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20/08: Réflexions d’été. Liban.

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Réflexions d’été. Liban.


dimanche 20 août 2006

Les vacances s’achèvent : zigzags à travers les Alpes du Sud et la Haute Provence, entrecoupés de visites aux médecins, kinés, etc… Francine va nettement mieux, et j’ai fait des progrès en massage… Malgré cette difficile convalescence, ce furent de magnifiques vacances : randonnées splendides, superbes (...)


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Les espagnols ne comptent pas

mardi 29 août 2006

Dominique Reynié a documenté la thématique "Les espagnols ne comptent pas" dans son pamphlet Le vertige social-nationaliste : La gauche du Non et le référendum de 2005 (ISBN 2710328313 pour l’acheter en ligne) dans un chapitre saisissant et preque effrayant.

On voit que certains nonnistes se sont livrés à un petit sport consistant à 1) glorifier au delà du raisonnable le NON français 2) faire des autres NON éventuels (bienvenus, même s’ils n’ont pas la même valeur) une conséquence du NON français 3) dénigrer systématiquement tout résultat démocratique favorable au OUI, tout prétexte étant bon à prendre. J’en viens à me dire que si le OUI l’avait emporté en France, il n’aurait été à leurs yeux que le bâtard honteux et illégitime d’une intense propagande médiatique.

Ci-dessous quelques citations sur la valeur du OUI puis un extrait du livre de Dominique Reynié :

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

VALEUR D’UN NON FRANCAIS :

Sur le NON français :

«  Si la France a le courage de dire Non le
29 mai prochain, ne croyez pas qu’elle sera isolée. Au
contraire, elle reprendra la main et même se retrouvera
au centre du jeu européen. Et nous, les partisans du Non
antilibéral porterons les valeurs de l’universalisme et
l’esprit des Lumières par toute l’Europe. Il y a comme un
parfum de Valmy qui flotte dans l’air !
 »

Jacques Nikonoff, 22 avril 2005, L’Humanité

«  Quand il s’agit de décider pour la France et quand la
France décide, elle parle au monde !
 »

Jean-Luc Mélenchon, meeting du 17 mars 2005

«  Très concrètement, la France est un des pays fondateurs
de l’Europe, sa voix compte. Si la France, par la décision
de son peuple, et peut-être quelques jours après ça sera la
même chose pour les Pays-Bas et peut-être dans d’autres
pays par d’autres référendums, eh bien la France sera
amenée à porter le désir de son peuple au niveau de
l’Union européenne. Alors, sera-t-elle isolée ? Mais écoutez,
lorsque la France a pris position contre la guerre en
Irak, tout le monde a dit "elle va s’isoler" mais moi je ne
trouve pas qu’elle se soit tellement isolée quand des mil-
lions de gens manifestaient partout dans le monde, j’ai
même trouvé que la France, quelque part, était la voix
de tous ceux et toutes celles qui par le monde refusaient
la guerre en Irak. Eh bien si le 29 mai au soir la France est
la voix de tous ceux en Europe qui refusent que l’Europe
soit bâtie sous la logique libérale et veulent une autre
Europe, quelle puissance pour la France ! quelle belle
voix pour la France !
 »

Marie-George Buffet, «  Grand Jury  », RTL/Le Monde/LCI, ll avril 2005

Plus terre à terre :
«  Si un grand pays européen comme la
France dit "Non", ce sera un avertissement sérieux que
nos partenaires seront bien obligés de prendre en
compte. [...] La France, ce n’est pas un vingt-cinquième de l’Europe.
C’est l’un des plus gros contributeurs. Sans elle, l’Europe
ne peut plus faire son budget.
 »

Henri Emmanuelli, «  Les 4 vérités  », 29 mai 2005.

D’autres pays que la France peuvent dire NON, comme l’ont fait les
Pays-Bas, mais cela ne saurait égaler l’importance et
la portée d’un «  non  » français :

«  Un Non français aura un sens particulier, il suscitera l’enthousiasme
dans beaucoup de pays où il n’y a pas de référendum et
même dans ceux où il y en a. Ils attendent beaucoup de la
France. Ils savent qu’ici et pas ailleurs, le non s’il l’emporte
aura un caractère franchement anti-libéral
 »
Bernard Cassen, Sud-Ouest, 14 mars 2005.

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Valeur à accorder aux décisions démocratiques en faveur du OUI

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Dans un mondé libéral, l’antilibéralisme conduit à
concevoir l’étatisme dans un seul pays et en cela, il appelle
le nationalisme. La campagne amène la gauche du Non à
déployer son antilibéralisme politique dans une forme
d’antiparlementarisme auquel faisait écho la promotion
d’un modèle de pouvoir législatif relevant de la démocratie
directe. La gauche du Non partagera avec la droite du
Non, on l’a vu, un travail de disqualification des ratifications
du traité européen, que la voie choisie par les pays ait
été référendaire ou parlementaire.

