Une semaine à l’Est. Retour en grève.
par Alain Lipietz

samedi 20 octobre 2007

De samedi dernier à jeudi soir : Vienne et Prague, capitales du Saint Empire Romain Germanique… Occasion d’une immersion dans la Mitteleuropa, orient compliqué de l’Europe, vers lequel mieux vaut ne pas s’envoler avec des idées simples. Et retour vers la France en grève (« comme d’habitude », diront ceux de nos concitoyens européens qui cultivent les idées simples).

PVE

Samedi, débat sur l’économie écologiste à Vienne, dans le cadre du Parti Vert Européen.

Le Conseil du Parti Vert Européen...
...sous les lustres viennois

On sait qu’il existe actuellement de fortes contradictions chez les Verts à propos du marché, entre ceux qui veulent une « économie verte de marché » (ce qui en un certain sens ne me choque pas, si cela signifie un marché régulé par des lois écologistes) et ceux qui se définissent davantage comme anti-libéraux qu’anti-productivistes.

Ce clivage recoupe-t-il les différents systèmes d’alliances des partis Verts en Europe ? On sait qu’actuellement, au niveau des États-nations, les Verts européens sont dans trois coalitions de centre droit (Finlande, Tchéquie, Irlande) et une de centre gauche (Italie). Dans le panel de discussion où je suis invité, il y a justement la ministre finlandaise du Travail, Tarja Cronberg,

Tarja Cronberg
Ministre finlandaise du Travail.

et le vice Premier ministre de Tchéquie, ministre de l’Environnement, le jeune Martin Bursik.

Martin Bursik
Vice-Premier ministre de République tchèque, ministre de l’Environnement.

Mais il y a aussi le belge Philippe Defeyt et surtout le président de la Fondation Heinrich Böll des Verts allemands, Ralf Fücks.

Eh bien ! au niveau du discours, ce sont clairement les ministres de « centre droit » qui tiennent les propos les plus à gauche. Martin Bursik insiste que le sens social des écotaxes dépend de ce qu’elle servent à financer, et Tarja Cronberg insiste qu’elle se bat toujours pour le basic income (revenu de citoyenneté) et pour la croissance du temps libre plutôt que pour le gaspillage de consommations (« less junk, more time »). Pour elle, le temps libéré doit surtout servir à développer les activités communautaires, dans un monde où la solitude croît dangereusement. Elle précise au passage que, vus de l’extérieur, les Finlandais sont assimilés aux autres Scandinaves, ce qui est assez vrai pour les rapports sociaux internes… sauf que les Finlandais sont pro-européens. Inversement, le discours de Ralf Fücks sème un malaise : « Les Verts sont des libertaires. Ils considèrent que la démocratie est intimement liée au marché et que le marché est la forme la plus efficiente ».

Je n’ai pas eu le temps de lui répondre que c’est vrai, démocratie et marché sont historiquement liés parce qu’ils sont fils et fille de l’égalité et de la liberté individuelles : ils sont les deux formes de connexion entre individus libres. Mais ils sont frères comme Caïn et Abel : le libre jeu des forces du marché aboutit à évider la démocratie et même à priver les individus de la citoyenneté, de la propriété, de l’égalité et de la liberté. C’était, dès l’origine de la Constitution américaine, le débat entre Hamilton et Jefferson. Pour Jefferson, la loi devait intervenir pour empêcher que le marché ne développe dangereusement les inégalités. À mon avis, les Verts doivent être clairement jeffersoniens.

Quant à l’efficience, c’est vrai que le marché n’a pas à son actif les grands désastres écologiques de l’économie planifiée (Tchernobyl et l’assèchement de la Mer d’Aral), mais la montée de l’effet de serre est le plus typique des « échecs du marché ». Le vrai débat n’est plus entre Plan et Marché, mais entre néo-libéralisme et régulation.

Prague

Je n’ai pas le temps de m’attarder pour discuter car je dois rallier Prague. Le train met 4 heures entre ces deux villes si proches. Au passage de la frontière, il faut changer de locomotive, question de voltage. L’Union européenne, au lieu de voter des « paquets ferroviaires » de libéralisation, ferait mieux de s’occuper effectivement de l’interopérabilité de ses réseaux ferrés ! Mais c’est intéressant de prendre le train, bien qu’il fasse déjà nuit : les gares tchèques restent d’une tristesse toute soviétique, alors que Prague est résolument une capitale européenne, peut-être la plus belle de toutes.

J’étais déjà venu deux fois à Prague, juste après la Révolution de velours en 1989, puis pour une manifestation contre la réunion conjointe du FMI et de la Banque mondiale. La transformation est impressionnante. L’odeur persistante du charbon, qui nous saisissait à la gorge dès le passage de la Bavière à la Bohème, a disparu. Seules les statues sont encore noires de la suie qui imprégnait tout l’Empire soviétique. Prague est aujourd’hui une ville évidemment ultra-touristique, mais elle est restée la ville du baroque et de la musique.

