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En réponse à :Moins pire…
lundi 18 juin 2007
Ouf, ça a été moins pire que si ça avait été pire ! N’exagérons rien, le gros de la vague bleue était déjà acquis le 10 juin, et le 17 ne pouvait être qu’un correctif, mais quel correctif ! Les Verts gagnent un quatrième député, Juppé tombe. Pas mal.
Jeudi, journée hyper-chargée. Déjeuner à (…)
En réponse à :
TVA sociale
Supposons que globalement, les salaires représentent deux tiers de la valeur ajoutée, et qu’il n’y ait ni exportation ni importation. Pour remplacer, euro pour euro, une baisse de 3 points des cotisations sociales assises sur le seul salaire, il faut une cotisation supplémentaire de 2% assise sur la valeur ajoutée (je ne m’occupe pas ici de la déductibilité à la frontière qui est le principal argument en faveur de la TVA sociale).
Supposons que deux techniques existent pour produire des chemises : une à forte intensité en main d’oeuvre, l’autre à forte intensité en capital. Si le capitaliste cherche à imposer le même taux de profit sur la totalité de son capital (= coût salarial + machines), la part du profit dans la valeur ajoutée (= coût salarial + profit) est plus forte dans la technique la plus capitalistique.
Un basculement de 3 points de cotisation assise sur les seuls salaires vers 2 points de cotisations assises sur la valeur ajoutée aura pour effet de diminuer le prix de la technique la plus intensive en travail et d’augmenter le prix de la plus capitalistique. Cet effet mathématique est désigné de façon imagée par « faire payer aussi les machines et les profits ».
Cela ne « sauvera » pas forcément la première technique, mais, dans les cas où la différence de coût hors prélèvements sociaux est faible, cela peut rendre la première technique (celle intensive en travail) plus compétitive.
Si en plus on tient compte de ce qu’une TVA est déductible à la frontière alors que la cotisation sociale ne l’est pas, on comprend qu’un pays comme le Danemark, qui finance l’essentiel de sa couverture sociale par la TVA, puisse se spécialiser dans les industries de main d’œuvre très qualifiée et très bien payée, tout en ayant la meilleure protection sociale d’Europe. En France au contraire, le financement de la protection sociale par des cotisations assises sur le seul salaire pousse artificiellement les employeurs (en plus de toutes les autres raisons, telles que se débarrasser de potentiels grévistes) à « remplacer systématiquement les hommes par des machines ».