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En réponse à :Victoire posthume de mon père à Toulouse.
mercredi 7 juin 2006
Mardi tombe le jugement du tribunal de Toulouse. Dès l’aube, je suis réveillé par TF1 qui m’annonce le résultat positif. Notre avocat ne le recevra quant à lui que vers midi ! Immédiatement, d’autres journalistes commencent à appeler. Je suis très embarrassé, je déteste commenter quelque chose (…)
En réponse à :
Victoire posthume de mon père à Toulouse.
Les réactions dans le blogosphère au procès de Georges Lipietz, qui ciblent surtout son fils, sont tristement révélatrices du zeitgeist aujourd’hui.
Ma génération politique, les baby-boomeurs de l’après guerre, a regardé la guerre et la Shoah en se projetant dans la peau des résistants, ou éventuellement dans celle des victimes. Bien sûr, même si un nombre important d’entre nous étions enfants de résistants et déportés, cette identification était trop facile, et nous avons dû nuancer notre vision d’une polarisation absolue entre collaboration et résistance. Néanmoins, vouloir se ranger du côté des victimes et des justes me semble noble.
Aujourd’hui, dans les blogs « progressistes » (les forums du Monde, Marianne, et ici), les auteurs se projètent massivement dans la peau des collaborateurs, des lâches ou du moins ceux qui auraient « fait leur boulot » et gardé le silence. Peut-être parmi ces auteurs figurent quelques personnes âgées qui justifient leur inaction de l’époque, ou des jeunes qui veulent faire pardonner leurs parents—mais il me semble qu’il s’agisse plutôt de jeunes en manque d’utopies. Pour eux, la leçon de la Shoah semble être comprendre et de se taire face à la banalité du mal.
R. Schurr
PS : Sans doute, c’est une envie déplacée de noblesse qui fait que d’autres internautes s’opposent au procès au nom des cheminots résistants quand, de toute évidence, ils ont résisté justement contre les mêmes qui viennent d’être condamnés !