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Evita Chavez ?


mardi 19 mars 2013

Le débat sur le bilan de Chavez et l’élection d’un pape argentin braquent brusquement l’attention de la gauche française sur les particularités, « l’idiosyncrasie » des débats politiques en Amérique Latine. En particulier : sur le catholicisme latino et sur le péronisme argentin, deux étiquettes qui ont (...)


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Premières réponses à Marc Saint-Upéry

jeudi 4 avril 2013

Cher Marc,

merci pour ta si riche contribution ! Je vais tacher de réponde à tes questions.

D’abord , c’est vrai j’ai tendance à croire en l’air du temps (le « paradigme dominant ») comme une force agissante dans l’histoire, en ce sens que tous les « princes modernes » (partis ou dirigeants) prennent toujours un peu modèle les uns sur les autres (y compris Lénine sur les États-Unis). Les pays d’Amérique Latine sont particulièrement synchrones, et comme l’a montré ton dernier livre, ou le colloque que j’ai organisé et publié dans Mouvements, les gauches latino-américaines des années 2000 sont moins différentes qu’il n’y paraît.

Bien entendu, il y a un « style » terriblement désorganisateur, anti-institutionnaliste de Chavez, sans doute unique au monde. Mais la gauche en Argentine ricane de la minceur des réformes de type réforme agraire ou construction d’un État-providence de Chavez comme de Lula ou des Chiliens (ou les Kirchner), par comparaison avec ce qu’avait réalisé Perón (ou Lázaro Cárdenas). Il ne me paraît pas illégitime de poser : « La gauche latino des années 2000 est au social-libéralisme ce que la gauche latino cepaliste des années 1950 était à la social-démocratie », indépendamment du pays considéré : une forme exagérée, une caricature forçant tous les traits (ou les expérimentant).

Certes le PT brésilien construit des dispensaires plus stables que les Missiones vénézuéliennes, mais le plus grand succès « social » de Lula, qui a sorti le peuple de l’extrême pauvreté, fut les « bourses familiales » qui sont bien de type social libéral, comme notre RMI. Inversement, alors que nous visitions les Tepuys de la Guyanne vénézuelienne en 2008, ma compagne a eu un grave problème de santé et nous sommes tombés sur un dispensaire dans un village indien où la doctoresse, elle même indigène, s’est montrée d’une remarquable compétence et dévouement. D’une manière générale, les dispensaires et officiers de santé publics ne me semblent d’ailleurs pas la signature d’une institutionnalisation de type socialiste ou social-démocrate.

Par ailleurs, ma première expérience positive du Chavisme vient du travail des Compagnies publiques d’électricité et des eaux de Caracas. Pour électrifier et alimenter en eau courante les bidonvilles, qui sont en altitude, ils ont organisé des « mesas » d’habitants pour faire un recensement très précis et localisé de la population « informelle », que personne n’avait fait avant eux (pas de cadastre évidemment) : savoir qu’au bout de tel sentier il y a trois cabanes abritant des familles de telle taille, donc prévoir des tuyaux de tel débit, etc.

Sur le pole industriel guyannais (bas Orénoque), tout à fait d’accord avec toi. Des amis ou membres de ma famille, industriels de gauche, ont essayé de traiter avec les chavistes pour y investir. Ils ont plié bagage, effrayé par la gabegie. Le problème est en effet que le chavisme fut une révolution démocratique-bourgeoise sans et même contre la bourgeoisie nationale locale (l’héritière du « desarollismo » cepaliste, pas complétement détruite par le cours libéral des années 80-90).

Pourquoi ? Il y a bien sûr la terrible absence d’une bourgeoisie d’État, de hauts fonctionnaires bien formés : plaie du Venezuela, en fait les seuls cadres d’Etat disponibles, c’était les militaires…

Mais je persiste : il y a le terrible racisme des classes moyennes blanche du privé ou même de l’Université à l’égard des classes populaires qu’incarnait Hugo Chavez. J’ai d’ailleurs connu ça lorsque le PT a commencé à monter dans les institutions au Brésil, avec l’élection de Luiza Erundina à la mairie de Sao Paulo, et la première candidature de Lula à la présidence. On ne peut pas comprendre l’hostilité des « toucans » PSDB de Henrique Cardoso, qui auraient dû être les alliés naturels du PT (enfin quand même ! c’est gens-là étaient nos profs de théorie de la dépendance pendant leur exil parisien !) et ont préféré le choix de l’alliance à droite, sans considérer leur mépris de classe et presque de race (souvent la même chose au Brésil) à l’égard de Luiza et de Lula. La différence c’est qu’autour de Luiza et de Lula il y avait plein de jeunes ultra-qualifiés, PT « light » et PT Chiites. Ils et elles ont vite fait leurs preuves.

Mais comme au Venezuela beaucoup ont vite eux aussi été écœurés par la vitesse de corruption du PT une fois aux affaires.


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