GROUPE DES VERTS AU PARLEMENT EUROPEEN DELEGATION FRANCAISE

COMMUNIQUE DE PRESSE

Strasbourg, le 17 janvier 2001

Un Solana peut en cacher un autre. Les explications devant la plénière du Parlement européen de l’actuel Monsieur PESC (Politique Extérieure et de Sécurité Commune) et ancien Secrétaire Général de l’OTAN Javier Solana ne concourent ni à la recherche de la vérité sur les effets liés à l’utilisation militaire de l’uranium appauvri (UA), ni à la construction d’une Défense européenne en laquelle les citoyens puissent avoir confiance.

C’est le sens de la résolution votée aujourd’hui par le Parlement européen qui prône un moratoire sur les armes à uranium appauvri, comme le demandaient les Verts dans une lettre envoyée à Javier Solana en mai 1999.

Scientifiquement, Javier Solana s’est fait le porte-voix de l’obscurantisme en affirmant qu’il n’y avait pas de lien prouvé entre l’utilisation d’armes à l’UA et les pathologies développées par les soldats du Golfe ou des Balkans. Les chercheurs -y compris militaires- savent pertinemment que la contamination par l’UA revêt deux caractéristiques majeures : elle est probabiliste, c’est à dire qu’elle ne contamine pas systématiquement ceux qui sont exposés, et hétérogène, c’est-à-dire qu’elle ne contamine qu’une partie des cellules du corps humain, sans que l’on puisse prédire lesquelles.

Ces deux facteurs font que, comme souvent dans la recherche scientifique, on ne peut avancer de preuves formelles mais simplement apporter un faisceau d’éléments concordants.

Ce faisceau existe (comme le prouvent les documents même de l’US Army), et le nier c’est nier la méthodologie même de la recherche scientifique.

Il faut donc inverser la charge de la preuve : c’est bien aux militaires de prouver l’innocuité de l’utilisation militaire de l’UA, ce qu’ils ne se sont pas essayé à faire.

Le refus par l’OTAN d’un moratoire sur l’utilisation et la fabrication de ces armes doit pousser les Européens à construire leur défense sur d’autres bases que celle des Etats-Unis, lesquels ont par exemple refusé de signer le Traité d’interdiction des mines antipersonnel.

Une défense européenne autonome devrait se baser sur le respect des Conventions internationales en général et sur celles de l’Europe en particulier.

Une directive européenne (96/29 EURATOM) prévoit que toutes les mesures doivent être prises pour empêcher les émissions radioactives qui excèdent 10 000 becquerels par kilo. L’Uranium appauvri est 4000 fois plus radioactif que cette limite !

Moratoire sur l’utilisation et la fabrication des armes utilisant de l’uranium appauvri, dépistage systématique à grande échelle des militaires et des populations civiles locales, décontamination des sites touchés... Les Verts renouvellent leur appel !

Les Députés Verts français au Parlement européen

Danièle Auroi, Alima Boumédiene-Thiery, Dany Cohn-Bendit, Hélène Flautre, Marie Anne Isler Béguin, Alain Lipietz, Gérard Onesta, Didier-Claude Rod, Yves Piétrasanta.

Voir la présentation de la situation.