Vert Contact Europe
Porto Alegre II : transports de joie !

1er mars 2002 par Alain Lipietz

Encore mieux que Porto Alegre I !

D’abord, il y avait trois fois plus de monde : 60 000 personnes ! Venus vraiment de plus de 100 pays. L’an dernier, c’était quand même franco-brésilien. Cette année, il y avait plus d’Italiens que de Français (effet Gênes+Berlusconi ?), les Argentins, les Andins, les Canadiens étaient là en masse, et même les États-Uniens. Et enfin les Asiatiques et les Africains…

Ces derniers ont animé, avec les afro-brésiliens, un espace « Quilumbo » (du nom de ces républiques informelles que créaient les esclaves échappés des plantations), où Noël Mamère est intervenu pour défendre le droit des africains à la « réparation » des torts de l’esclavage.

Ensuite, les dizaines de milliers de militants populaires et de travailleurs sociaux (principalement brésiliens quand même) ont su utiliser cet afflux d’experts venus du monde entier, mieux que l’an dernier où ils avaient quelque peu « boudé » cet évènement trop intello. J’étais par exemple invité à animer toute une après-midi un débat de 500 « militants du terrain » sur la politique sociale face à la mondialisation.

Enfin, le débat politique a évolué. L’an dernier, on dénonçait la « mondialisation », et on y opposait le plus souvent la souveraineté nationale. Cette année, on fait bien attention à prononcer « mondialisation antilibérale », et, à la liberté du plus fort, on oppose le multilatéralisme, l’obligation d’établir et de respecter des règles mondiales communes.

L’unilatéralisme des États-Unis nous y a bien aidé. Le refus de ratifier le protocole de Kyoto et la Cour Pénale Internationale, de respecter les Conventions de Genève, a redonné force aux idées des Verts : Une autre mondialisation est possible, solidaire, écologique, démocratique.



Reproduction autorisée avec la mention © lipietz.net (http://lipietz.net/?article388) (Retour au format normal)