Le groupe Verts/ALE a choisi Prague pour ses journées d’études de rentrée (au fait, ça s’appelait jusqu’ici séminaire, mais compte tenu de l’importance du débat pour la laïcité en Tchéquie, nous avons changé le nom !), pour une double raison. D’abord, c’est ici (avec la Slovénie) que la croissance du vote Vert est la plus significative dans les nouveaux pays-membres, et permet d’espérer des élus en 2009. Ensuite, parce que cette croissance des Verts les a mis en position de faiseurs de roi au Parlement tchèque, et, à l’issue de négociations complexes, ils ont choisi de s’allier avec le centre droit.

Les députés Verts tchèques
Séminaire des Verts européens 2007 à Prague

Pourquoi ce choix ? Il y avait deux coalitions possibles qui s’équilibraient l’une l’autre, soit avec les communistes, les socialistes et une partie de l’ancien Forum civique, soit avec la démocratie chrétienne et l’autre partie du Forum civique, qui soutiennent aujourd’hui le très nationaliste et libéral président Vaclav Klaus. C’est pourtant avec les seconds que les Verts ont réussi à arracher trois conditions : un engagement pro-européen, la défense des droits de l’Homme, et bien sûr la lutte contre le changement climatique. Ce qui n’est pas de la tarte ! Le président Vaclav Klaus est, avec Georges Bush, le seul chef d’Etat à avoir désapprouvé l’attribution du Prix Nobel à Al Gore) !

Jusqu’à présent, leur plus grand succès porte sur le premier point : la Tchéquie, un des trois pays dont les eurodéputés avaient voté Non au TCE, a littéralement disparu du débat sur le Maxi Traité. Pourtant, la Tchéquie de Vaclav Klaus combinait l’hostilité à la britannique au TCE (« c’est trop antilibéral, on préfère Maastricht-Nice ») et l’hostilité à la polonaise ( « y’a pas Dieu dans cette constitution »). Le ministre des affaires étrangères, un indépendant issu de la vieille noblesse tchèque, a été choisi d’un commun accord avec les Verts pour tenir cette ligne de non hostilité à la progression de l’Europe politique . En cela, les Verts auront au moins joué leur rôle historique !

Mais nous nous rendrons compte, dans les débats concrets, que ce choix fait problème, assez profondément, au sein même du parti Vert tchèque, et risque de l’obliger à avaler une énorme couleuvre : l’installation sur le sol tchèque d’un radar américain destiné à la guerre des étoiles contre les missiles soi-disant iraniens, et en fait, russes.

Cette question du « positionnement » politique des Verts va faire l’objet d’une journée entière de débats. Il y aura également débat sur la question du radar, et un autre débat sur les agrocarburants.

Sur ce dernier point (qui est l’une des façons d’aborder la lutte contre l’effet de serre, objet d’un des trois engagements obtenus par les Verts tchèques), nous nous rendons assez vite compte qu’ils ne sont pas très au fait du débat européen. Pour eux, le développement des agrocarburants est une bonne chose. Ils n’en importent pas car ils disposaient de terres en friche. Les paysans ont multiplié par 20 leur production de colza ! Leur problème, c’est que les automobilistes ont peur d’abîmer leurs moteurs avec du carburant contenant de l’huile de colza, et que les éleveurs ne savent pas qu’on peut donner les tourteaux (résidus de la trituration du colza) à manger au bétail…

MaxiTraité

Nous ne discuterons pas beaucoup, lors de ces journées, du maxi traité. Des échos nous parviennent des négociations du Conseil européen à Lisbonne (c’est-à-dire le sommet des chefs d’États et de gouvernements qui conclut la conférence intergouvernementale). Nous ne pouvons plus grand chose quant au résultat des négociations, si ce n’est dialoguer avec les Verts irlandais pour que l’Irlande ne se rallie pas à la position d’opt-out de la Grande-Bretagne sur les questions de justice et de police intérieure.

J’apprends par e-mail que, pendant ce temps-là, en France, la Ligue communiste révolutionnaire, le PCF, la fondation Copernic, Attac et autres chevènementistes, qui n’ont toujours pas le texte final en main, ont déjà décidé d’être « contre », exactement avec les mêmes arguments que contre le TCE. C’est assez drôle, car leur critique portait alors essentiellement sur les articles inchangés de Maastricht-Nice. On pouvait comprendre à la rigueur qu’ils soient contre le fait de revoter ces articles. Maintenant, au prix de contorsions rédactionnelles effarantes, le maxi traité se contente d’indiquer les articles nouveaux ou remplaçant les actuels. Or, il ne semble pas que nos protestataires approuvent le moins du monde ces changements ! Ils avouent enfin (seul Chevènement avait eu la dignité de l’écrire à l’époque) qu’ils n’étaient en 2005 ni contre le fait que le nouveau texte s’appelle « Constitution » (ce n’est plus le cas), ni contre le « trop de Maastricht Nice » qui restait dans ses articles, mais bel et bien contre les changements que le TCE apportait à l’actuel traité : ils voulaient en rester à Maastricht-Nice.

