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En réponse à :MES : Le vote désastreux des élus EELV

jeudi 23 février 2012
Ça va mal. Les avancées de la semaine dernière sont déjà effacées. Après le grand succès du meeting de Roubaix et le discours enfin percutant d’Eva, y compris sur l’alimentation (voir ici les videos) , elle disposait de deux atouts pour remonter : sa rigueur et son engagement européen pour (…)
En réponse à :
Le MES ne suffit pas , ou le double problème de la dette.
M. Sandy, je vois que vous n’avez pas beaucoup suivi la crise grecque ni , avant, la crise argentine, ni en général les grandes crises d’endettement du passé. Je vous conseille de lire mon billet, puis les traité lui-même (cliquer sur le lien).
Pour résumer , le problème est double : les dettes en cours et les dettes nouvelles. Le 1er mars par exemple le pays endetté X doit rembourser des emprunts arrivant à échéance. Ces emprunts ont été contractés il y a disons 5 ans, à très faible taux d’intérêt, car à l’époque les emprunteurs pensaient que tout les pays d’Europe seraient mutuellement garants les uns des autres, et le taux était le même pour tout le monde. Mais le pays X a trop emprunté, et depuis 2009 Merkel dit qu’il n’est pas question de couvrir sa dette. Par ailleurs les nationalistes du pays X, qui refusent qu’on remette en question les avantages de l’église nationale,ni que l’armée baisse la garde face à l’ennemi héréditaire, suggèrent fortement de répudier la dette. Si la probabilité de cette réputation dans l’année à venir est de 30% , le taux d’intérêt auquel le pays X peut espérer emprunter le 1er mars pour rembourser ses dettes en cours parvenues à échéance et payer ses fonctionnaires subira un "spread " de 30%. Impossible
Donc il y faut faire deux choses .
1. Annuler un partie des dettes en cours . La dette du pays X va subir une "coupe de cheveu" de par exemple 50% (comme l’Argentine ) ou 72 % (comme la Grece)
2 Du coup plus personne ne veut plus rien prêter au pays X. A ce moment là le MES intervient : il emprunte aux taux dont bénéficient les pays européens quotés AA ou AAA, et il prête au pays X avec un spread modéré (car le risque de nouveau défaut de X n’est pas négligeable). C’est ce qu’on appelle mutualisation de l’emprunt, et ce que depuis 3 ans demandaient les partisans des eurobonds , comme le parti vert européen.
Mais attention, la mutualisation de l’emprunt est aussi une mutualisation des dettes. Si l’Etat X finit par se mettre en faillite pour ne pas rembourser l ’emprunt qu’il a fait auprès du MES, le MES lui va bien devoir rembourser ses eurobonds auprès de la Chine, du Qatar etc.
Plus le MES mutualisera les emprunts des pays en difficulté bénéficiant souvent d’une annulation de la dette , plus il sera soupçonné d’avoir à subir des pertes par non-remboursement et plus son propre spread augmentera. Le FESF n’est déjà plus AAA !