C’est dans un contexte contradictoire que le Forum parlementaire mondial (FPM) s’est tenu pour la troisième année consécutive du 22 au 24 janvier 2003 avec la présence de parlementaires venus de tous pays. Partagés entre les espoirs nés de la victoire de Lula, et de l’autre la menace d’une guerre imminente, ils ont clairement affirmé leur volonté de trouver une solution pacifique.
Cet attachement aux Droits de l’hommes et à la démocratie des parlementaires a débouché sur une série d’initiatives. Le Réseau parlementaire international (RPI) soutient l’envoi de délégations d’élus qui devraient se rendre à Bagdad 2 au 15 février. Les parlementaires mondiaux demanderont également à être reçu par le Conseil de sécurité de l’ONU qui, dans sa Charte, fait référence à « l’union des peuples »…et non des États.
Les différents intervenants ont souligné les liens pervers entre un modèle néolibéral aux mains d’une élite économique de plus en plus restreinte et la guerre qui trouve sa seule justification dans la volonté de cette même élite d’asseoir un pouvoir sur les ressources du monde. Les débat furent aussi marqués par l’intervention de Léa Tsemel, avocate israélienne depuis 30 ans au service des palestiniens et des minorités israéliennes. Hier défendant les droits de l’hommes, aujourd’hui accusée de défendre des terroristes, elle clame la parenté entre les deux conflits. Le FPM a réaffirmé l’importance de renforcer les liens entre les mouvements sociaux et les forces politiques afin de faire front commun contre les effets dévastateurs du néoliberalisme. Cette bataille, qui ne pourra se mener qu’au niveau global, pose la question de l’exercice de souveraineté démocratique à ce même niveau.
Les Verts européens avaient insisté pour débattre de la main-mise des industriels sur le développement durable et les "biens communs de l´humanité" (l’eau, l’air, l’énergie) constatée à Johannesburg. De cette table ronde sont nés des projets d´action pour le G-8 - qui se tiendra en juin à Evian- mais aussi pour Cancún où se tient une rencontre de l´OMC en septembre prochain. Les négociations de l’AGCS (Accord général sur le commerce des services) et la souveraineté alimentaire que l´on refuse au Sud seront au cœur des initiatives à mettre en place en collaboration avec les Verts mexicains lors de la prochaine conférence ministérielle de l’OMC.
Cette troisième édition du FPM semble enfin avoir posé les premiers jalons de ce qui pourrait être un réel espace public mondial permettant le dialogue et les échanges avec les mouvements sociaux.