FN, Europe, Villejuif : politique dans la tempête
par Alain Lipietz

mardi 3 juin 2014

La victoire du FN en France aux européennes est une nouvelle page de la chronique d’un désastre annoncé. Bien sûr, la vieille gauche dira : « C’est la faute à l’Europe néo-libérale », oubliant que, chez les principales victimes de cette Europe-là, on a vu l’écrasante victoire, en Italie de la gauche moderniste modérée (Renzi), en Grèce de la gauche radicale (Tsipras).

Et Alexis Tsipras, comme Ska Keller, leader du Parti Vert Européen (une des rares forces qui progressent), comme le « vieux » Dany Cohn-Bendit, ne font ni une ni deux : rompant radicalement avec les réflexes archaïques paralysant encore la France percluse de Ve République, ils apportent leur soutien à l’homme désigné par les votes populaires : le PPE Jean-Claude Juncker !

Dans les décombres de la crise, une nouvelle politique se dessine, une politique qui ne prend plus les vessies pour des lanternes et la « vielle gauche » pour le progrès. Une politique qui sait ce qu’elle veut, assume ses échecs comme ses succès, et agit en conséquence. Comme à Grenoble ou à Villejuif. Une politique qu’il nous reste à redéfinir.

Europe

C’est grossièrement vrai : la politique libérale et récessive, dictée par la droite conservatrice et la social-démocratie au niveau européen, a fini par miner le « désir d’Europe » dans la plupart des 27 pays de l’Union.

Et les nationalistes, frères et cousins du FN, progressent d’un bond presque partout, tandis que s’effondre la social-démocratie et que les conservateurs reculent.

La France en est l’exemple le plus caricatural : non seulement le PS connaît le plus mauvais résultat depuis la guerre d’Algérie (14,7%), mais la droite de gouvernement en profite à peine (UMP : 20%, UDI-Modem 10 %).

Résultat : la droite conservatrice (le PPE) est en tête mais n’a pas de majorité qualifiée. Alors la bataille se déplace : pour ou contre la reconnaissance de ce vote direct européen par les gouvernements nationaux. Le leader du parti vainqueur, Jean-Claude Junker, doit logiquement être élu président de la Commission européenne. C’est ce qui a été promis aux citoyens européens. Seulement voilà : il est « pro-européen », démocrate-chrétien à l’ancienne, favorable à une certaine régulation du capitalisme. Et ça ne plait pas à toute la droite, en particulier à la droite britannique de Cameron.

Cette droite libérale n’en veut pas, et compte rallier suffisamment de gouvernements nationaux pour bloquer le choix des électeurs européens. A ce niveau là (celui de Junker et de Cameron), on a parfaitement compris les enjeux. Seul le fédéralisme européen permet d’avoir une politique européenne capable de dompter la finance. A ce niveau là, qui fut aussi celui du Financial Times et du Wall Street Journal quand ils prirent parti pour le « Non » au référendum sur la constitution européenne, on sait que « souverainisme national = impuissance du politique = libéralisme économique ».

Les Verts l’ont compris depuis longtemps. Et il est donc normal que la jeune Ska Keller, représentante de son aile la plus jeune et la plus radicale, comme Dany Cohn-Bendit, qui depuis longtemps a réduit ses ambitions politiques aux « miracles » de l’unification politique d’un continent dévoré par des siècles de guerres, fasse passer avant tout la victoire de Junker sur Cameron.

Plus surprenante (pour ceux qui ne connaissent pas la politique grecque et prennent le parti Syrisa pour une sorte de PCF et Alexis Tsipras pour une sorte de Mélenchon) est l’extrême maturité du jeune leader de la gauche grecque : oui, la politique de l’Union européenne nous martyrise, mais une politique européenne n’est pas plus l’Europe que la politique d’un gouvernement français ou grec n’est la France ou la Grèce. Pour sortir de la crise, il faudra plus d’Europe, c’est une condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante (il lui faut en plus une bonne orientation politique, à cette Europe !). Alors, entre Cameron le nationaliste et Junker l’européen, élu directement par les Européens, Tsipras choisit Junker.

