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En réponse à :Ponce Pilate à Bordeaux
mardi 27 mars 2007
Après deux séances publiques, dont une solennelle (à 9 juges !), la Cour d’appel administrative de Bordeaux vient de rendre le jugement le plus inattendu en réponse à l’appel interjeté par la SNCF du jugement de Toulouse : « la justice administrative n’est pas compétente pour juger la SNCF » ! (…)
En réponse à :
Raz-le-bol de certains arguments
Mr Basso
N’en avez vous pas marre d’intervenir sur les forums des sites des autres sans les avoir lus ? Il y pourtant un dossier juridique complet, plus un "questions-réponses", plus un dossier de nos articles sur cette affaire, en première page de mon site !!!
Si vous aviez eu la curiosité d’y jeter un coup d’œil avant de m’insulter, vous sauriez que ce n’est pas moi ici le plaignant, mais mon père et mon oncle-, et depuis 2001 ; que je n’ai rien à espérer gagner, financièrement, de ce procès, si ce n’est ma part d’héritage après la mort de mes deux parents, que je ne souhaite pas le moins du monde ; que de toute façon il s’agit d’une somme totalement dérisoire (quel cadre de la SNCF accepterait , moyennant une indemnité de 5000 euros, de passer 30 heures dans les conditions atroces que décrit mon oncle ???) ; que je gagne fort suffisamment ma vie depuis le début de ma carrière de haut fonctionnaire, et que je n’ai donc rien à cirer de votre accusation antisémite de cupidité... Et je suis assez "reconnu" internationalement, comme chercheur traduit dans le monde entier, ou comme militant écologiste élu par 23 % des électeurs de ma ville (et 7 % de l’Ile de France), pour ne pas avoir à me faire de pub avec les malheurs de mon père.
Quant à votre odieuse accusation contre le "peuple français" qui serait responsable de la déportation des juifs... En France, sous l’Occupation, il y avait 5% de résistants, 5% de collabos (dont tous les dirigeants de la SNCF, à commencer par son président Fournier qui avait commencé sa sinistre carrière d’antisémite d’Etat en dirigeant ce qui allait devenir le Commissariat général aux questions juives), et le reste cherchait simplement à survivre. Mais tous les historiens reconnaissent que le déclin du prestige du Maréchal Pétain commence avec la Rafle du Vel d’Hiv : les Français maréchalistes, dont beaucoup étaient certes antisémites, n’ont pas admis les arrestations massives des juifs en tant que tels.
Comme le raconte toujours mon oncle, les messages glissés par les déportés entre les fentes des wagons ont été récupérés et transmis fidèlement par les cheminots de base (ce qui a permis de prévenir et de sauver Baba , mon arrière grand mère).
Je n’ai aucune rancune particulière contre la Sncf, je suis né trois ans après cette histoire et j’avais d’abord pensé qu’un homme comme Gallois, chrétien de gauche proche de Témoignage Chrétien, appuierait la démarche de mon père. J’ai hélas dû constater qu’il a préféré défendre les intérêts d’image et les profits financiers de son entreprise (pour une somme en fait minime au regard et du crime, et du budget de la Sncf : les 2000 survivants-plaignants X les 5000 euros de réparation).
Alors maintenant oui, je prends le mors au dents parce que ce qui est en jeu, c’est d’abord la vérité : une entreprise collabo essaie depuis plus d’un demi siècle de se faire passer pour résistante (alors que seule sa base syndicaliste, et quelques cadres, résistèrent contre sa direction) ; elle cache ses archives, elle ment en affirmant qu’elle ne se faisait pas payer, était réquisitionnée, etc.
C’est ensuite un enjeu d’avenir : la SNCF affirme, comme Papon, qu’elle n’a nul regret et qu’"aujourd’hui comme à l’époque " elle n’a fait que son métier.