Excellente semaine à Strasbourg pour le développement soutenable

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Samedi 17 février 2007

Pour une fois, les votes n’ont pas été si mal que ça. Courageux rapport Fava sur les vols Air-CIA, ferme résolution sur le Darfour, rapports sur les déchets, le choc pétrolier, l’effet de serre, et divers rapports économiques…

Air CIA

Ce premier rapport, résultat d’une commission d’enquête dont le rapporteur est le socialiste Fava, va assez loin dans la mise en cause des pays européens en général et un par un.

Nous avons reçu pas mal de lettres de sections d’Amnesty international que je tiens à remercier. Le plus drôle, pendant les votes, était de voir que bloc formé à plusieurs reprises les groupes d’extrême droite, Union pour l’Europe des Nations, Indépendance et démocratie et ITS (Identité Tradition Souveraineté, celui de Le Pen), pour s’opposer à plusieurs reprises aux conclusions du rapport… et donc finalement s’opposer à la mise en cause de la subordination des États européens aux services secrets américains ! Bizarre pour des souverainistes, non ?

Déchets

Il s’agit de deux rapports, l’un « stratégique », l’autre à portée législative, tout à fait bons, qui hiérarchisent systématiquement l’ordre dans lequel on doit traiter les déchets, et insiste que l’incinération jusqu’à l’obtention des déchets inertes est vraiment l’ultime recours. Mais il ne s’agit que d’une première lecture et, même si d’aussi bons rapports arrivaient à franchir tous les barrages du Conseil, il restera encore à les transposer et à les faire appliquer nationalement…

Economie

Au grand étonnement du groupe, et en particulier de notre excellente collaboratrice Ines Trepan qui a obtenu des résultats inespérés, tous les rapports issus de la Commission économique et monétaire sont bons.

Ce n’est pas surprenant pour le rapport sur la BEI : depuis que j’ai rédigé le premier rapport du Parlement en 2000, puis le premier rapport de cette mandature en 2005, la Commission économique a à peu près toujours suivi ma ligne, et la collaboration avec la direction de la BEI, Mayer puis Maystadt, s’est améliorée d’année en année. Claire orientation des prêts de la BEI vers des politiques de développement soutenable, conformes à la stratégie de Lisbonne – Goetebörg, extension de cette politique aux petites et moyennes entreprises, transparence et ouverture aux ONG, etc. Tout cela reste évidemment assez théorique, et il faudrait voir de plus près comment les prêts aux petites entreprises sont eux-mêmes subordonnés aux conditions assez rigoureuses que l’on peut contrôler dans le cas des grands projets financés directement.

Mais plus étonnante est la bonne qualité des rapports Bullmann (sur les grandes orientations des politiques économiques) et Dos Santos (sur les conséquences macro économiques du troisième choc pétrolier). Les deux rapports prennent bien en compte les nécessaires compromis sociaux et surtout les contraintes écologiques. Et c’est nouveau de la part de cette Commission.

Chose encore plus surprenante, les points apportés, dans son rapport pour avis, par la Commission ITRE (Industrie, recherche, énergie) dans son rapport pour avis à la Commission économique sont encore plus pertinents, soulignant l’urgence de lutter pour la défense du climat et d’améliorer l’efficacité énergétique face au déséquilibre relatif entre la raréfaction de la ressource pétrolière et l’explosion de la demande venue des pays émergents.

C’est d’autant plus étonnant que la veille, le vote sur la stratégie de Lisbonne, préparé par un groupe ad hoc représentant tous les groupes politiques, reflétait purement et simplement les préjugés libéraux et productiviste de la majorité de droite de ce Parlement. Nous avons dû présenter un rapport totalement alternatif (balayé, mais avec un bon paquet d’abstentions) et voter Contre le rapport de compromis proposé par les grands groupes. Et en même temps , le parlement proposait des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique, comme si ça n’avait rien à voir ! À noter que la majorité du PE reste anti-nucléaire, mais que le nucléaire montre le bout du nez dans l’expression « techniques à basses productions de CO2 ».

Autrement dit, pour les ingénieurs et industriels de la Commission ITRE, la crise écologique devient vraiment très sérieuse. Pour les économistes de la Commission économique et monétaire, elle est vraiment sérieuse. Pour les politiciens ordinaires du Parlement, elle reste secondaire… En tout cas les choses avancent à l’Europe en faveur de la Campagne climat des Verts, qui s’offrent une petite manifestation à l’entrée de l’hémicycle. En plénière, je soutiens le rapport Dos Santos tout en mettant en garde contre les abus de l’agro-énergie.

Autre élément d’explication : la grande coalition en Allemagne a déporté vers la droite le parti socialiste européen… chaque fois que les affaires deviennent sérieuses, c’est-à-dire que les votes ont une dimension législative. Et les votes de cette semaine n’étaient que des déclarations d’opinion sans aucune implication. Donc, comme d’habitude, le Parlement pouvait se permettre de montrer son bon cœur. Et là, la grande coalition allemande jouait en déportant le PPE vers la gauche.

