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Eurolat. SNCF. Cadeaux.


vendredi 21 décembre 2007

Cette semaine, c’est la première session, à Bruxelles, de l’Assemblée Euro-Latino-américaine, l’Eurolat, que je vice-préside. En début de séance, on m’annonce de Colombie la libération prochaine de Clara Rojas, de son enfant et d’une sénatrice (voir mon commentaire sur le site de Monica Frassoni) La nuit, (...)


En réponse à :

Sur la responsabilité propre de la Sncf

vendredi 11 janvier 2008

Je crois pouvoir résumer ainsi votre position.

1. L’Etat vichyste et la Sncf sont bien coresponsables des traitements inhumains infligés aux juifs sur le parcours Toulouse-Drancy (donc hors responsabilité allemande) et sur ce point vous approuvez le jugement de Toulouse.

2. En revanche vous réfutez la compétence de la justice administrative française actuelle pour juger l’Etat vichyste, en ce que ce n’était pas l’Etat français, mais une bande d’usurpateurs.

3. Quoique plus personne d’autre que vous (ni nous , ni l’Etat actuel, ni la justice administrative) ne conteste la partie « Etat » du jugement de Toulouse, vous persistez sur ce point.

4. En revanche , et contre le Conseil d’Etat, vous considérez que la justice administrative a compétence pour tenir la Sncf actuelle pour civilement responsable des crimes de la Sncf 1944.

5. Vous nuancez votre opinion en arguant du fait que j’aie l’opinion que priver d’eau des gens jusqu’à la mort ou à la folie ne constitue pas une complicité de crime mais un crime en soi. En d’autres termes, vous estimez que l’opinion d’un autre individu sur la qualification d’un crime « blanchit » en quelque sorte le coupable du crime lui-même, quelle que soit votre opinion propre sur sa qualification.

J’avoue ne pas comprendre la logique de vos raisonnements, au moins jusque-là. Si la justice administrative est compétente sur la responsabilité des chefs de la Sncf de 1944, elle l’est a fortiori sur les hauts fonctionnaires de l’époque. Et que je sois à vos yeux trop dur avec la direction Sncf de l’époque ne doit pas rendre la justice plus clémente.

Toutefois je veux apporter trois précisions.

1. Je ne demande nullement de voire reconnue « l’unicité de la faute ». Au contraire, je suis totalement d’accord avec vous sur la suite : il y a faute propre, « détachable », de la Sncf, en sus du crime de Vichy, et il y a crime de Vichy en sus du crime nazi. Ce fut l’argument du Conseil d’Etat dans l’arrêt Papon. Non seulement la Sncf et Papon ont obéi à l’ordre de commettre un crime contre l’humanité (unicité de la faute, qui n’en demeure pas moins une faute à plusieurs coupables), mais encore Papon et la Sncf en ont « rajouté » et la justice est doublement fondée à demander réparation pour les victimes à deux sujets juridiques distincts : pour la faute unique (la déportation) et pour la faute détachable qui est aussi un crime contre l’humanité et ne peut être prescrite.

Un exemple simple : la Sncf , pour prouver qu’elle ne faisait qu’obéir aux ordres, a apporté au procès le télégramme de Bousquet aux préfets, de 1942 (on l’avait déjà par le rapport Bachelier). Or ce rapport stipule explicitement « prévoir l’eau, mettre femmes et enfants dans des wagons de 3e classe ». Ce qui ne fut pas le cas de ma famille, entassée sans eau dans un wagon à bestiaux, hommes, femmes et enfants. C’est un cas typique de « faute de service », qui n’est pas une voie de fait (c’est bien Bousquet qui les fait enfermer), qui est détachable mais n’est pas prescrite (ce n’est pas un accident de chemin de fer ou une négligence pendant le transport, mais une option « technique » revendiquée jusqu’aujourd’hui, et qui était au moins une participation à crime contre l’humanité, condamnée comme telle à Nuremberg).

2. On sous estime la mortalité par « transport » dans la Shoah. Aujourd’hui on redécouvre la « Shoah par balles », derrière les armées allemandes du front est. 1,5 millions de morts sur les 6 millions. Mais les Roumains ont tué tous leurs juifs en les transportant par chemin de fer ou en les faisant marcher. Un jour à Chalons un cheminot entendant des hurlements de femmes d’un convoi à quai et se heurtant au refus de son chef de gare d’ouvrir les porte alla chercher les secours de l’évêché. Quand il revint avec des bonnes sœurs, un tiers des déportées étaient déjà mortes. De soif, d’écrasement.

3. Je lis que vous n’avons plus rien à nous dire à propos de la responsabilité admise aujourd’hui par l’Etat français (exécutif – discours de Chirac ; législatif – loi d’indemnisation des orphelins juifs ; judiciaire – arrrêts Papon, jugement de Toulouse et autres). Croyant en la continuité de l’Etat, je ne chercherai pas à vous convaincre. Mais avez-vous parfois regardé ce qui interdit encore aujourd’hui de stationner un cycle devant une gare ? Lisez les panneaux : un arrêté de 1942.


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