Si Ska, Dany et Alexis sont entendus, on s’acheminerait ainsi vers une alliance de fait des Verts, de la GUE (la gauche de la gauche européenne) et de l’ALDE (centristes libéraux-démocrates) pour soutenir un homme du PPE… Comme si en France, aux municipales, les écologistes, le Parti de Gauche et les centristes s’entendaient pour soutenir un UMP ! Ça ne vous rappelle rien ? Si, les bizarreries de Grenoble (alliance Verts-PG- associatifs pour dégommer un maire PS soutenu par le PCF) ou Villejuif (alliance des associatifs, des centristes, des Verts et d’un UMP pour dégommer un maire PCF soutenu par le PS).

Dans les trois cas, on décide de ce qu’on veut obtenir, et, battu ou vainqueur, on fait ce qu’il faut, sans souci des étiquettes périmées (ou gelées par une constitution bipolaire, comme la Ve République française). C’est à dire qu’on entérine que ces étiquettes sont périmées, et on fait au mieux avec ce qu’on a. Typique d’une situation de crise, où « L’ancien ce meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour, et dans cet interrègne surgissent les monstres. » (Gramsci).

++++France

La victoire du FN est donc un produit emblématique de la crise européenne.

Mais un produit évité par d’autres pays. Donc d’abord un phénomène français.

La chronologie montre cette spécificité française. Première poussée du FN en 1983, quand Mitterrand, élu sur un programme « de gauche » classique (nationalisations, hausse du SMIC) se heurte à la crise du modèle capitaliste d’Après-guerre (le « fordisme »), renonce, et ouvre la « parenthèse de la rigueur ». Il s’agit en fait du virage vers le nouveau modèle atlantique : le libéral-productivisme. Seconde poussée du FN lors du second septennat (mêmes causes). Premier coup de tonnerre : Le Pen au second tour en 2002, qui sanctionne l’abandon des réformes par Jospin au tournant de l’année 2000 et son retour, sous la houlette de Fabius, au social-libéralisme.

La leçon de l’expérience Jospin est claire : si la gauche et les écologistes reviennent au pouvoir, mais trahissent une troisième fois, alors ce sera le FN en première position. C’est fait.

Par trois fois le PS parvenu au pouvoir pour « changer la vie » a trahi, et c’est cela qui fait du FN le premier parti ouvrier et le premier parti chez les jeunes. Le PS a raté en 81-83 la sortie progressiste de la crise du fordisme, il a raté sous Jospin (malgré un bon début) la remise en cause du libéral productivisme, et face à la crise mondiale de ce modèle (en 2008-2012), il a radicalisé son virage libéral, alors que la crise nouvelle appelle au contraire un retour de la planification et de la régulation par le politique. Le PS n’a plus aucun contenu politique progressiste, même s’il compte encore des électeurs voire des députés progressistes.

Significatif est l’échec parallèle du communisme. Il s’est effondré tout au long des années 70 (celles de la première crise d’Après-Guerre) faute d’avoir compris le diagnostic d’André Gorz (1964 !) sur le nouveau théâtre de la vie politique et sociale : l’Europe. N’ayant trouvé de réponse ni à la crise des années 70, ni à celle des années 2000, il n’a survécu que comme vote protestataire. L’effondrement du PS ne lui a jamais profité. Le score du Front de Gauche se maintient en 2014, mais par absorption du vote trotskiste qui disparaît presque totalement.

Mais, en 2014, la chute la plus dure est celle d’Europe Écologie, exactement réduit de moitié par rapport à 2009. Au début, le vote écologiste montait en sanction du PS (1988, 1992). En 2014 le PS entraine les écologistes dans sa chute (le trop tardif départ du gouvernement ressemblant à un lâchage maladroit). Comme je le craignais en 2012, les électeurs écologistes « ont jeté à l’eau les épagneuls nains et les ont coulés à grands coups de bâtons ».