Coopé

Cette histoire d’agro-carburants m’inquiète de plus en plus. Mercredi, le sous-intergroupe « Coopération et Développement » de l’intergroupe « Développement soutenable » m’a invité à sa réunion, en tant que président du sous-intergroupe « Commerce et développement soutenable ». Petit point de vocabulaire : en jargon européen, « Commerce » (Trade) vise les relations commerciales avec le reste du monde, « marché intérieur » vise le commerce au sein de l’Union, « concurrence » vise les règles anti-monopoles, cartels et subventions indues, « dévelopement ou coopération » l’aide aux pays du tiers-monde.

Bref, l’intergroupe « Coopé et développement soutenable » traite de la prise en compte de l’écologie dans la coopération. À la tribune , outre sa présidente Hélène Goudin (voir son CV qui illustre bien le souverainisme des sociaux démocrates nordiques) et moi, il y a Olivier de Laroussilhe, représentant la « DG-Trade » (la direction générale du commerce extérieur de la Commission, celle du commissaire Mandelson, anciennement Lamy), Jan-Willem Cools pour la DG-Développement, et Oli Brown, représentant une ONG internationale, l’IISD.

Les deux derniers sont parfaits, ce qui n’a rien de surprenant, mais le premier aussi ! Il reconnaît à demi-mot que, face à la crise du multilatéralisme de l’OMC, la Communication de la Commission de décembre 2006 , « Competitive Europe » représentait bien un changement de pied de la DG-Trade qui se résignait au bi-régionalisme, et nous explique que, dans les mandats de negociation des accords d’Association avec d’autres régions du monde qui se multiplient, elle a fait mettre un paragraphe de clauses écologistes, sociales, droit-de-l’hommistes…

Je lui fais remarquer que ça ne se remarque guère, et que la DG-Trade semble plutôt rechercher des accords de libre-échange, et même « OMC+ » (avec ouverture des marchés de services publics, protection de la propriété intellectuelle, etc). Or, si de telles clauses agressives polarisaient autrefois l’hostilité à l’OMC, dans une négociation bi-régionale menée par l’Europe, « les méchants, c’est nous », et, sauf à mettre beaucoup de coopération dans notre offre, on risque maintenant des réactions d’hostilité anti-UE dans le tiers-monde : voir ce qui s’est passé à Nairobi

Le débat vient alors sur la protection de la biodiversité… et l’ouverture de l’Europe aux importations d’agro-carburants. Là, j’interviens assez vivement. « Il va falloir choisir entre les deux. Le palmier à huile est en train de détruire la forêt de Malaisie. L’usage de la canne à sucre pour faire de l’alcool-carburant a supprimé 4 exploitations familiales pour chaque voiture brésilienne. Le plein d’un pick-up 4X4 représente une année de nourriture. La demande de maïs pour faire de l’éthanol a déjà fait augmenter de 40% le prix de la tortilla mexicaine. Et il va falloir choisir dès cette année. Les forêts primitives ne repousseront pas, les morts de faim ne ressusciteront pas ».

Olivier de Laroussilhe s’avoue impressionné par mes remarques. On promet de se revoir pour la négociation « Communauté andine ».

Napolitano

Mercredi, les votes sont interrompus par le discours en plénière du Président de la République italienne, Giorgio Napolitano, un de nos anciens collègues. Cet ex-communiste, octogénaire, préside un pays dirigé par une coalition de la gauche et du centre, un peu comme si Charles Fiterman était Président de la République française avec un gouvernement centristes-socialistes-verts-communistes et ayant pour premier ministre Jacques Delors.

Il parle avec beaucoup de clarté, condamne le détestable (deludente) traité de Nice, souligne que de 2000 à 2004, tout le monde a fait des efforts pour trouver des compromis pour un traité constitutionel, et que personne ne peut espérer, dans une renégociation, faire basculer les équilibres obtenus par ces années de négociation. La grande majorité des pays représentant la grande majorité des populations d’Europe a ratifié le compromis de 2004. Il faut bien sûr tenir compte des deux Non français et hollandais, mais on ne pourra pas s’écarter beaucoup du compromis.

Que propose-t-il de rajouter ? Evidemment, des politiques nouvelles, notamment environnementales, mais cela ne déboucherait, répète-t-il avec raison, dans le cadre des institutions actuelles, que très lentement. Pour une « Europe des résultats » (le mot d’ordre des socialiste européens qui ne veulent pas trop reparler de la Constitution), il faut d’abord une réforme institutionnelle, sinon chaque Etat continuera de bloquer, en fonction de ses intérêts égoïstes.

Quelles améliorations apporter alors au Traité pour tenir compte des Non ? On peut étendre encore un peu les votes à la majorité et en codécision, on peut être plus précis sur le dépassement de l’unanimité pour les futures réformes du Traité.

