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Vacances, et retour des débats merdiques.


samedi 4 août 2012

Plus d’un mois sans blog, à part le billet sur l’affaire de Gennevilliers… Je ne suis pas seulement bouffé par Facebook, plus réactif, mais pas archivable (vous pouvez lire et intervenir, sans même vous inscrire comme « amis », sur mon « mur » ou sur ma « page », attention à la place des .). Mais après (...)


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La presse et La Mouette

samedi 11 août 2012

Excusez-moi, je me suis mal exprimé, je voulais dire que le spectacle avait "mauvaise presse" à Avignon. Je n’avais lu aucune critique négative, mais tous les copains rencontrés et les personnes qui me parlaient spontanément des spectacles me déconseillaient La Mouette. Le bouche à oreille ne pouvait évidemment vider une salle du "in" dont toutes les places sont réservées avant la première représentation, et on y est allé. A l’entracte, un tiers des spectateurs/trices se sont esquivés et nous avons pu nous rapprocher d’une vingtaine de rangs et c’est vrai que nous avons mieux entendu. Mais les acteurs étaient bons, ils disaient un texte bouleversant, il y avait de remarquables instants dans leur jeu, leur "engagement" était incontestable, ce n’est pas du tout le fond de ma critique ! Quant à "la beauté et la spiritualité ", détruites par la technique et la société du spectacle, elles sont en effet le sujet de la pièce de Treplev et donc forcément en partie le sujet de la pièce de Tchekov, ce qui est à la fois une anticipation géniale pour l’époque et un lieu commun slavophile-anti-occidentaliste (cf Dostoievski, Soljenitsine, Tarkovski, etc...) et je comprends qu’elles vous aient touchées. Mais grâce à Tchekov et malgré Nauzyciel.

Si cette mise en scène avait eu la caractère d’ "acte poétique majeur" et "remémoration d’un temps disparu" elle n’aurait pas provoqué cet effet de découragement sur le public. La poésie et l’élégie ne sont pas détestées du grand public (surtout celui qui va en Avignon voir une pièce de Tchékov !!), quoiqu’on en dise. Je n’ai pas eu la chance d’avoir des parents communistes et d’être nourri de Sobel dès l’enfance, mais je ne pense pas être rétif à la beauté et à la spiritualité, ni au théatre , quoique je n’aie tout simplement jamais vu une pièce de théâtre de boulevard (sauf quelques Feydeau, par devoir). Vous avez, par le reste de mon billet, une idée de mes gouts théatreux. Je n’ignore pas l’importance que peut avoir une mise ne scène qui peut renouveler une lecture au bout de siècles voire de millénaires de tradition (cf mon livre sur Phèdre). Et ce n’est pas la première fois que je vois une pièce que j’ai déjà vu au moins 3 fois, dont "je connais l’histoire et les personnages", et je comprends très bien que l’on monte une pièce à propos d’une autre, qu’on la "retouche" etc.

Je crois que le désaccord entre le public et la presse officielle (Le Monde - Libération- L’Huma-La Croix-Marianne et tous ceux que vous citez, plus Telerama qui avait recommandé la pièce un mois à l’avance) est parfaitement expliqué par votre citation de Leonardini : si pour vous les personnages de cette pièce sont "indéfiniment répertoriés", s’il s’agit de régler son compte à une tradition de mise en scène naturaliste trop écrasée par celle de Stanislavski en 1898 (désolé, celle-là je l’avais ratée), alors oui, peut être était-ce intéressant. Je ne sais , je ne suis pas dans le cas dans des gens qui ont vu La Mouette un nombre "indéfini" de fois depuis 1898, je n’étais même pas de ces "on" qui "n’ignore pas " (grâce à Némirovski ?) le role de cette fameuse mise en scène de 1898, et je vous remercie de m’en avoir informé.

Mais pas pour la Cour d’honneur du festival d’Avignon célébrant l’esprit de Jean Vilar. Il y avait 3 "Médée ou à propos de Médée" en off, cette année, dont une jouée par une clown, mais quand la Cour des Papes offre Médée au grand public ( par exemple il y a quelques années avec Huppert) c’est le texte d’Euripide, dans l’ordre d’Euripide, et c’est chaque fois une redécouverte, même si je l’ai vue si souvent (Médée) que j’ai pu la suivre en grec dans le théatre d’Epidaure.

Supposons que j’aie été prévenu ("ceci n’est pas la pièce de Tchékov mais une méditation à propos d’une pièce que tout le monde connait par coeur"). D’ailleurs c’est ce que revendique Nauzyciel dans la brochure-programme, mais je ne l’avais pas lue avant de réserver le billet. Je crois que je ne l’aurais pas aimé non plus. Ce n’est pas une réflexion éclairante sur Tchékov ni sur ses personnages, qu’en effet je connaissais, et dont l’autopromotion du metteur en scène dans la brochure-programme d’Avignon nous énonçait l’analyse avec je le reconnais une très grande intelligence (quoique assez inspirée de celle de Vitez, nettement supérieure). Intelligence que je n’ai pas retrouvée dans la mise en scène - Mais faut-il lire la déclaration d’intention d’un metteur en scène pour comprendre ce qu’il est censé montrer par les moyens du théatre ? Vous, par exemple, qu’avez vous mieux compris de Treplev ou de Nina que disons il y a une quinzaine d’ années à L’Odéon ?

La création de Nauzyciel n’est pas non plus une nouveauté enthousiasmante. Le silence dans lequel nous avons traversé Avignon à 2h et demi du matin n’avait rien d’une méditation "poignante", quoiqu’en pense Brigitte Salino, mais simple respect du sommeil des riverains. Alors qu’en effet, normalement, une pièce de Tchékov, même mise en scène par des débutants, est censée laisser les spectateurs les larmes aux yeux, dans un sentiment "poignant", c’est le mot , genre "qu’ai je fait de ma vie ? et aurais je pu en faire autre chose ? bon, nous travaillerons, oncle Vania, nous travaillerons..." Le miracle de cette pièce de théatre , c’est que le "nous travaillerons" s’applique à une jeune actrice de théatre, qui finit par espérer s’en sortir et pas seulement en couchant, et n’empêche pas un jeune auteur de théâtre de se suicider. Ce que le ménage d’enfants d’ouvriers, pour qui Avignon a été créé par Vilar, mais qui n’a vu ni les mises en scène de Stanislavski ni celles de Sobel, ne comprendra pas dans celle de Nauzyciel qui présuppose qu’ils aient vu l’histoire de ces personnages un nombre indéfini de fois.

Peut être Brigitte Salino, comme vous, a su entendre Tchékov derrière la pièce de Nauzyciel... Mais alors pourquoi ne pas mettre en scène carrément du Tchékov ?


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