Dans cet effort de ne pas compter les «  oui  », il entre évidemment une part
inportante de tactique politique. Il s’agissait de ne pas laisser
s’installer en France l’idée d’un isolement, croissant au
rythme des ratifications précédentes, puis des ratifications
suivantes, une fois la victoire acquise. Ainsi, comme un
tribut payé à la mauvaise foi partisane indissociable de
tout combat politique, la qualité des ratifications par
référendum ne tient pas à la procédure mais au résultat.

Les référendums négatifs expriment la volonté populaire, les
référendums positifs sont insignifiants. Le résultat du référendum
français est porteur d’une double qualité, incomparable,
puisqu’il est le premier référendum négatif. Le
référendum hollandais du ler juin est salué parce qu’il est
négatif et parce qu’il pourrait être une conséquence du
«  non  » français, confirmant la propagation de l’onde
annoncée et dont Paris serait l’épicentre. Dans le cas du
référendum espagnol du 20 février, on l’a vu, l’accent est
mis sur le niveau d’abstention ou sur la faiblesse du débat.

Le référendum luxembourgeois, organisé le 10 juillet,
est cependant positif. Après le «  non  » français et le «  non  »
hollandais, un troisième référendum négatif aurait marqué
le triomphe européen de la gauche du Non. Celle-ci a donc
tenté de peser sur le résultat en s’investissant dans la campagne
luxembourgeoise. Henri Emmanuelli s’est rendu sur
place pour encourager les opposants au traité. José Bové
fera de même, notamment le 7 juillet, en prenant la parole
lors d’un meeting pour le «  non  », à Esch-sur-Alzette, lançant
aux 200 personnes venues l’écouter : «  Je suis fier
d’être ici, au Luxembourg, avec mes frères de sang, mes
amis luxembourgeois[1] avant d’inviter les Luxembourgeois
à se lancer dans la campagne : «  Il faut mouiller sa
chemise, se mobiliser jusqu’à dimanche pour mettre le
"oui" en échec
 »[2]. L’écologiste Francine Bavay, vice-présidente du Conseil
régional d’Ile-de-France, sera également
présente, souhaitant «  un plus beau score au "non" que les
Français et les Néerlandais
 »[3].

Le résultat contraire pose donc un problème aux partisans du Non, montrant pres-
que aussitôt les limites de la propagation. Avec 56,5 % des
suffrages exprimés, le «  oui  » l’emporte, et plus largement
que le «  non  » français avec un taux de participation
inévitablement élevé en raison du vote obligatoire. Dans ce cas
la disqualification ne pouvant prendre appui sur le niveau
de l’abstention ou la faiblesse de l’écart en pourcentages,
elle se fonde sur l’écart en voix, le corps électoral luxembourgeois
étant de petite dimension. Henri Emmanuelli
préfère ainsi retenir «  contrairement aux déclarations enthousiastes
des partisans du "oui", 23 249 voix seulement
 » [4]
en faveur de la ratification du traité européen. On pourrait
relever que si le résultat avait été inverse, l’écart en faveur
du «  non  » ne pouvait pas être plus important en nombre de
voix. Emmanuelli avait utilisé la même prise pour disqualifier
le référendum interne au Parti socialiste : «  L’enjeu de
cette affaire dépasse de très loin les 16 000 voix d’écart qu’il
y a entre les socialistes qui ont voté "oui" et qui ont voté
"non"
 »[5], tandis qu’Yves Salesse semblait vouloir dire que
la victoire du «  non  » avait été volée : «  Les militants socialistes
ont été soumis à un battage extraordinaire en faveur
du "oui" à l’intérieur et à l’extérieur du parti. Tous les
responsables européens s’y sont mis, ainsi qu’une grande
partie des médias. Dans ces conditions, le score de 42 % en
faveur du "Non" n’est pas négligeable
 ».[6]

Les 9 ratifications parlementaires qui ont eu lieu avant
le référendum français seront déconsidérées ou déclassées.

On invoquera tantôt le résultat, tantôt la procédure,
comme en témoigne, par exemple, la réaction de Jean-
Pierre Chevènement à la ratification du traité par l’Allemagne, le 12 mai :

«  JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT. - On ne consulte pas le
peuple allemand.

CLAIRE CHAZAL. - Mais ce sont des députés...

JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT. - Ah, ce sont des députés,
mais ce n’est pas la même chose  ».[7]

On ne peut dire que, pour la gaucbe du Non, le peuple
soit la source pure de toute décision, puisque les
référendums espagnols et luxembourgeois ont été jugés
insignifiants. Malgré tout, pour la gauche du Non, ce sera l’un
de ses leitmotivs, les ratifications parlementaires ne sont
pas l’une des modalités de la décision démocratique, mais
sa négation. L’argument n’est pas sans se propager au
commentaire public et peut-être aussi à l’opinion, dans
un pays qui semble s’abandonner plus volontiers que
d’autres au sentiment antiparlementaire et où l’on ne
veut pas considérer que la voie parlementaire obtient parfois
des avancées alors que la voie référendaire peut déclencher
des réflexes conservateurs. En témoignent le cas
de la peine de mort en France - dont l’abolition a été
obtenue grâce à la voie parlementaire - et le cas de
l’avortement au Portugal - dont l’interdiction a été maintenue
par les électeurs lors du référendum de 1998 [8]. Il est frappant
de constater que les critiques les plus vives adressées à
la procédure parlementaire seront le fait des altermondialistes  »
c’est-à-dire des associations et des mouvements qui
ne présentent pas de candidats aux élections d’assemblées
représentatives.