Il a raison d’insister sur ce dernier point. Contrairement à ce que disaient les nonistes français, il n’y aurait plus eu, dans le cadre du TCE (et contrairement à l’Europe du Non, celle de Maastricht-Nice), de « double unanimité » pour réformer ultérieurement le Traité, puisque le TCE prévoyait que ses propres futurs amendements seraient ratifiés aux 4/5e des pays. Mais les propositions elles-mêmes de réformes devraient toutefois obtenir au préalable l’accord unanime des gouvernements, et c’est cette unanimité-là qu’apparemment le Président Napolitano propose de faire sauter… Et il conclut son impressionnant discours en prophétisant, faute de réforme, un déclin dramatique du rôle de l’Europe dans le monde…

A part ça, beaucoup de travail, comme d’habitude : il faut répondre aux interrogations sur le coup de théâtre de Bordeaux, déjà préparer la future audience de mars, écrire des articles pour la campagne présidentielle (j’ai réussi à en faire accepter un par Libération, plus un débat dans Alternatives économiques sur le futur de l’Europe), etc. Bref, je sature. Heureusement le chef de notre service de presse, Helmut, a organisé une soirée détente « carnaval brésilien » dont je ne vous livrerai pas les photos.

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Forum du blog

Il y a 18 contributions à ce blog.
  • Excellente semaine à Strasbourg pour le développement soutenable

    Sur le maïs mexicain j’ai trouvé un article qui résume bien la situation ici

    http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/01/26/AR2007012601896_pf.html

    Donc si je reprends les points principaux :
    - le maïs qui sert à confectionner les tortillas est du maïs blanc qui ne sert donc pas à fabriquer des biocarburants puisqu’il est fait exclusivement à partir de maïs jaune
    - les prix avaient auparavant dramatiquement chuté suite à des importations en masse
    - dans le même temps le gouvernement a accepté d’exporter des grandes quantité de grains alors qu’ils auraient du être stocké
    - le marché est dans une concurrence totalement faussée avec des monopoles de partout

    Si je prends en compte tout ces points ça me parait assez cavalier de faire une telle affirmation : "La demande de maïs pour faire de l’éthanol a déjà fait augmenter de 40% le prix de la tortilla mexicaine. "

    J’aurais plutot tendance à penser qu’il faut s’attaquer à redonner aux mexicains leur indépendance alimentaire en développant les petites exploitations qui ont survécu à l’ALENA pour qu’elles puissent avoir une production capable de nourrir le pays... (à l’opposé de la situation qui prévaut dans bon nombre de zones rurales ou les campagnes deviennent des maisons de retraites financées par l’argent des citadins et des expatriés)... Parce que j’ai du mal à voir comment une situation qui n’était déjà pas satisfaisant avant l’arrivée des programmes de biocarburants américains puissent devenir soudainement satisfaisante si on arrête le développement de cette filiaire...

    Par contre je commence à être curieux de savoir queelle solution aurait votre faveur si les biocarburants sont hors de question, à priori vous vous êtes déjà prononcé contre l’hydrogène et vu que la décroissance à pas l’air d’être votre tasse de thé la charrette à boeufs n’est pas non plus à l’ordre du jour...

    Alors quoi ? Les sables pétrolifères d’Alberta ? Le charbon polonais façon Fischer-Tropsch ? Pas certain que les autres alternatives soit mieux d’un point de vue environnementale...


    Jeudi 22 février 2007 à 05h24mn22s, par Kuri Koer
    lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1351
    • Excellente semaine à Strasbourg pour le développement soutenable

      Je ne comprends pas bien l’argument. Si X % des producteurs de maïs blanc se reportent sur le maïs jaune, l’offre de maïs pour alimentation humaine baisse et son prix augmente, non ?. Et ce n’est pas seulement vrai pour le maïs, cela concerne potentiellement toutes les plantes contenant des sucres , dont les céréales, et déjà réellement le blé.

      C’et un fait que l’ALENA, comme la plupart des accords de libre échange Nord –Sud, fait d’abord chuter le prix des aliments et détruit les paysanneries vivrières. Puis il peut aussi expulser les paysanneries et ré augmenter le prix des aliments pour hommes par une reconversion des sols vers la production pour bétail (soja au Brésil). Le ponpon est atteint par la reconversion vers la production pour automobiles.

      Sur la décroissance je me suis mainte fois exprimé (faites ce mot sur un des moteurs de recherche du site). Le problème est : décroissance de quoi ? de l’empreinte écologique de l’humanité. Cela peut demander beaucoup plus de travail et de capital accumulé.

      Pour commencer, plus de sobriété dans la demande de produit final (la lumière, le chauffage, le déplacement), plus d’efficience technique dans la manière de la produire. C’est ce qu’on appelle « économie d’énergie ».

      Ensuite, économie renouvelables. Elles viennent en général du Soleil (les usines marémotrices tirent leur énergie de la Lune, la géothermie de la Terre). Faisons sécher notre linge au soleil avant d’installer des piles photovoltaïques. Pour fixer l’énergie solaire, la production de biomasse est certes la forme historiquement et encore aujourd’hui dominante. Et avant de cultiver des plantes, à grand renfort d’eau, de pesticides et d’engrais, brûlons (après fermentation en Gaz) nos déchets putrescibles. Une ville suédoise fait rouler ses trains de banlieue avec ses déchets ménagers.


      Samedi 24 février 2007 à 01h16mn13s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1358
      • Excellente semaine à Strasbourg pour le développement soutenable

        Je ne vois pas trop où vous voyez des producteurs qui changeraient de type de culture..

        Le maïs blanc n’est quasiment pas produit dans les pays développés et les USA sont le seul et unique fournisseur du Mexique. Pour de simple question de ressources matérielles et technique, je vois mal un producteur de maïs blanc mexicain pour le marché local passer à la production de maïs pour l’exportation d’un claquement de doigt juste après avoir entendu un discours de Bush.

