Leyla Zana vient rendre visite au groupe vert. Elle nous remercie très chaleureusement de l’avoir soutenue et protégée pendant toute la durée de sa captivité (en particulier en lui faisant attribuer le prix Sakharov du Parlement européen).
Dix ans incarcérée, après son arrestation dans le parlement turc avec trois autres de ses camarades kurdes ! Ils sont là, d’ailleurs, ainsi que son grand fils qu’elle voit pour la première fois depuis sa libération. Elle a consacré tous ses premiers jours de liberté à construire un parti politique kurde se démarquant clairement des positions militaristes du PKK.
Elle prend résolument parti pour une ouverture exigeante des négociations avec la Turquie. Cela ne nous étonne guère : n’avait-elle pas dit du fond de sa prison : "Je préfère vivre en prison dans une Turquie européenne que vivre libre dans une Turquie qui ne pourrait entrer dans l’Europe" ?
A ma question sur l’interview de Danielle Mitterrand dans Le Parisien du même jour, qui semble rejeter la perspective de l’entrée de la Turquie, elle se montre surprise et promet d’en parler à l’intéressée.