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20/04: Europe-Écologie : ça ne va pas si mal !

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Europe-Écologie : ça ne va pas si mal !


mardi 20 avril 2010

On me l’a reproché : je délaisse ce blog au profit de ma page Facebook. C’est vrai que ce truc est très addictif ! Super-réactif, mais les débats lancés sur Facebook disparaissent en quelques jours sous le fatras des messages. Tandis qu’il y a encore des lecteurs pour intervenir sur les forums (…)


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Vague verte en Amérique Latine ?

mardi 27 avril 2010

En ce moment il y a une sorte de vague verte en Amérique Latine qui semble devoir être à la fois une source de satisfaction et d’inquiétude :

 le succès des Verts mexicains, dû malheureusement pour beaucoup à leur campagne populiste en faveur de la peine de mort, est aussi celui de leur politique pro-indigène et de leur consolidation auprès des mouvements locaux féministes, environnementalistes, "indigénistes", dans certains de leurs fiefs comme le Chiapas
 Après le succès du partido verde l’année dernière, qui a gagné à Natal (plus d’1 million d’habitants) et a été à deux doigts de remporter la mairie du grand Rio, Marina Silva au Brésil franchit enfin la barre des 10% dans les enquêtes, ce qui revient en fait à un score autour des 15% sachant que les instituts de sondage Brésiliens incluent les votes blancs ou hésitants dans leurs publications (environ 20-25% à chaque fois). Cela représente dans les 15 à 20 millions d’électeurs : un succès jamais vu dans le monde pour les Verts, et ce malgré une quasi-absence de Marina à la télévision. La biographie, le discours et les pratiques de la candidate sont une bulle d’air dans une vie politique corrompue et un vrai symbole de ce que les brésiliens appellent le "socio-environnementaliste". Mais son opposition (modérée) à l’avortement et, surtout, les scandales de corruption touchant le Parti Vert posent un vrai problème : on peut arguer que ces scandales sont moindres que dans les autres partis, mais ils montrent que le pV a échoué à représenter l’exemplarité qu’il prétendait assumer.
 En Colombie, enfin, les succès électoraux du Parti Vert se succèdent depuis deux ans et se soldent par la gestion de nombreuses localités, gestion souvent saluée par les observateurs et considérée comme innovante, efficace et surtout, honnête. Leur candidat Antanas Mockus, vainqueur de primaires ouvertes du mouvement, est depuis quelques jours donné largement gagnant face aux Uribistes pour la présidentielle du 30 mai. Son programme s’inspire largement de celui des groupes verts européens même s’il est moins à gauche socialement. Cependant, son discours est souvent beaucoup plus prudent : conscient, par exemple, de la popularité du président sortant, Mockus, s’il condamne fermement l’alliance entre le gouvernement et les paramilitaires ainsi que les pratiques autoritaires de l’exécutif, évite de remettre en question la stratégie militariste adoptée pour régler le problème des FARC, et prend grand soin de ne jamais critiquer directement la personnalité d’Uribe. L’expérience Mockus est intéressante car elle montre ce que le discours d’un candidat vert doté de réelles chances de gouverner doit perdre en radicalité et accepter en compromis parfois peu plaisants, pour apparaître crédible face à des concurrents populistes et populaires.

Curieusement, les Verts européens (contrairement à ceux des Etats-Unis chez qui il y a un vrai engouement pour des personnalités comme Marina Silva ou Fernando Gabeira) ne revendiquent jamais les succès de ces entités pourtant membres à part entière des Global Greens (même s’il on sait que le cas des Verts mexicains, premier parti écologiste du monde en voix mais aussi sans doute celui à l’éthique la plus condamnable, est un peu particulier). On se souvient pourtant que la montée des partis de la gauche alternative et anticolonialiste en Amérique du Sud était constamment érigée en modèle par la gauche de la gauche européenne (verts compris) à la fin des années 1990.

Comment expliquer cette absence de réaction face à la mobilisation massive, jamais égalée en Europe, que les Verts latino-américains sont capable de déployer ? Ignorance ou malaise ? Vous semblez bien connaître l’Amérique Latine. Quel est votre avis sur la question ?


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