Les dirigeants minimisent en arguant que le résultat de 2009 était une anomalie. Non, 2009 était l’étape normale où la gauche du XXIe siècle, ayant une réponse argumentée à la crise du libéral-productivisme, « égalisait » enfin avec la gauche d’autrefois. Alors, en proposant une forme politique nouvelle, la « coopérative », Europe Écologie polarisait l’aspiration au nouveau, le désir de Vert, du centrisme aux libertaires, depuis les sages associations de la gauche chrétienne jusqu’aux futurs « Indignés », et jusque chez les petits patrons et les ingénieurs.

L’histoire de la chute de EELV est, elle aussi, l’histoire, non d’un désastre (car l’écologie politique ne peut pas mourir, parce que la crise écologique est là), mais d’un échec annoncé dès les erreurs des régionales de 2010, et confirmé par la victoire de la « politique des postes » contre la « politique des contenus » dans ses congres successifs. Ce blog en a tenu la chronique. Mais il faut remonter plus loin, nous y reviendrons.

Enfin, la victoire du FN a aussi une dimension géographique. Les écologistes l’avaient pressenti, 3 ou 4 livres de géographes l’ont confirmé (Guilluy, Lévy…). C’est la carte inversée de la polarisation de la richesse et de l’inclusion sociale dans les métropoles, et de l’abandon des marges rurales, « rurbaines » et suburbaines. Aujourd’hui, la nouvelle loi métropole achève de briser, dans la périphérie, les derniers cadres organisationnels de proximité, anciens (communes, départements), ou plus récents (régions, communautés d’agglo), abandonnant les campagnards et les banlieusards dans un désert des services publics et des lieux du pouvoir sur sa propre vie quotidienne.

C’est la globalisation à domicile : le national n’embrayait plus sur rien, désormais le municipal non plus !

Significativement, les pôles de résistance de EELV, où le vote est réduit non de moitié mais seulement du tiers (de 30 % à 20), sont dans ces zones métropolitaines où une culture nouvelle associe « classes moyennes à fort capital culturel » (les honnis bobos) et classes populaires restées « incluses » à leur contact : Grenoble, Montreuil… Encore faut-il savoir féconder cette conjoncture locale. Rien n’est jamais mécanique, ni en sociologie, ni en politique.

++++Politique

Les victoires si différentes mais toutes deux atypiques de Grenoble ou de Villejuif enregistrent ce nouveau tableau issu de la crise du libéral-productivisme et des partis de la « gauche ancienne ».

Même ceux qui « comprennent » les choix tactiques des écologistes villejuifois leur reprochent de ne pas resituer leur geste dans le cadre national. J’en ai dit pourtant un mot, mais réessayons.

La victoire de Grenoble, comme jadis celle Dominique Voynet à Montreuil, cause à la direction de EELV une certaine gêne, mais pas tant de problèmes apparents qu’à Villejuif. Car à Grenoble c’est un écologiste qui est élu maire. Cette victoire a dû pourtant passer sur le ventre de la gauche ancienne, battue par une « nouvelle gauche » dont Grenoble est, comme toujours, le laboratoire. Une victoire locale contre les alliés nationaux ? Les rivalités municipales entre PCF et PS nous en ont donné l’habitude. La rupture de Grenoble est pourtant plus profonde. D’abord elle affirme l’importance du local et de la subsidiarité inscrite dans les statuts de EELV. Ensuite elle est déjà significative d’un changement de paradigme dans la définition des forces politiques « amies ».

Les critiques adressées à Villejuif sont plus sévères. En choisissant de s’allier avec d’autres listes dont l’une avait l’investiture de l’UMP et du MEI (le parti d’Antoine Waechter, associé nationalement à EELV), contre un PC local particulièrement archaïque et un PS qui lui est soumis, l’expérience de Villejuif brise un consensus qui s’est peu à peu consolidé à la fin de l’expérience Jospin, selon laquelle l’écologie politique n’est qu’un morceau un peu particulier de « la Gauche ».

