Rapport Herzog sur les services publics : le verre était plus vide que plein

14 janvier 2004 par Alain Lipietz

Le groupe Vert-ALE a voté finalement contre le rapport Herzog sur les services publics.

Après le débat du 1er octobre 2003 le vote des amendements en Commission Economique et Monétaire avait hideusement défiguré le rapport de Philippe Herzog. La gauche et les écologistes avaient néanmoins renvoyé le débat en plénière où nous espérions éliminer les amendements les plus scandaleux. C’est alors que le Parti Socialiste Européen a fait une proposition de compromis : renoncer à défendre une directive cadre sur la base de l’article III-6 du projet de constitution, et évoquer un vague "cadre législatif en codécision".

Lors d’une audition présidée par Philippe Herzog et moi, et qui a réuni le 8 janvier les représentants des syndicats des services publics européens, j’ai eu l’occasion de préciser ce que serait la tactique des Verts : se battre d’abord pour un projet de directive, ambitieux, se rallier en cas de défaite à la position du PSE.

Le vote en plénière a permis de "réparer" substantiellement les dégâts de la Commission Economique et Monétaire. Mais il a fallu se résigner à la position de repli du PSE (ce qui a finalement justifié le vote positif de Philippe Herzog lui-même. Surtout, les formulations provocatrices, faisant l’éloge inconditionnel des privatisations des services publics, ont été maintenues par la majorité de droite du Parlement.

Jugeant que nous ne pouvions approuver ces formulations en échange de la demande d’un vague cadre juridique, nous avons voté contre le rapport ainsi amendé, qui a cependant été adopté par la droite et le PSE. (voir le debriefing détaillé de notre collaborateur Joachim Denkinger).



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