP était un courant se réclamait du SOCIALISME autogestionnaire, et que la GOP n’a ajouté Pour Le Communisme à son appellation que plus tard. Les choses ne sont pas opposables de manière si caricaturale. Beaucoup d’autogestionnaire (Bourdet, Guillerm) parlaient de Socialisme autogestionnaires, alors qu’ils critiquaient justement l’étape de transition "socialiste" chez d’autres courants, et visaient donc le Communisme. Socialisme ou Barbarie était un courant... communiste.

        5 - Non, défendre quelques biens communs, sans toucher à l’exploitation sur les lieux de production, l’extorsion de plusvalue et sa privatisation, la dynamique d’accumulation du Capital (donc le productivisme qui lui est consubstantiel), la production en fonction de profits et donc uniquement pour des biens solvables... pendant que d’autres subissent l’aliénation DE leur travail et AU travail... ce n’est pas du tout du Communisme. Sinon les premiers parcs naturels américains étaient l’expression d’un certain communisme.

        Je préférais tes éditos contre les hiérarchies, la volonté d’abolir le travail à la chaîne, la remise en cause des cités dortoirs...

        Le NPA défend un "socialisme du 21ème siècle" (qui a failli s’appeler éco-socialisme) et pense que celui-ci passera nécessairement par la socialisation des grands moyens de production et d’échange et que cette socialisation devra en passer par un affrontement avec ceux qui détiennent aujourd’hui le capital, et les entreprises, responsables des désastres humains et écologiques auquels nous sommes confrontés et ce de manière de plus en plus aigüe.
        Stratégiquement il s’agit de favoriser l’auto-organisation des travailleurs dans les luttes et par la lutte afin qu’ils forgent eux-mêmes leurs revendications et créent leur propres organes de pouvoir adaptés justement à la socialisation du pouvoir et de l’économie, le partage, l’autogestion, l’émancipation, la non domination.
        Tu trouveras tout ça dans nos "principes fondateurs".

        Je suis quand même un peu surpris que tu me prennes de si haut. J’ai autant lu Castoriadis, que Gorz, Illitch, Bookchin, Dumont... des conseillistes, des trotskystes, des maoïstes, les inévitables Lénine, Trotsky, Marx, Bakounine etc... Partant, Charbonneau... Et bien sûr j’avais lu certains de tes ouvrages puisqu’ils avaient participé à mon ralliement aux Verts.

        Je sais faire la distinction entre le réformisme néo-keynésien du PCF ou du PG et l’anti-capitalisme radical de Marx, entre capitalisme d’état et communisme. Je suis d’autant plus surpris que tu te fasses le relais d’une "relance verte", d’un New deal écolo (baptisé Green Deal pour l’occasion), qui sont autant de résurgences des politiques keynésiennes qui visent à relancer l’économie capitaliste, le cycle production/consommation/emplois.. sans toucher à la propriété privée, et sans égratigner le productivisme.

        Ce n’est pas parce qu’on fait le choix de construire le NPA qu’on se contente du dernier livre de Besancenot.

        Je relirai malgré tout les textes que tu m’as gentiment indiqué.

        Merci.


        Vendredi 29 mai 2009 à 08h22mn45s, par R.
        lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3338
        • Moins perplexe mais moins d’accord encore

          J’avais pris un certain temps sur une campagne collective pour te répondre personnellement. Tu choisis de répondre par l’invective, considérant que « je te prends de haut » ( ??) , opposant à mes témoignages et références internes à mon site des affirmations me prêtant dans ma jeunesse et aujourd’hui une sottise que je n’avais quand même pas (et que je ne pense pas avoir acquise).

          Il est bouffon et limite scandaleux d’affirmer que « c’est faux » de dire que José et moi pensions pouvoir gagner la lutte du Larzac avant la chute du capitalisme.

