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10/02: Tiers secteur. Caricatures anti-Mahomet.
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Tiers secteur. Caricatures anti-Mahomet.


vendredi 10 février 2006

Samedi 4, Convention des Verts, à Nantes, sur l’Economie Sociale et Solidaire. Enormément de monde, j’ai compté jusqu’à 170 personnes ! Les débats sont de très haute qualité. Depuis mon rapport sur le tiers secteur pour Martine Aubry, et le Secrétariat d’Etat de Guy Hascoët, on sent que beaucoup de Verts (...)


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Lettre ouverte d’une musulmane aux médias occidentaux.

lundi 27 février 2006

« Non seulement ils (les blancs, ndlr) nous torturent, mais ils ont le toupet de nous dire comment on doit réagir à leurs tortures »
Steve Biko,
mort pour l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud.

Désolés de vous avoir ainsi... offensé !

Finalement, c’est peut être aux musulmans de s’excuser de ne pas avoir été assez « modernes » et assez respectueux de la « liberté d’expression » après la publication, au terme d’un « concours » organisé par un quotidien danois, de 12 caricatures injurieuses pour les musulmans et le Prophète de l’islam, Mohammed (QSSSL).

A lire et à entendre les commentaires de certains hommes politiques occidentaux, observateurs, journalistes et patrons de presse à propos des réactions dans les pays musulmans contre ces caricatures, il semble bien qu’il nous est demandé à nous, musulmans, de présenter nos excuses au « monde civilisé » qui, de toute évidence, a été offensé et offusqué par notre réaction « barbare et archaïque » ainsi que par notre « profonde ignorance » des principes de la « liberté d’expression » en vigueur dans l’Occident avancé et émancipé.

Si nous avons bien compris la leçon : exprimer son racisme, inciter à la haine de près d’un milliard et demi d’êtres humains, les fustiger, les insulter et les blesser dans ce qui constitue les fondements mêmes de leurs références identitaires, de leurs croyances et de leurs convictions, en représentant notamment leur Prophète coiffé d’un turban en forme de bombe, cela s’appelle dans le jargon de certains médias de l’Occident : de la « Liberté d’expression ». Et crier sa condamnation d’une stigmatisation perfide, faire état de son rejet d’injures gratuites, cela s’appelle : de « l’intégrisme ». Et au bout du compte, c’est « la sacro-sainte liberté d’expression » qui se retrouve subitement, par on ne sait trop quels artifices, « menacée par les fous d’Allah ».

A ce niveau de l’appréciation des événements, il n’y a aucun dialogue possible avec ceux qui considèrent qu’insulter plus d’un milliard de musulmans (et d’ailleurs, seraient-ils à ce point tous fous ? Seraient-ils à ce point tous dans l’erreur ? Autant qu’ils le sont ? Et depuis aussi longtemps ?) constitue « un droit inaliénable » qui fait partie de leur « liberté d’expression ». Un principe « sacré et fondamental », érigé en « une croyance indiscutable » pour laquelle « il ne saurait être question de transiger » quoique ce soit. Pour laquelle « l’on est prêt à se sacrifier » afin d’en assurer la défense et la sauvegarde face aux « forces obscurantistes » (Et ce n’est pas là des fragments tirés du discours d’un « islamiste-intégriste-extrêmiste ») !

Non, il n’y a aucun dialogue possible avec ceux qui dénaturent la problématique en orientant le débat vers l’idée de « l’interdiction faite aux musulmans de représenter les prophètes » et de l’opposer au concept de la « liberté d’expression ». Pourquoi se voiler ainsi la face et se dissimuler derrière ce subterfuge, ce glissement méthodologique, inédit et pernicieux, qui veut entretenir une confusion des genres en comparant l’incomparable ? Vouloir absolument confronter des principes issus de croyances purement religieuses et ceux inspirés de corpus philosophiques temporels et séculiers, est à bien des égards une entreprise étrangement saugrenue. Une telle démarche demeure en effet intellectuellement aberrante et politiquement douteuse, dans sa forme comme dans son fond.

Pour ceux parmi les musulmans qui ont pris la décision de manifester leur désapprobation, ils n’ont pas « crié » : « N’exercez pas votre liberté d’expression ! », mais plutôt :« N’insultez pas notre foi et notre religion ! ».

N’aurait-il pas été plus constructif, plus productif et plus judicieux d’admettre que, tels que conçus et présentés, les thèmes des caricatures portent tout d’abord atteinte à l’image de tout un pan de l’humanité, jeté en pâture et désigné comme étant « terroriste » par essence ; bien avant qu’ils ne constituent une véritable offense aux symboles identitaires et un outrage aux croyances de tous les musulmans du monde, du fidèle le plus « mou » à « l’intégriste » le plus fou ?