        Le seul changement qu’il y a eu au niveau de l’offre et de la demande, c’est que le maïs américain devient de plus en plus utilisé localement au lieu d’être envoyé au quatre coin de la planète... Ca commence à devenir assez schyzophrénique de militer pour la production locale paysanne tout en voulant garder les bas prix qu’obtiennent les uns gràce à la surproduction agricole subventionnées des autres.

        D’autant plus que dans le cas du mexique les tortillas sont subventionnés depuis le temps des aztèques et c’est la décision du président actuel d’arrêter les subventions qui a fait exploser les prix (sans compter la privatisation du service public de la tortilla au moment ou son directeur était le frère d’un ex-présient)...

        Est-ce que vous auriez dénoncé l’arrêt des subventions européenne à l’exportation au motif que ça allait "faire monter de 40% le prix du poulet en Afrique de l’Ouest" ? Mais par contre quand ce sont les Etats Unis ils sont bientôt accusé de faire mourir de faim l’humanité...

        "Et ce n’est pas seulement vrai pour le maïs, cela concerne potentiellement toutes les plantes contenant des sucres , dont les céréales, et déjà réellement le blé."

        Ca fait plus de 5 ans qu’on entend la FAO sonner le tocsin parce que le fait que la Chine, l’Inde ou le Brésil allait passer dans le camps des pays dépendant de l’importation de céréale était un facteur de bouleversement de l’économie mondiale... pas certain qu’une centaines d’usines d’éthanol qui utilise 40 millions de tonnes de grain soient capable de battre l’ensemble des activités d’élevage qui en utilises 620 millions (tout comme l’Indonésie n’a pas eu besoin d’attendre les projets de construction de raffineries de biodiesel pour détruire ses forêt, le marché des huiles de friture y suffit amplement...)

        Quand le prix du maïs était extrémement bas les éleveurs l’utilisaient pour nourrir leur bêtes, maintenant que les producteurs se sont détournés de cette culture et qu’il y a eu des mauvaises récoltes chez ceux qui y sont resté, le prix du maïs augmentent et les éleveurs retournent à des céréales plus traditionnelles qui voient elles aussi leur prix augmenter (d’autant plus qu’elles aussi ont eu à subir des mauvaises récoltes)...

        Enfin je fais juste que reprendre les chiffres et explication du "food outlook" de la fao [1]

        "Pour commencer, plus de sobriété dans la demande de produit final (la lumière, le chauffage, le déplacement), plus d’efficience technique dans la manière de la produire. C’est ce qu’on appelle « économie d’énergie ».

        Ensuite, économie renouvelables. Elles viennent en général du Soleil (les usines marémotrices tirent leur énergie de la Lune, la géothermie de la Terre). Faisons sécher notre linge au soleil avant d’installer des piles photovoltaïques. Pour fixer l’énergie solaire, la production de biomasse est certes la forme historiquement et encore aujourd’hui dominante. Et avant de cultiver des plantes, à grand renfort d’eau, de pesticides et d’engrais, brûlons (après fermentation en Gaz) nos déchets putrescibles. Une ville suédoise fait rouler ses trains de banlieue avec ses déchets ménagers."

        La ville de Lille est aussi une des pionnières en Europe dans l’utilisation de biogaz pour le transport urbain. Mais changer le carburant des bus n’enlève pas les contraintes des transports en commun. Interdire les importations de biocarburants ça pourrait faire baisser la consommation de carburant si c’était le seul choix possible pour faire du carburant. Seulement non, le biocarburant c’est juste une alternative. Les ressources en pétrole minérale sont encore très large (le Canada a plus de pétrole que l’Arabie Saoudite), elles vont juste être plus onéreuses à produire.

        Je comprends pas le raisonnement qui consiste à dire qu’entre deux choix : l’un qui est extremement dommageable pour la planète (les ressources fossiles) et l’autre qui pose problème mais moins, on se retrouve à dire qu’on préfère rester sur la situation actuelle tant que ce qu’on nous propose comme alternative n’est pas totalement parfait sur tous les points...

        Et puis une fois raffiné je vois mal comment faire le tri entre les biocarburants produit à partir des surproductions agricoles et les projets qui consiste à exploiter les terres non cultivables avec très peu d’intrants (switchgrass, jathropha...). Bientot un label rouge sur les carburants ?

        [1]http://www.fao.org/docrep/009/j8126e/j8126e00.htm


        Mardi 27 février 2007 à 18h43mn47s
        lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1370
        • agrocarburants, danger

          J’ai du mal à comprendre... vous défendez les agrocarburants comme alternative au pétrole...

          "Je comprends pas le raisonnement qui consiste à dire qu’entre deux choix : l’un qui est extremement dommageable pour la planète (les ressources fossiles) et l’autre qui pose problème mais moins,"

          Je vous invite à consulter le site du CCFD, vous comprendrez peut-être mieux en quoi les agrocarburants posent problème "beaucoup" aux gens qui essaient de survivre sur des territoires envahis par ces cultures de rente.

          http://www.sojacontrelavie.org/

          Oui, si on développe les agro carburants, il faudra les "labelliser" et s’assurer que leur culture ne détruit pas la vie des paysans de "là bas".

