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En réponse à :Victoire posthume de mon père à Toulouse.
mercredi 7 juin 2006
Mardi tombe le jugement du tribunal de Toulouse. Dès l’aube, je suis réveillé par TF1 qui m’annonce le résultat positif. Notre avocat ne le recevra quant à lui que vers midi ! Immédiatement, d’autres journalistes commencent à appeler. Je suis très embarrassé, je déteste commenter quelque chose (…)
En réponse à :
Victoire posthume de mon père à Toulouse.
On condamne beaucoup les plaignants Lipietz, et encore plus ceux de New York, parce qu’ils demandent des réparations—alors qu’ils ne font rien, dit-on, pour les autres opprimés !
Sur quoi se basent ces critiques ? En ce qui concernent les Lipietz, c’est de toute évidence faux. Par rapport aux New Yorkais, même si je ne prétend pas connaître les histoires individuelles de chaque plaignant, l’accusation en bloc ressemblent plus à l’image du juif newyorkais qu’on retrouve dans ces stéréotypes français antisémites et antiaméricains depuis plus de cent ans (cf livre _L’Ennemi américain- de Philippe Roger).
Pourtant, les juifs américains ont été de toutes les luttes en nombre disproportionné. Ils ont été sur-représentés dans le mouvement ouvrier—et sur les listes noires de McCarthy. Et ils ont été les blancs qui ont le plus soutenu les luttes des noirs et d’autres opprimés des Etats Unis. Alors qu’ils représentent 2 à 4% de la population, plus de la moitié des avocats du mouvement des droits civiques ont été juifs, et selon l’étude magistrale de Doug McAdams, parmi les miliers de volontaires/militants antiracistes blancs qui sont allés soutenir les militants noirs du Sud des Etats-Unis dans les années 60, 66% étaient juifs !
Ceux qui tissent des fantasmes sur de l’absence d’engagement des plaignants doivent plutot parler d’eux-mêmes.
R. Schurr
PS : Le rôle des procès aux Etats-Unis est bien différent qu’ici. La jurisprudence compte beaucoup plus, et on peut faire des procès groupés (class action suits) ; ils servent donc plus dans le processus de changement social.