Jusqu’en 1997, l’écologie politique se concevait comme un nouveau « paradigme » (un ensemble de valeurs et de pratiques politiques), qui d’abord refusait de se « marier » avec d’autres forces politiques (le fameux « ni-ni » d’Antoine Waechter), puis avait accepté de passer des accords bien négociés sur les contenus (« l’autonomie contractuelle ») et plutôt avec la gauche classique. Argument (que j’avais défendu à l’époque) : il faut bien entrer dans les exécutifs pour infléchir les politiques publiques. Et la gauche classique semblait devoir être l’allié le plus fréquent, car, tout en étant productiviste, au moins elle ne se subordonnait pas totalement aux forces du marché et partageait des valeurs de solidarité, d’ouverture en matières de mœurs, de liberté et d’égalité entre « les races ». Les succès mêmes de la « majorité plurielle » (alliance « de la gauche ET des écologistes » derrière Jospin), dans ses premières années, figèrent cette alliance en quasi fusion.

Le consensus en faveur de cette fusion fut brisé par le courant Désir de vert à la suite du désastre final de l’expérience Jospin. Mais il s’est réinstallé à la faveur du tournant à la fois ultra-libéral et raciste de la période Sarkozy. Ce consensus se cristallise sur un passage du Manifeste de EELV qui associe la droite au libéralisme « le plus extrême », et ce libéralisme à l’impossibilité de l’écologie.

La second raccourci n’est pas faux, mais le dirigisme peut être un bien pire ennemi de l’écologie : cf l’URSS, la Mer d’Aral, Tchernobyl.

Le premier raccourci est une double sottise. Le gaullisme a été bien plus dirigiste que le PS actuel. Et surtout : la crise actuelle n’est pas qu’une crise du libéralisme, c’est une crise du libéral-productivisme. Or, face à la crise, les forces de la vieille gauche ont radicalisé leur productivisme, et le PS a radicalisé son libéralisme.

Faut-il en conclure que « droite et gauche c’est désormais la même chose » ? Je dis ici « gauche » au sens des forces politiques (PS et PCF) qui se réclament de la gauche, et non bien sûr de ce que nous, nous appellerions « être de gauche » (c’est à dire : défenseur de l’écologie, de la solidarité et de la démocratie).

Non. J’ai traité ce point au début des années 90 dans une série de livres et articles, pour pousser les Verts à sortir du ni-ni et à nouer des alliances, et les nouer à gauche, alors même que, au Conseil régional Ile de France nous participions à la majorité budgétaire, mais non exécutive, de Giraud, que Borloo participait à la majorité budgétaire, mais non exécutive, de Marie Blandin dans le Nord, et que nous ne parvenions pas trouver un accord avec le PCF de Villejuif !

Ce diagnostic s’est confirmé avec Jospin. Mais depuis que la crise du libéral-productivisme a éclaté, les différences se sont estompées. Parce qu’ils sont profondément liés aux anciens modèles, le PS devient plus libéral et le PCF plus productiviste, et en particulier plus pro-nucléaire. Cela ne veut pas dire qu’ils en sont tous au même point.

Pour faire image (et en fait il faudrait un dessin) : sur une échelle de 1 à 10 « libéralisme / dirigisme », on va mettre l’UMP à 2, le PS à 4, EELV à 6 et le PCF à 8. Sur une échelle « productivisme / écologie », on va mettre le PCF à 2, l’UMP à 3, le PS à 4 et EELV à 9. Globalement, EELV est donc plus proche de la vieille gauche que de la vieille droite. Et quant à la proximité avec le PCF ou le PS, ça dépend des sujets.