          On n’a pas été capable, depuis trente ans, de protéger les paysanneries du sud de notre appétit de viande, faudrait au moins qu’on évite d’agraver leur situation pour nourrir les moteurs de nos bagnoles...


          Mardi 27 février 2007 à 20h06mn56s, par natalie
          lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1371
        • Excellente semaine à Strasbourg pour le développement soutenable

          sans entrer dans le fond du débat, par ailleurs important, je me permets de réagir à votre interrogation "Je ne comprends pas le raisonnement qui consiste à dire qu’entre deux choix : l’un qui est extremement dommageable pour la planète (les ressources fossiles) et l’autre qui pose problème mais moins, on se retrouve à dire qu’on préfère rester sur la situation actuelle tant que ce qu’on nous propose comme alternative n’est pas totalement parfait sur tous les points..."
          Ce genre de choix est très fréquent en politique. Mais la participation gouvernementale (avec seulement 1 ou 2 ministres et pas tellement plus de députés) ou l’exemple du TCE montrent qu’Alian Lipietz et les verts ne peuvent être suspectés de choisir "systématiquement" le "statu quo" : bien que le TCE ne soit pas idéal, ils ont pensé qu’il valait le coup d’être adopté en remplacement des traités existants, en particulier parce qu’il offrait des marges et des moyens de progression plus importants. Pour le nucléaire, une question comparable se pose : à court terme et à l’échelle réduite de notre pays, il permet de croire qu’on va "dans le bons sens" concernant le problèmes des gaz à effet de serre. Une analyse plus poussée et plus critique montre que ce n’est pas le cas : non seulement ça ne résoudra pas le problème du réchauffement climatique, mais en plus ça limite les moyens consacrés au développement d’énergies alternatives ! (et je ne parle pas des problèmes de stockage, d’accident/attentat, ou de prolifération du nucléaire militaire). Pour les agro-carburants, j’imagine que c’est la même chose : si ça apporte une part de solution (une part seulement), mais que ça pose d’autres problèmes très importants, qui seront très difficiles à résoudre, et qu’en plus ça limite les efforts pour trouver d’autres solutions plus durables (parce que les politiques auront vite fait de considérer que c’est une solution idéale - d’autant que les problèmes ne seront pas visibles en Europe - et de ne négliger les autres pistes), alors ça mérite d’accueillir cette possibilité avec beaucoup de prudence...


          Mercredi 28 février 2007 à 10h49mn01s, par jseb
          lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1372
          • Le plein d’huile, ma petite dame ?

            J’étais l’autre jour à Leclerc pour faire le plein. Et on me proposait un produit "nouveau", le diesel vert. Avec "garanti 5% d’huile de colza ou de tournesol".

            J’ai pris 40 litres. J’ai donc mis 2 litres d’huile végétale dans mon réservoir. 2 litres ?

            J’achète nettement moins d’un litre d’huile par mois, pour la cuisine. Comptons l’huile cachée dans les plats tous prêts, mais je n’en achète presque pas. Comptons aussi les corps gras végétaux dans les produits de beauté et le savon. A la très grosse louche, je consomme peut-être 1 litre d’huile végétale par mois.

            Admettons que je fasse un plein par mois. En un seul plein, à seulement 5% d’huile végétale, je viens de tripler ma consommation mensuelle d’huile végétale. Qu’est ce que ça représente, en terme de surface de tournesol et de colza à cultiver "en plus" ?

            Je ne connais pas la proportion de voitures diesel par rapport aux voitures essence. Mais de toutes façon, il y a aussi un agro carburant de substitution à l’essence, l’éthanol carburant, issu du maïs, du blé, de la betterave. Hyppothèse totalement au hasard : le facteur de multiplication est le même quand on passe de la consommation alimentaire de sucre, glucides et alcool à la consommation d’alcool carburant. Je crois que non, mais je simplifie pour aller au bout de mon histoire de "plein".

            Deuxième coup de calcul à la très grosse louche : si tout le monde roulait au diesel "5% huile végétale", il faudrait multiplier par 3 les surfaces cultivées en colza et tournesol en France ??

            Au premier coup d’oeil, ça paraît totalement impossible, et il s’agit de diesel à "seulement" 5% d’huile. Impossible parce qu’on a aussi besoin des terres cultivables pour cultiver tout le reste...

            Je n’ai pas encore fait le calcul de "prix". J’achète si peu d’huile que je ne me souviens pas le prix, mais il me semble qu’au litre, c’est plus cher que le gasoil...


            Jeudi 1er mars 2007 à 11h39mn50s, par natalie
            lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1373
            • Le plein d’huile, ma petite dame ?

              Déjà ce carburant à 5% c’est ce que j’appelle une arnaque... Ca doit faire des années que tu roules au "diesel vert garanti 5% d’huile de colza ou de tournesol" sans le savoir, parce que comme la France n’a pas assez de capacités de raffinage les pétroliers vont acheter du pétrole mal raffiné au moyen orient et y rajoutent du biodiesel pour améliorer sa qualité et lui permettre de rentrer dans les normes de pollutions fixées par l’UE.

