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En réponse à :SNCF et Shoah : c’est reparti !
dimanche 3 septembre 2006
Cette fois, c’est bien la rentrée : mardi dernier, débat en groupe à Bruxelles sur la résolution Liban à présenter la semaine prochaine. Négociations pour attribuer le prix Sakharov à Ingrid Betancourt et à l’ensemble des otages colombiens. Bon, on en reparlera…
Mais très vite, je dois rentrer (…)
En réponse à :
Shoah : qui a indemnisé quoi ?
Il va falloir qu’un jour je me décide à placer sur ce site une note (rédigée par notre avocat Rémi Rouquette) pour répondre aux mensonges d’Annette Viewiorka (voir sur mon site « La campagne d’une historienne ») sur « qu’est ce que les juifs ont vraiment reçu comme indemnisation ? »
La réponse est simple : de la part de la France, jusqu’au jugement Papon, rien, sauf, pour les survivants, des cartes d’anciens internés pouvant éventuellement donner des « droits à ». Puis quelques « dommages » au civil pour les victimes de Papon (donc les juifs arrêtés à Bordeaux et sa région), puis des indemnités pour les orphelins de juifs morts en camp (un peu élargies, après, aux orphelins d’autres déportés). Mais pour les victimes directes, rien, sauf , en cas de dommages médicaux, bien sûr et comme tout le monde, des pensions d’invalidité de la Sécurité sociale, qui fut et reste le principal agent de la solidarité nationale à l’égard des victimes survivantes et, de fait, le principal « payeur » des dommages infligés à l’époque par l’Etat et la direction de la Sncf.
Quant aux Allemands de la République Fédérale (à la différence de la République Démocratique qui eut, comme l’Autriche, le culot de se bombarder « héritière des victimes » de la dictature nazie), ils n’ont pas arrêté de faire repentance et de payer. Bien entendu, les compagnies ferroviaires héritières de la Reichbahn (et notamment la Bundesbahn) ont payé et paient encore. Mais cela ne concerne pas nos parents qui ont été libérés à Drancy par le consul de Suède, les Allemands ayant fui l’insurrection parisienne et la poussée de Patton (mais les gendarmes français continuaient d’y garder les juifs !!).
En revanche, la République fédérale et les entreprises allemandes ont payé et paient encore pour les victimes et les survivants de la Shoah, qu’ils aient ou non atteint l’Allemagne ou travaillé pour elle – hors STO, qui est encore une autre histoire -, à titre d’anciens « esclaves », et ce fut le cas de mes parents.
Pendant une brève période après la mort de mon père et avant l’attribution de l’usufruit de son héritage à ma mère, j’en ai un peu bénéficié et j’ai utilisé cet argent pour financer les traducteurs (Babel) du colloque que j’ai organisé à Paris sur le projet d’accord de paix israelo - palestinien de Genève.