A défaut de pouvoir dialoguer, il est par contre possible de rappeler à certains médias occidentaux, épris de « liberté », que leur pratique de la « liberté d’expression » n’est pas aussi totale qu’ils le prétendent, et que bien des tabous subsistent et ne peuvent êtres abordés sous peine de disparaître complètement de la scène médiatique.

Il existe une infinité de sujets que les médias occidentaux ne peuvent aborder, et encore moins permettre, à ceux qui osent défier l’ordre établi, d’y exprimer une quelconque opinion.

Dans un article, publié le 4 février 2006 dans The Independent, signé par le journaliste britannique M. Robert Fisk, il est rappelé que la liberté d’expression n’est pas illimitée en Occident.

Intitulé « Ne soyez pas dupes, ceci n’est pas une question de l’Islam contre la laïcité », l’article explique aux lecteurs britanniques la gravité d’avoir caricaturé le Prophète de l’Islam, et démontre le degré d’hypocrisie des médias occidentaux qui se sont offusqués de la réaction des musulmans contre les caricatures. Pour lui, les caricatures « n’avaient d’autre but que de provoquer » et qu’elles étaient « si outrageuses, qu’elles ont provoqué une réaction ».

L’auteur rappelle aussi comment, il n’y a que « plus d’une décennie » à peine, un film de Martin Scorsese (« La dernière tentation du Christ ») avait choqué les chrétiens du monde entier et provoqué une vague de réprobation au point où des salles de cinéma ont été incendiées à Paris (01 mort officiellement) et dans d’autres villes du monde.

A propos de la leçon de « liberté d’expression » donnée au monde musulman, Robert Fisk se dit étonné de la réaction de l’Union Européenne qui « clame pompeusement qu’elle ne peut contrôler la liberté d’expression et la liberté de la presse ».

Pour les besoins de la démonstration, Robert Fisk va plus loin en expliquant que les journaux auraient été traités d’anti-sémites si les caricatures montraient un rabbin avec une kippa en forme de bombe sur la tête.

« En outre, explique-t-il encore, dans quelques nations européennes - comme en France (loi Gayssot, ndlr), en Allemagne et en Autriche - il est interdit, de par la loi, de nier certains génocides. En France, par exemple, il est illégal, sous peine de sanctions pénales, de dire que l’holocauste juif ne s’est pas produits ».

Robert Fisk estime en conclusion que « les pays occidentaux ne peuvent pas continuer à exercer des restrictions politiques pour prévenir des écrits révisionnistes relatifs à l’holocauste, et évoquer en même temps la laïcité lorsque les musulmans s’opposent à nos provocantes et insultantes images du Prophète ».

En effet, ne s’agit-il pas là plutôt d’une « liberté d’expression » sélective et à géométrie variable, notamment quand des chercheurs et des historiens sont systématiquement poursuivis en justice, et le plus souvent lourdement condamnés, lorsqu’ils tentent de discuter ou de vérifier l’authenticité de certains aspects entourant tout ce qui a été dit et écrit à propos de l’holocauste ?

Ce qui demeure par contre certain, c’est que le journal danois qui a publié les caricatures, ainsi que d’autres de ses confrères européens qui l’ont relayé par « esprit de solidarité », se sont payés un sacré coup de publicité qui leur a permis, par la même occasion, d’augmenter exponentiellement leurs ventes et leurs bénéfices. Comme cela a été le cas pour Charlie Hebdo qui a vu ses ventes atteindre les 500 000 exemplaires (du jamais vu dans l’histoire de cet hebdomadaire !) grâce au seul numéro consacré à ces fameuses caricatures. Quel bel esprit d’opportunisme et de mercantilisme de la part de ces néo-défenseurs, hérauts et nobles chantres de la « liberté d’expression » !

Pour le directeur de Charlie Hebdo, M. Philippe Val, « la reproduction de ces dessins avait pour but de manifester notre solidarité au directeur limogé du journal France-Soir » qui s’était, lui aussi, empressé d’exprimer sa « solidarité » avec le journal danois dans l’espoir de tenter, un tant soit peu, de se sortir du marasme financier dans lequel baigne depuis un certain temps déjà le France-Soir.