Ainsi, ceux qui depuis 2005 nous bassinaient qu’ils avaient voté Non parce qu’ils ne voulaient pas voter pour une concurrence « libre et non faussée » (et donc préféraient la concurrence « libre et ouverte » de Maastricht-Nice), continuent d’être « contre », alors que toute la phrase est supprimée. Notre rapport avec ce genre d’attitude protestataire fera justement à Prague l’objet d’un débat particulier.

J’ai donné ailleurs mon analyse des changements qui semblaient devoir résulter de la CIG portugaise. Sous réserve d’une lecture attentive des résultats du sommet européen, il semble qu’il n’y ait pas grand chose à y changer, si ce n’est que la Pologne obtient les mêmes opting-out que la Grande-Bretagne. Les deux pays les plus anti-européens (dont on se demande d’ailleurs pourquoi ils sont entrés dans l’Union) se retirent de toute Europe politique démocratique, et les autres avancent d’un cran. Moins bien que le TCE, mieux que Maastricht-Nice.

Protestataires

Un des grands débats de nos journées de travail porte sur la préparation des élections de 2009. Un groupe de sociologues nous présente la sensibilité actuelle de nos électeurs potentiels.

Préparation des élections de 2009
Un groupe de sociologues nous présente la sensibilité actuelle de nos électeurs potentiels.

Première leçon : ils voient une très forte connexion entre la sensibilité environnementaliste de l’opinion publique et les pics de résultats favorables aux Verts aux élections. Ce qui ne veut pas dire que les Verts doivent se recentrer sur l’environnementalisme, mais qu’ils ne doivent pas trop s’en éloigner non plus…

Je regarde les courbes avec intérêt. Nous sommes actuellement dans une remontée de la prise de conscience environnementaliste, dont témoigne la consécration du GIEC (Groupe intergouvernemental sur le changement climatique) et du film d’Al Gore par le prix Nobel de la Paix. Cette ascension suit une quinzaine d’années de vaches maigres pour les Verts et l’écologie, après le pic de 89-92. C’est assez impressionnant : le pic de 89-92 était beaucoup plus fort que la montée actuelle (du moins jusqu’à présent). Il y avait à l’époque un effet combiné « accident de Tchernobyl + conférence de Rio ». Je me souviens : on ne parlait plus que de ça, et au Commissariat Général du Plan, en France, le « Grenelle de l’environnement » était permanent. Aujourd’hui, la sensibilité s’est déportée du risque nucléaire au risque « hydrocarbures fossiles = changement climatique ». Mais manifestement on ne peut pas dire qu’il y ait eu consolidation durable d’une conscience écologique globale, mettant en question notre modèle de production, consommation, croissance insoutenable.

Deuxième grand débat : que faire face à la remontée (après la disparition du communisme en Europe, toujours vers les années 89-92) d’un électorat protestataire ? Les Verts qui sont, qualitativement, beaucoup plus anti-système, justement par leur remise en cause du mode de production, mais qui pour cela même sont réformistes radicaux et veulent entrer dans les institutions pour agir le plus vite possible, doivent-ils se rapprocher de ces protestataires ?

On a d’abord une discussion un peu compliquée sur ce qu’on appelle « protestataire ». Je propose des définitions concrètes : « un protestataire est toujours contre. Il est contre le passage de Nice au TCE, mais il aurait aussi bien été contre le passage du TCE à Nice. Il est contre le changement climatique, mais il aussi contre les mesures anti-changement climatique. Alors que quand les Verts sont « contre… » (…les OGM, le nucléaire etc), ils proposent des alternatives : la nourriture bio, la sobriété énergétique, le recours aux énergies renouvelables etc. »

En fait, les Verts portent un triple message, constitué d’une mauvaise nouvelle, une bonne nouvelle, et une nouvelle moyenne. La mauvaise nouvelle : on va droit vers l’iceberg. La bonne nouvelle : on peut encore éviter l’iceberg. Et la troisième : il va falloir s’y mettre tous ensemble, individuellement et au niveau des politiques publiques.

Nous serons d’accord avec les protestataires sur le point 1. Nous serons rarement d’accord avec eux sur le point 2, car, pour des protestataires, toute réforme est illusoire et sera récupérée, le monde de demain sera forcément pire qu’aujourd’hui. C’est surtout sur le point 3 que nous aurons de graves désaccords, car, pour le protestataire, éviter l’iceberg ne le concerne pas : il n’ira pas au gouvernement pour conduire des politiques publiques, et (sauf quelques jeunes et sincères « décroissants ») il refusera énergiquement d’assumer individuellement le combat pour limiter les pollutions du Grand Kapital.