          De même, oui, nous voulons faire payer les pollueurs avant d’avoir aboli le capitalisme. Même Elf renationalisé à 100% devrait payer son quota de gaz à effet de serre. Mais il y a là-dessus des dizaines de textes sur mon site, et plusieurs moteurs de recherche pour les retrouver.

          Que par exemple le terrain de la lutte contre les expulsions de sans papiers n’ait pas été la même aujourd’hui et hier est une évidence , mais comme dit Lénine « tout tient aux conditions ». En 1970 j’accompagnais des Espagnols en préfecture pour faire renouveler leurs papiers, depuis ils sont dans l’Union, idem pour les Roumains pour qui je manifestais encore et intervenais en préfecture il y a deux ans. Mais pas les Malien-ne-s. De même je n’avais pas dans mon soutien le poids que j’ai comme député.

          Inversement, deux « dirigeants » syndicaux participaient à l’aventure de L’Outil (Bernard Lambert et Fredo Krumnov, hélas trop peu longtemps) et, quels que soient les liens de confiance que nous ayons avec quelques grands dirigeants de la Cgt ou de la CES, aucun d’entre eux n’est engagé dans Les Verts ou EE, et nos syndicalistes sont plutot « de base ». Ce que je ne considère pas comme un privilège. Sans doute avais-je dans les éditos de L’Outil la naïveté d’opposer de façon essentialiste « les » syndiqués » et « les » dirigeants, mais j’espère avoir progressé en 35 ans grâce à l’expérience et la lecture des bons auteurs (ceux dont tu parles, plus Sartre ou Bourdieu sur le problème de la conscience collective et de la représentation, ce qui permet de dire « les »).

          Quant aux jugements que tu portes sur les Ong, dont par exemple Greenpeace dont le directeur Yannick Jadot (tête de liste d’Europe Ecologie dans l’Ouest) a vu récemment son ordinateur « perquisitionné », je ne pense pas qu’ils soient en moyenne plus intégrés à l’Appareil d’Etat que les associations de défense de l’environnement, les associations de locataires ou les mouvement d’éducation populaire de l’époque de Marcellin et Pompidou.

          Si tu avais préféré le débat à l’invective, tu aurais discuté de la façon dont, dans mes écrits ultérieurs d’écologiste politique, j’ai poursuivi le combat « contre les hiérarchies, la volonté d’abolir le travail à la chaîne, la remise en cause des cités dortoirs... ». Je t’aurais donné, si tu crains d’affronter la jungle de mon site, des références plus précises, récentes, et pertinentes.

          Quant aux réponses du NPA que tu me proposes sur le même sujet, tu admettras que je considère leur niveau stratosphérique d’abstraction comme si inopératoire et ahistorique que tu aurais pu te dispenser de me les recopier.

          Dommage.


          Samedi 30 mai 2009 à 05h16mn15s, par Alain Lipietz
          lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3339
          • Renouer le dialogue rouge et vert

            Je vois que notre dialogue est parti d’un mauvais pied. C’est ça qui est dommage. Mais partir, gratuitement, du postulat que son interlocuteur est incapable de faire la différence entre socialisme et communisme n’est pas une façon très fraternelle d’engager le dialogue.

            De ma part, il n’y a aucun à priori. J’ai milité chez les Verts et je croise ses militants sur les luttes anti-nucléaire, anti-ogm, en défense de l’agriculture paysanne...
            Comme je croise ceux du PCF sur des luttes de défense des services publics ou d’autres mobilisations sociales.

            Des convergences, nombreuses, sont possibles à condition de sortir des anathèmes (genre la "gauche protestataire") qui vise à dépeindre l’autre comme le dernier des imbéciles pour mieux faire briller sa propre écurie.

            Mais malgré ces convergences, il y a aussi des divergences de fond : peut-on aller vers une société d’égalité sans rompre avec la propriété privée des grands moyens de production et d’échange ? Ou dit autrement, peut-on le faire sans briser le pouvoir de la multinationale de l’agro-alimentaire Nestlé ou celle de l’agrochimie Monsanto (pouvoir qui tient au droit de propriété et donc à la souveraineté du patron et des actionnaires sur les choix de développements de l’entreprise) ?