Mais ça veut dire quoi, « l’UMP est à 2 et le PS à 4 » sur l’échelle « libéralisme/dirigisme » ? Que l’UMP va prendre à chaque fois des positions deux fois plus libérales que le PS ? Évidemment non : comme commissaire européen, nous préférons Barnier à Moscovici, car nous avons vu que le premier était plus régulateur vis-à-vis de la finance que le second. Et nous pouvons imaginer que, droit dans ses bottes, Juppé le serait plus que Hollande et, à ce titre, aurait été un ministre de l’écologie plus efficace que Borloo (avec qui nous avons pu cependant travailler « sympathiquement » lors de la présidence française de l’UE).

Nous voulons dire plutôt que 2 cadres UMP sur 10 sont convenablement dirigistes (ce qui n’en font pas des hommes de la gauche classique, mais permet de travailler avec eux sur la « régulation » face à la crise) et 8 sur 10 d’indécrottables libéraux. Sarkozy incarnait, en les juxtaposant de façon clownesque, ces deux facettes de l’UMP et tombait tantôt d’un coté, tantôt de l’autre, comme le chat de Schrödinger, illustration de la mécanique quantique.

De même, sur l’échelle « ethnocentrisme » (le terme universitaire pour désigner le racisme) contre universalisme, le FN sera à 1, l’UMP sera à 4 et EELV à 9. Mais on ne peut pas croire que la vieille opposition Chirac-Sarkozy à ce sujet ait disparu. Je note « 4 » parce que, selon des spécialistes, c’est apparemment le rapport de force entre les « droite populaire « ou « décomplexée » à la Copé, et ce qui reste d’humanistes à l’UMP.

Ainsi, derrière Franck le Bohellec, le maire UMP de Villejuif, les premiers adjoints issus de sa liste sont : une Marocaine, un Ivoirien et un Brésilien, immigrés de première génération. Quelle liste EELV a fait mieux ? Et il ne présente rien de spécifiquement libéral dans sa politique municipale. Et il accepte bon gré mal gré les propositions écologistes des élus verts. Pour l’instant ? Mais ni plus ni moins qu’un maire PS, et plus que la maire sortante PCF.

Et c’est là que nous retrouvons la question de la subsidiarité, le principe « penser globalement, agir localement » et sa traduction dans les statuts de EELV (article III-1 du règlement intérieur : c’est le groupe local qui décide la stratégie municipale ! ) Car pour comprendre que Barnier est « mieux » que Moscovici, du point de vue de la régulation de la finance, il faut les connaître en action. Et c’est encore plus vrai pour jauger les UMP, PS et PCF au niveau local, et savoir que EELV est à Villejuif plus proche d’un monsieur de l’UMP particulier que d’une dame du PCF particulière.

Comme vous aurez du mal à trouver le Bohellec sur Wikipedia, je vous suggère un personnage de l’UMP plus connu, ancien président de l’Association des maires de France, ancien ministre de Raffarin, ancien médiateur de la République, actuel président du Conseil économique et social : Jean-Paul Delevoye. Il est viré de l’UMP pour avoir soutenu un socialiste aux municipales. Avec cette grosse différence : le Bohellec ne s’allie pas à un PS, mais à des écolos tendance « La Motion Participative » (la plus « radicale »). Pour l’instant il n’est pas encore viré de l’UMP.

Faire reculer le FN ? La constitution de la liste Union citoyenne pour Villejuif en a donné une recette, en le faisant passer de 10,4 à 7,7 % du premier au second tour aux municipales, alors qu’aux européennes il remonte à son niveau de 17%, les autres forces politiques suivant leur trajectoire générale. En une phrase : offrir une solution politique crédible, fondée sur nos valeurs. Car, si renoncer à nos valeurs c’est évidemment faire le jeu du FN, renoncer à offrir une issue à la désespérance est tout aussi grave.

Pour trouver une issue, nous devrons nous défier des cartes qui ne sont pas à jour, et ne compter que sur notre boussole : les valeurs de l’écologie, de la démocratie, de la solidarité. Affirmer ses valeurs de façon autonome, puis passer des accords sur des contrats précis et s’y tenir, c’est la seule voie praticable dans la tempête.



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