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En réponse à :Victoire sur le temps de travail, défaite sur le climat
vendredi 19 décembre 2008
Lourde semaine à Strasbourg, marquée par la visite triomphante de Nicolas Sarkozy, le vote triomphal sur le temps de travail, et les votes douteux sur le paquet Energie-Climat. Mais pour moi elle commence lundi à Paris par une suite de réunions sur la crise.
Crise
Après une première réunion (…)
En réponse à :
Descente en flamme de Noël Mamère
Bonjour,
Comment votre parti peut-il tolérer qu’un de ses représentant soit ainsi diffamé devant des millions de spectateurs ? (émission de France 5, C-dans-l’air du 18/12/2008, on peut revoir l’émission, mais, comme ce morceau d’anthologie ne sera visible qu’une semaine, j’ai pris la peine de le retranscrire, ci-dessous, pour l’édification des générations futures) :
Yves Calvi : Dominique Reynié, vous bougonniez en écoutant Noël Mamère, pourquoi ?
D.Reynié : Enfin, moi, je suis frappé parce que je trouve ça vraiment irresponsable : sur un air bonhomme, quand on est député de la République, maire d’une commune, considérer qu’il est possible d’en appeler à la désobéissance comme un acte normal de la vie démocratique, c’est absolument irresponsable. Demain, Noël Mamère verra ses administrés refuser de payer l’impôt municipal, désobéir donc à Noël Mamère parce qu’il vont avoir un différent sur l’application de l’impôt municipal ou sur une indemnisation générale et Noël Mamère fera quoi dans ce cas ? Il enverra la police évidemment, il fera jouer la justice fiscale dans toute sa sévérité évidemment. Il dit "j’arrache des plants, je suis non-violent", je suis désolé, la désobéissance civile, si on veut s’y référer, y-compris Henri David Thoreau auquel il fait référence, c’est la non-violence absolue. Arracher des plants c’est détruire la propriété de l’autre et c’est un acte purement violent. La désobeissance civile, c’est l’inaction, on refuse de faire quelque chose, on refuse d’aller à la guerre, de payer l’impôt, mais on ne va pas chez l’autre pour arracher ses plans parce qu’on est contre.
Yves Calvi : Il dit exactement le contraire : il dit "moi, je suis non-violent et réformiste".
Dominique Reynié : Mais non !
Yves Calvi : Attendez... je vous dis : voilà ce qu’il nous explique : ce n’est pas encore le Gandhi de Bègle... mais...
Dominique Reynié : ...il donne un exemple de ce qu’il a fait : il dit : "quand je vais arracher des plants"...
Yves Calvi : Il est à la limite de la rupture : il joue avec la limite pour des causes qu’il estime justes.
Dominique Reynié : Non mais c’est un délit d’arracher ou de détruire des propriétés, c’est un délit aujourd’hui. Il est député quand même : il fait la loi quand même ! M’enfin, moi, je trouve que c’est quand même invraisemblable qu’un membre de l’Assemblée Nationale qui n’est pas un membre d’un parti absolument révolutionnaire... c’est un écolo.
Yves Calvi : J’entends bien mais vous êtes d’accord pour dire, qu’au minimum, ça fait tache d’huile dans les esprits, c’est-à-dire que Noël Mamère qui a été le présentateur de notre journal télévisé, qui a fait une carrière de responsable politique, il est juste à la bordure de là où ça fait mal en ce moment.
Dominique Reynié : Ah ! oui ! oui ! et je pense qu’il joue un rôle non-négligeable dans, j’espère qu’il en a conscience, dans le fait qu’on peut aussi avoir un basculement avec cette idée que désobéir est, au fond, un droit naturel que nous avons tous et que nous pouvons, les uns et les autres, nous mettre à désobéir au motif, qu’en effet, la situation est assez compliquée, que ça s’est dégradé, que, en effet, il y a eu des provocations de la part de membres du Gouvernement, voire, que le chef de l’état a été bien maladroit et, qu’à ce titre-là, nous pouvons, au fond, nous réapproprier ce droit naturel de ne plus être avec les uns et les autres.
Christophe Barnier : Le raisonnement de Noël Mamère est très spécieux parce qu’il nous dit : il n’y a pas de débat politique, donc, pour mes actions, je provoque un débat politique. Mais c’est faux ! Sur les OGM, il y a eu un débat politique profond, puissant dans l’opinion et dans l’assemblée nationale. Ca a même plutôt tourné au vinaigre pour le gouvernement pendant un certain temps. De la même manière il nous explique qu’il ne veut pas remettre en cause la démocratie. Mais c’est ce qu’il fait, par ses actions. Il considère qu’ayant perdu le débat politique parce qu’il n’a pu gagner les élections ou qu’il n’a pas gagné le vote à l’assemblée, il va le contourner, le dépasser, le rendre obsolète en étant dans l’action hyper médiatique et c’est pareil avec José Bové qui a été condamné, re-condamné, qu’aurait du être un peu emprisonné après les présidentielles et qui y a échappé parce que son coût médiatique est plus fort que la justice et que le contrat social. Donc ils sont bien dans la remise en question de la légitimité démocratique et c’est un des traits communs au mouvement qu’on voit en ce moment : on conteste la légitimié de Nicolas Sarkozy.
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