Et au fait, les Verts tchèques ? Un des sociologues les décrit comme « parti classique qui recherche des postes plutôt qu’il ne défend des thèmes, un parti libéral de centre droit ». Indignation d’Ondrej Liska, ex-collaborateur du groupe Vert au Parlement européen, maintenant député Vert et président de la commission des affaires étrangères au Parlement tchèque : « Nous avons passé accord avec le centre droit parce que, dans les négociations, ils nous ont offert plus que les autres quant à l’avancée de nos thèmes. Mais je suis un homme de gauche, je suis altermondialiste, et ça ne m’empêche pas de reconnaître l’intérêt du marché. »

Il ne faut jamais oublier que toute la démocratie tchèque est née de la Révolution de velours… contre l’économie planifiée.

Radar

Dernier gros débat qui fâche, la question du radar. Il s’agit de la suite de la guerre des étoiles, le déploiement purement américain d’un radar en Tchéquie et de missiles anti-missiles en Pologne, soi-disant contre l’Iran.

Ici, on ne se cache pas derrière son petit doigt. Lors de la réception de clôture, le ministre des Affaires étrangères vient carrément nous dire : « Nous avons besoin d’une protection militaire contre le nouveau tsar Vladimir Vladimirovitch. Le radar on s’en fiche, on veut des Américains sur notre sol. » Mais dans le débat du groupe, c’est Ondrej Liska qui vient expliquer la position des Verts tchèques. Eux sont contre ce radar parce que c’est une installation purement américaine. D’ailleurs ceux qui sont pour ce radar sont en général contre l’Europe politique et étaient contre le TCE. Les Verts seraient d’accord avec un dispositif anti-missiles déployé sous le contrôle conjoint de l’Europe et des États-Unis (c’est à dire de l’Otan)… et de la Russie. Telle sera leur position dans le débat, et faute de quoi ils seront dans la lutte contre l’installation du radar.

Après avoir souligné que je suis conscient que « mon pays » est mal vu en Tchéquie pour l’avoir toujours abandonnée (en 38, en 48, en 68), j’interviens pour rappeler que la lutte contre les SS-20 et les euromissiles fut constitutive de l’identité des Verts européens. Cela dit, un système anti-missiles n’est pas un système de missiles de dissuasion. On peut proposer d’autres méthodes, comme le désarmement, pour éviter d’avoir à combattre les missiles, mais en soi, un système international de missiles anti-missiles n’est pas absolument scandaleux. Le problème est qu’il devra alors être étendu à tous les pays s’estimant menacés par une invasion ou par un tir de missile en première frappe : l’Iran, Israël etc…

On n’est pas sortis de l’auberge.

Jeudi soir, rentrée à Villejuif, par avion puis taxi heureusement (pour nous, pas pour la planète). Les routes d’Ile de France sont quasi désertes, la grève est un succès. Mais j’ai beau passer une partie de la nuit à essayer de réserver un billet pour Lille où je dois le lendemain participer à une conférence sur le tiers secteur : rien à faire , la grève semble continuer sur les rails. Je ne peux donc être sûr de trouver un train pour Lille, ni même d’arriver Gare du Nord, ni surtout de revenir de Lille. J’annule par mail ma participation.

Le tableau de bord de mon site m’indique une poussée de branchements sur un article que j’avais complètement oublié : Droit de grève et service minimum (2003). Je reste tout à fait d’accord, ça m’évite de réécrire la même chose.

Quant au fond, il y a une poussée de lecteurs-trices sur « L’Après-Fordisme et son espace » mais je pense que c’est dû à la rentrée universitaire. La question des « régimes de retraite spéciaux » est bien en effet une question de compromis social « local » (le fameux « compromis du service public à la française »), compensant des exigences de service public particulièrement destructrices de la vie familiale et personnelle. Le cheminot héroïque Léon Bronchart, revenu des deux guerres et de Dora, qui ne s’apitoie jamais sur son sort, ne se plaint que d’une chose : ses horaires de travail dans les chemins de fer.

Les statistiques de la grève de jeudi sont éclatantes : participation écrasante puis fortement décroissante dans les branches du service public à horaires difficiles (SNCF, RATP, EdF), très faible quand le boulot ne présente pas plus de pénibilité que dans la moyenne du privé. Les « bonnes » retraites ne font plus partie du « compromis social » de base que là où la vie quotidienne est gravement perturbée.

Question : et l’armée ? si pendant les 15 ans de service actif professionnel il y a des guerres dangereuses, on comprend la retraite rapide, mais est-ce bien le cas ? et l’armée n’a-t-elle pas des postes de bureau pour ses quadras ?



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