              Si ça peux te rassurer Sorensen a fait une étude sur la possibilité technique de donner à la population mondiale de 2020 le même confort que dans les pays du Nord en n’utilisant que des énergies renouvelables. Au final c’est tout à fait possible en utilisant les meilleures technologies et solutions d’économie d’énergie disponibles à l’heure actuelle...

              Par contre ça inclut d’avoir un mode de vie un tant soit peu raisonnable, par exemple si au lieu de se divertir en faisant une marche les gens vont plutot dans des fitness centers ça n’est plus possible...


              Jeudi 15 mars 2007 à 12h14mn01s, par Kuri Koer
              lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1399
        • Abus d’agrocarburants

          Je crois que le fond de votre problème (outre une foi immodérée dans les discours de la FAO, qui reflètent plutôt le point de vue des équivalents de notre FNSEA que de la Via Campesina), c’est que vous avez deux fausses représentations économiques en tête :

          - Qu’il existe une offre illimitée de terres cultivables en jachère et une paysannerie au chômage qui ne demandent qu’à trouver de nouveaux débouchés pour se mettre au travail.

          - Que le remplacement de 5% du pétrole consommé par des dérivés de la biomasse, ça ne représente que quelques malheureuses centaines d’usines d’éthanol qui ne vont pas changer grand chose. (À part ça, que le détour de production maïs-soja -> viande bovine soit déjà un grand problème, c’est ce que je me tue à répéter sur ce blog.)

          Bref, vous ignorez ce que les écologistes appellent « triangle des risques énergétiques ».

          Par ailleurs vous semblez ignorer un des problèmes les plus empoisonnants de la théorie des prix (marxiste ou néo-classique) : le problème de la production jointe. Suivant les mouvements de la demande finale, un oléoprotéagineux comme le soja est produit tantôt principalement pour son huile, tantôt pour ses tourteaux, ce qui fait effondrer le prix du « résidu » , jusqu’à ce qu’il devienne le produit plus demandé, et alors son prix bondit.

          Je laisse Natalie et jseb vous répondre sur la tactique générale des écologistes face aux risques énergétiques. Le problème serait le même si vous aviez défendu le nucléaire comme « posant moins de problème que l’effet de serre ». En tout cas, vous serez vite convaincu, en parcourant ce site, que je suis un chaud partisan des petits bouts de solution, même « pas totalement parfaits sur tous les points », comme le TCE…

          Par exemple, je suis très intéressé par le jathropha, et j’aurais aimé que la fusion froide marche…

          Et au fait, bien sûr que nous sommes pour labelliser les sols et leurs produits ! nous, les Verts, défendons les AOC !! L’Union européenne refuse par exemple les importations agricoles israéliennes produites dans les Territoires occupés. Nous avons proposé que les 5 millions d’hectares volés par les paramilitaires colombiens, et qui sont massivement replantés en palmier à huile, ne puissent pas servir de base pour l’exportation de bio carburants vers l’Europe.


          Dimanche 4 mars 2007 à 15h18mn20s, par Alain Lipietz
          lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1374
          • Abus d’agrocarburants

            Je ne vois pas en quoi il pourrait y avoir un quelconque parti pris idéologique dans la pose d’une addition des chiffres de céréales utilisés pour l’alimentation du bétail et dans la pose d’une addition de chiffres de céréales utilisées pour faire des biocarburants...En plus, les organisations paysannes dans les pays en développement s’inscrivent généralement à la fois à via campesina et à la FIPA... Et si je peux me permettre l’opposition Conf’ paysanne gentil agriculteur respectueux de l’environnement contre FNSEA vilain productivistes pollueurs ça fait un peu préjugé d’"écolo des villes".

            Et vous semblez ignorer un des problèmes les plus empoisonnants de la production agricole : un champs c’est pas une ligne de production, non seulement la production et sa qualité sont tributaires de la disponibilité des semences, du type de sols, des aléas climatiques et sanitaires mais en plus on ne bouleverse pas une exploitation du jour au lendemain parce que les cours ont changé...

            Maintenant je n’ai jamais dit que "le remplacement de 5% du pétrole consommé par des dérivés de la biomasse, ça ne représente que quelques malheureuses centaines d’usines d’éthanol"... J’ai juste parlé parle de la situation actuelle en 100% maintenant qui est accusée d’augmenter le prix de la tortilla au Mexique alors qu’il n’y a effectivement que très peu d’usines d’éthanol...
            Sur ce point, vu ce que j’ai pu entendre de mes amis mexicains la situation est quand même beaucoup moins simpliste que ce que vous et Mme Voynet avaient pu affirmé (ce qui explique qu’on ait vu une augmentation de prix de pour la tortilla, mais qu’il n’y ait rien eu de tel du coté du maíz tostado des Andes ou du foufou africain). Je vais mettre ça sur le compte de la campagne électorale qui oblige à jouer au "plus écolo tu meurs" pour grapiller des voix quitte à tromper ceux qui écoutent. Donc je me permets de fermer ce sujet précis pour aborder la question des biocarburants au sens plus général.