            Au sujet des "principes fondateurs du NPA" tu parles "d’abstraction stratosphérique".

            Pour moi, et sans volonté polémique aucune, voilà ce que j’estime être une "abstraction stratosphérique" :

            "Tous les chômeurs et sous-employés devraient être actuellement en formation pour se préparer aux métiers de la révolution verte qui doit être mise en oeuvre dès cette année : conversion vers les transports en commun, l’isolation des logements, les économies d’énergie et les énergies renouvelables."

            Comment faire appliquer ce beau programme, que j’approuve (comme j’approuve les propositions de Cochet par exemple), à des actionnaires et des patrons "privés" ?

            Comment les Verts comptent-ils OBLIGER l’industrie, les centre de formation... à opérer cette restructuration de leurs outils de production et de leurs objectifs, alors que la LOI (bourgeoise) leur garanti l’entière souveraineté sur leur propriété ?

            Il faudrait un PLAN, incitatif ou impératif. Il faudrait que ce soit la SOCIETE entière et non les actionnaires ou les propriétaires qui choisissent l’orientation de la production et ses modalités (organisation du travail, procédés…). Et ainsi faire de sérieuses incursions dans le droit de propriété.

            Il faudrait donc DEPOSSEDER les actionnaires et les propriétaires de leur pouvoir, pour le socialiser à la fois dans les mains des travailleurs mais aussi des usagers et plus largement de la société par la délibération démocratique.

            Voilà pourquoi il me semble qu’un projet écologique, et anti-productiviste passe nécessairement par la contestation de la logique de production capitaliste, et donc par le Socialisme, un socialisme autogestionnaire et « par en bas », qui respecte la diversité, le pluralisme, les minorités,…

            Or le programme d’Europe Ecologie ne conteste pas la propriété et surtout, l’UE actuelle, par ses traités empêche toute prise démocratique sérieuse sur l’économie, et par ses compétences ne permet pas d’influer, dans ce sens, sur les politiques nationales.

            C’est pour ces raisons que dans cette séquence historique le NPA parle d’abord d’une Europe des luttes, luttes à l’échelles européennes qui permettront de bouleverser l’architecture actuelle de l’UE, en créant un autre rapport de force entre les citoyens et les intérêts des puissants, des multinationales et de leur lobbys (pour aboutir à une constituante, une autre légalité basée sur la défense des intérêts du plus grand nombre, des valeurs non marchandes…).

            Ce qui ne signifie nullement que les élus NPA ne prendront pas leurs responsabilités dans les batailles institutionnelles du parlement européen, aux côtés des écologistes, des communistes, des progressistes de toutes sensibilités quand cela sera nécessaire (et possible).

            Le « raté » sur la taxe Tobin ne doit pas servir d’unique argument pour disqualifier les anti-capitalistes. Bien des ratés ont été constatés lors de la participation des Verts au gouvernement de Lionel Jospin (décret d’enfouissement des déchets nucléaires, autorisation du maïs BT transgénique…) ou au parlement européen (comme dernièrement ce drôle de soutien à la politique extérieure guerrière américaine).

            A titre personnel, est-ce que toi, Alain lipietz, tu es toujours prêt à te battre pour un monde débarrassée de la rationalité abstraite du Capital ? De la loi du profit, de l’hégémonie de la propriété des grands moyens de production qui enrichi une poignée, dépossède la grande majorité, et nous mène à la catastrophe écologique ultime ? C’est à dire à poursuivre la lutte initiée avec la GOP.


