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En réponse à :Bolivie sous la neige

dimanche 11 septembre 2005
Me voici à La Paz, deux ans après ma première visite. J’étais venu en Bolivie la première fois, seul, pour tâcher de comprendre cette étrange insurrection contre « l’exportation de gaz par le Chili ». Elle traduisait d’abord et avant tout un surgissement des masses indigènes sur la scène politique (...)
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Compléments sur les NATs en Bolivie
Juste un complément d’information à propos des NAT’s (niños, niñas y adolescentes Trabajadores). Evidemment s’il fallait un indicateur pour montrer la pauvreté de la Bolivie il suffirait de constater l’existence de ces enfants travailleurs des rues qui travaillent par nécessité, pour survivre.
Ils sont regroupés au sein d’une organisation qui a des antennes dans la plupart des pays d’Amerique latine, je connais particulièrement bien leur fonctionnement à Sucre(Bolivie) où je travaille depuis un an et demi avec les enfants travailleurs des rues. Ils ne représentent en rien un mouvement social, ne sont en rien associés aux revendications sociales. Leur rôle se borne à être des représentants des enfants travailleurs, en général élus de façon peu démocratique, et forment une représentation symbolique, une sorte de caution dans les forums, réunions municipales, etc.
A Sucre, les seuls acteurs qui aident ces enfants sont des ONGs, des centres liés aux différentes églises (essentiellement catholique et évangélique) et la préfecture. Ces acteurs connaissent bien mieux les conditions de ces enfants car ils cherchent à améliorer leurs conditions, et luttent dans le bon sens (en général) pour leurs droits.
Un exemple de ce que peut donner l’aide aveugle d’une ONG en Bolivie : une ONG espagnole a fait une donation à l’organisation des NATs afin de financer un educateur dans chaque département de Bolivie payé 200 euros par mois. Sans role particulier, sans effet direct sur les enfants travailleurs, ce salaire est complètement démesuré dans une société où un professeur est payé 1200BS (120 Euros). Ceci est une aubaine pour l’heureux bénéficiaire mais c’est un financement totalement aberrant qui tend à créer le même système de corruption observé dans les autres niveaux de la société bolivienne. Une sorte de lutte de leadership sans reel apport pour les NATs reels qui, eux, triment chaque jour dans la rue. 200x12x9=20000euros soit le financement d’un centre éducatif pour 70 enfants sur une année en Bolivie.
Ceci vaut par exemple pour le financement des écoles et lycées, le gros problème de l’éducation n’est pas dans les locaux sinon dans la formation des profs totalement désastreuse. Peut-être eut-il été plus utile de financer des locaux ET des formations pour les profs.
Lorsque Alain parle des jeunes-mères, la plupart des adolescents vivant ou travaillant dans la rue ont leurs premières relations sexuelles des l’age de 12-15 ans. En général ce sont des relations non protégées qui donnent lieu à de jeunes maternités souvent très bien acceptées par la famille. L’avortement est interdit en Bolivie même si assez facile d’accès de façon officieuse.
Plutôt que d’aller parler à des représentants, je conseille à Alain pour son prochain voyage en Bolivie d’aller parler directement à des enfants travailleurs, à des acteurs qui les aident afin de comprendre la nécessité dans laquelle ils se trouvent. Il y a des enfants travailleurs dans toutes les villes de Bolivie et des centres qui les aident.
Je suis venu lire les articles après avoir lu le début d’un article dans Politis consacré à la Bolivie... Comme on ne reçoit pas Politis ici, serait-il possible de m’envoyer l’article ?
Merci d’avance... Et qu’Evo gagne demain !
Stephane
quelques erreurs relevées au fil de la lecture des trois articles par ailleurs relativement corrects sur la vue d’ensemble :
C’est Goni et non pas gani
C’ est Tuto et non pas Tito
C’est Linera et non pas Linare
Et il y a neuf départements en Bolivie...