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En réponse à :Européennes : la bataille du fond
dimanche 17 mai 2009
Désormais retraité, je sillonne la France pour Europe Ecologie. Lundi : Montpellier, mercredi : Saint-Etienne, Vendredi : Bayonne, Samedi : Strasbourg, Dimanche : Ivry…
Partout, je suis frappé par l’affluence à ces débats et l’enthousiasme des militants qui les organisent. L’impression qu’on (…)
En réponse à :
Renouer le dialogue rouge et vert
Je vois que notre dialogue est parti d’un mauvais pied. C’est ça qui est dommage. Mais partir, gratuitement, du postulat que son interlocuteur est incapable de faire la différence entre socialisme et communisme n’est pas une façon très fraternelle d’engager le dialogue.
De ma part, il n’y a aucun à priori. J’ai milité chez les Verts et je croise ses militants sur les luttes anti-nucléaire, anti-ogm, en défense de l’agriculture paysanne...
Comme je croise ceux du PCF sur des luttes de défense des services publics ou d’autres mobilisations sociales.
Des convergences, nombreuses, sont possibles à condition de sortir des anathèmes (genre la "gauche protestataire") qui vise à dépeindre l’autre comme le dernier des imbéciles pour mieux faire briller sa propre écurie.
Mais malgré ces convergences, il y a aussi des divergences de fond : peut-on aller vers une société d’égalité sans rompre avec la propriété privée des grands moyens de production et d’échange ? Ou dit autrement, peut-on le faire sans briser le pouvoir de la multinationale de l’agro-alimentaire Nestlé ou celle de l’agrochimie Monsanto (pouvoir qui tient au droit de propriété et donc à la souveraineté du patron et des actionnaires sur les choix de développements de l’entreprise) ?
Au sujet des "principes fondateurs du NPA" tu parles "d’abstraction stratosphérique".
Pour moi, et sans volonté polémique aucune, voilà ce que j’estime être une "abstraction stratosphérique" :
"Tous les chômeurs et sous-employés devraient être actuellement en formation pour se préparer aux métiers de la révolution verte qui doit être mise en oeuvre dès cette année : conversion vers les transports en commun, l’isolation des logements, les économies d’énergie et les énergies renouvelables."
Comment faire appliquer ce beau programme, que j’approuve (comme j’approuve les propositions de Cochet par exemple), à des actionnaires et des patrons "privés" ?
Comment les Verts comptent-ils OBLIGER l’industrie, les centre de formation... à opérer cette restructuration de leurs outils de production et de leurs objectifs, alors que la LOI (bourgeoise) leur garanti l’entière souveraineté sur leur propriété ?
Il faudrait un PLAN, incitatif ou impératif. Il faudrait que ce soit la SOCIETE entière et non les actionnaires ou les propriétaires qui choisissent l’orientation de la production et ses modalités (organisation du travail, procédés…). Et ainsi faire de sérieuses incursions dans le droit de propriété.
Il faudrait donc DEPOSSEDER les actionnaires et les propriétaires de leur pouvoir, pour le socialiser à la fois dans les mains des travailleurs mais aussi des usagers et plus largement de la société par la délibération démocratique.
Voilà pourquoi il me semble qu’un projet écologique, et anti-productiviste passe nécessairement par la contestation de la logique de production capitaliste, et donc par le Socialisme, un socialisme autogestionnaire et « par en bas », qui respecte la diversité, le pluralisme, les minorités,…
Or le programme d’Europe Ecologie ne conteste pas la propriété et surtout, l’UE actuelle, par ses traités empêche toute prise démocratique sérieuse sur l’économie, et par ses compétences ne permet pas d’influer, dans ce sens, sur les politiques nationales.
C’est pour ces raisons que dans cette séquence historique le NPA parle d’abord d’une Europe des luttes, luttes à l’échelles européennes qui permettront de bouleverser l’architecture actuelle de l’UE, en créant un autre rapport de force entre les citoyens et les intérêts des puissants, des multinationales et de leur lobbys (pour aboutir à une constituante, une autre légalité basée sur la défense des intérêts du plus grand nombre, des valeurs non marchandes…).
Ce qui ne signifie nullement que les élus NPA ne prendront pas leurs responsabilités dans les batailles institutionnelles du parlement européen, aux côtés des écologistes, des communistes, des progressistes de toutes sensibilités quand cela sera nécessaire (et possible).
Le « raté » sur la taxe Tobin ne doit pas servir d’unique argument pour disqualifier les anti-capitalistes. Bien des ratés ont été constatés lors de la participation des Verts au gouvernement de Lionel Jospin (décret d’enfouissement des déchets nucléaires, autorisation du maïs BT transgénique…) ou au parlement européen (comme dernièrement ce drôle de soutien à la politique extérieure guerrière américaine).
A titre personnel, est-ce que toi, Alain lipietz, tu es toujours prêt à te battre pour un monde débarrassée de la rationalité abstraite du Capital ? De la loi du profit, de l’hégémonie de la propriété des grands moyens de production qui enrichi une poignée, dépossède la grande majorité, et nous mène à la catastrophe écologique ultime ? C’est à dire à poursuivre la lutte initiée avec la GOP.