Question : Que répondez-vous à l’opposition qui vous accuse d’agiter le chiffon rouge ?
Alain Lipietz : Il ne s’agit pas d’agiter le chiffon rouge, mais de passer à l’acte. François Mitterrand parlait beaucoup du droit de vote des étrangers, mais il n’a rien fait. Nous, nous voulons que cela devienne une réalité.
La situation actuelle est absurde : un Algérien présent depuis vingt ans en France ne peut pas voter alors qu’un Finlandais, installé sur notre sol, par hasard et depuis quelque temps, le peut !
Question : Lionel Jospin estime que les esprits ne sont pas mûrs.
Alain Lipietz : Ce n’est pas ce que disent les sondages selon lesquels il existe une courte majorité (52 %) de Français favorables au vote des étrangers non communautaires.
Question : A quoi bon faire voter par les députés un texte qui sera de toute façon bloqué au Sénat ?
Alain Lipietz : Il faut se souvenir que le droit de vote des femmes a été bloqué six fois par le Sénat avant d’être finalement adopté, à la Libération. Faire voter ce texte au moins une fois par l’Assemblée, c’est-à-dire par la vraie représentation du peuple français, est utile. Cela rendra plus légitime un futur référendum d’initiative présidentielle que nous appelons de nos v ?ux.
Propos recueillis par PH.M.