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En réponse à :Victoire posthume de mon père à Toulouse.
mercredi 7 juin 2006
Mardi tombe le jugement du tribunal de Toulouse. Dès l’aube, je suis réveillé par TF1 qui m’annonce le résultat positif. Notre avocat ne le recevra quant à lui que vers midi ! Immédiatement, d’autres journalistes commencent à appeler. Je suis très embarrassé, je déteste commenter quelque chose (…)
En réponse à :
Errare humanum est.
Le fond de la question, c’est : "Qui est l’institution, du point de vue de la responsabilité juridique, qu’elle soit civile ou pénale ? Les dirigeants ou les salariés de base et leurs organisations ?" Les dirigeants, bien sûr. Il y eut près de 500 dirigeants épurés à la Libération. Ils furent jugés, comme tous les collabos, pour "intelligence avec l’ennemi", pas pour complicité avec la déportation. Depuis quelques années, on examine enfin leur participation à l’exécution des lois raciales de Vichy et des nazis.
Supposons une usine chimique (par exemple à Bhopal ou à Cubatao) dont la direction ne respecte pas les règles de sécurité, pour faire des économies, et parce qu’elle méprise autant la vie de ses salariés que celle des habitants des alentours. Le syndicat multiplie les grèves pour exiger des mesures de sécurité plus strictes. Les syndicalistes sont réprimés, licenciés, mais la résistance continue. L’usine explose, l’accident tue des centaines d’ouvriers et des milliers de personnes dans le voisinage.
20 ou 30 ans après, malgré une montagne d’arguties juridiques de la part des avocats de l’entreprise, le jugement est enfin rendu au civil et condamne "l’entreprise" à indemniser les victimes.
Va-t-on dire que ce jugement "insulte" la mémoire des syndicalistes qui ont résisté ? Va-t-on considérer que les victimes n’ont droit qu’à un euro symbolique ? Va-t-on considérer que les enfants des victimes n’ont droit à rien si leurs parents sont morts ? Va-t-on leur dire que c’est trop tard ? que ce sont les salriés d’aujourd’hui qui paient alors qu’ils n’y sont pour rien ? etc.