            Samedi 30 mai 2009 à 11h24mn06s, par Romuald
            lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3342
            • Renouer le dialogue rouge et vert

              Euh… Cher Romuald, je suis bien d’accord, il n’était pas très fraternel de commencer cet échange en taxant de « socialiste » une revue qui se voulait « communiste »…

              Sur la caractérisation du NPA comme « protestataire » par opposition à « propositionnel et réformiste » je persiste et signe. D’ailleurs il n’y a qu’à voir ses votes au PE : contre la taxe de Tobin, parce qu’elle améliorerait le capitalisme financier globalisé…

              Quant à « briser le pouvoir de Monsanto et Nestlé », nous pourrions énumérer nos petites victoires, et je suis intéressé de connaître celles du NPA sur ces multinationales …

              S’agissant de la nécessité d’une planification, on se tue à le répéter, depuis longtemps (cf ici), mais on se bat contre certains objectifs des plans de l’UE quand ils sont est erronés (les 10% d’agrocarburants, les –20% de GES en 2020). Tout cela est longuement commenté, y compris les risques du « néo-planisme », au fil de nos batailles, sur mon blog et dans mon dernier livre Face à la crise : l’urgence écologiste.

              Et oui, nous croyons qu’on peut et qu’on doit planifier la formation professionnelle dans la perspective de la conversion verte sans attendre la révolution socialiste ou communiste (je ne sais toujours pas où en est le NPA sur ce point), et tout en continuant à étudier La Princesse de Clèves. Beaucoup de pays planifient en effet une formation professionnelle de qualité, sans avoir nationalisé tout le patronat. Inversement, des pays qui l’ont fait (l’URSS) se sont complètement plantés dans leurs plans… En fait les deux problèmes sont assez découplés, et nous ne pensons pas qu’il soit bon de placer toute la formation professionnelle sous la coupe de patrons, qu’ils soient privés ou nationalisés. C’est une vieille erreur de Trotsky

              Nous sommes pour de « sérieuses incursions dans le droit de propriété » mais ne pensons pas qu’il s’agisse forcément de la propriété patrimoniale. Poser des astreintes sur l’usage (quotas, écotaxes, etc…) peut être très efficace. Il faut voir.

              S’agissant des « ratés » verts (sous Jospin) que tu cites, il me semble que c’est très différent du choix du NPA de ne pas voter la taxe de Tobin. Rien ne l’en empêchait, il s’est "justifié" théoriquement de ne pas l’avoir fait. S’agissant des choix de Jospin dans les exemples que tu cites, nous les avons critiqués publiquement, mais avons fait le choix de rester au gouvernement. Ce qui se discute, mais ce n’est pas le même problème.

              Quant aux luttes, nous y rencontrons souvent le NPA. Et nous y aurions sûrement rencontrés l’OC-GOP. D’ailleurs de très nombreux ex-Gopistes sont Verts. Donc mon évolution (revenons à ton premier message, qui est quand même le sujet) n’est pas due à une foucade, un « oubli » ou une trahison, mais à une même évolution logique sur la base d’une même expérience…

              Ce « pour quoi je me bats » n’était, ni à l’époque de la GOP, ni aujourd’hui, « CONTRE la rationalité abstraite du capitalisme » (« rationalité » est un peu exagéré, dans ce cas, hum), mais POUR un monde solidaire entre les humains et écologiquement sain. Cela passe (mais ce n’est qu’un moyen, ce n’est pas le but) par une lutte contre l’hégémonie des propriétaires des grands moyens de production (publics ou privés), et ce n’est certainement pas un passage obligé nous dispensant de toute avancée préalable. Il nous reste 7 ou 8 ans, selon le rapport du GIEC…

              En un mot, si le NPA fait la révolution en 2010 , je m’y joindrai sans doute (si elle est démocratique et non-productiviste), mais d’ici là, en 2009, je me bats pour des réformes. Enfin , j’essaie.


              Samedi 30 mai 2009 à 12h53mn49s, par Alain Lipietz
              lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3343
              • Dernières précisions complémentaires

                J’ai eu l’occasion de dialoguer très récemment avec Alain Desjardin (ex PSU, GOP, Verts...) que tu as bien connu.

                Mais ans vouloir abuser de ton temps, j’ai besoin de quelques précisions.

