Les gradins du stade découpés en salles de réunions
Ici le FPM
A l’atelier sur les Biens Communs avec Wangari et Danielle Mitterrand, était également attendu José Bové… Mais il a préféré lancer à Montreuil une sorte de pré-campagne présidentielle. Nous l’apprenons en même temps que la non-candidature de Nicolas Hulot, beaucoup plus sage, et la perte d’un très grand sage : l’Abbé Pierre, « l’homme qui m’a le plus intimidé »…
Des trois, l’Abbé Pierre est le seul avoir accepté d’être le candidat des Verts (comme tête de liste aux Européennes de 1994), mais sa hiérarchie le lui avait interdit. Sa perte est aussi lourde que le Mont Kenya. Pour le peuple de France, pour les peuples du monde. Pour moi.
Le reste de mon séjour est occupé par un Forum parlementaire mondial assez évanescent du fait de l’incapacité des députés africains à l’organiser et d’un certain désintérêt des députés des autres pays. Nous parvenons quand même à pondre une résolution intéressante (j’essaierai de vous mettre un lien quand je l’aurai).
C’est une question que les journalistes présents nous poseront souvent : l’absence des personnalités politiques habituelles n’est-elle pas la marque d’un échec de ce Forum social ? En tant que Forum social, le premier en Afrique orientale, bien sûr que non. Ce désintérêt nous interroge plutôt sur les hommes politiques français qui ont cessé de faire le « pèlerinage au FSM ». Si je compare au Forum social d’il y a 5 ans, à la veille des présidentielles de 2002, où les Verts étaient aussi représentés par mon « remplaçant » Noël Mamère, et où les socialistes étaient fortement représentés, il faut reconnaître que, cette fois, à part Besancenot qui fait un passage, Dominique Voynet peut considérer être représentée par moi-même, Ségolène Royal par Harlem Désir, mais ni Marie-Georges Buffet ni aucun communiste français « illustre » n’a fait le déplacement, ni bien sûr Arlette Laguillier ni Corinne Lepage, dont l’altermondialisme n’est pas la première qualité. Ni José Bové, donc…
Laissant un député Vert suisse achever au Forum parlementaire la discussion de la résolution, les eurodéputés Verts, assistants et collaborateurs-trices courent, drapeaux déployés, à une manif des « anti-APE » (ou alter-APE ?) devant l’ambassade de l’Union Européenne !
Et pour finir, la proviseure et les enseignants du lycée français de Nairobi m’ont invité à tenir une conférence devant leur jeune public (une quarantaine de nationalités). Le débat est très frais : « La Guadeloupe fait-elle partie de l’Union européenne ? Quelle est la politique européenne de l’immigration ? »
Spontanément, ces ados avaient identifié « les deux thèmes qui auront fait irruption dans ce FSM à Nairobi », selon le bref bilan présenté par Bernard Pinaud (du CRID) lors de la soirée-débat débat organisée par l’Association des Français à l’étranger : l’aide au développement (« la coopé ») et l’immigration. Comme l’avait dit la représentante des Associations d’immigrés, le FORIM, lors de cette soirée : « je suis Béninoise à l’étranger, en France »…