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3/04: Cantonales : un petit bilan politique.

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Cantonales : un petit bilan politique.


dimanche 3 avril 2011

Fourbus par cette campagne cantonale menée comme une législative, nous sommes partis en vacances à Serre-Chevalier. Petit retour sur les résultats.
D’abord, bien sûr, la déculottée de la droite. Les faibles gains de la gauche en départements ne doivent pas faire illusion : à une élection, c’est (...)


En réponse à :

Cantonales : un petit bilan politique.

mercredi 6 avril 2011

J’ajoute mon élément de bilan :

Quand, face à une telle impopularité du clan à la tête de l’Etat, la gauche
et les écologistes ne sont pas capables de faire un meilleur résultat que
celui que nous avons eu alors que le FN fait un score impressionnant pour
une élection qui lui a toujours été défavorable, et quand, dans une
élection, quelle qu’elle soit, on a plus de 50% d’abstention, c’est qu’il y
a un problème profond.

Pour moi, c’est la confirmation d’une évolution qu’on ne veut pas voir : le
fait de voter n’est plus un acte social (sauf si c’est pour râler, et pour
râler, pour la grande majorité, c’est FN), c’est à dire une manifestation de
l’appartenance à une communauté, et la recherche de solutions à ses
problèmes ne passe plus par le vote.

Une grande part de la population a intégré l’idée selon laquelle la
politique est l’affaire des élites, politiques et médiatiques, et que le
peuple n’a rien à y faire. Le fait d’être de droite ou de gauche, de voter
pour tel ou tel, n’est plus, pour la majorité des moins de quarante ans, un
marqueur identitaire, une façon de se définir.

Dans un pays qui a le culte des institutions et de l’Etat, peu d’autres
modes de socialisation démocratique et d’intégration civique existent ou du
moins sont reconnus. Dans un pays où on a longtemps aimé penser que tout
était politique, la désertion du champ politique par le peuple est le signe
d’une désocialisation. Le plus grave n’est peut-être pas qu’on ne veuille
plus voter, mais qu’il n’y ait pas d’alternative. Il faudrait aller y voir,
mais je pense que dans les pays anglo-saxons, où l’abstention est depuis
longtemps bien plus haute qu’en France, il y a beaucoup d’autres modes de
socialisation (notamment les Eglises, la vie associative, les liens de
voisinage, la famille...) qui préservent le sentiment d’appartenance à un
collectif, même s’il n’est pas forcément national et républicain, et qui
font vivre la notion d’intérêt général, même s’il ne se confond pas
forcément avec l’intérêt de l’ensemble du peuple.

En France, on voit ici se confirmer ce que Jean-Paul Delevoye écrit dans ses
rapports : les notions de solidarité, d’intérêt général, d’engagement sont
en recul tout simplement parce que le collectif qui les sous-tend n’a plus
d’existence réelle pour beaucoup.

Désolé d’être aussi pessimiste, mais je crois que remonter la pente va être
difficile. Il faut faire de la politique, oui, redonner l’espoir, oui, mais
c’est très difficile quand on s’adresse à des gens qui n’ont plus envie de
regarder cela.

Yann


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