Lors d’un meeting à Toulouse, le 12 mai, Susan George,
la vice-présidente d’Attac, s’est faite la porte-parole des pays
ayant choisi la ratification parlementaire :

«  Votez non pour nous, disent les peuples qui n’ont
pas le droit de voter
 »[9].

Au cours d’une émission télévisée,
Jacques Nikonoff, président de l’association Attac, qualifie
explicitement les ratifications parlementaires d’antidémocratiques :

«  Dans les pays de l’Union européenne, sur les
25, il n’y a que 10 pays dans lesquels il y a référendum.
C’est un abus antidémocratique, c’est absolument
incroyable ! C’est-à-dire que dans ces pays, eh bien, c’est
seulement le Parlement qui va ratifier la Constitution [...].
Il y a un déni de démocratie absolument radical !
 »[10]

Le même jour, dans L’Humanité, le président d’Attac assimilait
les ratifications parlementaires à un «  coup d’État  »[11].

À la suite du 29 mai, Attac publiera une déclaration
programmatique intitulée «  Pour une refondation démocratique
de l’Europe
 », dans laquelle l’association affirmait
notamment :

«  C’est là [la victoire du non] une grande victoire
de la démocratie, mais elle témoigne en même temps
de la très grave crise de la représentation politique en
France et en Europe. Tout indique, en effet, que certaines
ratifications parlementaires du traité souvent acquises à la
sauvette, sont en complet décalage avec l’opinion des
citoyens
 ». Dans un article intitulé «  L’horreur démocratique  »,
Jacques Nikonoff réaffirme son point de vue : «  Les
nombreux gouvernements qui ont fait ratifier ce texte par
leur Parlement national, plutôt que par leur peuple (référendum),
ont signé une véritable forfaiture[12]
 »

L’idée selon laquelle les peuples qui n’ont pas été consultés auraient
certainement voté «  non  » renferme l’bypothèse qu’ils
n’ont pas été consultés parce qu’ils auraient pu voter
«  non  ». On ne peut l’exclure, mais il faut limiter cette suspicion
aux pays où existe un mécanisme référendaire. L’insignifiance
des ratifications parlementaires permettra à la
gauche du Non de considérer le référendum français non
seulement comme un référendum sur l’Europe, mais aussi
comme un référendum européen : «  Privés de référendum,
beaucoup d’Européens ont demandé aux Français d’émettre
en leur nom un vote par procuration !
 »[14] quand les
Français ont dit «  non  », c’est l’Europe tout entière qui
dit «  non  », et les trois ratifications parlementaires qui suivront
le «  non  » français ne traduisent pas la poursuite du
processus prévu mais une négation de la souveraineté
populaire[15]. La disqualification des ratifications parlementaires
est articulée à la promotion d’une «  démocratie participative  »
qui débouche finalement sur l’idée de la
démocratie directe, au plan européen et au plan national.
Au niveau européen, l’idée est celle d’une «  assemblée
constituante
 ». L’assemblée constituante européenne
ressemble à une revendication tactique, destinée à justifier
l’affirmation d’un «  "non" pro-européen  », au point que
cette suggestion est également portée par Marie-France
Garaud[16].

- [1]. AFP, 7 juillet 2005. José Bové est d’origine luxembourgeoise.
- [2]. Idem.
- [3]. Idem.
- [4]. AFP, 10 juillet 2005.
- [5]. Propos recueillis dans le cadre d’un reportage réalisé par le journal
d’Arte, «  Arte info  », 25 mars 2005.
- [6]. Propos recueillis par Jacqueline Sellem, L’Humanité, 4 décembre 2004.
- [7]. TF1, journal de 20 heures présenté par Claire Cbazal, 21 mai 2005.
- [8]. Le 8 novembre 1998, par 50,92 % des suffrages exprimés et une participation de 32 %.
- [9]. AFP, 12 mai 200s.
- [10]. «  France-Europe-Express  », débat animé par Christine Ockrent, France
- [11]. 10 mai 2005. Le premier «  abus démocratique  » est le fait que la Convention
ait rédigé un traité constitutionnel alors que cela ne lui était pas demandé
expressément. Pour Nickonoff, comme pour la LCR, la Fondation Copernic
et le PCF, mais aussi pour Marie-France Garaud, seule une constituante
européenne élue par les Européens était en droit de rédiger un tel texte.
- [12]. Humanité, 10 mai 2005.
- [13]. cité par Tomas Lemabieu, L’Humanité, 2005.
- [14] . Jacques Nikonoff : «  L’horreur démocratique  », Le Figaro, 2S mai 2005.
- [15]. Ignacio Ramonet, Le Monde diplomatique, juin 2005.
- [16]. La Lettonie, le 2juin, Chypre, le 30juin et Malte, le 6jui11et, le Luxembourg ayant ratifié le traité par référendum (lo juillet).
- [17]. «  Ripostes  », débat animé par Serge Moati, France 5, 22 mai 2005.


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