            D’un point de vue du risque environnemental vous me parliez de l’Indonésie, le programme de biocarburant indonésien n’est pas dirigé vers l’exportation vers l’Europe mais a pour but de réduire la dépendance énergétique du pays et la pauvreté des zones rurales... En plus ça va plutot reboiser que détruire la forêt. Avec 4,5 millions d’hectares de terrain déjà défriché et à l’abandon, ils vont pas aller s’embêter à raser de la forêt vierge les indonésiens !

            http://www.wbcsd.org/plugins/DocSearch/details.asp?type=DocDet&ObjectId=MjI5MzY

            A part le danger d’avoir des paysages un peu plus monotones pour les adeptes des treks solidairquitable chez les pauvres, j’ai du mal à voir où est le problème...

            C’est pas parce qu’on est dans le Sud que les gouvernements se foutent totalement de l’environnement, ne serait ce que parce que ça permet de toucher les subventions du protocole de Kyoto...

            Sur la question plus sociale lié aux types de culture je vais me permettre de renvoyer à l’éditorial de Spore intitulé "d’abord manger"... Je pense que c’est un bon résumé du protectionisme (colonialisme ?) écologique que doivent subir de plus en plus les pays du Sud...

            http://spore.cta.int/spore95/spore95f_feature.html

            " Dans les pays pauvres, les simples nécessités du lendemain, le désir d’améliorer les conditions de vie, feront percevoir encore pour longtemps la vision occidentale de l’écologie et les politiques qui en découlent comme d’étranges soucis d’esthètes, des caprices de nantis. Elles sont vécues comme des contraintes externes, politiquement correctes, passage obligés que les gouvernements font mine d’accepter pour attirer les crédits et satisfaire l’une des conditionnalités de l’aide au développement. Les paysans, les autorités locales, les mettent en œuvre sous la pression, pour les contourner ou les abandonner ensuite dès que possible. "

            "Il est peut-être temps que la communauté agricole s’interroge publiquement et sans détours sur ce qui est prescrit et sur ce qui fait réellement obstacle à la production aujourd’hui. L’agriculture biologique est-elle automatiquement plus valable et plus saine que la production intensive ? Peut-elle nourrir le monde, en termes de protéines disponibles ? Sous quelles conditions ? Est-ce que la petite agriculture, à haute intensité de travail, peut satisfaire les besoins de la sécurité alimentaire ? Sommes-nous en train de créer deux systèmes séparés : une production alimentaire super efficace et une modeste agriculture de subsistance ? "

            Ce qui me permet de passer à la question de l’occupation des sols. C’est un faux problème. C’est pas tout de voir les sols disponibles, faut aussi voir comment ils sont utilisés...

            Dans l’agriculture traditionnelle on a besoin de 10 hectares pour nourrir une famille de 5 personnes. Si ces 5 personnes pratiquent un système d’agroforestrie avec des animaux de traits on a plus besoin que de 3 hectares, et encore j’ai entendu qu’à Cuba ils arrivent à faire encore mieux.

            A partir du moment où les gouvernements arrête de faire payer les lumières des villes par l’obscurité des campagnes et ou les individus trouveront plus rentable d’investir dans un tracteur plutot que dans un taxi, vous verrez qu’on se posera beaucoup moins cette question d’occupation des sols.

            """""
            Le problème serait le même si vous aviez défendu le nucléaire comme « posant moins de problème que l’effet de serre ».
            """""

            D’un point de vue technique pas du tout. Il y a une différence fondamentale entre le marché de l’électricité et celui du carburant c’est la question du stockage et de la distribution. Faire le choix du nucléaire exclut le renouvelable et inversement pour des question d’adaptation du réseau. Comme la production doit tout le temps être égale à la consommation, un choix technologique se fera au détriment de l’autre. De la même façon pour fermer une centrale nucléaire il faut soit baisser la consommation, soit remplacer par une autre production.

            Dans l’électricité on a le choix entre remplacer le charbon par du nucléaire ou par du renouvelable... Donc autant directement prendre le renouvelable (d’autant plus que ces choix nous engagent pour 20 à 30 ans).

            Dans le cas du carburant, on a le choix entre remplacer le pétrole par le biocarburant ou garder le pétrole...

            (ce qui ne dispense pas de travailler sur l’efficacité énergétique évidemment http://www.renewableenergyaccess.com/rea/news/story?id=45824 )


            Jeudi 15 mars 2007 à 11h57mn02s, par Kuri Koer
            lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1398
  • bravo pour le "Rebonds" sur les porteurs de seaux !

    j’approuve à 100% le dernier paragraphe (et le reste) que je diffuse à mes amis qui aiment critiquer les verts.
    "Oui, la maison brûle et l’on regarde ailleurs. Ou, plus exactement, ceux qui arrivent avec les seaux, on ironise sur la façon dont ils les portent ! Eh bien ça suffit. Prenons tous nos seaux en main et plaçons enfin au plus haut poste de responsabilité celle qui est devenue la plus experte en extinction et prévention des incendies"


    Mercredi 21 février 2007 à 15h13mn34s, par jseb
    lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1349
  • Mercredi 21 février 2007 à 13h13mn14s
    lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1346
  • Des fois, ça marche.

    Il me semble qu’il y a réelle matière à s’interroger chez les verts français à voir comment certains de leurs thèmes sont puissamment portés par une société civile dont la mobilisation transgresse facilement les frontières et pourquoi certains autres font un flop magistral.