Casser du musulman de nos jours est devenu banal et normal. C’est dans l’air du temps ... Mais pour les plus malins, il s’agit là d’un bon filon ; un créneau porteur, vendeur, voire même hautement lucratif. Ça peut en effet rapporter gros, à tous les coups, et à peu de frais ! Au mieux, ce sont les retombées financières qui s’en trouvent ainsi grandement améliorées ; Au pire, c’est la notoriété et les projecteurs d’une publicité assurée et entièrement gratuite ! Sans mentionner le capital politique que ça peut permettre d’engranger dans un contexte où la peur et le sentiment d’insécurité généralisés sont insidieusement et savamment entretenus... Que du bénéfice net en somme, et sur tous les plans !!! Pourquoi alors s’en priver ?

Il va sans dire que M. Val nie, bien entendu, toute provocation. Pour lui, la provocation « a commencé bien avant la publication de ces fameux dessins, c’est-à-dire lors des attentats de New York en septembre 2001 puis ceux de Madrid ainsi que ceux qui ont eu lieu dans d’autres villes du monde ».

Et si l’on remontait un peu plus loin dans le temps M. Val ? Les croisades, la reconquista, la colonisation, la dépossession, l’exploitation, l’humiliation, la discrimination, la torture, les viols, les exécutions, les massacres, la Palestine, l’Irak, le pétrole ...etc... ?

L’étonnant dans cette affaire c’est que ce sont ces mêmes défenseurs d’une « liberté d’expression », « intouchable et immuable », qui n’ont pas hésité à se porter en tête de peloton pour provoquer un lynchage médiatique en règle contre des gens comme l’Abbé Pierre (1996) et Dieudonné (un humoriste français, désormais quasiment interdit de presse et de télévision) qui, au travers d’un de ses sketchs, a « osé » caricaturer (sic) un colon juif extrémiste.

Même la politique génocidaire de Sharon contre les palestiniens n’est pas critiquable de nos jours. Et les résistants, parmi la population palestinienne occupée, qui osent dire leur opposition à cette politique sont systématiquement catégorisés comme étant de « dangereux terroristes » à liquider sans le moindre scrupule (Cheikh Yacine, un vieillard aveugle et tétraplégique, en chaise roulante, visé et abattu par un ... missile (!!!) de l’armée israélienne).

Au moment où le racisme anti-musulman devient ouvertement « honorable » et l’islamophobie un fait confortablement installé dans les consciences (à l’exemple des textes incendiaires de l’écrivaine italienne Oriana Falaci et de bien d’autres encore), il est interdit de critiquer le sionisme et la politique d’Israël, sous peine d’être accusé de judéophobie ou d’anti-sémitisme, ce qui a d’ailleurs valu à la chaîne Al-Manar du Hezbollah libanais d’être bannie de diffusion en Europe.

De même, diffuser les images de l’assassinat en direct d’un enfant palestinien, comme l’a fait France 2 durant la 2e Intifada en montrant le petit Mohamed Dourra, âgé à peine de 10 ans, mourir en direct sous les balles de soldats israéliens, c’est faire de la « désinformation » car le cameraman français se « devait de faire la part des choses » et de prendre en compte la... « détresse » du pauvre soldat israélien avant qu’il n’abatte (et pas rien que d’une balle) l’enfant !

Interdire la diffusion d’un documentaire sur le massacre commis par l’armée israélienne dans le camp de Jénine en Palestine occupée, c’est faire preuve d’une « grande lucidité » et de « responsabilité éditoriale ».

Interdire la publication du rapport de l’Union Européenne « lourdes critiques contre l’activité coloniale israélienne à Jérusalem-Est et tout autour de la ville », c’est aussi faire preuve d’une grande « objectivité » dans le traitement du conflit du Moyen-Orient.

Interdire la diffusion d’images montrant les insoutenables et indéfendables atrocités commises par « les forces alliées de l’axe du bien » durant leur « guerre chirurgicale », livrée aux civils Irakiens pour mieux les « libérer » et mieux leur « apprendre », dans le sang, par les bombes, les assassinats, les exactions et la torture, les principes élémentaires de la... « démocratie »...

... etc... etc... etc... .

C’est cela la « liberté d’expression », drapée des valeurs et du sceau de « l’universel », que l’Occident tient absolument à nous inculquer et avec laquelle nous devons faire. Et ça sera ainsi, car c’est la loi du plus fort... jusqu’à ce qu’il en soit autrement.

En attendant, nous vous prions de bien vouloir accepter nos excuses... il ne faut pas trop nous en vouloir, soyez indulgents avec nous car nous sommes si incultes et si archaïques... veuillez nous pardonner nos écarts... et croyez bien que nous sommes désolés de vous avoir ainsi... offensé !!!

Cordialement,
Z. Zlabia.


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