Communiqué de presse
Vote sur la révision de la directive relative aux OGM

24 octobre 2001

Strasbourg, le 12 avril 2000

Le Parlement européen renonce à ses engagements en faveur de l’environnement

Chaque point-clé du texte soumis au vote aujourd’hui a recueilli suffisamment de voix démocrates-chrétiennes mai aussi socialistes et libérales pour battre en brèche tous les amendements progressistes portant sur le rapport Bowe relatif à la révision de la directive 90/220 sur les OGM. Le Parlement a donc abandonné les positions qu’il avait adoptées l’année dernière en rejetant les textes à nouveau adoptés en deuxième lecture au sein de la commission de l’environnement.

Hiltrud Breyer, eurodéputée Verte (Allemagne), a déclaré à l’issue du vote que "cet abandon de responsabilité nous assure déjà qu’en cas de conciliation avec le Conseil des Ministres, le Parlement sera totalement démuni. Concernant la question de la responsabilité civile pour les dommages causés à l’environnement - demandée depuis longtemps par le Parlement , les eurodéputés ont choisi d’attendre une proposition de la Commission dont l’élaboration, la processus législatif et la mise en oeuvre prendront au moins cinq ans. Entre-temps, nous n’avons rien. L’ensemble est un véritable cadeau empoisonné à l’industrie car il ne permettra en rien de réduire la méfiance du grand public et ne fera qu’accroître la pression exercée par les autorités locales pour résister aux OGM."

Pour Paul Lannoye, Président du Groupe des Verst/ALE (Belgique), le résultat est extrêmement décevant. "Le grand nombre de députés qui n’ont pas soutenu les amendements argumentés portant sur les principaux enjeux ont démontré aujourd’hui leur manque total de courage. Alors que l’occasion leur était clairement offerte de prendre position en faveur d’une interdiction des gènes marqueurs résistant aux antibiotiques, ils ont ni plus ni moins décidé de s’aligner sur le Conseil qui propose leur retrait d’ici à cinq ans. C’est faible en termes de proposition politique ?"

"Nous sommes maintenant dans une position ridicule où nos objectifs sont apparemment plus faibles que ceux du Conseil" a commenté l’eurodéputée Verte Marie-Anne Isler Beguin (France). "J’espère que des négociations de conciliation pourront avoir lieu sous présidence française, ce qui permettrait à la ministre Verte de l’environnement de redonner une certaine perspective au principe de précaution et à la protection de notre environnement."

L’eurodéputée Verte irlandaise, Patricia McKenna précise que "sur la question très controversée de la contamination génétique par transfert de gènes issus d’OGM aux cultures classiques et organiques, les grands groupes arlementaires auraient au moins pu affirmer que la prudence s’impose ! Toute la directive repose sur l’idée de précaution, alors qu’est-ce que cela ajoute ? Nous avons assisté aujourd’hui à la capitulation presque totale face aux exigences de la bio-industrie aux dépens de la sécurité publique et de la pollution environnementale. "

Press release, in English


Voir la présentation de la situation.



Reproduction autorisée avec la mention © lipietz.net (http://lipietz.net/?article48) (Retour au format normal)