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L’affaire Nafissatou dans l’affaire DSK


samedi 2 juillet 2011

Pourquoi revenir sur le « retournement » de l’affaire DSK ? Personne (et surtout pas Hollande) ne pense que DSK ait la moindre chance d’en profiter pour gagner la primaire socialiste et l’élection présidentielle ! L’affaire est devenue un strict « fait divers ». Elle est même en train de perdre la (...)


En réponse à :

L’affaire Nafissatou dans l’affaire DSK

vendredi 8 juillet 2011

Monsieur,

Je suis désolé de vous le dire, mais vous ne comprenez rien à ce qui se passe. Contrairement à Alain Lipietz qui, lui, a tout compris, mais fait semblant de ne pas comprendre pour mieux poursuivre sa croisade féministe contre Strauss Kahn et le Parti Socialiste (non sans succès, si on en juge par le contenu des messages d’approbation qu’il reçoit). Il n’est pourtant pas difficile de comprendre ce qui se passe, et notamment l’attitude du Procureur.

Le système américain est ce qu’on appelle un « système accusatoire ». Et contrairement à son nom et aux apparences – et notamment ce qu’on a pu voir avec l’affaire en question – c’est un système extraordinairement favorable, au bout du compte, à la défense. Il faut prouver la culpabilité de l’accusé « beyond reasonable doubt ». Tous les spécialistes qui se relaient depuis des semaines dans les journaux, à la radio et à la télévision ne cessent de le répéter. Vous ne pouvez donc plus l’ignorer.

En raison des révélations récentes sur la plaignante, et notamment le fait qu’elle a menti sur certains points de sa déposition devant le Grand Jury, ces mêmes spécialistes nous disent maintenant que le procès ne peut plus avoir lieu. Pourquoi ? Parce que la crédibilité de la plaignante est définitivement atteinte et que l’accusation a toute les chances d’être laminée par les avocats de Strauss Kahn lors du procès. Est-ce si difficile à comprendre ?

Pour que le procès ait lieu néanmoins, il faudrait que le procureur dispose de preuves matérielles du viol (non pas de la relation sexuelle mais du viol). Sauf surprise, il ne semble pas qu’il soit dans ce cas. Dispose t-il de preuves médico-légales, comme vous semblez le penser ? C’est possible, mais nullement certain. On en saura plus le 18 juillet.

Maintenant, posons la question de la façon suivante : cela vaut-il la peine d’aller jusqu’au bout d’un procès qu’on est sûr de perdre alors même qu’on est certain de son bon droit (dans le cas présent : si on est certain que la plaignante a été violée) ? Pour le Procureur, la réponse est évidemment non. Et il peut même aller plus loin dans le raisonnement : aller jusqu’au bout du procès (pour la gloire, en quelque sorte) ce n’est pas servir la justice car le violeur, qui est sûr et certain d’être acquitté, se trouvera totalement blanchi de l’accusation. Mieux vaut peut-être en rester là, prononcer un non lieu et laisser le doute subsister, faute de preuves. Nul besoin de faire entrer d’autres considérations, comme vous le faites dans votre texte, même si ces facteurs peuvent entrer en ligne de compte (perspectives de carrière du procureur, richesse de l’accusé, bonne administration de la justice, pressions de la Mafia à vous lire !!!, etc., etc.).

Non, le Procureur ne fait pas le jeu de la défense, comme vous l’écrivez. Non, il n’instruit pas à charge et à décharge, comme l’écrit Alain Lipietz (qui sait parfaitement bien que c’est faux, d’ailleurs). Il ne peut pas faire autrement, tout simplement, car il ne peut pas dissimuler à la défense des éléments factuels qui, malheureusement pour lui, vont à l’encontre de l’accusation.

Et d’ailleurs, rien ne dit que la défense ne possédait pas déjà un certain nombre de ces éléments. Dans le Point de la semaine dernière, il y a un très intéressant article sur Brafman, un des avocats de Strauss Kahn. Celui-ci explique qu’une des stratégies de la défense consiste précisément à laisser les médias accabler l’accusé pendant des semaines, voire des mois, sans rien divulguer des preuves contraires qu’elle a accumulées par ailleurs. Et le jour du procès, la défense dévoile ses preuves. L’effet est paraît-il totalement dévastateur pour l’accusation. Pendant des mois, les jurés avaient entendu une histoire qui allait toujours dans le même sens, et maintenant ils s’aperçoivent qu’il s’agit de toute autre chose. Et dès lors, même ce qui était vrai dans l’histoire qu’on leur racontait auparavant devient pour eux totalement suspect.


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