Guerre en Irak
Protestation de l’ancien président du groupe Verts/ALE

27 mars 2003 par Paul Lannoye

Monica,

J’ai bien reçu la copie du communiqué de presse que tu as diffusé hier au nom du groupe des Verts/ALE. Permets-moi de te dire que je ne partage en aucune manière ni ton analyse du texte de compromis que tu aurais voulu voir adopté ni ton indignation à l’égard de la GUE.

Je me suis personnellement abstenu au vote final sur un texte où pratiquement tous les amendements déposés soit par notre groupe, soit par le PSE ou par la GUE, amendements que nous avons soutenus, ont été rejetés. Je ne regrette absolument pas de ne pas avoir soutenu un texte :

1. qui met en premier l’accent sur la responsabilité irakienne en des termes contraires à la réalité et qui reprennent les justifications bellicistes américano-britanniques (paragraphe 2) ;

2. qui se contente de déplorer la guerre sans demander son arrêt et sans la condamner ;

3. qui évite de déclarer cette guerre illégale et illégitime ;

4. qui est clairement en retrait par rapport à la résolution adoptée par le Parlement le 30 janvier dernier.

Je peux donc parfaitement comprendre que la GUE, en tout cas la majorité de ses membres, ait voté contre ce texte que je qualifierai gentiment de très faible.
Je ne vois pas, en outre, l’intérêt de vitupérer sur la GUE en oubliant le retournement de veste de certains libéraux et travaillistes sur les points essentiels.

Peut-être devrais-tu t’interroger sur la fine stratégie qui a consisté à essayer de construire un compromis avec le PPE, alors qu’il était assez prévisible qu’il ne le signerait pas, même après l’avoir influencé fondamentalement. A propos, qu’est-ce qui justifie que les propositions émanant du PPE aient été maintenues dans le "compromis" ?
Je pense enfin que quand on veut obtenir une majorité au Parlement, on la prépare en associant à la discussion ceux qui sont susceptibles d’y adhérer et pas ceux qui s’y opposent.

Puis-je me permettre de te suggérer dorénavant, ainsi qu’à Dany d’éviter de traverser les rangs du Parlement en séance pour apostropher ceux qui n’ont pas voté comme vous le vouliez. Je pense que la présidence du groupe exige plus de retenue. Peut-être serait-il bon d’en discuter à froid un de ces jours.

A bientôt.

Voir la presentation de la situation.



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