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En réponse à :Coup de froid de Copenhague. Les listes d’Europe-Ecologie
mardi 22 décembre 2009
Coup de froid à Copenhague. Tour de chauffe d’Europe-Ecologie
Echec brutal à Copenhague, bouclage des listes régionales et premiers meetings d’Europe – Ecologie en régions : on n’a pas chômé en décembre, d’où le retard de mon blog.
Copenhague
Sur Copenhague, j’ai livré à chaud mes (…)
En réponse à :
Europe-Ecologie et question du travail
Une rencontre se fait à deux… Aujourd’hui, c’est de certains dirigeants verts et/ou EE (j’ai du mal à les identifier, mais ça viendra ) que vient un rejet systématique de tout ce qui est connoté « travail » ou « économie sociale », du moins en IDF. Dans l’Ouest en revanche, les têtes de listes vertes font la part belle à l’ESS (Philippe Magnen, créateur des Ecossolies à Nantes, Guy Hascoet en Bretagne).
Côté syndicalistes en revanche ça se décoince si ce fut jamais coincé. La formation d’un réseau « écosyndicalistes » en témoigne en effet. Beaucoup de syndicalistes Cfdt sur les listes en région, on murmure qu’un très haut dirigeant est adhérent sous le nom de sa femme… Coté Cgt , on a aussi bien l’animateur des « Conti « (procès en appel le 11 janvier !) que des représentants de la tendance de la direction. La demande de rejoindre EE vient d’élus communistes, pas l’inverse.
Évidemment la situation est beaucoup favorable dans le reste de l’Europe qui ne souffre ni de la Charte d’Amiens, ni des mauvais souvenirs de la liaison CGT-PCF. Le Président de la CES était au congres fondateur du Parti Vert Européen à Rome, et a proposé « une alliance des syndicats, de Verts et de la société civile ».
Joel Decaillon, membre de la direction de la CES venu de la CGT avait été investi par le « G8 Environnement » (coordination des grandes organisations environnementalistes au niveau environnement, Greenpeace, FoE etc) du soin d’intervenir en leur nom commun lors du Forum Social Européen de Londres. Joêl m’a confié qu’il aurait été très fier d’être sur une liste Europe-Ecologie, s’il n’était pas secrétaire adjoint de la CES.
Mais, plus fondamentalement, l’hostilité à la « question du travail » qu’exprime la composition de la liste EE-IdF, particulièrement dans le Val de Marne (et qui n’est pas le fait des Verts Val de Marnais !) témoigne d’une incompréhension des racines de l’écologie politique. Celle ci en effet se distingue de la sociale-démocratie telle que définie par Victor Hugo (« D’abord produire, ensuite répartir ») sur le terme « d’abord produire », en posant la question : « Produire quoi ? comment ? », donc la question du travail concret et de la valeur d’usage plus que la question du travail abstrait et de la valeur d’échange (comme disait Marx).
Le lieu de travail fut donc, dans la première moitié du XIX e siècle, le lieu des naissances conjointes du syndicalisme et de l’écologie, dans la lutte pour la « législation des fabriques » (hygiène et sécurité, interdiction du travail des enfants) , contre la mauvaise nourriture et l’insalubrité des logements ouvriers. Et c’est toujours le cas dans le Tiers monde. Quand, en Amerique latine, on me disait « Vous allez dans telle ville ? vous allez rencontrer un maire vert ! » , je répondais « Vous voulez dire qu’il est médecin et que son équipe municipale est composée de syndicalistes ? », et je tombais très souvent juste.
Aujourd’hui, du fait même du retour au libéral-productivisme, cette convergence se produit de nouveau dans les pays développés, et elle se produit de nouveau sur le lieu de travail. C’est cela que matérialisait la candidature de la présidente de Copernic et du rédac chef de Santé & Travail, ou celle de Christine César sur la nourriture des plus démunis.