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En réponse à :Excellente semaine à Strasbourg pour le développement soutenable
samedi 17 février 2007
Pour une fois, les votes n’ont pas été si mal que ça. Courageux rapport Fava sur les vols Air-CIA, ferme résolution sur le Darfour, rapports sur les déchets, le choc pétrolier, l’effet de serre, et divers rapports économiques…
Ce premier rapport, résultat d’une commission d’enquête dont le (…)
En réponse à :
Abus d’agrocarburants
Je ne vois pas en quoi il pourrait y avoir un quelconque parti pris idéologique dans la pose d’une addition des chiffres de céréales utilisés pour l’alimentation du bétail et dans la pose d’une addition de chiffres de céréales utilisées pour faire des biocarburants...En plus, les organisations paysannes dans les pays en développement s’inscrivent généralement à la fois à via campesina et à la FIPA... Et si je peux me permettre l’opposition Conf’ paysanne gentil agriculteur respectueux de l’environnement contre FNSEA vilain productivistes pollueurs ça fait un peu préjugé d’"écolo des villes".
Et vous semblez ignorer un des problèmes les plus empoisonnants de la production agricole : un champs c’est pas une ligne de production, non seulement la production et sa qualité sont tributaires de la disponibilité des semences, du type de sols, des aléas climatiques et sanitaires mais en plus on ne bouleverse pas une exploitation du jour au lendemain parce que les cours ont changé...
Maintenant je n’ai jamais dit que "le remplacement de 5% du pétrole consommé par des dérivés de la biomasse, ça ne représente que quelques malheureuses centaines d’usines d’éthanol"... J’ai juste parlé parle de la situation actuelle en 100% maintenant qui est accusée d’augmenter le prix de la tortilla au Mexique alors qu’il n’y a effectivement que très peu d’usines d’éthanol...
Sur ce point, vu ce que j’ai pu entendre de mes amis mexicains la situation est quand même beaucoup moins simpliste que ce que vous et Mme Voynet avaient pu affirmé (ce qui explique qu’on ait vu une augmentation de prix de pour la tortilla, mais qu’il n’y ait rien eu de tel du coté du maíz tostado des Andes ou du foufou africain). Je vais mettre ça sur le compte de la campagne électorale qui oblige à jouer au "plus écolo tu meurs" pour grapiller des voix quitte à tromper ceux qui écoutent. Donc je me permets de fermer ce sujet précis pour aborder la question des biocarburants au sens plus général.
D’un point de vue du risque environnemental vous me parliez de l’Indonésie, le programme de biocarburant indonésien n’est pas dirigé vers l’exportation vers l’Europe mais a pour but de réduire la dépendance énergétique du pays et la pauvreté des zones rurales... En plus ça va plutot reboiser que détruire la forêt. Avec 4,5 millions d’hectares de terrain déjà défriché et à l’abandon, ils vont pas aller s’embêter à raser de la forêt vierge les indonésiens !
http://www.wbcsd.org/plugins/DocSearch/details.asp?type=DocDet&ObjectId=MjI5MzY
A part le danger d’avoir des paysages un peu plus monotones pour les adeptes des treks solidairquitable chez les pauvres, j’ai du mal à voir où est le problème...
C’est pas parce qu’on est dans le Sud que les gouvernements se foutent totalement de l’environnement, ne serait ce que parce que ça permet de toucher les subventions du protocole de Kyoto...
Sur la question plus sociale lié aux types de culture je vais me permettre de renvoyer à l’éditorial de Spore intitulé "d’abord manger"... Je pense que c’est un bon résumé du protectionisme (colonialisme ?) écologique que doivent subir de plus en plus les pays du Sud...
http://spore.cta.int/spore95/spore95f_feature.html
" Dans les pays pauvres, les simples nécessités du lendemain, le désir d’améliorer les conditions de vie, feront percevoir encore pour longtemps la vision occidentale de l’écologie et les politiques qui en découlent comme d’étranges soucis d’esthètes, des caprices de nantis. Elles sont vécues comme des contraintes externes, politiquement correctes, passage obligés que les gouvernements font mine d’accepter pour attirer les crédits et satisfaire l’une des conditionnalités de l’aide au développement. Les paysans, les autorités locales, les mettent en œuvre sous la pression, pour les contourner ou les abandonner ensuite dès que possible. "
"Il est peut-être temps que la communauté agricole s’interroge publiquement et sans détours sur ce qui est prescrit et sur ce qui fait réellement obstacle à la production aujourd’hui. L’agriculture biologique est-elle automatiquement plus valable et plus saine que la production intensive ? Peut-elle nourrir le monde, en termes de protéines disponibles ? Sous quelles conditions ? Est-ce que la petite agriculture, à haute intensité de travail, peut satisfaire les besoins de la sécurité alimentaire ? Sommes-nous en train de créer deux systèmes séparés : une production alimentaire super efficace et une modeste agriculture de subsistance ? "
Ce qui me permet de passer à la question de l’occupation des sols. C’est un faux problème. C’est pas tout de voir les sols disponibles, faut aussi voir comment ils sont utilisés...
Dans l’agriculture traditionnelle on a besoin de 10 hectares pour nourrir une famille de 5 personnes. Si ces 5 personnes pratiquent un système d’agroforestrie avec des animaux de traits on a plus besoin que de 3 hectares, et encore j’ai entendu qu’à Cuba ils arrivent à faire encore mieux.
A partir du moment où les gouvernements arrête de faire payer les lumières des villes par l’obscurité des campagnes et ou les individus trouveront plus rentable d’investir dans un tracteur plutot que dans un taxi, vous verrez qu’on se posera beaucoup moins cette question d’occupation des sols.
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Le problème serait le même si vous aviez défendu le nucléaire comme « posant moins de problème que l’effet de serre ».
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D’un point de vue technique pas du tout. Il y a une différence fondamentale entre le marché de l’électricité et celui du carburant c’est la question du stockage et de la distribution. Faire le choix du nucléaire exclut le renouvelable et inversement pour des question d’adaptation du réseau. Comme la production doit tout le temps être égale à la consommation, un choix technologique se fera au détriment de l’autre. De la même façon pour fermer une centrale nucléaire il faut soit baisser la consommation, soit remplacer par une autre production.
Dans l’électricité on a le choix entre remplacer le charbon par du nucléaire ou par du renouvelable... Donc autant directement prendre le renouvelable (d’autant plus que ces choix nous engagent pour 20 à 30 ans).
Dans le cas du carburant, on a le choix entre remplacer le pétrole par le biocarburant ou garder le pétrole...
(ce qui ne dispense pas de travailler sur l’efficacité énergétique évidemment http://www.renewableenergyaccess.com/rea/news/story?id=45824 )