                Crois-tu possible qu’il y ait croissance (même "verte") sans productivisme ?

                La croissance n’implique-t-elle pas forcément une augmentation de la prédation sur les matières premières non renouvelables, sur la nature, les équilibres écologiques ? La croissance immatérielle n’est-elle pas une pure fiction comme l’aurait montré un rapport du MIT récemment par rapport à l’informatique (je ne l’ai pas lu, mais cité dans une conférence par Paul Ariès) ?

                La croissance n’entraîne-t-elle pas forcément une augmentation du champ de la marchandise (au détriment de son opposé, la gratuité, la solidarité, les liens sociaux conviviaux) ?

                Au coeur du processus d’accumulation capitaliste il y a la nécessité pour le "capitaliste" de vendre toujours plus (en suscitant des désirs solvables et en écartant des besoins sociaux non solvables même quand ils sont essentiels).

                Cette nécessité l’amène dans le même mouvement à faire du jetable, du périssable, ce qui augmente d’autant la prédation sur les ressources naturelles tout en impliquant un univers marchand omniprésent avec façonnement des consciences (envahissement de l’espace public par la publicité).

                Comment nier que la marchandisation, ses valeurs, la pub... ont décuplé depuis les années 70 ?

                Bref, en système capitaliste, pour faire de l’emploi il faut produire et vendre (sachant que même cette croissance n’entraîne plus l’emploi de manière automatique depuis 30 ans).

                Crois-tu réellement possible de découpler capitalisme (propriété privée + marché) et productivisme ?

                L’utilisation des vocabulaire "green deal" "relance verte" ne sont-elles pas des ralliements au vocabulaire marchand, l’importation dans le champ du politique (de l’écologie politique de surcoît) de concepts économiques ?

                Question subsidiaire : où en est la volonté (et la possibilité non stratosphérique et dans les 6/7 ans du GIEC) de réduire drastiquement le temps de travail, de réduire le travail hétéronome et favoriser le "travail" autonome ?

                Enfin, un "plan" ça se propose, mais au départ ça s’impose. Le "plan" fordiste était né de la reconstruction d’après-guerre, de la peur du Rouge, d’une certaine volonté progressiste des "élites", et de la compréhension d’intérêts bien compris.

                En l’absence de "pression Rouge", de catastrophe palpable (conséquences de la crise climatique) pour les pays riches et profiteurs, quelle est la base sociale qui pourra imposer le plan à ceux qui vivent de la destruction écologique et sociale ?

                Je me satisferais de réponse succinctes, si tu en as le temps bien sûr.

                Me renvoyer à tes ouvrages est nécessaires mais non suffisant dans la mesure où les choses ne sont pas abordées sous cet angle (j’ai lu "les crises du marxisme", c’est très riche et dense, mais cela laisse quand même tout un pan du problème en suspend : l’échec total du capitalisme et du marché, son "emballement" depuis trente ans à détruire la terre et les hommes - et la liberté.

                Merci.


                Samedi 30 mai 2009 à 14h03mn18s, par Romuald
                lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3344
                • Dernières précisions complémentaires

                  C’est vrai que ce n’est pas dans un seul article que j’ai pu résumer tout ce que m’a appris une vie de militantisme et de débats avec les camarades, mais aussi les adversaires. Mais je débats de plusieurs des points que tu soulèves dans d’autres textes que tu peux retrouver par les moteurs de recherche de mon site.

                  Pour simplifier la discussion, je te propose de préciser d’abord ce que tu entends toi par "productivisme" et, quand tu emploies le mot "croissance" , croissance de quoi ?

                  Parce que "croissance du temps libéré" peut se concevoir sans productivisme, mais pas forcément, et "lutte contre la pollution" peut faire bon ménage avec un certain productivisme. Il faut donc préciser.


                  Samedi 30 mai 2009 à 17h42mn06s, par Alain Lipietz
                  lien direct : http://lipietz.net/?breve348#forum3345
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