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En réponse à :Un PE pronucléaire et antipesticide.
dimanche 28 octobre 2007
Je reprends le récit de cette semaine surchargée. Un militant s’est plaint sur une liste verte de ne pas savoir le jour même ce qu’on avait voté sur les pesticides. Je rappelle qu’il existe un site du PE qui donne un aperçu journalistique sur ce qui se passe, et où les textes votés apparaissent (…)
En réponse à :
Contre la sortie de l’UE
Je suis contre la sortie de l’UE parce que seul le recul du nationalisme éloigne le spectre de la guerre, et parce que "la pollution n’a pas de frontière" (elle est ou locale ou globale, c’est un phénomène physique, les frontières juridiques n’ont aucun sens pour elle).
Je suis même à ce double titre pour la république universelle. Sans compter l’importance de construire des normes sociales communes. Et même si ça n’avait aucun intérêt économique.
Cela dit, il faut comprendre pourquoi les élites britanniques s’accrochent à la présence dans l’UE tout en luttant pour une UE sans dimension politique, alors que celles de Norvège et de Suisse s’en fichent. Je crois que cela renvoie à l’importance des normes portant sur ce qu’elles vendent.
La Norvège vend du pétrole, produit « global ». Les normes sur le pétrole ne se définissent pas dans l’UE, et tout le monde veut acheter du pétrole : pas de protectionnisme anti-pétrole. Elle vend aussi du poisson et là elle accepte voire anticipe les normes de l’UE.
La Suisse vend des monstres de précision (horloges, ou fours à ciment), là c’est elle qui fixe les normes mondiales. Elle vend aussi du chocolat, mais ses multinationales sont présentes dans l’UE (dans les Antilles françaises depuis le XVIIIe siècle !) et ont victorieusement combattu au sein du PE pour imposer leurs normes laxistes. Elles n’ont pas besoin en tant que telles que la Suisse soit dans l’UE. Cette position pourrait changer si l’UE entamait la lutte contre la « délocalisation fiscale » car alors le canton de Zug aimera avoir son mot à dire.
La Grande Bretagne est une économie financière au service de l’UE, essentiellement. Toute la City travaille à produire des produits financiers dont les clients n’accepteraient jamais le "principe du pays d’origine" : ce sont des investisseurs qui veulent savoir avec précision ce qu’ils achètent. C’est pourquoi les Golden Boys ou Girls de la City sont toujours là dans la Commission économique et monétaire du PE, où on peut passer 5 ans à préciser les spécifications requises pour les "prospectus simplifiés" des produits financiers.
Maintenant, je dois dire mon respect « logique » pour les très rares Nonistes (comme J. Sapir) qui osent dire « puisque nous ne voulons pas d’Europe politique, alors il faut sortir de l’UE et remettre des barrières douanières, car accepter l’Europe économique de l’Acte Unique, Maastricht et Nice en refusant l’Europe politique du TCE ou du TME, c’est la définition même du libéralisme ».