Lutte contre le proxénétisme
Examen d’une communication de la Commission de Bruxelles

19 mai 2000

Le Parlement examine une Communication de la Commission de Bruxelles sur la répression du trafic international de femmes.

Cette communication a été vivement attaquée par les associations abolitionnistes françaises.

Tout en partageant l’idéal abolitionniste, je me suis désolidarisé de cette campagne qui me semblait injuste, dans une lettre ouverte.

Le Parlement a répondu à cette communication en adoptant, le 19 mai 2000, un rapport Sörensen (du nom de la rapporteuse, l’élue verte anversoire Patsy Sörensen, responsable du centre d’aide aux prostituées Peyoke).

Ce rapport est très satisfaisant - en particulier son exposé des motifs -, reprend et développe l’inspiration abolitionniste de la communication, quoiqu’il soit parsemé de traces relevant de la polémique anti-prohibitionniste sur la licité de la " prostitution libre ".

J’ai voté l’amendement préparé par Geneviève Fraisse (GUE) visant à supprimer, dans ce contexte, les allusions à la prostitution " forcée ", car la mention d’un trafic de prostitution " forcée " implique qu’il existe un trafic de " prostitution libre ", renvoyant la charge de la preuve d’être forcée sur la prostituée !

Ce débat a échappé à la plupart des députés, qui pensent que cet adjectif signifie simplement qu’une femme qui se prostitue y est toujours " bien forcée "

Ces amendements ont donc été repoussés, ce qui n’a empêché personne de voter le rapport (la version anglaise est recommandée).



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