Communiqué à la presse colombienne
De nouveau : Halte à la violence d’où qu’elle vienne !

26 février 2008 par Alain Lipietz

Les députés européens qui suivent de près l’actualité colombienne se réjouissent sincèrement de la position ferme et explicite prise par des Colombiens et des Colombiennes toujours plus nombreux face à l’utilisation de méthodes violentes comme solution au conflit social et économique qui déchire la Colombie depuis maintenant des décennies.

Avec la Délégation du Parlement européen pour les pays de la Communauté Andine nous avons pu participer, le 4 février dernier, aux différentes initiatives qui ont eu lieu à Bogotá : les importantes marches à travers les rues de la capitale colombienne, le rassemblement de la foule sur la place Bolívar ainsi qu’à la messe des proches des otaes. Initiatives qui toutes appellaient à la fin de l’injustice atroce que subissent les otages. Nous avons vu un nombre impressionnant de personnes, de tous âges et de tous rangs sociaux, portant leurs affiches tant contre les FARC qu’en faveur d’un accord humanitaire et de rechercher de la paix pour la Colombie par la résolution de ses problèmes de fond.

Au cours de cet événement du 4 février, nous avons d’ores et déjà envoyé le message suivant : "Le message de ce jour ne peut être que le commencement d’une solution de ce conflit violent. Nos vous invitions tous à revenir le 4 mars sur cette même place pour protester contre la violence des paramilitaires. Et le 4 avril pour protester contre la violence des forces policières et armées. Et enfin, le 4 mai pour demander la restitution des 4 millions de hectares qui furent volés par les paramilitaires aux millions de paysans chassés de leurs propres terres".

Notre appel devient une réalité avec ces invitations aux marches, à la vigilance et autres initiatives du 6 mars, en hommage aux victimes et contre la violence des groupes terroristes paramilitaires - tant ceux qui ont profité du processus de démobilisation pour se réorganiser et continuer à commettre des délits, que ceux qui n’ont pas été démobilisés. Il est largement temps de mettre un terme à la souffrance de millions de déplacés , des milliers de torturés, des disparus, des personnes assassinées, pour que cela ne se répète plus jamais.

Nombreux sont les mouvements qui invitent à participer aux activités du 6 mars, depuis le mouvement des victimes jusqu’à la centrale syndicale CUT, en passant par les personnalités importantes de la vie publique colombienne et internationale, des Etats-Unis comme de l’Europe.

Nous déplorons les tentatives de certains de discréditer cette initiative importante. En tant que Communauté internationale, nous nous unissons afin de demander le retrait immédiat des insupportables menaces proférées contre l’intégrité physique et la crédibilité de ceux qui appellent à la mobilisation du 6 mars. Nous attendons de l’Etat Colombien qu’il mette en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer une protection efficace de la manifestation du 6 mars, et nous attendons un effort identique à celui mis en œuvre le 6 février, de la part des institutions nationales et internationales, des entreprises, afin qu’elles aident et fassent la publicité des activités du 6 mars.

Nous insistons à nouveau sur notre engagement du 4 février, et nous unissons pour appeler à la mobilisation contre la violence des paramilitaires le 6 mars. Nous assisterons aux initiatives qui se préparent dans des dizaines de villes d’Europe, et nous invitons à soutenir, chacun selon ses possibilités, les efforts civils et pacifiques permettant d’ouvrir le chemin vers une paix qui ne sacrifie par les droits universels des victimes à la vérité, à la justice et à la réparation ; une paix qui reconnaît les responsabilités de toutes les violences afin d’éviter leur renouvellement.



Reproduction autorisée avec la mention © lipietz.net (http://lipietz.net/?article2183) (Retour au format normal)