    La question ne se pose certes pas plus aujourd’hui qu’hier, mais, au risque de paraître cynique, l’enjeu très financier actuel pour les verts n’est pas nul. D’où l’intérêt, peut-être, de faire un bilan des grandes victoires (il y en a eu) des grands échecs, des bilans mitigés (REACH).

    Une chose cependant à retenir : certaines évolutions se feront, avec ou sans les verts français.


    Mercredi 21 février 2007 à 06h56mn00s, par Gus
    lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1344
    • Des fois, ça marche.

      Oui, des fois ça marche, mais essentiellement à l’Europe (la France est culturellement la lanterne rouge de l’écologie, pour des raisons remontant au Siècle des Lumières et à la domination du productivisme stalinien sur la gauche française au cours du dernier demi-siècle), et encore à l’Europe, oui, mais quand il s’agit de bonnes intentions. Quand viennent les obligations, le droit de veto national bloque.

      En fait oui , nous avons la majorité culturelle dans l’opinion. Mais les lobbys (automobile, chimique, nucléaire, pétrolier, pharmaceutique...) restent tout-puissants, dans la haute administration (dont mon cher corps des P&C) et dans les autres partis.


      Mercredi 21 février 2007 à 14h13mn54s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1347
      • Des fois, ça marche.

        Rien à redire à votre analyse, même si je ne l’aurais pas forcément formulée ainsi.

        Maintenant, plutôt que de nous interroger sur nos divergences, sur ce que certains considèrent comme des échecs et d’autres des succès, pourrions-nous, comme Hippocrate y invitait ses disciples, à nous concentrer sur ce qui nous unit, comme, par exemple, la possibilité de triompher, avec l’aide de l’opinion, dans certains combats où la chance de victoire est réelle : par exemple, en Europe. Vaincre dans l’opinion implique souvent de disposer de contre-exemples : la France peut être un contre-exemple comme un autre.

        J’entends bien que les verts portent un projet de société, ce qui implique un agenda, des items, etc. : mais ne serait-il pas pour autant envisageable de s’intéresser particulièrement à ces points de l’agenda que le niveau présent de maturité de l’opinion porte, quitte à remettre à plus tard les points sur lesquels l’opinion n’est pas prête ?

        Par exemple, parmi tant d’autres, l’Inde affrontera bientôt les juristes des grandes entreprises pharmaceutiques devant TRIPS. L’Europe ne sera certainement pas à ses côtés lorsque l’heure viendra : les verts européens y seront-ils ?


        Mercredi 21 février 2007 à 19h49mn53s, par Gus
        lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1350
        • TRIPS

          La question des TRIPS (APDIC en français : Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce) est en effet une des questions décisives pour le XXIe siècle. Les Verts du PE y ont consacré un séminaire entier, passionnant.

          L’opinion publique française (ou des segments de cette « opinion » fragmentée) s’y est confrontée quatre fois récemment : du coté du brevetage des logiciels, des DRM (droits sur les productions audio-video diffusables par Internet) et la question du brevetage du vivant, qui est un aspect d’une part de la lutte contre les OGM, mais aussi des licences sur les anti-rétroviraux pour la lutte anti-SIDA et autres médicaments chers, face aux pandémies.

          Sur ces quatre points, l’opinion publique suit à peu prés en France la position des Verts, vous avez raison. Mais ces affaires sont terriblement compliquées, et ne n’ont pas moblilisé les mêmes segments de l’opinion publique française. Il faut construire un « front pour les bies communs intellectuels ».

          À l’échelle internationale, c’est encore pire. Ainsi, au nom de la lutte contre la bio piraterie, l’Inde défend (vaguement et moins que d’autres) les droits intellectuels de ses peuples indigènes, mais aussi, contradictoirement en apparence et mieux que l’Union Sud-Africaine de Mbeki), elle défend le droit à l’accès et même à la production de médicaments génériques. Mais, en même temps, c’est une puissance tertiaire émergente et elle a déjà breveté 20 000 chimères (la Chine, 30 000), c’est à dire des êtres vivants issus de manipulations génétiques.

          Le combat à propos des APDIC sera donc une longue histoire que nous aurons d’abord intéret à traiter par morceaux : les OGM (où nous sommes en pointe, et qui ne sont pas seulement une histoire de propriété intellectuelle), les logiciels libres et les DRM (où le combat de Martine Billard à l’assemblée nationale a laissé d’excellents souvenirs), etc. Car la réponse globale aux ADPIC n’est pas simple et le système d’alliance y est à géométrie variable.


          Lundi 26 février 2007 à 17h55mn03s, par Alain Lipietz
          lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1366
  • Photos

    Ah ! Dommage !
    On aimerait bien les voir ces photos -

    Pourquoi ne pas les livrer ?

    Une ou deux seulement ?

    Bien amicalement.


    Samedi 17 février 2007 à 14h33mn16s
    lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1337
    • Photos

      Oooo.... elles étaient sous exposées.


      Samedi 17 février 2007 à 16h05mn16s, par Alain Lipietz
      lien direct : http://lipietz.net/?breve214#forum1338
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