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L’affaire Nafissatou dans l’affaire DSK


samedi 2 juillet 2011

Pourquoi revenir sur le « retournement » de l’affaire DSK ? Personne (et surtout pas Hollande) ne pense que DSK ait la moindre chance d’en profiter pour gagner la primaire socialiste et l’élection présidentielle ! L’affaire est devenue un strict « fait divers ». Elle est même en train de perdre (…)


En réponse à :

L’affaire Nafissatou dans l’affaire DSK

dimanche 3 juillet 2011

Cher Monsieur,

Tout d’abord je tiens à vous rassurer tout de suite. Non, vos lecteurs ne sont pas des débiles profonds. Oui, vos lecteurs sont capables de comprendre qu’une femme puisse être une menteuse, une voleuse, une personne peu recommandable, intéressée par l’argent, et même parfois une prostituée, et en même temps être victime d’un viol. Et aussi surprenant que cela puisse vous paraître, ils n’ont même pas besoin de vous pour le savoir. En d’autres termes votre texte, dont l’objet essentiel est de nous en convaincre, est inutile. A un point tel qu’il en devient ridicule.

Cela fait le troisième texte (à chaque fois fort long) que vous écrivez sur ce sujet, avec à chaque fois l’intention évidente d’accabler Dominique Strauss Kahn. Même si ce n’est jamais fait de façon explicite (je vous renvoie à notre correspondance sur ce sujet, suite à votre communication du 17 mai). Dans ces conditions, je me demande comment vous pouvez encore écrire la phrase suivante : « DSK était aussi pour moi un copain de travail, je l’ai toujours connu charmeur, jamais violent, et j’aimerais aussi qu’il ne soit pas coupable. » Après avoir écrit une telle phrase, et après tout ce que vous écrivez sur lui par ailleurs, comment peut-on encore se regarder dans une glace ? Franchement, je me le demande. Le professeur Debré a eu dans un premier temps des propos violents et déplacés à l’égard de Strauss Kahn. Et maintenant, il regrette publiquement d’être allé si loin. Certes, c’est un gros balourd, et il est beaucoup moins intelligent que vous, mais lui au moins ce n’est pas un faux jeton.

Vous voulez à tout prix faire de cette triste affaire une affaire d’ordre politique à portée sociétale. Là est votre erreur, comme celle de tous ces féministes qui se sont fourvoyés depuis quelques semaines et qui se retrouvent maintenant gênés aux entournures. A un point tel que ces féministes ne souhaitent plus qu’une chose maintenant : que cette femme ait effectivement été violée (au lieu de se réjouir du contraire). Formidable paradoxe, auquel vous-même n’échappez pas. Car votre texte a un côté désespéré et même pathétique : il vous faut absolument démontrer la possibilité d’un viol, alors même que les récentes révélations semblent nous éloigner de cette hypothèse. La vérité de cette affaire est beaucoup plus décevante ; elle est même assez sordide : c’est l’histoire d’un mec qui a des problèmes avec ses pulsions sexuelles, qui a du mal à les dominer (mais y arrive quand même tant bien que mal), qui a du fric et qui donc se paye de temps en temps des prostituées dans les chambres d’hôtel (on sait maintenant avec certitude qu’une femme est venu lui rendre visite entre 1H00 et 3h00 du matin), et qui tombe sur un os avec une employée d’hôtel (dans des circonstances encore mal élucidées à ce jour). Vous parlez d’une affaire politique !

Bien entendu, je sais bien que ce ne sont pas les circonstances de l’affaire qui sont d’ordre politique selon vous, mais la façon dont elle a été abordée par la suite par les différents intervenants (en ce qui cous concerne, il s’agit du PS avec lequel vous avez semble t-il un certain nombre de comptes à régler). Eh bien justement, parlons-en. Ce qui est central dans cette affaire c’est cette fameuse question de la « double présomption d’innocence » (titre de votre première communication du 17 mai), dont vous nous dites maintenant qu’elle devient de plus en plus compliquée (« la question de la « présomption d’innocence » est de plus en plus compliquée ! », écrivez-vous). Figurez-vous, cher Monsieur, qu’à force de rendre compliquée une chose simple on finit parfois par la rendre inextricable. C’est ce qui vous arrive. Car en fait, les choses sont extrêmement simples : la présomption d’innocence n’existe que pour l’accusé, c’est tout. Elle n’existe pas pour la plaignante. Certes, la plaignante apparaît comme une victime, et à ce titre a droit à la protection qui lui est due en la circonstance. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé à New York où Nafissatou Diallo a été soustraite aux regards des médias, comme il est d’usage dans ce genre d’affaire de viol présumé. Mais il n’existe en aucun cas une présomption de véracité de la part de la plaignante qui serait à mettre systématiquement sur le même plan que la présomption d’innocence de l’accusé, et qui n’a d’autre objet en définitive que d’accabler encore plus la personne accusée. Et pourtant, c’est exactement ce qui s’est passé dans l’affaire Strauss Kahn. Robert Badinter et le juge Serge Portelli ont essayé d’expliquer ceci, et de rappeler ces principes fondamentaux des droits de la défense, mais en vain. Ils étaient inaudibles et ont été emportés par la tempête médiatique qui soufflait contre Strauss Kahn, et dont vous avez été un des nombreux propagateurs. Ce fut le grand moment de gloire médiatique de Laurent Joffrin qui s’est permis de « remettre à sa place » Robert Badinter dans une émission de télévision.

Pourquoi cette présomption de véracité n’a pas lieu d’être comme pendant systématique de la présomption d’innocence de l’accusé ? Tout simplement parce que la plaignante a été pleinement entendue par la justice, et que ses accusations, corroborées par les premières constations des enquêteurs, ont été immédiatement suivies d’effet. Et de quelle façon ! Dès lors, il n’y a qu’un accusé dans cette affaire, c’est Dominique Strauss Kahn (et à ce jour, il l’est encore) et qu’une chose qui nous importe : le respect des droits de la défense (et la présomption d’innocence qui l’accompagne). Et c’est la raison pour laquelle cette affaire n’est nullement emblématique de ce combat des féministes pour faire reconnaître « la parole des femmes » dans ce genre de circonstance où, effectivement, c’est généralement « parole contre parole », souvent au détriment de la femme. Vous et les féministes, vous êtes complètement fourvoyés, et maintenant vous vous retrouvez le bec dans l’eau. Vous découvrez, avec dépit, que cette affaire ne rend pas tout ce qu’elle promettait à l’origine.

Dans la vie, on a le droit de se tromper. On peut être victime des apparences et mener, en toute bonne foi, un juste combat sur des bases fausses. C’est le cas de beaucoup de féministes dans cette affaire Strauss Kahn. En ce qui vous concerne, je ne vous accorderai certainement pas le bénéfice de la sincérité, tant votre hypocrisie et votre perversité transparaissent dans chaque ligne de vos trois textes. On voit bien que vous voulez à tout prix accabler Dominique Strauss Kahn, et faire de lui un violeur (sans le dire vraiment, ce qui est encore pire). D’où ce dernier texte de votre part, où vous échafaudez des hypothèses, certes non invraisemblables mais toutes hautement spéculatives, dans le seul but de poursuivre votre combat douteux contre lui et les socialistes. Sans doute ne vous en apercevez-vous pas encore, mais vous êtes en train de vous déconsidérer. Je suis désolé de vous le dire. Et si j’emploie la forme progressive, c’est uniquement par gentillesse de ma part, car je crois bien que c’est déjà fait.


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